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Rechercher : bonnets rouges

Somnambulisme occidental autour des armes chimiques syriennes

Une ligne rouge (indécise) ayant été franchie (ou non), Obama appelle à la prudence (à moins qu'il n'intervienne) – mais les Européens "tiendront leur engagement" (ou ne le tiendront pas) :

Constat de Christophe Ayad, journaliste au Monde (01/05) : à propos d'un emploi d'ames chimiques en Syrie, les Occidentaux n'ont aucune preuve de quoi que ce soit ! D'où le surréalisme d'une attitude occidentale dans laquelle les « éléments de langage » remplacent les informations... En politique internationale comme dans tous les domaines, le virtuel se substitue au réel, c'est l'un des marqueurs de la postdémocratie ; et à la fin les Européens feront ce que Washington leur ordonnera, c'est un autre des marqueurs de la postdémocratie. « Si l'on s'en tient aux déclarations, parfois alambiquées, des officiels américains et britanniques, oui, [la ''ligne rouge''] a été franchie. D'où l'embarras des diplomates occidentaux qui se sentent désormais liés par leur propre engagement, alors qu'ils ne veulent à aucun prix intervenir en Syrie ou du moins, en tout dernier ressort », note Ayad.

Et que se passe-t-il réellement en Syrie, sur le terrain ? Ne le demandez pas à Laurent Fabius. Il n'en sait rien. Et il a des soucis familiaux.

 

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Mgr Romero célébré en Italie par la ''journée des missionnaires martyrs'' le 24 mars

Romero.jpgC'est le meilleur démenti à la campagne de diffamation lancée - il y a quelques mois - pour empêcher Rome de béatifier l'archevêque assassiné :

 

A Rome, l'agence vaticane Fides communique que la journée de prière et de jeûne pour les missionnaires martyrs, le 24 mars, sera consacrée cette année à Mgr Oscar Romero, pour marquer le 30e anniversaire de son assassinat en pleine messe :

<< Le 24 mars 1980, Mgr Romero, archevêque de San Salvador, était assassiné. Cette date a été choisie par le Mouvement missionnaire des jeunes des Œuvres Pontificales Missionnaires italiennes pour commémorer chaque année tous les missionnaires tués dans le monde. L'initiative s'est étendue à de nombreux diocèses dans le monde et à plusieurs instituts religieux, qui consacrent des initiatives particulières à évoquer leurs missionnaires tués, et avec eux tous ceux qui ont versé le sang pour l'Evangile.

En cette année 2010, 30e anniversaire de l'assassinat de Mgr Romero, c'est à lui qu'est consacrée la journée, qui a pour thème une de ses expressions : « C'est à vous qu'appartient ma vie ». « Chaque martyre, chaque meurtre, chaque assassinat porte en soi la saveur amère de la prévarication, de l'injustice, de l'arbitraire, des pires réalisations humaines » écrit don Gianni Cesena, directeur national des OPM, dans le document préparé pour cette journée : « chaque martyre chrétien appartient aux ‘béatitudes' de Jésus... Sur la semence de Romero, comme sur celle des martyrs chrétiens anciens et contemporains, chaque communauté chrétienne a retrouvé avant tout le sens profond de la vie selon l'Evangile, et souvent le courage d'une mémoire active, non résignée, capable de continuer son chemin d'un élan meilleur ».

Aux communautés paroissiales et de vie consacrée, aux séminaires, aux noviciats, aux groupes engagés, sont proposés des modèles de veillée de prière, de chemin de croix, d'adoration eucharistique, sur le thème de la Journée. Parmi les autres indications suggérées : créer dans l'église le coin du martyr en utilisant une croix, un drap rouge, un rameau d'olivier avec les noms des missionnaires tués, hommes et femmes ; sonner les cloches à 15 heures le 24 mars pour inviter à la méditation sur le sacrifice du Christ et de nombreux hommes et femmes de bonne volonté ; planter un arbre pour faire mémoire de tous ceux qui ont tout donné par amour. Les familles peuvent allumer un cierge rouge sur le rebord de la fenêtre ou exposer un drap rouge ; accomplir un geste de réconciliation entre membres de la même famille ou entre voisins ; offrir l'offrande du jeûne pour soutenir le projet de solidarité proposé cette année.

Malades et souffrants peuvent offrir leur souffrance en mémoire des missionnaires hommes et femmes tués pour l'annonce de l'Evangile, pour soutenir le travail apostolique de tous ceux qui oeuvrent dans chaque coin de la terre, et pour demander au Seigneur le don de vocations missionnaires. Les jeunes sont invités à donner leur sang et à visiter ceux qui sont seuls et opprimés par la souffrance : à l'hôpital, dans une maison de repos, en prison... >> 

 

Sur Mgr Romero et la situation au Salvador, ainsi que sur sa cause de béatification :

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2009/03/17/el-salv...

 http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/02/03/mgr-rom...

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Kaboul : exécution prochaine d'un Afghan chrétien

...et c'est pour défendre ça que des Français se font tuer là-bas ?

Les évêques canadiens demandent l'intervention du Canada pour obtenir la grâce d'un Afghan qui doit être exécuté dans les prochains jours pour apostasie (il s'est converti au christianisme en 2002). Il s'agit de Musa Sayed, "qui  a travaillé pendant quinze ans pour le Comité international de la Croix-Rouge et s'est consacré à équiper les enfants de prothèses : il est marié et père de six jeunes enfants", rappellent les évêques. Ils demandent au gouvernement du Canada de condamner "cette persécution religieuse" et d'intervenir auprès du gouvernement d'Afghanistan "afin qu'il fasse preuve de pitié et de clémence envers M. Sayed". On attend avec intérêt la réaction du Premier ministre canadien, Stephen Harper, bien connu pour son appartenance à la droite conservatrice américaine - parti auquel Hamid Karzaï doit son existence politique à Kaboul.

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Les nouveaux copains (slaves) de ”Jaïr le fou”

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Au Brésil, dans les groupes de cogne lancés par le régime contre les opposants, on voit désormais des porteurs du drapeau ukrainien rouge et noir de 1941. Ce sont en effet des Ukrainiens : sous-traitants des services américains, envoyés par leurs patrons soutenir le régime Bolsonaro contre des populations brésiliennes...

Regardez la photo ci-dessus. Prise discrètement par un anti-Bolsonaro, elle représente un groupe de tape-dur du régime. Sur la grande banderole noire, on lit en lettres blanches : "Doria dehors" ; il s'agit de João Doria jr., élu gouverneur de l'Etat de São Paulo en octobre dernier et haï (pour des raisons personnelles) de Bolsonaro qui veut le renverser à tout prix bien qu'ils soient ultralibéraux l'un comme l'autre. Affaire incompréhensible pour les non-Brésiliens... Mais juste à côté du Fora Doria, on aperçoit un emblème incompréhensible pour les Brésiliens : le trident sur fond rouge et noir. C'est le drapeau des milices anti-russes de l'ouest ukrainien en 1941. Intégrées aux bataillons de police allemande puis à la SS pour faire du "nettoyage" à l'arrière du front, rentrées dans la clandestinité après 1945, ces milices ont fait souche dans un réseau de familles, transmettant pendant soixante-dix ans une vision des choses assez... datée. Qui a ressurgi  à ciel ouvert après 1991, telle quelle, sous la forme de groupes se réclamant sans fard de "l'époque héroïque" [photo].

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Porte-flingues à Kiev pour la CIA en 2014, formés en bataillons bruns pour aller casser du Russe dans le Donbass, renforcés dans cette entreprise par des aventuristes internationaux (dont certains Français), ces groupes se sentent moins à l'aise à Kiev depuis que M. Zelensky a remplacé M. Porochenko. On n'est donc pas surpris de voir maintenant certains de leurs membres s'exporter : en l'occurrence au Brésil, où les services US semblent les utiliser – de loin et avec des pincettes – pour de basses besognes, en soutien d'un Bolsonaro devenu lui-même compromettant pour Washington. Ce genre d'activistes aimant la parade, ils ne peuvent se retenir de brandir leur emblème : spectacle absurde dans les rues de São Paulo. Nous voilà en tout cas renseignés sur les supporters étrangers de M. Bolsonaro.

 

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A gauche : drapeau national ukrainien dans un cortège bolsonariste à São Paulo.

En compagnie de M. Bolsonaro : Sara Winter, ex-Femen formée en Ukraine en lien avec les milices brunes.

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Lettre ouverte à Hollande dans 'Libération' - Ils passent à l'attaque contre la GPA : Jacques Delors, Lionel Jospin, Yve

Malaise chez les amis du business (de Taubira à Parisot) qui se croyaient déjà vainqueurs :

 

Libération, 13 juillet :

Un appel pour demander à François Hollande de s'opposer publiquement à l’admission par le droit des contrats de mère porteuse.

<< En février 2013, vous avez pris un engagement formel contre l’entrée en France des contrats de mère porteuse, désignés aujourd’hui «gestation pour autrui» (GPA), affirmant votre ferme et constante opposition à cette pratique sociale aliénante.

Le contrat de mère porteuse est contraire au principe de respect de la personne, aussi bien celui de la femme, qui porte l’enfant commandé, que celui de l’enfant, commandé par une ou deux personnes, qui se développe dans le ventre de la «porteuse», puis est livré. Les êtres humains ne sont pas des choses.

Mais le 26 juin, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France en ce qu’elle exclut de son droit une telle transaction sur femme et enfant. Car la Cour de cassation s’était opposée à ce que les filiations issues de conventions organisées à l’étranger soient transcrites sur l’état civil français : en effet, si notre droit l’admettait, alors ce contrat, pourtant contraire à l’ordre public, aurait la même efficacité qu’un contrat valable, ce qui est la seule chose recherchée par les parties à ce contrat.

Si la France plie, si les filiations des enfants issus de contrats de mères porteuses faites à l’étranger sont inscrites à l’état civil français, alors le marché des bébés devient de fait efficace.

Le contrat de mère porteuse fait à l’étranger sera aussi efficace que s’il était licite.

Une fois cela acquis, monsieur le Président, comment allez-vous expliquer aux Françaises et aux Français que, s’ils ont de l’argent, ils pourront aller acheter un bébé à l’étranger et le faire inscrire comme leur fils ou leur fille sur l’état civil français tandis que, s’ils ne sont pas assez fortunés, ils devront subir l’interdiction qui demeurerait en droit français applicable aux contrats de mère porteuse réalisés en France ?

Et comment interdire cette pratique en France si l’on en reconnaît les effets sous le prétexte qu’elle aurait été mise en œuvre dans un pays où elle est autorisée ?

C’est pourquoi, monsieur le Président, nous vous demandons, au nom de votre engagement constamment exprimé, de vous opposer publiquement à l’admission par le droit des contrats de mère porteuse, ces mères dont les droits sont piétinés, ces femmes pour lesquelles vous avez pris fait et cause en 2013, droits aujourd’hui remis en cause et compromis par la Cour européenne. Il est concevable de trouver des solutions techniques pour améliorer la situation juridique des enfants présents sur le sol français, sans succomber à ce qui est un triomphe de l’industrie de l’enfantement sur commande, et sans que cela leur coûte le statut d’être humain par la reconnaissance de l’efficacité du contrat de mère porteuse qui les a désignés comme une chose.

Ainsi, la France pourra justifier de ne pas transcrire les filiations car cela serait admettre l’efficacité des contrats de mère porteuse à l’étranger et bientôt en France, puisqu’elle aura modifié le statut de l’enfant. Parce que c’est la défense des femmes et des enfants qui est en jeu, nous vous demandons également de renforcer le dispositif législatif de lutte contre la prospection de clients français par les agences de mères porteuses et de porter un projet de convention internationale visant à prohiber la pratique des mères porteuses et à lutter par le pénal contre cette pratique, à l’image de la convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains.

Nous vous prions d’agréer, monsieur le président de la République, l’expression de notre plus haute considération. >>

 

(1) Suite de la liste des signataires : Bernard Poignant Ancien maire de Quimper, Eliette Abécassis écrivain, Sylviane Agacinski Philosophe, Marie-Josèphe Bonnet Historienne des femmes, Jocelyne Fildard, Marie-Josèphe Devillers et Catherine Morin Le Sech Coprésidentes de la Coordination lesbienne en France, Martine Segalen Ethnologue, José Bové Député européen, Pierre Courbin Psychiatre, Marie-Anne Frison-Roche Professeur de droit à Sciences-Po, Alice Ferney Ecrivain, Brice Couturier Producteur de radio et écrivain, Laurent Bouvet Professeur de sciences politiques à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Fabrice d’Almeida Professeur d’histoire à l’université, Pierre-Michel Menger Professeur au Collège de France, Suzanne Rameix Philosophe spécialiste de l’éthique médicale, Olivier Poivre d’Arvor Directeur de France Culture, Marie Balmary Psychanalyste et essayiste, Odile Macchi Membre de l’Institut, Aude de Thuin Fondatrice du Women’s Forum, Nathalie Heinich Sociologue, directeur de recherche au CNRS, Catherine Labrusse-Riou Professeur émérite à l’école de droit de l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I), Jean-Noël Tronc Directeur général de la Sacem, Manuel Maidenberg Pédiatre, Hervé Chneiweiss Neurobiologiste, président du comité d’éthique de l’Inserm, Catherine Paley-Vincent Avocat à la cour, Jean-Pierre Winter Psychanalyste et essayiste, Sylviane Giampino Psychanalyste et psychologue, spécialiste de la petite enfance, Emmanuelle Jardin-Payet Maire-adjointe à Hermanville-sur-Mer, Catherine Dolto Médecin pédiatre, haptothérapeute et écrivain, Myriam Szejer Pédopsychiatre, Christine Angot Romancière et dramaturge, Jérôme Vignon Président des Semaines sociales de France, Maurice Ronai Chercheur, membre de la Cnil, Ursula del Aguila Chroniqueuse et formatrice, Sylvia Serfaty Mathématicienne, lauréate du prix Henri-Poincaré, Véronique Baltaksé Pédiatre, Dorith Galuz Psychanalyste, Asma Guénifi Présidente du mouvement Ni putes ni soumises, Leili Anvar Productrice sur France Culture, Geneviève Couraud Présidente de l’observatoire droits des femmes CG-13, Christophe Charle Historien et professeur des universités, (Paris-I-Sorbonne), Carol Mann Anthropologue et sociologue, Geneviève Duché Présidente de l’amicale du Nid, Jacques Testart Biologiste, René Frydman Gynécologue obstétricien, Laurence Dumont Vice-présidente de l’Assemblée nationale, députée du Calvados, groupe Socialiste, républicain et citoyen (SRC), Huguette Bello Députée de la Réunion, groupe GDR, Marie-Odile Bouillé Députée de la Loire-Atlantique, groupe SRC, Marie-George Buffet Députée de Seine-St-Denis, groupe Gauche démocrate et républicaines (GDR), Martine Faure Députée de la Gironde, groupe SRC, Thierry Solère Député des Hauts-de-Seine, groupe UMP, Jean-Philippe Mallé Député et conseiller général des Yvelines, groupe SRC, Armand Jung Député du Bas-Rhin, groupe SRC, Alain Claeys Député de la Vienne, groupe SRC, membre du CCNE...

 

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”Les pensées de la classe dominante sont aussi les pensées dominantes...”

...disait Marx (dont la lucidité dans l'analyse critique a été soulignée par Joseph Ratzinger). On le vérifie par exemple avec la GPA :

  

« Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe – la classe des riches – qui est en train de la gagner », dit quant à lui Warren Buffett... On le voit par exemple dans les « réformes sociétales » : nous le constations hier en lisant l'article de Patrick J. Deneen sur l'affaire de l'Indiana ; nous le vérifions avec la décision du tribunal de Nantes qui pousse obliquement (sous la pression de la CEDH) à la reconnaissance de l'industrie des mères porteuses. Cette irruption de l'idéologie ultralibérale dans le fonctionnement de la justice vient dynamiter – avec l'appui discret de la garde des Sceaux* – la loi française en vertu de laquelle la GPA est interdite, donc non reconnue.

Indignation aussitôt chez les anti-GPA ! Qui sont-ils ? Certes pas des copains du financier Bergé, chantre de l'industrie américaine des mères porteuses... Lisez leurs noms au bas du « manifeste des 160 » publié par Libération le 12 mai (Pour l'arrêt immédiat de la gestation pour autrui)  

<< Ruchira Gupta (Inde), journaliste, fondatrice et présidente de Apne Aap Women Worldwide, association de lutte contre le trafic des femmes, Farida Akhtar (Bangladesh), actrice et militante des droits des femmes, Renate Klein (Australie), biologiste, coordinatrice de Feminist International Network of Resistance to Reproductive and Genetic Engineering (Finrrage), Julie Bindel (Angleterre), écrivaine et féministe, Elisa-Anne Gomez (Etats-Unis), mère porteuse, Tanya Lynn, mère porteuse, Gail Robinson, mère porteuse, Jessica Kern, née de mère porteuse, Janice Raymond (Etats-Unis), professeure émérite à l’université du Massachusetts, auteure de «Women as Wombs: Reproductive Technologies and the Battle Over Women’s Freedom», Adesuwa Onyenokwe (Nigeria), journaliste, rédactrice en chef de «Today’s Woman Magazine», Eberechukwu Okey-Onyema (Nigeria), directrice exécutive, Healthy Living and Women Empowerment Initiative (Helwei), Alice Schwarzer (Allemagne), cofondatrice du MLF, fondatrice et éditrice du magazine politique «Emma», Gertrud Åström Suède, présidente du Sweedish Women’s Lobby (SWL), rapporteure, en 2004, pour le gouvernement sur les politiques en matière d’égalité de genre, Kajsa Ekis Ekman (Suède), journaliste et activiste, auteure de «l’Etre et la Marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi», Elfriede Hammerl (Autriche), journaliste et essayiste, Michel Onfray philosophe, Yvette Roudy ex-ministre des Droits des femmes, Nicole Péry, ex-secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Sylviane Agacinski philosophe, José Bové député européen, Anne-Yvonne Le Dain députée, Nathalie Heinich sociologue, Geneviève Couraud présidente d'Elu-e-s contre les violences faites aux femmes, Monette Vacquin psychanalyste, Irène Tabellion présidente de La Lune, association strasbourgeoise de femmes homosexuelles, Marie-Josèphe Bonnet historienne des femmes, Nora Tenenbaum et Maya Surduts corrdination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception... >>  

 

On aura du mal à classer ces personnalités parmi la bourgeoisie réactionnaire. 

Et la bourgeoisie réactionnaire est très minoritaire au sein de la bourgeoisie de 2015... En régime capitaliste les classes sociales sont définies par l'économie ; le modèle ultralibéral atlantique produit aujourd'hui une classe dominante qui n'a plus rien à voir avec la bourgeoisie réactionnaire (ou conservatrice), et qui adhère à la déconstruction sociétale produite par l'ultralibéralisme : y compris, évidemment, les « nouvelles moeurs ». 

Ce qui reste de bourgeoisie réactionnaire (ou conservatrice) s'imagine avoir fait un « Mai 68 de droite » en 2013-2014. C'est une illusion totale, qui repose sur : 1. l'incompréhension de ce que fut réellement Mai 68 ; 2. le refus de comprendre que les déconstructions sociétales sont l'un des sous-produits de l'ultralibéralisme économique. Autant dire que le « Mai 68 de droite » a fait pschitt, comme disait l'autre, et que tout reste à faire – mais autrement et ailleurs (certainement pas sous le mot « droite », label historique des mal-comprenants).

La tâche prioritaire est de critiquer la pensée dominante, en mettant en lumière sa vraie nature de pensée de la classe dominante ; cette dernière n'étant  pas une force « conservatrice » mais l'agence d'une machine économique radicalement déstabilisatrice.

Critiquer cette classe est légitime en soi, de la part de tout un chacun et notamment... des catholiques : libérons-nous, comme dit le pape, d'une « confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant ».

 

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* ...et l'appui spectaculaire des médias. Affirmant que ces enfants nés de la GPA aux Etats-Unis n'avaient « pas d'existence » en France, les médias ont même inventé l'expression (hyper-émotionnelle) de « petits fantômes de la République ». On est surpris de cet accès de chauvinisme identitaire de la part des journalistes... En effet, les enfants en question n'étaient nullement des fantômes : ils possédaient une existence légale, étant citoyens américains  par droit de naissance ! Statut que nos médias nous avaient habitués jusqu'ici à considérer comme le plus enviable... 

** Evangelii Gaudium, § 54.

 

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NDDL : un choeur de protestations qui sonne faux

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L'abandon du GPI ('Grand Projet Inutile') à Notre-Dame-des-Landes soulève des clameurs de deuil très artificielles - et des accusations surréalistes quand on voit de quoi Macron est le nom :

 

Même si l'on raisonne en stricte logique économiciste contemporaine, la décision de l'exécutif est rationnelle. En effet : 1. le projet d'aéroport dans le bocage datait de 1960 ; 2.  prétendument au service du "Grand Ouest", il tournait le dos à toute une économie de l'Ouest en expansion (celle de la Vendée) ;  3. il tournait aussi le dos à d'importantes industries euro-nantaises, liées à l'aéroport actuel donc opposées au transfert à NDDL : par exemple Airbus !  On s'étonne d'ailleurs qu'aucune radio, aucune télévision - et aucun quotidien, sauf erreur - ne soit allé interroger les industriels nantais anti-transfert...

Car le ton des animateurs-vedettes, hier soir et ce matin, était presque exclusivement à l'irritation. À BFM, Ruth Elkrief ne cachait pas son agacement. À Europe 1, malmenant M. Castaner, M. Cohen affirmait que l'Etat n'allait pas moderniser Nantes-Atlantique et  Rennes-St-Jacques. Et il  écartait  l'objection des intérêts économiques vendéens ("pff... l'exception vendéenne !"), comme si la Vendée était un département de seconde zone et peu digne d'attention... Dans les séquences de revue de presse, les radios insistaient sur les titres rageurs de certains quotidiens. Tous les micros se tendaient vers la maire PS de Nantes, qui adoptait un ton de mélodrame pour exhaler le deuil des Nantais à qui "Paris refuse un avenir" - comme si les intérêts du Nantais moyen coïncidaient avec ceux de quinze membres de la Chambre de commerce et ceux du groupe Vinci... Etc.

Ce chœur de lamentations sonne faux. M. Castaner a beau jeu de rappeler qu'à l'époque où le transfert de l'aéroport était une idée "de gauche" (Ayrault-Hollande), M. Retailleau s'en lavait les mains et déclarait : "Notre-Dame-des-Landes n'est pas mon combat."  Prétendre que "Paris" piétine le suffrage "universel" est une plaisanterie, les riverains de l'actuel aéroport eux-mêmes s'étant partagés, presque moitié-moitié, entre partisans et adversaires du transfert ! 

On ne pouvait pas à la fois : 1. proclamer que le projet d'aéroport NDDL était "global", "national", "Grand Ouest" (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Picardie, Centre Val-de-Loire, Charente-Poitou [*]) ; 2.  ne faire voter que les gens de Loire-Atlantique... Lesquels n'ont d'ailleurs dit oui qu'à 55 %, chiffre encore amoindri par la faible participation de 51%. Sachant qu'aujourd'hui trois Français sur quatre approuvent l'abandon du transfert, on imagine ce qu'aurait donné un référendum national : surtout si la question avait été objective (présentant aussi un plan B) au lieu d'être univoque ("oui ou non au transfert") !

Plusieurs journaux papier - ainsi que MM. Cohen, Aphatie etc - semblent tenir pour acquis que la décision de l'exécutif est un "recul". Par rapport à quoi ? à une poignée de zadistes ?

Ce qui serait un recul, ce serait de bétonner le bocage (et d'y attirer les métastases urbaines liées à tout aéroport international : centres commerciaux, hôtels, autoroute etc)... pour faire la volonté de Vinci et d'un business présent auprès de LR et des élus locaux PS. On a envie de demander aux animateurs radio-télé de comparer les notables du business et les zadistes en bonnet, et de nous dire lesquels constituent un pouvoir dans le monde actuel. Entendre les riches et les puissants élever leur plainte vers les cieux est assez irréel...

D'autant qu'ils n'ont rien à "craindre" pour l'avenir. Pour s'être tiré du piège NDDL avec décision et maestria, M. Macron n'en reste pas moins M. Macron ; il fait promettre la trique à ceux qui voudraient "zader" ailleurs : par exemple contre le projet de poubelle nucléaire à Bure, ou le projet de bétonnage d'une forêt à Roybon par l'influent groupe Pierre & Vacances. Que les amis de M. Wauquiez ne se réjouissent pas : ils n'auront plus l'occasion d'accuser l'Elysée de faire le jeu des "voyous chevelus" - comme LR le disait hier soir et ce matin, avec un langage qui n'a pas varié depuis 1968 et le "complot international des trublions manipulés par le KGB". La droite inchangée depuis cinquante ans : pas de réflexion, rien que des réflexes.

 

 

 

 "Non aux voyous chevelus !"

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[*]  Définition du "Grand Ouest" selon... l'Agence d'urbanisme de la région nantaise.

 

 

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Ukraine : les Occidentaux en porte-à-faux

 Bombes de Kiev sur le Donbass...

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Barroso dit à Kiev de ne plus bombarder les HLM / La "colonne blindée russe" était un hoax / Réunion Kremlin-Kiev-Paris-Berlin :

Les réalités à l'Est mettent en porte-à-faux nos leaders d'opinion, piégés par leur propre posture guerrière. Le Monde et Libération (visiblement avides d'une guerre chaude* avec échanges de missiles) ne cessent d'annoncer « la ligne rouge », « l'irréparable », « le seuil irréversible », etc : c'est pour soutenir la rhétorique d'engrenage de M. Rasmussen – qu'un ex-ministre français qualifie de « plus con des Danois belliqueux ».**

La dernière giclée de testostérone fut l'histoire des «véhicules blindés russes » censés avoir franchi la frontière (sous les yeux de journalistes de la BBC !) pour se faire « partiellement détruire par l'artillerie ukrainienne » : là ça y était, M. Rasmussen avait le doigt sur le bouton rouge, nos journalistes s'apprêtaient à ne pas transiger avec leurs émotions. Mais vingt-quatre heures plus tard, information attristante : le Pentagone déclarait n'être « pas en mesure » de confirmer l'existence de ces véhicules blindés. Et Moscou n'avait « pas brandi la menace de représailles » (s'étonnaient les agences avec un soupçon de regret) : flegme explicable si ces blindés n'existaient pas. 

On ne voit d'ailleurs pas pourquoi Moscou aurait envoyé quelques blindés se faire détruire au delà de la frontière, alors que de difficiles tractations s'opéraient avec Kiev et la Croix-Rouge (pour faire entrer les 280 camions de matériel humanitaire), et que M. Lavrov s'apprêtait à rencontrer aujourd'hui ses homologues ukrainien, allemand et français à Berlin... M. Poutine est tout ce qu'on voudra sauf un niais : rendre service à l'adversaire n'est pas dans ses habitudes. (Même observation à propos du crash de l'avion de Malaysia Airlines, maintenant entouré de silence du côté occidental).

Dans le même ordre d'idées, voilà M. Barroso – qui ne fait rien sans avoir téléphoné à M. Obama – en train d'appeler Kiev « à faire preuve de retenue et de discernement dans les opérations militaires en cours contre les séparatistes » : en clair, Bruxelles demande au Premier ministre Iatseniouk de bombarder un peu moins les HLM... Et (off) de cesser de menacer M. Porochenko de la part de Pravyi Sektor... Cette initiative de l'UE est d'autant plus révélatrice que Kiev nie tout bombardement ; les Européens seraient-ils en train de se rendre compte que M. Iatseniouk leur raconte n'importe quoi depuis le début ? (Rappelons que ce personnage, il y a trois mois, faisait des communiqués officiels pour dire que l'armée russe voulait envahir l'Europe occidentale).

Dernier élément : nos médias font état de la « défection de trois chefs séparatistes ». Ils ne semblent pas remarquer que les démissionnaires – passés de « chef » à « conseiller » – sont trois Russes, remplacés par trois Ukrainiens. C'est cela, le signe à interpréter.

 

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* L'historien renifle d'étranges relents de « front de l'Est » dans les éditoriaux de la presse parisienne.

** pastiche de la vieille formule situationniste : « Jean-Luc Godard, le plus con des Suisses pro-chinois ».

 

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Ubu, secrétaire général de la Communauté Euro-Atlantique.

 

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L'affaire Fillon / L'affaire Burke / Les débuts de Trump...

...le Débat de la semaine de Radio Notre-Dame :

https://radionotredame.net/emissions/legranddebat/27-01-2...

 

 

Ce que j'ai dit à l'émission sur l'affaire Burke :

 

<<   Selon Alain de Tonquédec (vice-président de l’association française des membres de l’Ordre de Malte), "l’Ordre est une victime collatérale de la relation difficile entre le pape et le cardinal Raymond Burke".   En fait, c'était une mutinerie individuelle du cardinal Burke. Jusqu'en 2013, Burke était surtout connu pour sa cape rouge de huit mètres de long (vêtement que d'ailleurs on ne porte plus depuis l'époque de Pie XII). Après le conclave de 2013, Burke s'est posé en ennemi public du pape François. Le pape l'a donc écarté de la Curie. Burke ne l'a pas digéré.  Envoyé dans un placard de luxe (représentant du Saint-Siège auprès de l'Ordre de Malte), il s'en est servi pour se venger : il a dressé contre le pape une fraction des dirigeants de l'ordre. Dont le grand maître Festing... 

La manoeuvre culmine le 6 décembre : Festing, poussé par Burke, limoge son grand chancelier Albrecht von Boeselager. Motif allégué : Boeselager aurait laissé distribuer des préservatifs à des sidéens en Afrique. Motif réel : Boeselager est dans la ligne du pape. Et son frère vient d'être nommé à l'IOR – la banque du Vatican – dans le cadre du nettoyage au karcher voulu par le pape. Deux choses qui ne plaisent pas à Burke...

Apprenant le limogeage de Boeselager, le pape nomme alors une commission d'enquête (présidée par Mgr Tomasi, ancien observateur permanent du St-Siège à l'ONU). C'est le 28 décembre. Le 29, l'Ordre publie un communiqué (pas du tout dans son style habituel), pour déclarer "inacceptable" la commission d'enquête. Le 10 janvier, nouveau communiqué, encore plus agressif, taxant la commission d'enquête "d'insignifiance légale" et proclamant que l'Ordre "ne coopérerait pas".  Le 17 janvier, le St-Siège confirme la commission d'enquête et dit à l'Ordre de coopérer.

Que se passe-t-il alors du côté de Festing ? Comprend-il que Burke l'a manipulé pour sa vengeance personnelle, au détriment de l'Ordre ? Une semaine après, en tout cas, il est chez le pape et il accepte de démissionner

Trois conclusions :

- Le pape a exercé des responsabilités en Argentine face à la dictature et aux terroristes ; il ne se laisse pas intimider par une cape en soie rouge de huit mètres de long.

- Ceux qui disent que "François c'est la pagaille", constatent que c'est Burke qui a mis la pagaille, et que François y a répondu par un acte d'autorité radical. On reconnaît le jésuite homme de gouvernement.

- Ceux qui croyaient que Burke incarnait une "résistance" (à quoi ?), voient qu'il ne s'agissait que de vengeance personnelle... >>

 

 

 

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Le Nom de la Rose Non : le cardinal Burke.

 

 

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Jeremy Corbyn, le sexagénaire britannique qui donne un coup de vieux aux sociaux-libéraux d'Europe

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Elu triomphalement à la tête du Labour, l'ascète rouge met en cause les fausses évidences de l'Europe ultralibérale : 

  

 

Jeremy Corbyn, 66 ans, est depuis ce matin le nouveau chef du parti travailliste britannique. Elu dès le premier tour ! C'est un séisme : non seulement la ligne Corbyn enterre le blairisme, mais elle contredit tout le social-libéralisme européen.

Corbyn combat l'Europe américanisée et sa russophobie de guerre froide. Il dénonce avec pugnacité le modèle ultralibéral, dont les principaux résultats sont « le délire financier substitué à l'économie » et « les inégalités atteignant des proportions grotesques ». Il milite contre le futur traité de libre-échange euro-américain (TAFTA). Il réclame le contrôle des loyers, la renationalisation des chemins de fer, une fiscalité capable de faire rendre gorge à l'hyper-classe. Et il n'a pas de mots assez durs envers « l'appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l'Etat ».

D'où le ton glacial du PS français, qui se contente de souhaiter une froide « bienvenue » au nouveau chef du Labour... L'arrivée d'un insurgé à la tête de l'opposition de gauche à Londres est en effet une fâcheuse nouvelle pour la rue de Solférino, embarquée par Macron-Valls-Hollande dans un dérapage libéral qui n'empêchera pas la débâcle aux prochaines élections. D'autant que Corbyn a voté 148 fois depuis dix ans contre les consignes de son propre parti, mais qu'il finit chef de celui-ci, et que son ascension a attiré cent mille adhérents de plus en moins d'un an ! Dangereux exemple donné chez nous aux timides « frondeurs » anti-Valls...

Les épigones de Blair au sein du parti annoncent qu'ils « ne travailleront pas avec Corbyn » et que son arrivée va « renflouer électoralement les conservateurs ». Corbyn répond (non sans logique) que si c'était pour mener la politique des conservateurs à la place des conservateurs, l'existence d'une gauche ne serait pas nécessaire.

Pour compléter le portrait de « Jeremy le rouge » : il réclame des mesures économiques sérieuses contre le réchauffement du climat ; il soutient le Sinn Féin et la Palestine ; il a fait campagne en 1999 pour que Pinochet soit jugé pour crimes contre l'humanité ; il a fait campagne en 2003 contre l'invasion américaine de l'Irak et le mensonge irakien de Blair...

 

corbyn,angleterre,gauche

 

ps - Du site du Sinn Féin :

Sinn Féin President Gerry Adams TD, who is in Dublin today for a meeting of the party’s Ard Chomhairle, has extended his “warmest congratulations to the newly elected leader of the British Labour Party Jeremy Corbyn".  The Sinn Féin leader said:  “I have known Jeremy for many years. He is a good friend of Ireland and of the Irish peace process. I wish him well in his new and challenging role as leader of the British Labour Party and look forward to working with him in the time ahead to ensure that the gains of the peace process are built upon.”

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