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Isère : face aux bétonneurs, les défenseurs de la forêt 

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Depuis dimanche soir, les défenseurs de Chambaran dans l'Isère occupent une maison forestière (abandonnée de l'ONF) à 5 km du village de Roybon : 

 

« Nous occupons massivement cette maison jusqu'à l'abandon définitif du projet de Center Parc », annonce le collectif ZAD Roybon. Située hors du périmètre acquis par les bétonneurs de Pierre et Vacances, la « maison forestière de la Marquise » – c'est son nom au cadastre – sera la base arrière des actions des défenseurs de Chambaran.

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Selon le processus habituel, les bétonneurs et leurs amis locaux commencent à crier à la démocratie bafouée : singulière conception que cette démocratie réservée aux notables, et qui exclut l'existence d'opposants ! La Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) rappelle que l'enquête publique de cet été a rendu un avis défavorable, aussitôt méprisé par Pierre et Vacances qui a rasé trente hectares de futaies. Hier matin, la Frapna a demandé la suspension immédiate de ce massacre : « face à la contestation qui monte sur le terrain et aux risques réels de dérapage »*, elle appelle Pierre et Vacances « à interrompre dès aujourd'hui le chantier, pour éviter que ne se détériore un peu plus l'image de l'entreprise ». On sait cependant que le BTP ne voit pas d'objection aux « dérapages » : quand on doit débloquer la croissance, pas d'omelette sans casser des oeufs...

Mme Royal osera-t-elle s'interposer, comme la FNE le lui demande ? C'est peu probable, vu l'ordre du jour fulminé ce matin par M. Valls sur Notre-Dame-des-Landes : « la détermination de l'Etat et des collectivités territoriales à voir se réaliser cet aéroport est intacte... »  Cette déclaration comportait plusieurs mots valant roulement de tambour :  « minorité », « inacceptable », « respecter la procédure » ; les jours de la ZAD nantaise sont comptés. Dans l'Isère, Robin Hood and his merry companions** ne tarderont pas, eux non plus, à voir venir le sheriff de Nottingham.

 

+ d'informations : voir notre note de ce matin, Isère : détruire une forêt pour faire un "Center Parcs" !

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* Mais les "dérapages" (?) façon BlackBlocs servent les bétonneurs : voir les plaintes déposées ce matin par des sociétés de BTP impliquées dans Notre-Dame-des-Landes, pour accompagner la déclaration de guerre de M. Valls.

** en anglais, pour que Center Parcs me prenne au sérieux.

 

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”Tu es docteur en Israël et tu ne sais pas cela ?”

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Sur des intellectuels qui videraient volontiers la pensée sociale de l'Eglise de certains contenus (dérangeants en période électorale) :

 

 

La fièvre électorale monte dans les esprits. Chez un certain nombre de "cathos" elle prend une tournure particulière : ils nous invitent à ne pas "faire à dire à la doctrine sociale de l'Eglise ce qu'elle ne dit pas"  - alors que, précisément, elle le dit.  Et qu'elle appelle à le réaliser.

Quand on dit "doctrine sociale de l'Eglise", on parle du Magistère vivant dont le pape et les évêques sont porteurs. Or ils ne parlent pas pour ne rien dire. Le pape préconise sans relâche un changement radical du modèle économique et financier ; les évêques constatent la carence de la classe politique et l'urgence de repenser la vie en société (livret Retrouver le sens du politique). Le moins qu'on puisse faire est de les prendre au sérieux.

D'où le malaise que donnent certains articles récents, écrits sur le ton édifiant mais pour brouiller les cartes. Oui, le catholique doit "s'engager dans le concret" : c'est le propre de la démarche sociale de l'Eglise. Mais "s'engager dans le concret" ne consiste pas à zapper la DSE pour donner un blanc-seing au candidat X ou Y, alors qu'on sait d'avance les blessures sociales que provoquerait son programme.

Admettons que la politique électorale soit le domaine de l'approximatif. Admettons que l'on tienne à "faire un choix". "Aucun choix n'est pleinement satisfaisant", disent (non sans énervement) ceux des cathos qui viennent d'en faire un... C'est exact, mais ça devrait les retenir de s'énerver contre ceux qui critiquent ce choix :  c'est en conscience que chacun décide, et nul ne doit agir contre sa propre conscience.

Ça devrait surtout dissuader plusieurs "docteurs en Israël", comme dit Jésus [*], d'utiliser leur science pour noyer le poisson. Bizarre est leur acharnement  - depuis plusieurs années - à écrire qu'on ne doit pas opposer la pensée sociale de l'Eglise à tel ou tel aspect concret du système économique - et aux connivences du politique avec ce système. Selon eux, le véritable "engagement concret" serait de fermer les yeux sur ces aspects et ces connivences : ce serait d'ailleurs un devoir d'humilité (et de charité) envers le prochain qui ne pense pas comme nous, etc.

Un pas de plus et l'on nous dira qu'à prendre trop au sérieux Laudato Si', on risque l'enfer pour péché d'orgueil.

C'est vouloir disqualifier au nom de l'Evangile ceux dont la faute consiste à ne pas biaiser les paroles du pape. Quand François appelle à rompre concrètement avec les dogmes économiques du libéralisme (Evangelii gaudium), quand il appelle à créer concrètement des zones économiques libérées du casino spéculatif (discours de Santa-Cruz), quand il appelle à exercer concrètement sur les élites "une pression saine" (Laudato Si'), c'est à nous qu'il parle... Mais ces docteurs font comme si François ne parlait qu'aux oiseaux.

 

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[*]  "Tu es docteur en Israël et tu ne sais pas cela ?" (Jean 3, 10).

 

 

 

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Transfiguration du Seigneur

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Mont Thabor : la basilique.

Gardons-nous du réflexe sédentaire de Pierre sur la montagne :

 

 

Matthieu 17:1-9

<< Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : ''Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.'' Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : '' Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! '' Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : '' Relevez-vous et soyez sans crainte !'' Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : ''Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.'' >>

 

 

Jésus dit aux apôtres de se taire d'ici à sa résurrection d'entre les morts : s'ils racontaient avoir vu leur rabbi dans la gloire divine, ils se tromperaient sur Dieu*, n'ayant eu qu'une partie de la révélation. Ce n'est qu'à travers la catastrophe du Golgotha suivie du choc de la Résurrection et de la venue de l'Esprit, qu'ils recevront la révélation plénière.

Gardons-nous du réflexe de Pierre ("dressons trois tentes...") : miser sur une gloire sans effort pour les fidèles, une sorte d'onction céleste qui viendrait bénir nos idées claniques et régressives En Matthieu 16:23, six jours avant la Transfiguration, Jésus avait déjà dû mettre en garde Pierre ("arrière, Satan, tu m'es un obstacle !") : le futur chef des apôtres ne voulait pas entendre parler de la mort-et-résurrection du Messie d'Israël. Une perspective pareille n'était pas dans les idées de nationaux-religieux. Ils ne pouvaient rien imaginer d'autre qu'un miracle "politique", et passant par leur groupe... Veillons à ne pas renouveler ce travers. Nous n'y aurions aucune excuse : nous vivons deux mille ans après la Pentecôte.

 

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* cf. ici, note d'hier.

 

 

 

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La voix du pape porte partout : donc aussi chez les ”tradi”

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Lettre spirituelle d'un monastère traditionaliste en France :

Extraits :

<< Nous vivons un changement de civilisation, si bien que nos contemporains sont comme sur une autre planète : les notions de bien et de mal, d'amour, de vérité, n'ont plus le même sens pour eux que pour nous. Cela demande donc de notre part tact et délicatesse... On ne commence pas par dire, à celui qui est en recherche, qu'il faut aller à la messe tous les dimanches ou que l'Eglise est contre la contraception. On commence par lui dire que Dieu le regarde avec amour, et on essaie de lui faire rencontrer Jésus dans la prière et la lecture de l'Evangile, afin qu'il puisse être touché au fond de lui-même... >>

<< C'est l'Esprit Saint qui conduit dans la vérité tout entière. Certes, il faut l'annonce extérieure de la parole de vérité, mais seul le Maître intérieur, l'Esprit de vérité, peut faire descendre cette parole dans le coeur... >>

<< On a beau être convaincu dans son intelligence, il faut du temps pour se décider à changer de vie, surtout lorsque les conséquences d'un tel changement sont lourdes. Et une fois décidé à mettre de l'ordre dans sa vie en renonçant à certains actes mauvais, il faudra encore du temps pour y arriver concrètement... >>

<< Il faudra même parfois - et c'est là un point délicat - laisser provisoirement une âme sur un chemin qui n'est pas encore le bon, mais qui est déjà moins mauvais que celui où elle était auparavant, et qui se rapproche du bon : cf. Amoris laetitia 303. Faisons donc très attention à ne pas porter de jugements trop durs et sans appel (cf. Amoris laetitia 112, 308, 325) : telle situation, objectivement mauvaise et peccamineuse, peut être une étape intermédiaire sur le chemin de la conversion. "En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons" (Amoris laetitia 305) les gens dans leur cheminement vers l'Eglise... >>

<< Nous ne devons pas juger. Nous ne pouvons pas juger (cf. Amoris laetitia 79, 296). Seul l'Esprit Saint peut discerner dans le coeur de chacun la frontière entre la lumière et les ténèbres... Telle personne est peut-être encore loin du sommet, mais elle est dans le bon sens de la pente. Elle monte. Et le difficile premier pas qu'elle fait rend beaucoup plus gloire à Dieu que l'autosatisfaction du soi-disant bon chrétien qui, en jugeant de haut son frère, se trouve dans le mauvais sens de la pente (Amoris laetitia 305)... >>

<< Chers frères, depuis le début et tout au long de cette homélie je n'ai cessé de me référer à l'exhortation Amoris laetitia du pape François sur la famille. Que l'Esprit de vérité nous aide à recevoir cette exhortation avec piété filiale, ainsi qu'avec un esprit de finesse et d'humilité. >>

 

 

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Les derniers militants de parti sont des aveugles absolus

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Tweet "républicain" lu ce matin : « Quand j'entends #Valls parler encore de la Rolex et du Fouquets de #Sarkozy,je me dis que ça n'est pas demain qu'on aura 3% de croissance ». Oui, il y a encore des gens capables de dire ça aujourd'hui ! Proposition de diagnostic  :

 

 

Ce tweet militant (sous pseudo) est d'une absurdité lunaire, mais c'est un symptôme. Il révèle à la fois :  

1. un enfermement dans le faux duel des « républicains » (?) contre les « socialistes » (?) ; 

2. une réduction des « républicains » à la personne de M. Sarkozy ; 

3. une croyance naïve (euphémisme) dans un retour-de-la-croissance lié au retour-de-Nicolas ; 

4. une croyance encore plus naïve dans un lien entre le bling-bling et la croissance.

 

Il est symptomatique de croire que Rolex et Fouquet's (signes de mammonolâtrie : le culte de « l'Idole Argent » comme dit le pape) aient à voir avec l'économie réelle ; et moins encore avec l'emploi. Là où la « croissance frémit » (?), l'emploi reste inerte : les causes du chômage tiennent à la structure même du capitalisme tardif.

 

Il est aussi symptomatique de croire que M. Sarkozy revenu aurait un effet sur la « croissance ». Il ne sait visiblement pas quoi faire, sinon achever de liquider les lois sociales, inviter les gaziers texans à saccager l'Hexagone en forant partout, et installer la godilleuse industrielle (Maud Fontenoy) au ministère de l'Ecologie.

 

Symptomatique aussi : les plus ultralibéraux des ultralibéraux ont mis la main sur le mot « républicains », bien que République veuille dire Etat alors que les ultralibéraux sont statophobes... (« l'adversaire c'est l'Etat »).

 

Et symptomatique, que l'on puisse croire que les « républicains » et les « socialistes » en 2015 incarnent quoi que ce soit. (Les sarkozystes en sont réduits à surenchérir sur un gouvernement Valls-Macron qui fait déjà la politique du Medef). M. Hollande souhaite avoir pour adversaire M. Sarkozy et réciproquement : les Français ne veulent pas de ce duel dont la perspective est un asphyxiant retour en arrière, mais tout se passe comme s'il était programmé par algorithme. C'est la postdémocratie.

 

Pendant ce temps, la classe politique s'apprête à valider le traité de libre-échange euro-américain  : nous serons dirigés par Goldman-Sachs, ExxonMobil et Monsanto, à travers M. Hollande ou M. Sarkozy. Mais n'essayez pas d'en parler avec les tweetos de la « gauche » et de la « droite ». Ils ne sont pas au courant.*

 

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* Ni de rien d'autre, d'ailleurs ! J'ai tenté d'aborder la question de la guerre de Libye avec une petite bande de tweetos sarkozystes. Ils m'ont récité (en 2015 !) le boniment de BHL version 2011 : Sarko avait sauvé la vie du peuple libyen, etc... (Ils semblent aveugles et sourds).

 

 

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Google, Apple, Monsanto : l'Argent et la déshumanisation

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Éditorial de Mgr Aupetit, évêque de Nanterre :

 

 

<< Vous savez certainement que les grandes firmes comme Google, Apple et même Monsanto ont investi la Silicon Valley pour mener des recherches très pointues en vue de modifier l’homme de demain, capable de défier le temps et même la mort. S’appuyant sur les nanotechnologies, la biologie, l’informatique et les sciences cognitives (NBIC), ils souhaitent créer un homme artificiel, immortel et affranchi des servitudes de la matière. La médecine se contentait de réparer le psychisme ou les corps blessés, le transhumanisme a pour but de créer un homme aux organes beaucoup plus performants, aux cellules régénérescentes et aux gènes apprivoisés. Cette charmante perspective ne sera possible qu’au prix d’une ségrégation de l’humanité en deux parties : d’un côté les riches et les puissants qui auront accès à une technologie poussée, de l’autre les populations pauvres invariablement soumises à la misère et à la mort. Il ne leur restera qu’à louer ou à vendre leur ventre, leurs tissus ou leurs organes comme on le voit déjà avec la GPA des femmes pauvres de l’Inde qui vendent leur ventre pour faire vivre leur propre progéniture, ou les pères de famille sud-américains qui vendent leur rein aux riches américains du Nord afin de nourrir leurs enfants.

Ces techno-prophètes veulent aussi modifier le patrimoine génétique en vue d’établir une lignée de surhommes. Emmanuelle Charpentier, grande scientifique française, qui a mis au point très récemment la technique de transformation du génome nommée CRISPR-Cas9, dénonce au nom de l’éthique cette utilisation de sa découverte pour modifier génétiquement les cellules sexuelles. Car on se rend bien compte que c’est le triomphe de l’eugénisme qui sera plus terrible encore que celui qui a fait florès dans les idéologies du 20e siècle. Voilà ce que dit Francis Crick, le célèbre prix Nobel : « Aucun enfant nouveau-né ne devrait être reconnu humain avant d’avoir passé un certain nombre de tests portant sur sa dotation génétique... S’il ne réussit pas ces tests, il perd son droit à la vie ».

Cet eugénisme a déjà commencé avec les enfants trisomiques éliminés avant la naissance comme des déchets humains et qui n'ont plus de place dans notre société sans miséricorde. ces personne m'ont pourtant ouvert à un profond surcroît d'humanité quand, jadis, je les soignais.

Quand le Fils de Dieu est venu habiter notre condition humaine, il ne l’a pas fait comme un surhomme invulnérable et méprisant. Il en a assumé les limites et la finitude pour les transfigurer d’un amour infini. Car il nous a appris notre véritable vocation : l’homme n’est pas une mécanique chimique qui peut s’améliorer sans limite mais le réceptacle d’un amour sans mesure qui, seul, peut le transfigurer. >>

 

+  Michel AUPETIT

     évêque de Nanterre

 

 

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Mobilisation sociale en France contre le néolibéralisme ? LR tente une diversion (stupide)

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"Ce qui choque les Français, c'est le prétendu réchauffement climatique !"

Tétanisée, la Macronie bobo attend le choc social. La lutte de classes tranchera… Quant au parti vieux-bourgeois LR, il s’accroche à ses anciens réflexes pour ne pas être oublié :

Au lieu d’admettre : a) que son rêve (l’ultralibéralisation de la société française) est réalisé par M. Macron, b) que c’est contre cette réalisation-là qu’éclate la colère sociale, LR tente de décrire cette colère comme une révolte de la “France périphérique” contre des “multitudes de normes”, imposées par une majorité parlementaire que la droite (ridiculement) déclare “issue du PS”.  Il faut une forte dose d’hébétude pour croire, ou feindre de croire, que la politique Macron-Philippe est une persistance de “l’étatisme socialiste” !  C’est néanmoins ce que font une partie des députés LR. 

Prenant également les macronistes pour des zadistes, ces LR fantasment aussi sur la “tyrannie verte”. Le 3 décembre, à l’Assemblée nationale, Jean-Charles Taugourdeau (député LR du Maine-et-Loire) ne trouve rien de plus actuel que de vitupérer “le prétendu réchauffement climatique” !  Selon lui, la colère des Français est dirigée notamment contre “ce nouveau truc à la mode pour nous pomper du fric”…

On mesure l’abîme d’où monte ce discours. Croire que le réchauffement climatique  est un “truc”, alors qu’il fait consensus chez les scientifiques (sauf un illuminé et deux amis du pétrole) ; et croire que ce “truc” est  “nouveau”, alors que les scientifiques en parlent depuis trente ans !  Quant à croire que le problème du climat n’est qu’une invention de l’étatisme pour nous pomper du fric, ce serait du pur Trump si M. Taugourdeau y ajoutait la main du complot chinois, comme ses prédécesseurs voyaient en Mai 68 un complot soviétique.

Le paléocortex de la droite parle par la bouche de M. Taugourdeau. C’est de ce subconscient que vient aussi l’allergie au pape François (y compris de la part de catholiques).  Ne trouver à dire que cela au moment où se déclenche un conflit social de grande envergure et lourd de sens, c’est aussi un symptôme : ces gens qui ne cessent d’invoquer la “réalité” sont hors du monde réel.  Les moins hébétés d’entre eux voient que M. Taugourdeau a vendu la mèche et qu’il eût mieux fait de se taire :  au bout de vingt-quatre heures, Christian Jacob  tente d'éteindre l'incendie en assurant que le réchauffement climatique n’est “pas contestable” et que le parti “travaille dessus”... Mais le nouveau patron des députés LR, Damien Abad, garde le silence.  Il sait que les derniers vieux bourgeois à voter LR sont de l’avis de M. Taugourdeau. Hors du monde.

 

► A lire :  https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/cop...

 

 

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L'affaire du livre : l'avis du P. Nicolas Buttet

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...qui résume ainsi cette triste opération d'éditeur :

Sur Facebook ce matin :

<<  Le pape Benoît XVI avait écrit une note de sept pages de clarification méthodologique qualifiée par lui-même "d'insuffisante". Sarah a résumé cette note en une demi-page. Benoît XVI a vu dans ce résumé "l'essentiel" de sa pensée et n'a donc pas jugé nécessaire que les sept pages soient publiées.  C'est un peu fort d'oser présenter comme co-auteur une personne dont on a résumé la pensée sur une demi-page ! >>

 

À un anti-François brandissant l'argument des "lettres de Benoît XVI”, le P. Buttet répond :

<<  Mais il faut lire ces trois lettres: elles infirment complètement la déclaration de Sarah.  >>


► Explication :  les anti-François feignent de croire que la controverse porte sur la présence d'un texte de Joseph Ratzinger dans le livre du cardinal Sarah. C'est faux. Personne ne nie la présence de ce texte (quelle que soit sa longueur réelle), mais l'on peut constater que son ton et son angle n'ont rien à voir avec les imprécations ahurissantes du texte Sarah. Et le point litigieux est ailleurs : c'est le "coup" consistant à mettre en couverture le nom du pape émérite comme s'il était co-auteur de l'ouvrage entier, ce qui est un abus flagrant de la part des opérateurs du coup... D'autant que cet ouvrage a été lancé comme étant une sorte de manifeste d'opposition au pontificat actuel – posture que le pape émérite ne veut endosser à aucun prix. Et que ce lancement a été assuré par Le Figaro, quotidien politique du libéral-conservatisme, donc hostile au pape François depuis le début (comme on l'a vu par exemple en 2018 lors de la provocation Vigano).

Si le P. Nicolas Buttet souligne que les trois lettres portant la signature du pape émérite "infirment complètement la déclaration de Sarah", c'est que ces lettres ne concernent que la contribution de Benoit XVI au livre. Elles ne parlent pas de faire cosigner le livre par "Robert Sarah et Benoît XVI". C'est cette co-signature abusive qui est reprochée à l'auteur et à l'éditeur, et contre laquelle Benoît XVI s'est élevé dans le communiqué Gänswein. Le cardinal ne se grandit pas quand il brandit les trois lettres comme si elles répondaient au reproche.

Le tumulte est intense sur Twitter et Facebook : tout le milieu libéral-conservateur monte en ligne pour clamer son respect envers le cardinal Sarah et psalmodier en boucle l'argument des "trois lettres" – quitte à tourner le dos à la volonté de Benoît XVI... que par ailleurs ce milieu prétend aduler !  Ce qui est significatif.

Oui, ce tapage est très regrettable. Mais nous ne laisserons personne prétendre que c'est de la faute du pape François. La récurrence de ces coups tordus vient exclusivement du réseau politico-religieux transatlantique qui veut "changer de pape", comme dit le livre de Nicolas  Senèze. Depuis trois ans ce réseau cherchait à utiliser le nom de Benoît XVI ;  déjà en 2018 le milliardaire Tim Busch et la chaîne trumpiste EWTN avaient prétendu que le pape émérite bénissait Vigano, et déjà le pape émérite avait dû démentir par la voix de son fidèle Gänswein. La manoeuvre vient de se rééditer, avec plus de succès médiatique : dommage qu'elle soit passée par Robert Sarah.

 

 

 

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Néolibéralisme et national-socialisme : deux idéologies appliquant le darwinisme social

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1910, les Opel au complet (Wilhelm sera à la réunion du 20 février 1933)

Je reproduis ici une information d'Aurélien Million sur ce sujet, dont l'intérêt capital (si j'ose dire) incite à poursuivre la réflexion :

 

NÉO-LIBÉRAUX, NSDAP ET DÉNIGREMENT DE L'ETAT



> Selon Johann Chapoutot, historien du nazisme, les nazis ne sont pas des "étatistes" comme les libéraux aiment à le raconter. Au contraire, bien qu'ils se servent de l'Etat, leur idéologie n'est pas étatiste. Le mot "Etat" est de même racine que "statique", ce n'est pas donc pas une bonne chose à leurs yeux. Karl Schmidt, le célèbre juriste nazi, n'était pas assez nazi aux yeux des nazis malgré sa bonne volonté (il se voulait sincèrement nazi), parce qu'il faisait de l'Etat un absolu. A terme, les nazis projetaient de réduire l'importance de l'Etat au profit d'agences, qui d'ailleurs se sont multiplié de manière "métastatique" (c'est le mot de Y. Chapoutot) malgré le court règne du nazisme. Une agence se monte ad hoc et se démonte facilement, une fois sa mission accomplie. D'ailleurs, après la guerre, des nazis se sont reconvertis en ouvrant des écoles de... commerce ! (Dans une conférence, Y. Chapoutot fait un lien entre les idéologies nazie et néo-libérale : sans être identiques, les deux intègrent, au moins implicitement, notamment à travers le thème de la compétition, le darwinisme social, sans compter que les affaires était juteuse avec le IIIe Reich). Mais chut ! il ne faut pas le dire aux libéraux, persuadés que le nazisme est un phénomène "étatiste" et "socialiste".
Dire cela n'est pas faire de la reductio ad Hitlerum, mais montrer que ces idées bien typiques du XIXe siècle, ont été adoptés en leur temps par les nazis, comme les colons anglais en Australie avant eux (ce darwinisme tranquillisait leur conscience : ils ont conduit les Aborigènes tasmaniens à leur extinction presque complète) ; et qu'elles le sont désormais par nos ultra-libéraux, sous le thème de la "compétitivité".

Aurélien Million


[ PP à AM – Les travaux de Chapoutot sont remarquablement intéressants. Avez-vous le texte ou les références de cette conférence ? ]


AM @ PP

> Non, je n'ai pas de textes des conférences de J. Chapoutot. C'était une des conférences qu'on trouve sur Youtube, peut-être celle sur La révolution culturelle nazie. Et, puis il y a celle-là qui est pas mal sur les liens très étroits entre grand capital et nazisme :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=

 

 

 

118293708.jpgps Lire également le roman d'Eric Vuillard L'ordre du jour (Actes Sud, Goncourt 2018) sur  la réunion du 20 février 1933 où le haut patronat allemand – Opel, Krupp, Vögler, Witzleben etc – donna son feu vert à la conquête du pouvoir par le NSDAP. Ce roman fut couvert de fiel et d'injures à Paris par les médias de marché, sous divers prétextes cachant mal le véritable grief.

 

 

 

 

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Prier Dieu est le contraire de se chercher soi-même...

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«Qui a l'humilité de laisser la perfection de Dieu devenir agissante dans son propre vide, sera aux yeux de Dieu un 'justifié'» (Hans Urs von Balthasar, sur les lectures de ce dimanche) :

<< L'évangile des deux hommes qui prient dans le Temple (Luc 18,9-14) nous montre quelle prière monte jusqu'à Dieu. Déjà l'attitude souligne la différence. L'un se tient "la tête haute", comme si le Temple lui appartenait. L'autre "se tient à distance", comme s'il avait franchi le seuil d'une maison qui n'est pas la sienne. Le premier prie "en lui-même" : au fond il ne prie pas du tout Dieu, mais fait devant ses propres yeux un étalage de ses vertus dont il pense que, si lui-même les voit, Dieu les admirera. Et il le fait en se distinguant résolument des "autres hommes" dont aucun n'a atteint le degré de sa perfection. Il suit la voie du "se trouver soi-même", qui est exactement celle de la perte de Dieu. Quiconque prend pour but ultime sa propre perfection, ne trouvera jamais Dieu ; mais qui a l'humilité de laisser la perfection de Dieu devenir agissante dans son propre vide – non pas passivement, mais en travaillant avec le talent qu'il a reçu – sera aux yeux de Dieu un "justifié".

La première lecture (Ben Sira 35,15-20) le confirme : la prière du pauvre traverse les nuées. Le pauvre dont il s'agit est celui qui a conscience d'être pauvre en vertu, de ne pas correspondre à ce que Dieu demande de lui. Mais de nouveau ce vide ne suffit pas. Il est précisé que "celui qui sert Dieu de tout son coeur est bien accueilli". C'est le service accompli avec l'humilité du "serviteur inutile" ; en sachant bien que l'on travaille avec le talent remis par le Seigneur afin qu'il rapporte de fruit pour Lui...

La deuxième lecture (2 Timothée 4,6-18) montre Paul en prison et devant le tribunal. Il est le pauvre qui n'a plus de perspective terrestre parce qu'il est proche de la mort, et qui pourtant "a combattu le bon combat" non seulement tant qu'il était libre mais justement dans sa pauvreté actuelle... En rendant gloire à Dieu seul (comme le publicain dans le Temple), il sera "sauvé par le Seigneur qui le fera entrer au Ciel, dans son royaume". Le publicain est "justifié", Paul reçoit la "couronne de justice" et, comme il l'a répété inlassablement, non de sa propre justice mais de celle de Dieu. >>

 

H. U. v. B.

 

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26/10/2019 | Lien permanent

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