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Panique à droite : Philippe de Villiers ”gauchiste” ?

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Figure du décollage économique vendéen (Puy-du-Fou), Philippe de Villiers monte en ligne contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes... Le héros des tradis aux côtés de paysans anti-libéraux, d'eco-warriors et de zadistes ?  Effroi dans les salons nantais : 

 

 

La droite, ses hebdos et ses sites nous le répétaient, le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes n'était contesté que par la racaille rouge : "ces êtres indignes du bagne / ces hommes à jamais maudits..." [1]. En décembre dernier, la victoire prédite du bon monsieur Fillon était censée promettre aux zadistes une exécution militaire éperonnée par M. Retailleau. Un Sivens au carré !  Mais M. Fillon est parti en vrille...

M. Macron a pris pour ministre de la "transition écologique" M. Hulot, jusqu'à présent ennemi des pesticides, du gaz de schiste et de l'aéroport. Par ailleurs on sait que le chef du gouvernement et la plupart de ses ministres sont pro-aéroport... On se demande donc ce que va devenir le Grand Projet Inutile de NDDL, qui traîne depuis quarante ans mais qu'aucun gouvernant n'a eu le courage d'enterrer.

Pourquoi ce manque de courage ? Parce que Paris craint les féodaux : Medef, Vinci, chambre de commerce nantaise, etc.  

Féodal lui-même durant vingt ans, M. de Villiers ne les craint pas : il sait ce qu'en vaut l'aune. Et il a un compte à régler avec M. Retailleau, suborneur du fief (en 2010) devenu président  du conseil régional, chaud partisan du BTP, de l'aéroport-bis et du bétonnage de zone humide.

M. de Villiers vient donc d'écrire une lettre ouverte au président Macron,  au nom de "beaucoup de décideurs économiques vendéens" opposés au transfert de l'aéroport nantais plus loin de leur département. "Il est proprement incroyable qu'on ne tienne pas compte de la vie de tous les fleurons de l'économie vendéenne, qui se sentent et se disent gravement menacés par ce projet et qui avancent des arguments solides pour l'optimisation de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique", écrit-il.

Quant aux 55,17 % du référendum Hollande de juin 2016 (ultima ratio du sénateur-président Retailleau et du lobby de l'aéroport-bis), M. de Villiers en nie la représentativité. Et il réclame un nouveau référendum qui se tiendrait "sur un périmètre complémentaire où la population n'a pas pu se prononcer"... En effet, rappelle-t-il, "le périmètre du référendum [de 2016] fut dessiné pour le oui, en excluant ostensiblement la population vendéenne" - alors que la Vendée faisait partie du syndicat mixte de toutes les premières études. "Or toutes les statistiques montrent qu'il ne peut y avoir d'équilibre économique pour un aéroport du Grand Ouest sans les usagers du Sud-Loire..."

Cette réfutation est avancée depuis un an par les anti-aéroport. Ainsi l'intervention de Philippe de Villiers va dans le sens des paysans de Notre-Dame-des-Landes et des militants de l'ACIPA, qui appellent derechef à un rassemblement sur place les 8 et 9 juillet [2].  Or ces militants sont honnis - sous le nom mythologique de "gauchistes" - par Valeurs actuelles & C° : journaux désireux de se rejouer la grande peur de 68. Comment M. de Villiers, curateur à l'Anneau et réincarnation de Charette, se mettrait-il à "hurler avec les loups rouges" ?  Pour achever l'invraisemblance il ne lui manquerait plus que de croire au réchauffisme... Dieuleveult.fr  va nous dire que la lettre ouverte est un fake ourdi par les loges.

 

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[1]  Grande et véridique complajnte des bandits de la Commune de Paris, 1871. Sur l'air de La complainte de Fualdès.

[2]  https://www.acipa-ndl.fr/

 

 

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03/07/2017 | Lien permanent

Politique française : le théâtre d'ombres

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Entre illusionnisme, cynisme et impuissance : 

 

 

L'Elysée et Matignon jouent objectivement l'un contre l'autre. Certes Hollande et Valls surjouent tous les deux l'optimisme : Hollande bredouille que « la reprise économique est là* », Valls gronde que « ça marche » car le PS aurait « mieux résisté que prévu » (!) et qu'il aurait « fait perdre le FN **»... Mais Valls pose au Grand Modernisateur pour 2022, donc élargit à dessein le fossé entre l'exécutif et les « archaïques » rouges-verts  ; alors que Hollande veut amadouer les verts et les rouges pour replâtrer la gauche en 2017 et se faire réélire (ric-rac) en passant, comme dit Libération, par ce «trou de souris ». Valls joue donc en sens contraire de Hollande, et devient objectivement son pire ennemi sur le théâtre d'ombres de la présidentielle.

Front de gauche et EELV sont-ils la prothèse que cherche Hollande ? Entre la mauvaise foi de Rugy-Placé-Cosse (qui baiseront la main de Hollande) et la mauvaise foi de Duflot qui (après avoir baisé cette main) rejoue à la contestataire, le parti pseudo-écolo est arrivé à la ruine : 2 %. Quant au Front de gauche, à 4,73 %, il a perdu son pari de « challenger le PS » avec l'aide d'EELV. Que Hollande pour 2017 en soit réduit à miser sur ces miettes, montre la consomption du pouvoir.

Et maintenant ? Valls annonce qu'il persistera inflexiblement à « poursuivre une politique qui va donner (?) des résultats » : politique et persistance qui exaspèrent le Front de gauche. Hollande avait annoncé la même chose que Valls avant le premier tour ; depuis la raclée, il reçoit ostensiblement le Front de gauche et EELV (on sait pourquoi), mais on voit qu'il continue de bénir Macron. Cette incohérence apparente traduit une  désinvolture  envers  les questions de fond, une vision de la politique qui se réduit aux combines de couloirs, et un franc mépris envers les citoyens que l'on  croit enfumables à merci. Quand la classe politique comprendra-t-elle que les affichages de postures  ne convainquent plus personne ? 

Ce ne sont pas nos médias qui vont l'aider à comprendre. Ils font semblant de prendre au sérieux les « signaux » de l'Elysée et de Matignon, comme si trois formules verbales et deux réceptions sous les dorures pouvaient dissoudre la réalité. La presse bobo presse le Front de gauche et EELV de « mettre de côté les postures rhétoriques et les calculs personnels » et de fermer les yeux, par exemple, sur « l'austérité ou l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes » : deux exemples du poids du néolibéralisme et des multinationales sur la politique économique française (ou ce qui en tient lieu)... Baptisons donc l'essentiel « fractures  à oublier», faisons comme si la politique Hollande-Gattaz avait « relancé l'emploi en période de perte de compétitivité » (sic), et abracadabra. 

 

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* La conjoncture apparemment favorable repose sur l'étiage provisoire des prix du pétrole, la baisse de l'euro et la nouvelle politique de la BCE. Mais la politique de la BCE (comme les cadeaux de Hollande au Medef) ne se traduit guère par une reprise des investissements : elle profite à l'actionnariat et au casino spéculatif. C'est l'impasse de la financiarisation, stade volatil du capitalisme.

** autre illusion d'optique. Se prenant pour BFM ou iTélé, nos dirigeants se calent sur les sondages et non sur les scrutins. L'analyse concrète de ces derniers sur dix ans montre que le FN grignote l'UMP et le PS, et que la France entre dans le tripartisme.

 

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M. François de Rugy, faux écolo mais vrai politicien

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Son "bon choix pour l'écologie", un strapontin chez Valls 3 :  

 

 

 

Sauf dans les mini-calculs de l'Elysée, EELV n'émerge plus guère : sa base militante fond comme le Pôle. Elle est lassée d'une direction politicienne dont M. de Rugy est la caricature. Soucieux non d'écologie mais de devenir ministre (c'est son tour), le « co-président » des députés EELV brandit son libéralisme pour entrer dans un cabinet Valls 3.

D'où son allégresse devant un événement aussi considérable que la rupture entre Mme Duflot et M. Mélenchon !

En effet, celle-ci, blâmant celui-là, revient vers le centre. Dans une tribune d'une page entière (« L'Allemagne n'est pas notre ennemie ») parue ce matin dans Libération, elle dit sa passion pour la machine bruxelloise qu'elle déclare très favorable aux Verts. Le libre-échangisme productiviste, biotope naturel de l'écologie ? Mais oui, dit Mme Duflot.

Une alliance Verts-Front de gauche nuirait au PS lors des régionales. M. de Rugy fait donc savoir en haut lieu (via RFI) qu'il est content de la rupture entre Mme Duflot et l'europhobe tonitruant : « Les positions de Jean-Luc Mélenchon, anti-européennes, heurtent depuis longtemps la sensibilité écologiste », déclare-t-il. Ajoutant : « Certains, Cécile Duflot en avait parlé*, avaient imaginé une force politique nouvelle avec Jean-Luc Mélenchon. Je vois que cette page-là est tournée et c'est tant mieux. L'alliance rouge-verte ça n'a jamais été un bon choix pour l'écologie. »

Accordons-lui ça : le rouge du Comecon** n'était pas très vert (vu le bilan environnemental de l'URSS) ; et l'« écosocialisme » mélenchonnien n'est pas très convaincant, s'il s'accompagne de nostalgie soviétique.

Mais l'alternative de M. de Rugy n'est pas plus cohérente : c'est le retour d'EELV, i.e. lui-même (suivi éventuellement de M. Placé et/ou Mme Pompili), dans le gouvernement de M. Valls dominé par M. Macron. Si c'est un « bon choix » pour Rugy-Placé-Pompili, c'est qu'ils ne voient pas loin ; en tout cas ce n'est pas « un bon choix pour l'écologie ». Mais comme on l'a dit plus haut, l'écologie n'est pas leur priorité.

On voit l'idée de manoeuvre des leaders EELV pour revenir au gouvernement : profiter du barnum que monte l'Elysée autour de la COP21. Tout le monde sait que M. Hollande se fiche du climat ; il n'est pas plus environnementaliste qu'admirateur de Fidel, mais tout événement international est bon à prendre (croit-il) dans la perspective de 2017. Le barnum de l'Elysée aura besoin de figurants verts ; M. de Rugy est sur les rangs.

On sait aussi que les vrais écologistes ne seront pas dans le barnum : ils seront dans la rue, c'est-à-dire dans les initiatives contestataires qui se montent en ce moment de divers côtés. Y compris chez les catholiques...

 

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* le 9/03, déjà dans Libération.

** L'organisme de coopération économique des « pays socialistes », 1949-1991.

 

 

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20/05/2015 | Lien permanent

Le bourgeois bourrin et les ”populistes” de marchés

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Marchands de vent et vieux réflexes :

 

Comme prévu, une partie de la dextrosphère (tweetos et "amis Fb" de la Vraie Droite) pavoise devant la victoire de M. Bolsonaro. On se demande d'ailleurs quelles couleurs franco-brésiliennes ces gens hissent sur leur pavois, la situation du Brésil n'ayant strictement rien à voir avec celle de l'Hexagone...  Un indice est sans doute fourni par le premier message de félicitations reçu par M. Bolsonaro ; il est signé de M. Trump, et l'on sait quel genre de public constitue le noyau le plus dur du trumpisme ! M. César Sayoc – qui en est un exemple – se définissant lui-même comme un "nationaliste blanc", on apprend ainsi que le nationalisme est remplacé par le racialsme, idéologie de basse-cour, et l'on devine que le pavois de notre Vraie Droite en l'honneur de M. Bolsonaro n'a pas grand'chose à voir avec la civilisation française.

Ne soyons pas injustes : avec M. Bolsonaro notre Vraie Droite a d'autres points communs que le trumpisme. Elle a aussi l'Anticommunisme. La Vraie Droite internationale regrette l'époque de la guerre froide, quand le spectre soviétique dispensait les Occidentaux de réfléchir (penser n'était pas utile, il ne fallait que "s'unir" et s'armer). Toujours décidée à ne pas penser, la Vraie Droite préfère croire que le communisme existe toujours en secret ; contre toute vraisemblance, elle veut le voir dans les partis sociaux-démocrates les plus embourgeoisés tel le PT brésilien (vérolé par les pots-de-vin des multinationales). D'où les applaudissements de nos réacs à M. Bolsonaro, qui a passé 2017 et 2018 à clamer qu'il fallait exterminer la vermine rouge ou la déporter au Venezuela...

Notre Vraie Droite veut aussi voir un "communisme persistant" dans les écologues défenseurs de l'environnement et dans les scientifiques de la climatologie. Sous cet angle M. Bolsonaro est exemplaire. Il martèle sans se lasser : 1. que le dérèglement du climat est un mensonge forgé par les Rouges, 2. que l'Amazonie doit être livrée aux marchands de bois, aux planteurs d'OGM et aux industries minières. C'est à peu près ce que racontent chez nous (depuis dix ans) les sites de nos Croisés des Valeurs, dadais d'arrière-garde d'un milieu peu renseigné.

Le dernier point d'accord entre notre Vraie Droite et MM. Trump et Bolsonaro – soutenus par les religionnaires de l'Evangile de la Prospérité et leurs satellites cathos –  est l'aversion envers le pape François, sacrilège contempteur de l'Argent. Puisque "Jesus Christ was a capitalist"  ("Jesus Cristo era um capitalista"), un pape qui critique le capitalisme ne saurait être qu'un apostat. C'est à peu près ce que pensent ici les lecteurs de Valeurs actuelles.

Résumons :  racisme latent ; anticommunisme en l'absence de communisme ; indifférence au drame du déréglement climatique et à tout ce qui menace le vivantallergie au pape et à la pensée de l'Eglise réelle... Ces marqueurs identitaires – comme on disait en sociologie (avant que le terme "identitaire" ne devienne inutilisable en débat [*]) – définissent la fraction obtuse qu'un essayiste propose de nommer "les bourgeois bourrins", en abréviation boubours. Les boubours étatsuniens ont M. Trump. Les boubours français mettent leurs bons gros espoirs dans une histoire de blonde. Après eux le déluge.

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[*]  Inutilisable en débat pour la même raison que l'expression "théorie du genre" : les adeptes de cette théorie vous assurent qu'elle n'existe pas. Les adeptes de l'identitarisme vous certifient qu'il n'existe pas non plus. Difficile de discuter avec les uns ou les autres dans ces conditions...

 

 

 

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Le P. Vandenbeusch apporte des précisions intéressantes sur le mobile de ses ravisseurs 

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Le groupe Boko Haram a peut-être commencé à comprendre que l'Eglise catholique n'est pas "l'Occident" :


 

Hier soir sur France 2, le prêtre français a dissipé les slogans qui circulaient sur son rapt : «Je suis sûr que ce n'est pas un prêtre qu'ils sont venus chercher ni un chrétien mais un Occidental. Ils ne savaient même pas que j'étais Français... Ce n'était pas de l'hostilité envers les chrétiens, ou spécifiquement envers les Français. Cela veut dire que tous les Occidentaux malheureusement là-bas doivent faire attention... Ils croyaient que j'étais enseignant ou docteur, ils ont compris un peu après, en me voyant prier...»

 

Ceci montre l'ambiguité (ou plutôt la vacuité) de la notion d' « Occident » aujourd'hui. Il est absurde de prendre un prêtre catholique pour un « Occidental » alors que le christianisme est universel ; mais on comprend que des islamistes nigérians puissent faire la confusion, alors qu'une institutrice de Montargis était capable en 2012 de priver ses élèves de Père Noël « par respect pour les croyances autre que chrétiennes » ! Le bonhomme en rouge n'ayant rien de chrétien (ni d'ailleurs de Français), étant une création du paganisme commercial occidental [*], l'exemple de Montargis montre allégoriquement : a) que la notion d'Occident se confond aujourd'hui avec la sous-culture marchande made in USA, et qu'il est absurde d'étendre cette confusion au christianisme universel par vocation ; b) mais que cette absurdité est professée aussi bien dans l'Education nationale française que dans le groupe Boko Haram. Et c'est ainsi qu'Allah est grand, aurait conclu Vialatte...

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[*] création publicitaire de Coca-Cola dans les années 1930.


 

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Classement scolaire Pisa : la France ”décroche”

Réactions contradictoires à cette enquête de l'OCDE :

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Wauquiez s'en prend au collège unique. Et Lang à Sarkozy...

 

  

Selon l’ex-ministre UMP de l’Enseignement supérieur Laurent Wauquiez, l’enquête Pisa sur les élèves de 15 ans est une "alerte rouge". Voici sa vision de la crise (le "décrochage") de l'enseignement français :

 

 << D’abord, on cherche à traiter tous les enfants exactement de la même manière... Le collège unique aboutit de fait à du massacre, et pour ceux qu’on a besoin de stimuler, et pour ceux qu’on a besoin d’accompagner». Maisle décrochage, dit-il, « a lieu aujourd’hui en France surtout au niveau du primaire». Donc, «plutôt que de s’occuper de la semaine de 4 jours et demi, Peillon ferait mieux de s’occuper de l’illettrisme et du calcul... Plutôt que les stages gommettes ou les stages scoubidous, il ferait beaucoup mieux de sérieusement travailler avec les professeurs pour renforcer le cours préparatoire... La priorité du renfort des moyens de l’Education nationale doit être mise sur le cœur de métier : lecture, écriture, calcul... >>

 

Jack Lang, ancien ministre PS de l’Education (2001-2002), fait une autre analyse :

 

<< Pendant les dix années de gouvernement de droite, je n’ai cessé de dénoncer l’étranglement progressif de notre système d’éducation... Le ministre Xavier Darcos a pris des décisions gravissimes : suppression de la formation des maîtres, augmentation des effectifs d’élèves par classe, disparition de plusieurs dizaines de milliers de postes. Nous payons aujourd’hui le prix d’une politique aveugle et irresponsable. Face à une telle situation, un changement radical s’impose sur la base du programme présidentiel de François Hollande et des premières mesures adoptées par Vincent Peillon. En raison des circonstances, il faut sans doute donner une ampleur plus forte encore aux réformes et s’attaquer en particulier à trois maux qui minent le système français: une pédagogie inadaptée, des programmes lourds et incohérents, un apartheid scolaire et territorial. >>

 

Diagnostics exacts ? erronés  ? partiels ? Qu'en pensent les enseignants et les parents d'élèves, nombreux parmi les lecteurs de ce blog ?



 

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L'esprit du Carême catholique

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...est le contraire de l'individualisme :

 

Voulant snober les « chrétiens indignés », quelqu'un a cru pouvoir écrire : « Plutôt que de s'en prendre à l'économie, ils feraient mieux de s'en prendre à leurs péchés personnels ». Cette antithèse est une erreur contre l'esprit catholique – qui ne sépare pas la conscience individuelle et la conscience sociale ! C'est ce que disent les lectures de ce samedi après les Cendres :

 

Isaïe 1, 16-18 (lecture des laudes)

<< Apprenez à faire le bien : recherchez la justice, mettez au pas l'oppresseur, faites droit à l'orphelin, prenez la défense de la veuve. Venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront comme la neige. S'ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront blancs comme la laine. >>

 

Isaïe 58, 1-9 (première lecture de la messe)

<<   Courber la tête comme un roseau, coucher sur le sac et la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueillli par le Seigneur ? Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : Me voici. >>

 

 

Bien entendu le devoir social ne remplace pas l'examen de conscience personnel ni l'ascèse. Mieux : il en fait partie, puisque l'esprit catholique (qui vient de la Bible) ne sépare pas les domaines. Mieux encore : le devoir social contribue objectivement à purifier l'ascèse personnelle, en lui ôtant deux tentations : l'égotisme et le pharisaïsme.

Sachant surtout que « sans Toi, Seigneur, il nous est impossible de Te plaire : dans la tendresse que Tu nous portes, guide-nous, dirige nos coeurs ». (laudes d'aujourd'hui).

 

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25/02/2012 | Lien permanent

Climat et démographie : deux exemples de pensée-zéro

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un dans chaque camp :

 

1.  A la conférence climatique de Cancun, M. Ted Turner (pollueur mental parlant de la pollution matérielle) déclare que le réchauffement vient de la démographie et qu'il faut imposer au monde une politique à la chinoise : « un seul enfant par foyer ! »  L'idée  de M. Turner  est d'une férocité imbécile. Il voit le problème à l'envers. Ce ne sont pas les humains qui sont en trop, c'est le capitalisme productiviste qui saccage la planète : il ne faut pas changer le nombre des Terriens, il faut changer le système économique qui empêche de les nourrir tous et creuse les inégalités. C'est ce que demande l'encyclique Caritas in Veritate.

2.  A Paris, un « libéral conservateur » (oxymore) apprend ce qu'a dit M. Turner... Mugissant donc d'indignation, il déclare : « les réchauffistes s'en prennent à la démographie ». Le terme « réchauffistes» – « warmists » est une arme des pétroliers américains pour disqualifier les climatologues : « réchauffistes » veut dire que le réchauffement n'existe pas, que c'est une invention pour nuire à l'Amérique. Donc le libéral parisien nie le réchauffement : négation absurde d'un fait scientifique. Et il en remet une couche, en suggérant que quiconque « croit au réchauffement » est donc un malthusien et un ennemi de la liberté... Suggestion inepte puisque : a) Malthus était un théoricien libéral  ; b) les malthusiens du Medef, en 2010, sont  climato-sceptiques ; c) l'écologie plénière  est anti- malthusienne : elle ne lutte pas contre l'humanité mais contre le capitalisme productiviste.

Ted Turner et son pseudo-adversaire français sont dans la même pensée zéro : ni l'un ni l'autre n'admettent la nécessité de changer le système économique. C'est logique de la part de Turner, milliardaire des médias (qui sont le centre nerveux du capitalisme productiviste). C'est niais de la part du libéral bleu-blanc-rouge, qui ne semble pas milliardaire.

 

 

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Mme Kosciusko-Morizet veut couper la subvention de France-Nature-Environnement

...sur demande des pollueurs et du business pro-OGM :

 

Réputée pour sa modération, la fédération France-Nature-Environnement (3.000 associations) avait fini par voir rouge : à la veille du Salon de l'Agriculture, elle avait pris sur elle de lancer une campagne d'affiches contre les pollutions graves : OGM, pesticides tueurs d'abeilles, agro-chimie génératrice d'algues vertes [1]. En réplique, le lobby agro-industriel avait fait pression sur la RATP, d'où censure de ces affiches ; et sur le gouvernement, pour qu'il supprime la subvention de FNE.

Qui François Fillon a-t-il chargé de cette suppression ? La ministre de l'Ecologie !

On sait maintenant à quoi sert ce portefeuille : à protéger les intérêts des pollueurs, et à autoriser le forage du territoire français par des opérateurs gaziers texans [2].

« NKM », comme disent les médias [3], annonce donc qu'elle a demandé à ses services d'étudier les modalités d'une suppression de la subvention. Cette nouvelle réjouit la FNSEA et ses annexes : elles font savoir leur satisfaction de voir  « clairement remis en cause » le soutien de l'Etat aux promoteurs d'une agriculture saine. Quant à ceux-ci, ils soulignent que « NKM » (avant de se faire rappeler à l'ordre par Matignon, l'Elysée et l'UMP) avait commencé par défendre le « droit d'expression » de la FNE, « principe fondateur du Grenelle de l'environnement » ! N'avait-elle pas encore vu à quoi se réduisent le Grenelle et le poste de ministre de l'Ecologie ? Pareille naïveté surprendrait, de la part d'une personne aussi réaliste.

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[1]  Nos notes des 18/02 et 15/02.

[2]  Notre note du 26/02.

[3] Ils disaient aussi : « MAM ».

 

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Hugo Chávez, RIP – Regards sur la gauche en 2013

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Avant de mourir, il avait twitté : "je me cramponne au Christ"...

 

 

À la manière latino-afro-amérindienne (Chávez était issu des trois ethnies [1]), la gauche qu'il incarnait s'enracinait dans plusieurs traditions : indigéniste, populiste, christique à la façon des plus pauvres, et marxiste en apparence mais en réalité "caudilliste", c'est-à-dire militaire-autoritaire dans la ligne du XIXe siècle... (ce caudillisme dont le Péruvien pro-yanqui Vargas Llosa avait affirmé la disparition). Chávez était né dans un village des Llanos, fils de paysans expropriés, arrière-petit-fils d'un chef rebelle de 1922 : soldat "rouge", il vivait dans la provocation internationale permanente [2] sur fond de guitare et de chansons pour les foules : "Un pueblo valiente que sueña, que echa pa´lante / Y despierta con la bandera en el corazón..."

 

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Ce matin, Jean-Claude Michéa était l'invité de France Culture pour parler de son nouveau livre [3] ; l'événement Chávez a conduit le débat sur la voie des comparaisons. En Amérique latine, la gauche "de gauche" (ne parlons pas de Mme Rousseff) se donne deux tâches : l'anti-impérialisme, pour faire contrepoids à la déclinante emprise nord-américaine, et l'indigénisme, pour développer une société communautaire. Cette gauche-là se trouve aux antipodes du libéralisme dans ses deux dimensions : les intérêts économiques du Nord, et l'individualisme destructeur. En Europe au contraire, et particulièrement en France, la gauche se fait instrument du libéralisme contre le peuple, ses familles et ses communautés (voir ici la note du 03/03 sur Hollande) : Michéa appelle donc à renouer avec le premier socialisme, celui des débuts du XIXe siècle, qui voulait revitaliser les communautés populaires pour lutter contre la machinerie libérale. Le choix est là : ou bien laisser le libéralisme (à travers le PS ou l'UMP) continuer à pulvériser ce qui reste de société au nom des jouissances solipsistes de l'individu-consommateur, ou bien inventer autre chose.

On reviendra sur ce sujet, qui concerne notre avenir à tous.

 

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[1] raison pour laquelle la droite pro-américaine du Venezuela appelait Chavez un «Sambo » (surnom raciste quand c'est elle qui l'emploie).

[2]  y compris sa mansuétude regrettable envers Ahmadinejad.

[3] Les mystères de la gauche : de l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, éditions Climats.


 

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