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29/10/2018

Le bourgeois bourrin et les "populistes" de marchés

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Marchands de vent et vieux réflexes :


 

Comme prévu, une partie de la dextrosphère (tweetos et "amis Fb" de la Vraie Droite) pavoise devant la victoire de M. Bolsonaro. On se demande d'ailleurs quelles couleurs franco-brésiliennes ces gens hissent sur leur pavois, la situation du Brésil n'ayant strictement rien à voir avec celle de l'Hexagone...  Un indice est sans doute fourni par le premier message de félicitations reçu par M. Bolsonaro ; il est signé de M. Trump, et l'on sait quel genre de public constitue le noyau le plus dur du trumpisme ! M. César Sayoc – qui en est un exemple – se définissant lui-même comme un "nationaliste blanc", on apprend ainsi que le nationalisme est remplacé par le racialsme, idéologie de basse-cour, et l'on devine que le pavois de notre Vraie Droite en l'honneur de M. Bolsonaro n'a pas grand'chose à voir avec la civilisation française.

Ne soyons pas injustes : avec M. Bolsonaro notre Vraie Droite a d'autres points communs que le trumpisme. Elle a aussi l'Anticommunisme. La Vraie Droite internationale regrette l'époque de la guerre froide, quand le spectre soviétique dispensait les Occidentaux de réfléchir (penser n'était pas utile, il ne fallait que "s'unir" et s'armer). Toujours décidée à ne pas penser, la Vraie Droite préfère croire que le communisme existe toujours en secret ; contre toute vraisemblance, elle veut le voir dans les partis sociaux-démocrates les plus embourgeoisés tel le PT brésilien (vérolé par les pots-de-vin des multinationales). D'où les applaudissements de nos réacs à M. Bolsonaro, qui a passé 2017 et 2018 à clamer qu'il fallait exterminer la vermine rouge ou la déporter au Venezuela...

Notre Vraie Droite veut aussi voir un "communisme persistant" dans les écologues défenseurs de l'environnement et dans les scientifiques de la climatologie. Sous cet angle M. Bolsonaro est exemplaire. Il martèle sans se lasser : 1. que le dérèglement du climat est un mensonge forgé par les Rouges, 2. que l'Amazonie doit être livrée aux marchands de bois, aux planteurs d'OGM et aux industries minières. C'est à peu près ce que racontent chez nous (depuis dix ans) les sites de nos Croisés des Valeurs, dadais d'arrière-garde d'un milieu peu renseigné.

Le dernier point d'accord entre notre Vraie Droite et MM. Trump et Bolsonaro – soutenus par les religionnaires de l'Evangile de la Prospérité et leurs satellites cathos –  est l'aversion envers le pape François, sacrilège contempteur de l'Argent. Puisque "Jesus Christ was a capitalist"  ("Jesus Cristo era um capitalista"), un pape qui critique le capitalisme ne saurait être qu'un apostat. C'est à peu près ce que pensent ici les lecteurs de Valeurs actuelles.

Résumons :  racisme latent ; anticommunisme en l'absence de communisme ; indifférence au drame du déréglement climatique et à tout ce qui menace le vivantallergie au pape et à la pensée de l'Eglise réelle... Ces marqueurs identitaires – comme on disait en sociologie (avant que le terme "identitaire" ne devienne inutilisable en débat [*]) – définissent la fraction obtuse qu'un essayiste propose de nommer "les bourgeois bourrins", en abréviation boubours. Les boubours étatsuniens ont M. Trump. Les boubours français mettent leurs bons gros espoirs dans une histoire de blonde. Après eux le déluge.

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[*]  Inutilisable en débat pour la même raison que l'expression "théorie du genre" : les adeptes de cette théorie vous assurent qu'elle n'existe pas. Les adeptes de l'identitarisme vous certifient qu'il n'existe pas non plus. Difficile de discuter avec les uns ou les autres dans ces conditions...

 

 

 

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19:15 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : droite

Commentaires

FASCISME LIBÉRAL

> Bolsonaro est un parfait exemple du fascisme libéral. À côté, Macron semble encore complexé, à faire semblant d'être soucieux d'écologie et de démocratie. Quand je vois l'évolution depuis Sarkozy, vers un capitalisme libéral de plus en plus dur, j'ai peur que le Brésil nous montre notre avenir.
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Écrit par : Guadet / | 29/10/2018

BANDES

> Dans ma jeunesse on aurait dit : "les bandes armées du capital" !
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Écrit par : Zimmerwald / | 30/10/2018

ERRATIQUES

> Dans la vision « boubours » et « bisounours » à la fois des bourrins de droite de tous les pays, il ne faut pas sous-estimer, côté catholique, la composante fantasmagorique – que j’appellerai « fatimatesque » – selon laquelle le monde va mal parce que la Russie continuerait de répandre ses erreurs dans le monde du fait même que Jean-Paul II n’aurait pas consacré comme il fallait l’URSS au Cœur immaculé de Marie… etc. etc.
Il est assez facile de faire justice de cette affirmation, ne serait-ce qu’en scrutant les trois dates des événements qui ont présidé à la disparition de l’URSS (22 août, 8 décembre et 25 décembre de l’année 1991) – je peux vous envoyer à ce sujet l’article que j’ai donné au bulletin de l’archiconfrérie de ND des Victoires, en juin dernier.
Mais le fait est là : à rebours de ce que nous pouvons observer de l’évolution de la Russie depuis un quart de siècle, le « boubours fatimatesque » et antirusse parce qu’anticommuniste sévit toujours dans l’Eglise – et il faut le déplorer, en étant parfois relayé par des médias catholiques imprudents…

Denis


[ PP à Denis - Il faut avouer qu'un certain micromilieu parmi les catholiques est assez consternant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 30/10/2018

SURPRENANTE

> Photo d'illustration surprenante qui fait un peu cliché, il ne manque que les chapeaux hauts-de-forme. Connaissez-vous beaucoup de gens de droite ou de gauche voyageant en avion privé?

PH


[ PP à PH - Eh oui, j'en connais : du côté des multinationales (mais plus du côté gpuvernemental depuis une dizaine d'années).
Par ailleurs, la barbe, le casual-wear et les copines un peu limite ont remplacé depuis belle lurette le haut de forme. Vous ne pouvez ignorer qu'aujourd'hui les riches se déguisent volontiers en marginaux. Ça les rend un peu plus insupportables... ]

réponse au ciommentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 30/10/2018

CARBO-FASCISME ?

> Fressoz, dans la nouvelle revue 'Terrestres', parle aussi d'un "carbo-fascisme", avec Trump, Duterte et maintenant Bolsonaro :
https://www.terrestres.org/2018/10/12/bolsonaro-trump-duterte-la-montee-dun-carbo-fascisme/
Pour le dire brièvement, au "Drill, Baby, Drill" des milieux politico-pétroliers US depuis 2008 est venu s'ajouter un "Cut Down, Baby, Cut Down", au sujet de l'Amazonie.
Là où je ne suis pas, c'est dans la présentation de Macron comme foncièrement identique à Bolsonaro, mais dans une version complexée (commentaire de Guadet). Il me semble qu'il y a une différence de nature et pas seulement de degré entre Macron et Bolsonaro. Quand même ! Tout mettre sur un même gradient, c'est faire une analyse elle-même pas très fine et au final le jeu des Trump, Bolsonaro & Co. C'est la même erreur que celle d'Hayek en 1944 dans 'La route de la servitude', qui ne voyait pas ou ne voulait pas voir la différence (de nature, et pas seulement de degré) entre la planification keynésienne des démocraties occidentales après la crise de 1929 et l'étatisme nazi ou soviétique.

JM


[ PP à JM - Le mot 'fascisme' a été tellement utilisé (à tort et à travers) qu'il n'a plus de substance. A propos de Bosonaro mieux vaudrait parler de despotisme néolibéral, ou de "bandes armées du capital" comme disaient les trotskistes des années 1930 puis 1970...
Trump c'est autre chose, à raccorder à la dégénérescence de la politique US (cf le livre de Lilla 'La gauche identitaire', qui ne parle pas seulement de la gauche).
Et Macron est encore autre chose, mélange de conformisme eurolibéral et de parisianisme élitaire... ]

réponse au commentaire

Écrit par : jean-michel / | 30/10/2018

MODÈLE ÉTRANGER

> La "Vraie Droite" qui pavoise pour la victoire de M. Bolsonaro a sans doute plusieurs composantes.
Il y a d'abord, bien sûr, celle qui prend "tout", tout étant en l'occurrence ce qui est résumé dans votre dernier paragraphe. En fait, elle prend surtout la défense de l'argent.
Il y a aussi celle des nationalistes et identitaires de tout pelage : ceux-là s'imaginent que M. Bolsonaro est nouveau un défenseur des familles, des traditions, de la glorieuse civilisation occidentale, etc. Ils s'émerveillent de la moindre provocation de ce personnage, puisqu'elle suscite l'ire de la "gôche". (Notons au passage que le politiquement incorrect pratiqué pour le plaisir est aussi stérile que le politiquement correct.)
Ils ne se demandent pas comment un obscur député a pu en arriver là au bout d'une carrière médiocre. Qui sait si quelques capitalistes brésiliens ne l'ont pas poussé (en lui imposant un programme économique auquel il avoue ne pas entendre grand-chose) sachant que la corruption des autres partis présentant des candidats était devenue trop voyante. Ces capitalistes auront changé de monture, voilà tout. Et ils auront laissé M. Bolsonaro se faire connaître par ses provocations, lesquelles ont l'avantage d'irriter les représentants de partis politiques déconsidérés et les journalistes qui les ont soutenus, y compris au Brésil.
Voilà comment une marionnette passe pour un croisé aux yeux de nos droitards préférés (toujours en quête d'un modèle étranger, ce qui n'est pas une nouveauté chez des "nationalistes").
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Écrit par : Sven Laval / | 30/10/2018

'BOUBOURS'

> Content que le terme 'boubour' ait été créé : j'avais besoin d'un mot pour désigner cette tendance.
En fait les boubours ressemblent beaucoup aux bobos.
Aux rassemblements de la France insoumise il y a des gugusses bobos qui brandissent des drapeaux de la République espagnole !
Preuve du décalage spatio-temporel qui anime les bobos et de leur totale ignorance de l'histoire ; ils ne savent ni que cette république était complètement embourgeoisée et pourrie, ni que cette même République espagnole a fait massacrer les ouvriers des Asturies (par un certain général Franco d'ailleurs).
Ce qu'ils adorent c'est l'idée plus que la réalité : ils aiment la République espagnole parce qu'elle était anticléricale et baladait les pauvres gens avec des mots.
Le bobo a donc son frère ennemi, le boubour qui lui brandit son catholicisme alors que Bolsonaro s'apprête à massacrer les Indiens et les paysans pauvres.
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Écrit par : E Levavasseur / | 30/10/2018

@ PP

Soit, on comprend que votre activité vous ait mis en relation avec des milieux très particuliers, mais qu'est-ce que ça représente? un électeur sur 50 ou 100000? Et encore...
Et ceux qui se déguisent en marginaux , votent-il à droite?

@ Denis
Une partie de la "vraie droite" est de moins en moins antirusse. Cette évolution a commencé dès les guerres de Yougoslavie. Le choc des malheurs des chrétiens de Syrie, victimes de la politique occidentale joue aussi chez les catholiques. Mais, après tout, c'est peut-être ce que beaucoup appellent l'extrême-droite.
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/10/2018

DOMINICAIN

> Excellente analyse du frère dominicain Xavier Plassat (il coordonne la pastorale de la terre dans l’état du Tocantins, au nord de la capitale Brasilia): https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2018-10/jair-bolsonaro-bresil-election-president-missionnaire-plassat.html
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Écrit par : Raphaël R. / | 30/10/2018

DE QUOI BOLSONARO EST LE NOM

> "La figure du perdant du second tour, Fernando Haddad, a cristallisé ce ras-le-bol. Plus ou moins converti aux lois du marché et affichant sa rupture avec Lula, il a cherché à rassurer les marchés financiers tout en affichant des positions sociétales plutôt progressistes dans l’espoir de conquérir des électeurs urbains alors même que le PT avait toujours été prudent sur ces questions. En nommant une colistière progressiste et militante pro-avortement, Haddad a perdu une partie de l’électorat pauvre et catholique du Parti des travailleurs.
Ils attendaient des valeurs conservatrices et des propositions sociales, on leur a servi la liberté des mœurs !
Un boulevard pour le candidat d’extrême droite qui a passé sa campagne à matraquer le parti des corrompus et son candidat malheureux.
Son protectionnisme économique a aussi répondu aux craintes de classes populaires durement frappées par le chômage et observant avec crainte l’entrée de capitaux étrangers, notamment chinois, au Brésil.
Enfin Bolsonaro, l’ancien catholique converti à l’évangélisme, a pu faire le plein des voix parmi les évangéliques, de plus en plus nombreux au Brésil, y compris parmi les classes les plus populaires, dans un contexte de polarisation entre des classes populaires catholiques fidèles à la gauche et des classes populaires évangéliques ralliées à la droite." Théo Moy et Raphaël Pateloup sur le site de la revue 'Limite' (revuelimite.fr) (le reste de l'analyse est très juste).

Raphaël R.


[ PP à RR
Parlons de 'Limite'. Se permettra-t-on (avec tout le respect dû à une jeunesse si ferme) de faire observer à ces futurs experts de la vie politique ceci :
► via l'hérésie absolue de "l'Evangile de la prospérité" (déformation consumériste du christtianisme !), les évangéliques brésiliens pauvres – dont les "Eglises" sont des annexe de la 'Religious Right' du sud des USA – sont hypnotisés par une droite qui est la succursale des marchés... avec une façade Pro-Life qui ne trompe que les gogos. Cette sujétion fera le malheur des Brésiiliens pauvres, évangéliques ou non.
Je mets en garde les jeunes de 'Limite' contre la fascination des 'evangelicals' : elle a mené le un certain diocèse français à tomber indirectement sous l'emprise d'un autre annexe de la Religious Right US : le réseau du cardinal Burke, c'est-à-dire du milliardaire trumpiste Busch et et du banquier intégriste ultralibéral milanais Gotti-Tedeschi. Mensonge pervers d'un "classicisme" moralisant, mais en réalité supplétif de la bourgeoisie d'affaires ultralibérale...
Ouvrez les yeux, garçons et filles ! Regardez où vous mettez les pieds. D'autres, pas si loin de vous (et vous le savez bien), sont déjà happés par le Moloch.
_____

Écrit par : Raphaël R. / | 31/10/2018

ET ICI

> De Trump à Bolsonaro, balayons devant notre porte, l’offre politique de ce côté-ci de l’Atlantique n’est guère plus brillante, à entendre nos hauts représentants rivaliser dans la bêtise et l’incongruité. Avec un ministre de la Castagne et du Voile catholique, Christophe Castaner, qui énonce avec componction : « Halloween doit rester une fête »… Ou un Président dont toute la politique consiste :
1/ à pédaler pour la catégorie des 1% de Français les plus riches du pays en spéculant financièrement sur le dos des 99% restants ;
2/ à se regarder pédaler en lâchant ici et là de quoi alimenter le buzz médiatique sur le mode « moi ou le chaos »… Dernier exemple en date, son déjà historique (histoire de la flagornerie politique) : « Le moment que nous vivons ressemble à l’entre-deux-guerres »…
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Écrit par : Denis / | 01/11/2018

CHOSES

> Pouvez-vous en dire plus sur le diocèse français néo-évangélique ? Sérieusement il y aurait des Mega Churchs et des mouvements pro Vie hyper forts quelque part en France ?

Ludovic


[ PP à L. - Je n'ai pas dit ces choses-là. J'ai parlé d'influence transatlantique par ricochet. Et du réseau Burke-Bannon. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ludovic / | 01/11/2018

PRÉCISIONS ?

> Je peux avoir un certain regard critique sur la revue 'Limite' et certaines de ses contradictions mais je n'y ai jamais rien lu en terme d'une certaine fascination pour les sectes évangélistes. (Ou voudriez vous parler d'un évêque de la Côte d'Azur qui rencontre quelque fois un pasteur américain célèbre pour s'en inspirer? Ou je n'ai rien saisi...).

RR


[ PP à RR
- Pas dans la revue, en effet.
- J'ai indiqué ce que je voulais dire, et je ne veux pas entrer dans des précisions excessives. Mettre des personnes en cause peut cacher le fond du problème, qui est l'essentiel à considérer. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Raphaël R. / | 01/11/2018

CRUAUTÉS

> https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/11/02/un-americain-execute-sur-la-chaise-electrique_5377742_3222.html

À ceux de nos "boubours" qui s'offusquaient de l'initiative du Saint-Siège de condamner le recours à la peine de mort dans tous les cas, on pourrait faire lire cet article profondément déstabilisant : un Américain a "préféré" se faire électrocuter hier plutôt que recourir à une injection létale. Dans les deux cas, la cruauté de l'acte est patente : pour cette seule raison, la peine de mort ne peut être acceptable.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/11/2018

CONFUSION

> "Qu'est-ce que la vérité ?" répondait Pilate au Christ. Je crois que nous en sommes à nouveau là : relativisme et confusion généralisée.
Comment l'individu moyen (et pas seulement lui) peut-il s'y retrouver dans tous ces travestissements de la réalité ? Bientôt, tout n'est plus qu'illusion et mensonge (à l'image de la publicité qui envahit nos vies). Là où un peu de bon sens pouvait parfois suffire à se remettre la tête à l'endroit, désormais, la prolifération d'informations et la sophistication des moyens pour la diffuser rend les choses des plus compliquées.
Je constate, sur quelques domaines que je connais bien, qu'il est de plus en plus difficile d'amener les gens, y compris ses proches, à admettre que la réalité prosaïque (parfois pourtant simple et assez facilement vérifiable) n'est pas celle que le bourdonnement médiatique protéiforme leur a glissée dans la tête. La réfutation se heurte à un confort intellectuel paresseux (et à une inculture grandissante).
Un peu usant, à la longue...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 02/11/2018

NOUVELLE-CALÉDONIE


> https://mobile.lemonde.fr/idees/article/2018/11/02/nouvelle-caledonie-une-souverainete-en-gestation_5377979_3232.html

https://www.nouvelobs.com/politique/20181102.OBS4820/referendum-en-nouvelle-caledonie-le-reve-d-une-kanaky-libre.html

À côté des nouveaux boubours, nos anciens bobos n'ont rien perdu de leurs postures. Le Monde considère ainsi, à l'approche du référendum néo-calédonien de dimanche, que la Nouvelle-Calédonie est la "dernière colonie française"... affirmation ridicule quand on sait que le territoire est le plus autonome de la République ! Tout est aux mains des Néo-Calédoniens sauf l'armée, la diplomatie, la justice et la monnaie ; a-t-on jamais vu cela dans aucune autre "colonie", où le gouverneur était un quasi vice-roi ? La Nouvelle-Calédonie était certes sans doute bien plus "coloniale" avant 1988 et 1998, mais le degré actuel d'autonomie ne permet plus de retenir ce terme ; même le regretté Michel Rocard reconnaissait que l'archipel est quasi-indépendant dans les faits. Pourtant, nos bobos semblent vouloir une indépendance presque par idéal, quels que soient les résultats du référendum : la souveraineté de la Kanaky serait donc "en gestation"... Rappelons que ce sont les Néo-Calédoniens qui trancheront, tous les Kanaks n'étant pas, loin sans faut, pour l'indépendance.
Nos bobos parisiens feraient bien de s'interroger avec davantage de pragmatisme sur le futur de cet archipel stratégique : la France partie, le territoire risquerait fort de tomber dans l'escarcelle de Pékin qui a déjà mis la main sur les anciennes Nouvelles-Hébrides voisines (l'actuel Vanuatu). La Chine sait arroser à gogo, ce qu'elle ferait probablement compte tenu des réserves de nickel sur le Caillou... et de ses prétentions hégémoniques dans le Pacifique (d'où la présence chinoise au Vanuatu). Mais de cette "gestation", les journalistes bobos ne parlent guère...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/11/2018

Kyrie Eleison

> https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/yemen/yemen-un-enfant-meurt-toutes-les-10-minutes-alerte-l-unicef_3018095.html

Ce que font les copains de l'hyperclasse au Yémen
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/11/2018

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