06/05/2025
En marge du conclave : la papauté est un foyer d’autorégulation, et l’Église une “réalité de type biologique”
Le conclave 2025 fait ressurgir dans la grande presse les attaques contre "dogme" et papauté. J'en présenterai un exemple spectaculaire et affligeant dans une note ultérieure. Aujourd’hui voici ce qu’expliquait Claude Tresmontant dans son livre Problèmes du christianisme (Seuil 1980) :
« L’Église, qui est un organisme, comporte, comme tout organisme vivant, un centre d’autorégulation qui est situé géographiquement aujourd’hui à Rome. Dans tout organisme vivant il existe un centre, un foyer d’autorégulation qui a une place précise dans l’organisme. L’Église est constituée, peut-on dire, de deux natures, en ce sens qu’elle est l’humanité, ni meilleure ni pire qu’ailleurs, mais transformée, informée, travaillée progressivement par le levain de la parole qui vient de Dieu. Ce qui est divin en elle, c’est la parole de Dieu, l’enseignement qui vient de Dieu, le travail actuel de Dieu en elle. Ce qui est humain en elle, c’est tout le reste. Mais l’humain est déjà partiellement transformé par le travail immanent de Dieu en elle. On ne peut plus couper au couteau entre ce qui est divin et ce qui est humain. Les deux natures de l’Église, la nature divine et la nature humaine, sont distinctes, mais non séparées.
L’infaillibilité de l’Église, c’est tout simplement l’infaillibilité de l’action créatrice de Dieu qui opère en elle, puisque l’Église est l’oeuvre de Dieu, l’humanité créée nouvelle et unie à Dieu. Et l’infaillibilité du centre, ou foyer, d’autorégulation, c’est l’infaillibilité de l’Église en ce point où convergent les informations qui viennent du corps entier, et d’où partent les informations pour tous les membres du corps. C’est encore l’infaillibilité de l’action, de l’opération, de la présence réelle de Dieu dans cet organisme spirituel en régime de genèse et de croissance, à partir de l’information initiale communiquée voici bientôt vingt siècles par le rabbi galiléen.
Dire que l’Église est infaillible pour l’essentiel, c’est dire que Dieu la crée actuellement, depuis bientôt vingt siècles, et qu’il continuera de la créer jusqu’à son achèvement. C’est Dieu en elle qui est infaillible dans sa volonté créatrice.
La conservation de l’information dans le Corps qui est l’Église s’effectue par la tradition orale ou la tradition écrite. Et la transmission de l’information à toutes les cellules du corps s’effectue par la sainte liturgie, qui est l’enseignement quotidien, la communication quotidienne au peuple informé par la parole de Dieu, du contenu de cette parole. La sainte liturgie est ce par quoi la parole, l’information créatrice, est communiquée, transmise, jusqu’à la fin des temps.
Lorsque l’Église, aujourd’hui, sur un point quelconque de la planète, en n’importe quelle langue mais par une traduction correcte, communique à ses fidèles l’enseignement évangélique, l’origine radicale de l’information transmise est bien entendu le Christ lui-même. Le temps ne compte plus. Les intermédiaires sont sans importance, s’ils sont suffisamment transparents pour laisser passer l’information, s’ils ne font pas obstacle. De même, lorsque l’Église aujourd’hui donne, dans n’importe quelle Eglise du monde, le pain et le vin consacrés, c’est le Christ lui-même qui, par l’intermédiaire de ses prêtres, donne le pain et le vin comme il l’a fait lors de la dernière nuit, lorsqu’il fut livré à la police de l’Occupant. L’Église est donc un système dans lequel ce passé, qui est origine, est actuel et toujours en acte.
Toute réalité de type biologique est œuvre de Dieu le créateur, puisque tout organisme vivant est substance. Toute réalité de type biologique est une victoire sur l’entropie, une victoire de l’information sur l’entropie. Si l’Église est une réalité de type biologique, avec les caractères de tout organisme vivant, genèse, développement, autorégulation, élimination des toxines, assimilation de ce qui est assimilable, alors elle est l’oeuvre de Dieu.
C’est ce qu’avait pressenti ou entrevu un illustre rabbin pharisien, Gamaliel, lorsque les premiers disciples étaient mis en accusation devant lui et ses confrères. Il avait dit à ses collègues : laissez ces hommes. Car si cette entreprise (cette réalité qu’était l’Église naissante) est une œuvre humaine et seulement humaine, alors elle périra sûrement, comme toute œuvre humaine. Mais si elle est l’oeuvre de Dieu, alors elle est indestructible. Vous ne pouvez rien contre elle. Faites attention à ne pas vous trouver dans la situation de combattre Dieu lui-même (Actes 5,33 s.). Il y a dans toute œuvre de Dieu une puissance invincible, qui est celle de la vie. »
Une prochaine note montrera comment les papophobes médiatiques de 2025 « se trouvent dans la situation de combattre Dieu lui-même ».
11:54 Publié dans Eglises, Planète chrétienne, Religions, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : conclave, pape
Commentaires
CONCLUSION [de "Dilexit nos"]
217. Ce document nous a permis de découvrir que le contenu des encycliques sociales Laudato si’ et Fratelli tutti n’est pas étranger à notre rencontre avec l’amour de Jésus-Christ. En nous abreuvant de cet amour, nous devenons capables de tisser des liens fraternels, de reconnaître la dignité de tout être humain et de prendre soin ensemble de notre maison commune.
218. Aujourd’hui, tout s’achète et se paie, et il semble que le sens même de la dignité dépende de ce que l’on peut obtenir par le pouvoir de l’argent. Nous sommes pressés d’accumuler, de consommer et de nous distraire, prisonniers d’un système dégradant qui ne nous permet pas de
voir au-delà de nos besoins immédiats et mesquins. L’amour du Christ est en dehors de cet engrenage pervers et Lui seul peut nous libérer de cette fièvre où il n’y a plus de place pour un amour gratuit. Il est en mesure de donner du coeur à cette terre et de réinventer l’amour, là où nous pensons que la capacité d’aimer est définitivement morte.
219. L’Église aussi en a besoin pour ne pas remplacer l’amour du Christ par des structures dépassées, des obsessions d’un autre âge, adoration de sa propre mentalité, des fanatismes de toutes sortes qui finissent par prendre la place de l’amour gratuit de Dieu qui libère, vivifie, réjouit le cœur et nourrit les communautés. Un fleuve qui ne s’épuise pas, qui ne passe pas, qui s’offre toujours de nouveau à qui veut aimer, continue de jaillir de la blessure du côté du Christ. Seul son amour rendra possible une nouvelle humanité.
220. Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Coeur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Coeur ouvert. Qu’il soit béni !
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 24 octobre 2024, en la douzième année de mon pontificat.
François
Écrit par : Gérald / | 06/05/2025
LES DESSOUS DU CONCLAVE (HIER)
> Histoire racontée par le cardinal Marty, archevêque de Paris, à l'issue du premier conclave de l'été 1978 (celui qui avait élu Jean-Paul 1er).
A l'époque la maison Sainte Marthe n'existait pas et les cardinaux bivouaquaient dans les salles magnifiques du palais du Vatican, mais avec un confort minimum issue d'une installation très provisoire et précaire.
Le cardinal Marty disait:
"il faisait chaud car toutes les fenêtres étaient fermées sans possibilité de les ouvrir et les installations sanitaires se limitaient à un lavabo pour 3 cardinaux. Je partageais mon lavabo avec un cardinal américain qui portait une très belle robe de chambre, moi je n'avais que mon petit pijam, quant au troisième cardinal, on ne l'a jamais vu se laver pendant tout le conclave".
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Écrit par : B H / | 12/05/2025
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