26/06/2025
Sommet de l'Otan : l'Europe se déshonore
Face à Trump, les dirigeants européens se sont livrés à un concours de de prosternations. L'europhobie de la Maison Blanche aurait pu être l'occasion d'une prise de conscience pour l'Europe ; elle préfère ramper devant l'Ubu de Mar-a-Lago. Et Bruxelles resserre son emprise sur cette Europe servile :
24 juin. Servile devant Donald Trump, le Néerlandais Mark Rutte, secrétaire général de l'Otan (depuis 2024), lui envoie un SMS en anglais pour lui inféoder le sommet de l'Otan qui va s'ouvrir à La Haye : SMS que Trump divulgue aussitôt sur son réseau social.
Voici le texte de Rutte :
"Mr President, cher Donald – Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran, qui a été vraiment extraordinaire et que personne d'autre n'aurait osé faire. Elle nous donne la sécurité à tous. Vous êtes maintenant en vol pour un autre gros succès à La Haye ce soir. Ça n'a pas été facile mais nous sommes arrivés à les faire tous signer pour les 5 % ! Donald, vous nous avez menés à un moment vraiment, vraiment, important pour l'Amérique et l'Europe et le monde. Vous allez réussir ce qu'aucun président américain depuis des dizaines d'années n'avait pu réaliser. L'Europe va payer dans les grandes largeurs, comme ils [les membres européens de l'Otan] le devaient, et ce sera votre victoire. Bon voyage et à vous voir au dîner de Sa Majesté !"
Prosternation ? Oui. À La Haye, durant son tête-à-tête avec Rutte filmé par toutes les télévisions, Trump commente son intervention dans la guerre Israël-Iran en la comparant à un pugilat de gamins qu'il fallait arrêter. Alors Rutte s'écrie en anglais : "Oui, quelquefois Daddy (sic) doit faire la grosse voix !" Et il éclate d'un grand rire courtisan.
Mark Rutte est l'homme-lige de Washington à la tête de l'Organisation atlantique. Il fut aussi Premier ministre des Pays-Bas de 2010 à 2024. Il a failli devenir président de la Commission européenne. En 2025, il exhorte les Vingt-Sept à acheter aux Etats-Unis leur armement... Cet Européen est au service des intérêts américains et s'en cache à peine : même si Donald Trump est hostile à l'Europe, Mark Rutte sert Donald Trump – approuvé en cela par une bonne partie de l'Europe... D'où le énième camouflet de l'UE à Emmanuel Macron. Le président français ne jure que par "l'Europe" et soumet à Bruxelles ses grands projets européens : ces projets sont le plus souvent ignorés par Ursula von der Leyen, qui sert, quant à elle, un axe Berlin-Bruxelles-Washington. Ainsi Macron tient à ce que le budget militaire de chaque pays d'Europe serve à acheter du matériel de guerre européen et non américain ; Bruxelles n'est évidemment pas de cet avis et beaucoup d'Etats membres de l'UE, Pologne en tête, sont résolus à acheter américain et non européen. Ils l'ont fait savoir à M. Trump au sommet de La Haye. On comprend la jubilation affichée par "Daddy" en quittant La Haye : l'Europe veut plus que jamais rester vassale de Washington. Cette posture la déshonore.
PS – Ayant entrepris de s'octroyer des pouvoirs que le traité de Maastricht ne lui confère pas, Ursula von der Leyen profite du sommet de l'Otan pour élargir encore l'emprise de la Commission sur l'usage des crédits militaires. Redoutable recul pour la souveraineté des Etats. Et promesse de good deals pour l'industrie d'armement US.
Mark Rutte et Mme von der Leyen.
19:43 Publié dans Europe, Otan, Trump | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump "daddy", otan
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