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20/05/2015

M. François de Rugy, faux écolo mais vrai politicien

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Son "bon choix pour l'écologie", un strapontin chez Valls 3 :  


 

 

 

Sauf dans les mini-calculs de l'Elysée, EELV n'émerge plus guère : sa base militante fond comme le Pôle. Elle est lassée d'une direction politicienne dont M. de Rugy est la caricature. Soucieux non d'écologie mais de devenir ministre (c'est son tour), le « co-président » des députés EELV brandit son libéralisme pour entrer dans un cabinet Valls 3.

D'où son allégresse devant un événement aussi considérable que la rupture entre Mme Duflot et M. Mélenchon !

En effet, celle-ci, blâmant celui-là, revient vers le centre. Dans une tribune d'une page entière (« L'Allemagne n'est pas notre ennemie ») parue ce matin dans Libération, elle dit sa passion pour la machine bruxelloise qu'elle déclare très favorable aux Verts. Le libre-échangisme productiviste, biotope naturel de l'écologie ? Mais oui, dit Mme Duflot.

Une alliance Verts-Front de gauche nuirait au PS lors des régionales. M. de Rugy fait donc savoir en haut lieu (via RFI) qu'il est content de la rupture entre Mme Duflot et l'europhobe tonitruant : « Les positions de Jean-Luc Mélenchon, anti-européennes, heurtent depuis longtemps la sensibilité écologiste », déclare-t-il. Ajoutant : « Certains, Cécile Duflot en avait parlé*, avaient imaginé une force politique nouvelle avec Jean-Luc Mélenchon. Je vois que cette page-là est tournée et c'est tant mieux. L'alliance rouge-verte ça n'a jamais été un bon choix pour l'écologie. »

Accordons-lui ça : le rouge du Comecon** n'était pas très vert (vu le bilan environnemental de l'URSS) ; et l'« écosocialisme » mélenchonnien n'est pas très convaincant, s'il s'accompagne de nostalgie soviétique.

Mais l'alternative de M. de Rugy n'est pas plus cohérente : c'est le retour d'EELV, i.e. lui-même (suivi éventuellement de M. Placé et/ou Mme Pompili), dans le gouvernement de M. Valls dominé par M. Macron. Si c'est un « bon choix » pour Rugy-Placé-Pompili, c'est qu'ils ne voient pas loin ; en tout cas ce n'est pas « un bon choix pour l'écologie ». Mais comme on l'a dit plus haut, l'écologie n'est pas leur priorité.

On voit l'idée de manoeuvre des leaders EELV pour revenir au gouvernement : profiter du barnum que monte l'Elysée autour de la COP21. Tout le monde sait que M. Hollande se fiche du climat ; il n'est pas plus environnementaliste qu'admirateur de Fidel, mais tout événement international est bon à prendre (croit-il) dans la perspective de 2017. Le barnum de l'Elysée aura besoin de figurants verts ; M. de Rugy est sur les rangs.

On sait aussi que les vrais écologistes ne seront pas dans le barnum : ils seront dans la rue, c'est-à-dire dans les initiatives contestataires qui se montent en ce moment de divers côtés. Y compris chez les catholiques...

 

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* le 9/03, déjà dans Libération.

** L'organisme de coopération économique des « pays socialistes », 1949-1991.

 

 

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12:15 Publié dans Ecologie, Politique | Lien permanent | Tags : écologie, climat, politique