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24/12/2025

Noël : « Le premier-né d’une multitude de frères »

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Ceux que, d’avance, Dieu connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères" :


(Lettre aux Romains, 8,29). C’est le fruit de Noël. L’époque se desséchant spirituellement, ce soir des millions de Français vont fêter par habitude un 25 décembre dont le sens leur échappe : mais la mission des chrétiens reste immuable dum volvitur orbis *. Les chrétiens doivent propager la confiance en Dieu sur toute la terre. Dieu le veut depuis toujours : Ma maison sera appelée Maison de prière par tous les peuples (Isaïe 56,7).  Le mot Maison se retrouve au second livre de Samuel : “Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison… Je te donnerai un successeur dans ta descendance… Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils”. Qui sera ce fils? “Sois sans crainte, Marie... Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils,  et  tu  lui donneras  le  nom  de  Jésus. Il sera appelé Fils du Très Haut”. (Luc 1,30). Pour tout chrétien ces jalons bibliques indiquent la route : les promesses de Dieu sont réalisées en Jésus, et il faut le faire savoir à tous.  C’est la mission des apôtres. Elle est à reprendre de génération en génération. 

Mais cette idée crispe les prescripteurs d’opinion. Elle leur paraît contraire à la tolérance. Quel sens aujourd’hui donne-t-on au mot tolérance ? Selon le laïcisme radical, les religions sont ennemies de la tolérance, donc la tolérance ne s’applique pas à elles : elles doivent se taire. S’ajoute à cela la consigne commerciale : offrir au consommateur toute la gamme des produits et services répondant à toutes les pulsions y compris les pires ; donc tout doit se valoir et l’on appelle ça “tolérance”.

Selon le chrétien croyant, la tolérance est tout à fait autre chose : elle consiste à respecter autrui, jusque dans son erreur si elle le tient de façon invincible. Question de liberté de conscience. La tension entre le devoir d’évangéliser et celui de respecter la liberté de conscience (« rester dans le vestibule de l’âme », disait Newman) est l’esprit de l’apostolat catholique. Mais cet apostolat est nécessaire. Il s’agit de rendre témoignage « par le témoignage de la vie ». Et par la parole active : “Chercher les occasions d’annoncer le Christ par la parole », dit l’Eglise catholique. Y compris au réveillon de Noël, dans les familles souvent divisées sur ces sujets ! Évidemment sans le zèle amer du vice-président JD Vance, qui se voit en guerrier de Dieu mais auquel Léon XIV – le pape américain – conseille de lire le catéchisme... Dans Le Monde d’hier 23 décembre, le philosophe Denis Moreau indique la voie : il ne s'agit pas de chercher les affrontements mais de“montrer qu’il n’est pas absurde d’être chrétien dans un monde qui ne l’est plus”. Car, explique-t-il, “si j’adhère à l’orthodoxie catholique, c’est d’abord parce qu’elle me semble vraie. J’accepte de me placer dans une tradition – mot que notre époque ne prise guère sauf chez le boulanger – en reconnaissant que beaucoup de gens intelligents au cours des siècles ont fait l’effort de réfléchir aux Écritures et en ont tiré des interprétations justes… D’autre part, la foi m’aide dans la vie : le christianisme porte en lui une espérance immense.”  Tout est dit.

Et joyeux Noël à tous !

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* Devise des chartreux : 'Stat crux dum volvitur orbis', “la croix demeure tandis que le monde tourne”.

 

 

 

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