05/12/2025
Oui, l'Europe est sur une très mauvaise pente : mais Donald Trump est mal placé pour le dire !

Donald Trump a tous les culots. Ce vendredi, il annonce au monde que l'Europe est en "effondrement civilisationnel", et cela, dit-il, pour quatre raisons :
Raison 1 : "les activités de l'Union européenne", dit-il. Selon lui ces activités "sapent la liberté politique et la souveraineté"... Objectivement c'est assez exact, mais pour des motifs que Trump ignore : soit parce qu'il n'est pas assez attentif pour connaître les arcanes des relations entre Bruxelles et (par exemple) Paris ; soit parce qu'un politicien US ne peut pas comprendre en quoi le programme bruxellois fait sortir la France de l'histoire. Par ailleurs on sait ce que Trump reproche en réalité à l'UE : c'est de vouloir taxer les GAFAM.
Raison 2 : "les politiques migratoires, qui créent des conflits". Certes l'irréalisme bruxellois depuis Schengen et l'idéologie absurde des gouvernements français depuis feu Giscard d'Estaing – aggravée du machiavélisme pervers de Mitterrand – ont fabriqué un problème migratoire dont une partie des députés du bloc central commencent à s'apercevoir (contrai-rement à l'Elysée-Matignon). Mais Trump est le plus mal placé pour parler de "conflits" à ce propos : témoin le désordre dangereux qu'il est en train de semer aux Etats-Unis autour du même problème.
Raison 3 : "la censure de la liberté d'expression". Il est vrai que l'Elysée, en France, cherche depuis longtemps à museler une partie des médias ; la dernière idée de Macron consiste à charger l'officine 'Reporters sans frontières' (*) de distribuer des "labels" aux journaux, radios et télévisions – dans l'intention non dissimulée de frapper CNews, Europe 1 etc; médias qui ne sont pas mes favoris, mais dont l'existence brise le monopole détenu depuis des décennies par le politiquement-correct. Mais Trump n'est pas en position de reprocher cela à la France, lui qui déblatère contre la plupart des médias américains, leur distribue des mauvais points et les menace de destruction !
Raison 4 : "l'effondrement du taux de natalité". C'est encore vrai, et la France rejoint maintenant les autres déserts reproductifs européens : Italie, Allemagne etc. Si le constat est hélas facile à faire, les remèdes sont difficiles à trouver – même si (faisons un rêve) la classe politique abandonnait sa malveillance "progres-siste" envers le modèle majoritaire de famille... Mais encore une fois, Trump n'est pas en situation d'ironiser sur nos berceaux vides. Le taux de fécondité ne cesse de baisser aux Etats-Unis : 3,6 millions de naissances en moins en 2023, et actuellement un taux statistique moyen de moins de 1,6 enfant par femme – alors qu'il en faudrait 2,1 pour atteindre le seuil de renouvellement de la population... L'Amérique de Trump est dans la même vrille démographique que la France de Macron. Quelle est la cause de cette chute suicidaire ? "Un changement culturel profond qui s'éloigne des familles traditionnelles", juge le Washington Post (pourtant partisan de cette "évolution sociétale" à l'instar du Monde et de l'Elysée).
C'est une "culture de mort", disent les papes successifs. Si on veut la comprendre en profondeur, relisons l'encyclique d'écologie intégrale Laudato Si'. Tout y est.
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(*) devenu annexe de Mediapart et LFI.

19:32 Publié dans Europe, Trump | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump, europe, natalité


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