03/07/2017
Panique à droite : Philippe de Villiers "gauchiste" ?
Figure du décollage économique vendéen (Puy-du-Fou), Philippe de Villiers monte en ligne contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes... Le héros des tradis aux côtés de paysans anti-libéraux, d'eco-warriors et de zadistes ? Effroi dans les salons nantais :
La droite, ses hebdos et ses sites nous le répétaient, le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes n'était contesté que par la racaille rouge : "ces êtres indignes du bagne / ces hommes à jamais maudits..." [1]. En décembre dernier, la victoire prédite du bon monsieur Fillon était censée promettre aux zadistes une exécution militaire éperonnée par M. Retailleau. Un Sivens au carré ! Mais M. Fillon est parti en vrille...
M. Macron a pris pour ministre de la "transition écologique" M. Hulot, jusqu'à présent ennemi des pesticides, du gaz de schiste et de l'aéroport. Par ailleurs on sait que le chef du gouvernement et la plupart de ses ministres sont pro-aéroport... On se demande donc ce que va devenir le Grand Projet Inutile de NDDL, qui traîne depuis quarante ans mais qu'aucun gouvernant n'a eu le courage d'enterrer.
Pourquoi ce manque de courage ? Parce que Paris craint les féodaux : Medef, Vinci, chambre de commerce nantaise, etc.
Féodal lui-même durant vingt ans, M. de Villiers ne les craint pas : il sait ce qu'en vaut l'aune. Et il a un compte à régler avec M. Retailleau, suborneur du fief (en 2010) devenu président du conseil régional, chaud partisan du BTP, de l'aéroport-bis et du bétonnage de zone humide.
M. de Villiers vient donc d'écrire une lettre ouverte au président Macron, au nom de "beaucoup de décideurs économiques vendéens" opposés au transfert de l'aéroport nantais plus loin de leur département. "Il est proprement incroyable qu'on ne tienne pas compte de la vie de tous les fleurons de l'économie vendéenne, qui se sentent et se disent gravement menacés par ce projet et qui avancent des arguments solides pour l'optimisation de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique", écrit-il.
Quant aux 55,17 % du référendum Hollande de juin 2016 (ultima ratio du sénateur-président Retailleau et du lobby de l'aéroport-bis), M. de Villiers en nie la représentativité. Et il réclame un nouveau référendum qui se tiendrait "sur un périmètre complémentaire où la population n'a pas pu se prononcer"... En effet, rappelle-t-il, "le périmètre du référendum [de 2016] fut dessiné pour le oui, en excluant ostensiblement la population vendéenne" - alors que la Vendée faisait partie du syndicat mixte de toutes les premières études. "Or toutes les statistiques montrent qu'il ne peut y avoir d'équilibre économique pour un aéroport du Grand Ouest sans les usagers du Sud-Loire..."
Cette réfutation est avancée depuis un an par les anti-aéroport. Ainsi l'intervention de Philippe de Villiers va dans le sens des paysans de Notre-Dame-des-Landes et des militants de l'ACIPA, qui appellent derechef à un rassemblement sur place les 8 et 9 juillet [2]. Or ces militants sont honnis - sous le nom mythologique de "gauchistes" - par Valeurs actuelles & C° : journaux désireux de se rejouer la grande peur de 68. Comment M. de Villiers, curateur à l'Anneau et réincarnation de Charette, se mettrait-il à "hurler avec les loups rouges" ? Pour achever l'invraisemblance il ne lui manquerait plus que de croire au réchauffisme... Dieuleveult.fr va nous dire que la lettre ouverte est un fake ourdi par les loges.
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[1] Grande et véridique complajnte des bandits de la Commune de Paris, 1871. Sur l'air de La complainte de Fualdès.
12:31 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notre-dame-des-landes
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