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Ecologie humaine : la colère des Français contre les grands projets inutiles (étrangers au bien commun)...

...inspire le rapport Duron (élu PS) ! Remise le 27 juin, cette investigation gêne Jean-Marc Ayrault et les lobbies béton-pétrole (chers aux sénateurs et à nombre de députés) :

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 (Le Monde, 1/07) :rapport duron,écologie,notre-dame des landes

 

Le rapport du député PS Philippe Duron (Calvados) est, selon la presse, « une aubaine pour ceux qui s'opposent au bétonnage du territoire ». Ce bétonnage est poursuivi avec une remarquable continuité par les gouvernements, et surtout par les pouvoirs régionaux lancés dans une course suspecte à la « compétitivité » de chaque territoire : prolifération d'autoroutes et de centres commerciaux surdimensionnés, aéroports inutiles, déchetteries géantes, extension du réseau TGV, urbanisation sans frein et mitage de l'espace rural par les résidences, projets d'extraction de gaz de schiste, etc : 60 000 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année (l'équivalent d'un département tous les sept ans).

Cet engrenage est actionné par la France officielle. Les Français le supportent de plus en plus mal. On a vu la mobilisation populaire contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes (et l'obstination d'Ayrault, symptôme de la surdité et de la cécité de la classe politico-industrielle [*]. On a vu les mobilisations populaires contre le gaz de schiste. On en verra d'autres, si le pouvoir ne comprend pas ce que dit Duron - qui pourtant est de ses amis politiques : l'un des rares à y voir un peu clair.

Le rapport Duron propose en effet la fin du tout-TGV et du tout-autoroutes. On ne sait pas encore ce qu'il dit de Notre-Dame-des-Landes : l'élu PS a-t-il eu l'audace de braver son Premier ministre ? Dès que le rapport sera accessible, on saura également ce qu'il dit d'autres projets soulevant l'indignation des gens : le complexe hypermarchés-loisirs Europa City (sic) qui détruirait les activités agricoles de Gonesse en Ile-de-France... L'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse)... Le saccage forestier du Morvan par une scierie-incinérateur... Le centre de traitement-stockage de déchets à Brocéliande (Ile-et-Vilaine)... Ou le super-grand-stade de l'Olympique lyonnais, à propos duquel la mairie refuse tout référendum malgré la pétition de 'Carton rouge', 4000 signatures de riverains ! (cf. le CESE et la loi Taubira). La presse constate qu' « au déficit démocratique » s'ajoute « l'impression d'une utilisation détournée des finances publiques »... en faveur d'intérêts privés.

Tous ces dossiers doivent faire partie de l'écologie humaine, si le mot « écologie » et le mot « humaine » ont un sens.

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[1] Aux dernières nouvelles, la mairie de Nantes et l'organisme de gestion laissent entendre qu'après "tout ce temps perdu"  le chantier va s'ouvrir en octobre... Ce serait contre les lois et le rapport scientifique, qui réclament de nouvelles études de terrain. Rappelons que le futur second aéroport nantais ne répond à aucun intérêt de l'économie réelle, mais vise seulement à doter la ville d'un "aéroport de prestige" homologué par la jet-set financière globale.

 

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La directrice de l'école maternelle prend le Père Noël pour un symbole religieux chrétien

       Du coup, elle le supprime !

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     Indignation municipale et malaise académique :


Dans notre note du 3/12, Phylloscopus racontait l'histoire (authentique) de la militante végétalienne persuadée que le pape ordonnait aux catholiques de manger de l'agneau "pascal", c'est-à-dire égorgé rituellement. Ce n'était qu'une militante végétalienne... Voici plus institutionnel : une jeune directrice d'école maternelle persuadée que le Père Noël est "un symbole religieux chrétien". Cette bouffonnerie a été révélée par les télévisions hier soir. Elle se déroule à Montargis dans le Loiret.

Premier aspect de la risible affaire : le cafouillage et l'ignorance. En octobre, Mme Ariane Gauthier, 29 ans, directrice (en remplacement) de la maternelle du Grand-Clos, reçoit la plainte de pères de familles turcs demandant que les animations de décembre à l'école ne comportent plus de Père Noël. Spectacle, gâteau, sapin, cadeaux, d'accord. Mais plus de figurant à barbe ! La conscience coranique de ces chefs de famille s'oppose au bonhomme en rouge, qu'ils prennent pour un "symbole chrétien". Ils invoquent contre lui "la laïcité" : chasser le christianisme de la scène publique est une ardente obligation en 2012, tous les médias le confirment. Mme Gauthier en est elle-même persuadée...

La suite est connue : fin novembre, la directrice écrit aux parents que le Père Noël ne viendra pas cette année au Grand-Clos, "par respect des différentes croyances et des valeurs de l’école laïque".

Cette Française n'en sait pas plus sur le christianisme que des immigrés anatoliens. En effet le Père Noël n'a rien de chrétien : c'est une laïcisation commerciale d'une ancienne coutume païenne germanique dont le sens était oublié depuis mille ans et plus. Le personnage connu aujourd'hui fut dessiné en 1931 par un publicitaire* pour Coca-Cola. Imposé en France dans les années 1950, ce Père Noël US se heurta aux familles catholiques qui ne voulaient pas en entendre parler. Le prendre pour un "symbole chrétien" est donc une preuve d'ignorance, excusable chez des immigrés musulmans mais non chez des enseignants français.

D'autant que d'autres musulmans, parmi les parents des petits élèves de Montargis, mettent les choses au point : ainsi Mme Uslu, d'origine turque elle aussi mais vivant en France depuis toujours. On a pu l'entendre hier soir à la télévision nous rapporter ce qu'elle a dit à la jeune Mme Gauthier (qu'elle est allée voir en compagnie d'autres parents) : "Ceux qui ne veulent pas de ce symbole, ils n'ont qu'à ne pas mettre leurs enfants à l'école ce jour-là. On est en France. Et puis le Père Noël, ça n'a rien de religieux, c'est juste du rêve pour les enfants." Paroles de bon sens, à un détail près : non seulement le Père Noël n'est pas religieux, mais il n'a rien à voir avec la France.

Second aspect de l'affaire : inquiet à l'idée qu'un personnage aussi lié au business soit viré d'une école maternelle (pépinière de futurs consommateurs), le maire de Montargis fait savoir que le Père Noël passera quand même à l'école du Grand-Clos : car - fanfare ! - "nous ne céderons pas à quelque pression communautariste que ce soit". Cette courageuse résistance du commercial à l'obscurantisme sera financée par le maire, qui paiera le barbu dont les barbus ne veulent pas. Il précise que le Père Noël est un personnage "laïque" ; on voit ainsi que "laïcité" veut dire "Coca-Cola".

 

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* Haddon Sundblom, de l'agence D'Arcy à New York.

 

 

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Père Noël UMP exigeant que l'on revote à Montargis.


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L'avenir passe ailleurs que par les OGM

A écouter, à lire : Marie-Monique Robin et Jean-Pierre Berlan

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Deux adversaires de la "culture de mort" en agronomie :


Ce matin, Jean-Pierre Berlan :

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-l-industrialisation-de-l-agriculture-2012-09-22

Agronome, économiste, ex-directeur de recherche en sciences économiques à l'INRA, critique envers l'évolution des biotechnologies « devenues des sciences de mort contrairement à leur étymologie qui signifie sciences de la vie », il juge que le but des industriels biotech est de stériliser les espèces « pour substituer au cycle de la reproduction celui de la production ». Il dénonce « le pillage et la marchandisation des ressources génétiques de la planète opérés par les États-Unis et l’Europe ».

 

Ce matin aussi, Marie-Monique Robin :  

http://www.franceinter.fr/emission-le-79-du-week-end-marie-monique-robin-robert-rochefort-et-veronique-descacq

Et Marie-Monique Robin en octobre :

Les moissons du futur : comment l'agro-écologie peut nourrir le monde (Arte/La Découverte, 11 octobre).

- émission le 16 octobre sur Arte, suivie d'un débat en direct et d'un vidéo-chat (arte.tv/lesmoissonsdufutur).

- sortie du DVD le 24 octobre.

- 150 projections en France jusqu'au 10 décembre.

« Ce sont les pesticides et le modèle économique qu'ils incarnent qui affament le monde» : dénonciatrice du business des semences OGM (Le monde selon Monsanto) et des toxiques dans la chaîne alimentaire (Notre poison quotidien), invitée d'honneur des 1ères assises chrétiennes de l'écologie à Saint-Etienne (novembre 2011), elle publie en octobre 2012 Les moissons du futur : pourquoi et comment l'agro-écologie – non l'industrie transgénique – nourrira la population mondiale en expansion.

Résumé du DVD : '' Ce documentaire dresse tout d'abord un état des lieux alarmant des conséquences de la « révolution verte » de l'après-guerre, avec « l'usage généralisé des engrais chimiques et des pesticides, la réduction de la diversité végétale au profit de variétés à hauts rendements, le recours à l'irrigation... » Mais contrairement aux deux précédents, ce film se veut moins polémique et « résolument optimiste », en proposant l'agroécologie comme voie de salut. C'est-à-dire une agriculture biologique « qui ne se résume pas à un cahier des charges » mais qui doit « incarner un projet de société », en alliant respect des ressources naturelles, préoccupations sociales, qualité et hauts rendements. Marie-Monique Robin l'affirme : « Il est tout à fait possible de nourrir le monde sans pesticides ». Son enquête part du rapport publié en 2011 par Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies, consacré au « potentiel de l'agroécologie pour faire reculer la faim et la pauvreté. » Elle se poursuit aux quatre coins du monde, où des producteurs, des agronomes et des économistes viennent confirmer cette thèse en témoignant d'expériences agronomiques et économiques ayant fait leur preuve. Par exemple, l'association des cultures de maïs, d'haricots et de courges au Mexique (Milpa), la semence de soja au milieu de trèfle rouge et de seigle fraîchement coupé en Allemagne, la plantation « d'arbres fertilisants » au Malawi, ou encore l'alliance entre paysans et consommateurs au Japon (Teikei)... ''

Le réalisme positif n'est pas du côté de l'industrie biotech, comme le démontre le débat scientifique (note d'hier).

Les contestataires sont les vrais pionniers.

 

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* Source : La France agricole.


 

 

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Mariage homosexuel : pas si simple !

Homosexuels en désaccord avec l'Inter-LGBT, élus PS scrupuleux, socialistes tendance "Poissons roses", juristes et psychologues alarmés par un effacement de la filiation, philosophes de gauche attachés à la différenciation sexuelle, catholiques à l'écoute des évêques et du pape, ils posent la vraie question : disloquer la famille et la filiation est une exigence du consumérisme, mais une atteinte à l'humanité !


Dans Le Figaro de ce matin : « à première vue le mariage homosexuel se présente comme une formalité pour le gouvernement » et « 65 % des Français y sont favorables selon le dernier sondage Ifop », mais « les éminents juristes qui peuplent les ministères [...] marquent une hésitation avant, comme ils disent, de "toucher d'une main tremblante à notre code civil, c'est-à-dire à ce qui fait la personne, son nom, son patrimoine, sa filiation, sa nationalité". Réticents, semble-t-il, à bousculer l'institution du mariage sans en avoir bien fait comprendre toutes les conséquences... »

Et dans L'Est républicain (22/08), les scrupules du député PS Dominique Potier qui a battu Nadine Morano (UMP partisane de la dénaturation du mariage) :

<< L'E.R. - Vous êtes député de Toul après avoir battu Nadine Morano. Comment avez-vous vécu ces deux mois et demi ?

Dominique Potier  - Avec enthousiasme. Ils m’ont apporté la confirmation que le combat politique que j’avais mené avait un sens pour répondre au changement attendu. Je crois profondément qu’un député n’est pas seulement un observateur, il n’est pas un godillot mais une personne qui, à partir de sa propre expérience, défend une vision du monde, enracinée dans son parcours de vie, c’est cette trempe-là de députés que je rencontre à l’Assemblée.

Vous soutenez néanmoins le gouvernement qui est censé mettre en œuvre le changement. Or, tous les clignotants sont à l’orange, voire au rouge…

Probablement que les prévisions de croissance devront être revues à la baisse. Mais le gouvernement est engagé sur deux mouvements fondamentaux : d’abord le rétablissement des comptes publics tout en s’engageant en faveur de l’éducation et de la sécurité, la santé, ensuite les réformes structurelles en mettant l’accent sur les capacités de production, la réindustrialisation et la transition énergétique, en développant les outils de financement de la croissance qui font actuellement défaut, notamment pour financer les PME.

On entre dans la rigueur ou l’austérité ?

Il faudra de la rigueur budgétaire. Il en va de notre souveraineté et de notre non-soumission aux marchés. Il s’agit d’aller vers une fiscalité plus juste. La CSG n’est pas exclue. Mais bien d’autres hypothèses sont à l’étude, de manière à toucher le moins possible les classes populaires. Il faut explorer les revenus du capital et des classes les plus privilégiées. La loi de finance rectificative a permis de corriger les inégalités accrues par la politique Sarkozy et de revenir à plus d’équité.

Vous ne cachez pas vos convictions catholiques. Comment avez-vous perçu le discours des évêques consacré à la famille, le 15 août ?

Je revendique mes convictions de catholique social mais sans les porter en étendard. Je n’ai pas été choqué par l’expression plutôt mesurée des évêques qui relève de la liberté d’expression plurielle dans un état laïque. Leur intervention aurait sans doute paru plus équilibrée s’ils avaient usé de la même franchise de ton à propos des questions de justice sociale sous le gouvernement précédent.

Le mariage gay est un engagement de François Hollande…

Je n’ai pas de certitude sur le fond. J’attends de voir la proposition de loi. Ce n’est pas trahir la gauche que de demander un débat de fond avec une écoute plurielle.

Quelle est votre position sur l’euthanasie ?

Quand il y aura débat sur la fin de vie, je souhaiterais la liberté de vote, au nom de la clause de conscience. Ce ne sont pas des débats clivants gauche-droite. Quand une question touche à l’essence même de l’homme, il faut créer les conditions d’un débat ouvert. >>


NB - Ni les élus PS objecteurs de conscience, ni les militants "Poissons roses", ni les juristes rigoureux, ni les psychologues inquiets, ni les homosexuels en désaccord avec le LGBT, ni les catholiques appliquant la directive (d'action auprès des élus) donnée par les évêques... ne viendront à la manif de Civitas - parade extrémiste utile seulement à ses organisateurs, et propre à donner un argument-massue aux partisans du projet de loi : "on a raison d'être pour, puisque ceux-là sont contre."

 

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Le sympathique Montebourg sait-il où il va ?

Arnaud Montebourg " risque d'apporter des preuves supplémentaires que les Etats savent à nouveau parler fort mais demeurent radicalement impuissants ", écrit Libération qui publie un entretien avec le ministre dans la foulée de son algarade avec PSA...

 

Ecartons évidemment le point de vue des idéologues libéraux. (Indignés que Montebourg ose déclarer « je ne suis pas le ministre des cours de Bourse », ils montrent leur vraie nature : chiens de garde du casino).

Mais notons la mise en garde de Libération. Elle est exacte. Une chose est de prendre – à bon droit – la posture de l'imprécateur anti-néolibéral. Autre chose est d'avoir une action concrète dans l'immédiat, et de voir clair dans l'avenir.

Or, que dit Montebourg et quels sont (pour l'heure) ses résultats ?

Côté résultats, Libération note que Montebourg a sauvé le groupe alsacien Lohr et ses 940 salariés en le faisant reprendre par Alstom et FSI sans suppression de postes. Mais pour Fralib, Unilever continue à faire des bras d'honneur aux ex-salariés et au ministre. Pour Doux, le ministre est impuissant devant des intérêts privés ostensiblement indifférents aux emplois. Pour les télécoms, on attend de voir si Montebourg avancera dans sa direction annoncée : la relocalisation et l'augmentation des forfaits mobiles...

Côté déclarations, Montebourg (parlant à Libération) semble ne rien céder. On lui demande s'il regrette d'avoir accusé Peugeot d'avoir caché la fermeture d'Aulnay ? Il répond : « Ces mots ont été pesés... Cela fait partie du questionnement naturel d'un ministre en charge du bien public, à l'égard d'une entreprise qui a pris des décisions lourdes touchant des milliers de salariés, et qui bénéficie d'aides publiques... L'entreprise doit être préservée, soutenue, aidée. Mais mon ministère n'est pas celui des mondanités, c'est celui de l'action et du rassemblement patriotique au service de notre industrie. Nous n'esquiverons pas les problèmes et les désaccords. Nous n'enfouirons pas les dossiers comme nos prédécesseurs dans les armories profondes de la République. » On lui reproche d'avoir eu « des mots très durs avec Sanofi » ? Il répond : « Ils m'ont annoncé leur intention de licencier. Je leur ai dit qu'avec le niveau de leurs profits (5 milliards d'euros l'année dernière et 2,5 au premier semestre 2012), ça n'était pas acceptable... » On lui reproche d'avoir l'air de préférer les syndicats aux patrons ? Il répond : « Quand je suis attaché à défendre une loi de reprise des sites rentables, ça ne fait pas plaisir au Medef. » Dans le même esprit, il ajoute : « Le cours de bourse de PSA n'a pas attendu l'annonce du plan de fermeture pour chuter... Je suis parfaitement conscient que nous vivons dans un univers de marché, mais il y a 8000 familles qui sont menacées par le chômage. Je ne suis pas le ministre des cours de Bourse, toujours volatils, mais du redressement de l'économie, qui nécessite des choix dans la durée. »

Lorsque Montebourg dit : « on ne peut accepter que la concurrence 'libre et non faussée', c'est-à-dire sauvage, aille jusqu'à détruire les emplois et les outils de production », aucun esprit honnête et informé ne le contredira. Spécialement pas les catholiques ! (ceux qui connaissent la pensée sociale de leur Eglise*).

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Le problème est l'avenir. Montebourg a raison de plaider pour le « long terme », dimension absente de la mentalité libérale de casino. Mais à long terme, justement, le productivisme montebourgeois est condamné par des phénomènes irréversibles : raréfaction-renchérissement du pétrole et de certaines matières premières, saturations de l'environnement, etc. Montebourg a raison de dire à Libération : « démondialiser c'est rapprocher les lieux où l'on produit des lieux où l'on consomme » ; mais produire et consommer quoi ? pour les besoins des groupes d'intérêts productivistes, ou pour les besoins réels des gens ? selon des modes de production ravageurs (le gaz de schiste devenu bleu-blanc-rouge), ou selon les normes d'une économie réorientée ?

Autant de questions auquel le gouvernement Ayrault (« l'ayraultport ») et l'Elysée-Hollande ne répondent pas, étant sur les mêmes rails que feu Sarkozy.

Conclusion provisoire : Montebourg est sympathique, peut-être même sincère par moments ; il semble être le seul membre du gouvernement à voir certaines réalités ; suggérons-lui de se demander où il va.


ps / Je connais les griefs qu'on articule à son encontre, mais le passé de Montebourg n'est pas la question ici.

 

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* Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise catholique, encycliques Centesimus Annus (Jean-Paul II) et Caritas in Veritate (Benoît XVI), etc.

 

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Mariage gay ? ”les catholiques prêts à se mobiliser...”

...assurent Le Monde (13-14 mai) et LeMonde.fr (11 mai) :

Ces articles donnent une perspective assez exacte, mais appellent quelques correctifs. Extraits (avec nos commentaires en rouge) :

<< L'Institut Civitas, un mouvement proche des catholiques traditionalistes et intégristes [ une petite ligue d'extrême droite, proche de la tendance du lefebvrisme rejetant tout accord avec Rome ], qui s'est largement fait connaitre par ses actions contre des pièces de théâtre jugées "blasphématoires" ces derniers mois, appelle à une marche contre François Hollande, le 13 mai... [ cette « marche » du 13 mai fut digne d'un film de Buñuel ]. << L'immense majorité des catholiques ne se reconnaît pas dans la tonalité de ces attaques tous azimuts et frontales. Mais au delà de cette virulence, Civitas met en cause plusieurs points jugés inacceptables par la majorité des catholiques... >> [ D'où ce seul danger : que de bonnes gens prennent Civitas pour un mouvement catholique ]. << Clairement pointées par certains évêques durant la campagne : les promesses du président élu d'ouvrir le mariage aux personnes du même sexe, de permettre l'adoption d'enfants par les couples homosexuels et d'assouplir la loi Leonetti sur la fin de vie.  Sans entrer en guerre ouverte et "afin d'éviter tout procès d'intention", la plus grande partie de la hiérarchie catholique s'est pour l'instant plutôt efforcée de "faire passer des messages" à l'entourage de François Hollande. Sans l'assurance d'avoir été entendue. Rompant avec cette discrétion, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF) s'est donc montré particulièrement explicite dans La Croix du 8 mai. Rappelant l'opposition de l'Eglise sur ces thèmes, il s'inquiète de décisions du futur gouvernement dans ce sens.  "Cela cliverait le pays", estime Mgr Bernard Podvin. Plus clairement encore, il prévient: "L'Eglise doit conserver la liberté de dire ce qu'elle rejette même si cela doit l'amener à s'opposer à la nouvelle majorité", comme cela a pu être le cas en Espagne, notamment. Sur ces sujets,  certains responsables catholiques sentent l'Eglise "sur le fil du rasoir" et craignent même  que "Civitas touche au delà de ses cercles habituels". >> [ Pour éviter de se faire éclipser par des marginaux schismatiques, il ne tient qu'aux évêques de prendre les choses en main et de clarifier la situation. ] << Beaucoup espèrent donc que "les promesses de campagne" en restent au stade des promesses. Ainsi, l'éditorial de La Croix du 8 mai précisait: "sur les questions de société, les ambitions affichées (euthanasie, laïcité,...) ne font pas l'unanimité. Et l'on ne mesure pas bien où sont la pertinence et l'opportunité d'ouvrir tous ces chantiers". Même tonalité dans l'éditorial de La Vie, signé Jean-Pierre Denis, le 10 mai : "je doute que ces lois dites d’égalité et de liberté soient celles qu’attendent en priorité les fragiles, les précaires, les très pauvres. Le sociétal n’est pas le social". D'autres, comme Pierre-Hervé Grosjean, l'un des trois prêtres animateurs du Padreblog, populaire dans la cathosphère, craignent que "face à des marges de manoeuvre restreintes sur le plan économique, le gouvernement ait la tentation d'incarner le progrès sur ces questions sociétales".>> [ C'est la tentation Zapatero, qui finirait de la même manière. ] << Dans ce contexte, évêques, prêtres et laïcs pourraient s'efforcer de faire valoir que ces sujets débordent du cadre confessionnel, afin de susciter des "débats de fond". Leur référence : les prises de parole publique de l'Eglise et ses contacts avec les parlementaires lors de la révision des lois de bioéthique.>> [ C'est là que les catholiques français doivent prendre leurs références, non dans les parades kitsch de la ligue Civitas ].

 

 

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Mme Rousseff : une imposture de gros calibre

DILMA ROUSSEF.jpg...qui n'est plus certaine d'être élue

   le 31 octobre :

 

Ce qui se passe au Brésil est haut en couleurs. « Dieu s'est invité avec fracas dans la campagne présidentielle du second tour , au grand dam de sa principale victime, Dilma Rousseff, 62 ans », écrit Le Monde : le duel du 31 octobre s'annonce « beaucoup plus serré qu'on ne s'y attendait ». Vingt millions de voix au premier tour ont fait défaut à Mme Rousseff ; et, en majorité, ne se reporteront pas sur elle au second – pour des raisons éthiques. Le quotidien parisien s'en irrite, Mme Rousseff ayant tout pour lui plaire : une ex-gauche réduite aux nouvelles moeurs et acquise aux intérêts financiers... Comment a-t-on osé ne pas l'élire au premier tour alors que Lula (fétiche de la néo-bourgeoisie) en avait donné l'ordre ? Le Monde accuse « la campagne menée par certains milieux chrétiens conservateurs, catholiques et, surtout, évangéliques » : ceux qui ont voté en masse pour Marina Silva.

En quoi serait-il « conservateur » de voter pour une prolétaire de gauche écolo-radicale, combattante émérite aux côtés des paysans sans terre ?

En ceci : Marina et ses électeurs sont contre l'avortement, comme 72 % des Brésiliens.

Qualifier de « conservateurs » autant de pauvres est présomptueux. Mais Le Monde n'a peur de rien.

On vérifie ce culot journalistique en lisant la suite du papier. Il nous apprend que Mme Rousseff, lourdement irritée (et inquiète pour la suite de sa carrière), vire de bord en catastrophe. Elle et l'état-major néo-bourgeois n'ont, dit Le Monde, « pas su évaluer l'ampleur de ce mouvement d'opinion qui a d'abord circulé par le bouche-à-oreille des ouailles chrétiennes, influencées par les prêtres et les pasteurs [mais quels imbéciles que ces pauvres !], avant de surgir au grand jour à un moment où il était trop tard pour le contenir. Cette entrée en scène de la question de l'avortement – et d'un autre thème cher aux évangéliques, la dénonciation de l'homosexualité – a modifié le ton, le contenu et la dynamique de la campagne... »

Donc voilà l'opulente Mme Rousseff mise en danger par une marée de pauvres, chrétiens et de gauche. Comment surnager ? Elle tente de se déguiser en paroissienne d'ici au 31 octobre. Elle se met à dire qu'elle n'est pas (ou plus) pour l'avortement, alors qu'elle se déclarait en sa faveur en mars dernier (« l'avortement est une question de santé publique ») ; elle raconte qu'elle est croyante, alors qu'en février elle déclarait ne pas l'être ; elle court se faire photographier au sanctuaire de la sainte patronne du Brésil...

Et puis, parce que les grosses ruses finissent par être trop grosses, elle prend pour allié ce que Le Monde dit être « la plus puissante [...] des dénominations évangéliques, l'Eglise universelle du royaume de Dieu ». Là, Le Monde nous prend pour des c... ! Car « l'Eglise universelle du royaume de Dieu » (EURD), dont l'emblème n'est pas la croix mais un oiseau blanc dans un coeur rouge, n'est pas une Eglise évangélique, ni d'ailleurs chrétienne. C'est une firme fondée en 1977 : des chaînes de télévision, des stations de radio, et trois millions d'adeptes parmi lesquels Lula avait mis son vice-président José Alencar. La religion de l'EURD est le salut matériel et la richesse. L'EURD (disent les journaux brésiliens) est « une secte tournée surtout vers les paradis fiscaux », « la foi dans le package marketing + religion + promesses de gain » : l'EURD « guérit toutes les maladies, il suffit pour cela de prier et de financer l'Eglise ».

Voilà l' « Eglise » à laquelle Mme Rousseff s'allie pour rester au pouvoir.

Mme Rousseff est l'amie de la presse parisienne ; le dessinateur Plantu la croque amoureusement.

Marina n'est pas l'amie de la presse parisienne. Elle est chrétienne. Elle se bat pour la vie et contre l'argent.

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Inde : l'Eglise catholique à la pointe du combat anti-OGM

stop_brinjal_demo_130[1].jpgCette information est exemplaire. Les écolophobes vont-ils  prétendre que nous "l'inventons" (comme nous "inventons" toutes les autres prises de position écologiques de l'Eglise) ? Vont-ils accuser les Missions étrangères, Eglises d'Asie et Mgr Arackal de faire partie eux aussi d'un "complot rouge contre l'Occident" ?

 

 

Eglises d'Asie, l'agence des Missions étrangères de Paris (MEP), rapporte aujourd'hui que Mgr Mathew Arackal, évêque du diocèse syro-malabar de Kanjirappally au Kerala, s'est réjoui de la récente interdiction prononcée par le gouvernement fédéral à l'introduction sur le marché d'une aubergine transgénique.

<< L'Eglise demande depuis longtemps « une interdiction complète » des semences génétiquement modifiées en Inde, a déclaré Mgr Arackal : « Pour l'heure, un simple moratoire a été décrété. C'est bien mais c'est insuffisant. L'Inde doit agir de manière à défendre sa sécurité alimentaire », a ajouté l'évêque, qui, de longue date, est engagé dans des actions de soutien aux petits producteurs indépendants et à l'agriculture biologique.  

L'Inde est le premier producteur d'aubergines au monde et en cultive plus de 4 000 variétés différentes. Premier semencier du pays,  Mahyco, dont le géant Monsanto détient 26 % du capital, a mis au point une nouvelle variété d'aubergine, baptisée BT Brinjal (1), présentée comme étant résistante aux insectes nuisibles et nécessitant donc moins de pesticides. En octobre 2009, l'instance fédérale responsable, le Genetic Engineering Approval Committee, avait donné son autorisation pour une mise sur le marché de la nouvelle semence. Toutefois, bien que censée être source de meilleurs rendements et donc d'accroître les revenus des agriculteurs indiens, la nouvelle variété avait soulevé de vives critiques dans les milieux associatifs et politiques. Les milieux anti-OGM avaient notamment mis en avant le manque d'objectivité des recherches sur le BT Brinjal, affirmant que la plupart des laboratoires impliqués dans la recherche étaient soutenus financièrement par Mahyco. Le 9 février dernier, ces critiques ont été entendues et le ministre fédéral de l'environnement, Jairam Ramesh, a annoncé un moratoire, le temps que de nouvelles études scientifiques fassent la preuve de l'innocuité du nouveau légume sur la santé humaine et l'environnement. « L'opinion publique est négative et c'est mon devoir d'appréhender le problème avec précaution », a fait valoir le ministre devant la presse.  

Pour Mgr Arackal, la dépendance des agriculteurs à des semenciers tels que Mahyco auquel conduit le développement de semences génétiquement modifiées est contraire aux intérêts véritables des agriculteurs indiens.

Au Kerala, l'évêque développe, depuis 1980, une coopérative baptisée Peermade Development Society, dont l'objet est de permettre un développement complet de la campagne indienne (2). Démarrée dans le district très pauvre d'Idukki, au Kerala, la coopérative vise à sortir les petits agriculteurs de la misère en leur proposant « de s'organiser en communautés pour développer une agriculture durable ». Ces deux dernières années, explique Mgr Arackal, près de 10 000 paysans ont ainsi été aidés, sans considération de caste ou de croyance. Encourager le développement des OGM ne ferait que « balayer ces paysans pauvres et marginalisés », déclare l'évêque, qui ajoute : « Assurer la sécurité alimentaire du pays passe par la protection du monde paysan traditionnel. »  

Selon Chacko Sebastian, un agriculteur qui a bénéficié de l'aide de Peermade Development Society et qui jouit désormais d'une certaine prospérité, le moratoire décidé à New Delhi peut être le déclic qui va amener les campagnes indiennes à penser leur développement de manière plus durable et écologique. Cette année, où les récoltes ont été très insuffisantes du fait d'une mousson inhabituellement faible, le nombre des suicides de paysans (souvent, par absorption de pesticides) s'est maintenu à un niveau très élevé. Bon nombre de ceux qui choisissent de mettre fin à leurs jours sont pris en étau entre une récolte trop faible en quantité et des traites à payer pour régler les semences, les engrais et les pesticides nécessaires à ces cultures.

Si les paysans choisissaient un autre mode de développement que celui proposé par l'agriculture intensive, ils pourraient s'en sortir humainement et économiquement, affirme Chacko Sebastian... >> 

 

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(1) Le nom brinjal pour désigner l'aubergine vient du portugais berinjela ; il est utilisé en Inde et dans plusieurs pays d'Afrique.

(2) http://www.pdspeermade.com   

 

Source : Eglises d'Asie 

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Bernanos et juin 1940

Sur la capitulation et Vichy, cinq passages du 'Chemin de la Croix des Âmes', écrits sur le vif par le catholique Bernanos dans les semaines et mois qui suivirent l'armistice :

 

Sur l'armistice :

<< L'annonce prématurée de l'armistice, alors que quelques-unes de nos armées gardaient le contact avec l'ennemi, devait achever de briser notre résistance. Elle a permis aux troupes allemandes d'avancer à l'abri du drapeau blanc, devant les dernières de nos divisions, les meilleures, les régiments à fourragère jaune ou rouge, ceux qu'on n'enfonce pas. Une faute si énorme n'a pu être involontaire... >>

<< Voir associer ainsi le premier Verdun au second Rethondes, le souvenir du sacrifice intégral à la capitulation totale, comme si l'un justifiait l'autre... >>

<< Dans certains milieux, parmi lesquels il faut compter, hélas ! certains milieux catholiques – non pas les plus nombreux, certes, mais les plus intrigants et les plus riches –, la capitulation de Munich avait pu être présentée comme un sacrifice généreux, l'abandon de la Tchécoslovaquie comme une victoire sur le communisme, gage des réconciliations futures. Les hommes de peu de foi qui n'ont jamais rien compris au mystérieux avertissement divin : « il faut que le scandale arrive », croyaient déjà voir une bénédiction suspendue au dessus de cette farce funèbre que la propagande s'efforçait de grandir aux proportions d'un événement historique, et qui est retombée maintenant dans le néant où la rejoindront bientôt d'autres impostures, et, par exemple, celle de la Croisade espagnole... >>



Sur la conscience nationale « pervertie par Vichy » :

<< Pétain, Weygand, [les] élites dégénérées qui viennent de donner la mesure de leur manque de jugement, de conscience et de coeur... >>

<< De ces complicités étrangères, Pétain n'était que l'instrument presque irresponsable. Mais, de la démission française, il était bien plus que le symbole, il était le prêtre et l'officiant. Si je ne craignais pas cette application presque blasphématoire des paroles du Saint Sacrifice, je dirais qu'en lui, avec lui et par lui, la France s'était renoncée. La France s'était reniée. >>



Sur la Révolution nationale :

<< Un pot-pourri de toutes les thèses contre-révolutionnaires, astucieusement compilées par des ratés d'Académie, de vieux diplomates salonnards et des hommes d'affaires venus sur le tard à la philosophie politique, comme les filles entretenues à la dévotion... >>

<<Catholiques français, la nation tout entière sait maintenant qu'elle est aux mains d'une minorité impopulaire qui depuis vingt ans cherchait vainement sa chance, et ne l'a trouvée que dans le désastre de mon pays. Le moindre souffle de victoire balaierait cette minorité comme un fétu. Laisserez-vous penser, laisserez-vous dire que notre revanche, à nous catholiques, est aussi celle de l'ennemi ? Laisserez-vous penser, laisserez-vous dire que nous sommes solidaires de la plus grande humiliation de notre histoire, que quiconque l'effacerait nous effacerait avec elle ? Laisserez-vous penser, laisserez-vous dire que, au point où vous en êtes, sûrs de partager le destin d'une politique que vous avez peut-être subie, mais qu'on vous accusera tôt ou tard d'avoir inspirée, votre sort se trouve lié à la victoire de M. Hitler, votre sécurité future à la consolidation du déshonneur ? Catholiques français, vous croyez servir alors qu'on se sert de vous. >>




 

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Pékin, 8 août 2008 : le XXIe siècle prend un virage inattendu

20080808122909990001[1].jpg…à la vive surprise des médias occidentaux :

Depuis les années 1990, nos spectacles de masse obéissaient à une double norme : absence de contenu culturel et historique ; surréalisme d'hyper-marché et prétentieuse mièvrerie. (En France ce fut l’époque Goude-Decouflé, avec, par exemple, l’absurde parade du bicentenaire de 1789 à Paris). Cette norme correspondait à l’idéologie occidentale de la « fin de l’histoire », née de l’illusion économique ultralibérale.

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La norme vient d’être balayée. Ce coup de balai vient de Chine. Hier à la cérémonie d’ouverture des JO, devant 80 chefs d’Etat ou de gouvernement et 4 milliards de téléspectateurs, Pékin a réintroduit – avec puissance, intelligence et somptuosité – l’histoire et la culture dans l’esthétique du XXIe siècle.  Cela ne change rien au jugement à porter sur le régime chinois. Mais les faits sont les faits. Géant émergent qui maîtrise toutes les techniques occidentales (y compris celles de l’entertainment de masse), la Chine possède un atout dont l’Europe s’est privée :  la  conscience  de  soi  et la longue mémoire. Le spectacle du 8 août a célébré la plurimillénaire civilisation de l’Empire du Milieu et ses apports au monde. Nos médias s’avouent sidérés de la démonstration : 

 

« Entre féerie et démesure, la scénographie supervisée par le cinéaste Zhang Yimou a fait la part belle aux jeux de lumières et à la synchronisation humaine, stupéfiante, mobilisant au total pas moins de 14.000 personnes. Deux mille huit caissons "fou" (percussions antiques) ont d'abord fait leur apparition pour lancer le compte à rebours jusqu'à l'ouverture officielle de la cérémonie par un premier feu d'artifice, à 20h00 locales, en ce 08-08-2008 - le 8 étant le symbole chinois du bonheur infini. Si la fête commençait par une ouverture au monde avec le message de bienvenue de l'incontournable Confucius ("N'est-ce pas un bonheur d'avoir des amis qui viennent de loin?"), elle revenait rapidement à la mère-patrie. Ce fut le poème A la gloire de notre pays, et la levée du drapeau rouge à cinq étoiles par des militaires entourés d'enfants représentant les 56 ethnies du pays. La civilisation chinoise, c'est aussi tout ce qui touche le papier, invention de la Chine antique, figuré par un grand rouleau parchemin sur lequel s'ébattaient des danseurs-peintres. L'art de l'écriture se dessinait ensuite dans une chorégraphie de blocs mouvants, animés par des humains pour une performance proprement éblouissante. La musique était évoquée à travers l'opéra puis les cinq dynasties chinoises (Tang, Song, Yuan, Ming et Qing), lorsque des musiciens aux trônes ascensionnels terminaient en stylites mélomanes… »

 

Ballet de centaines de lettrés confucéens, immense évocation des routes de la soie et des flottes de l’Empire, et, au finale, l’incroyable course aérienne du champion olympique Li Ning au bout d’un fil, le long du toit du stade, pour allumer la flamme dans une éruption pyrotechnique de 25 000 fusées…  Une soirée en forme d’apothéose de fierté de la civilisation chinoise, mais habilement recyclée en ode à la fraternité planétaire humaniste. Du grand art : tout en force subtile. La Chine est capable de manier les codes occidentaux en y ajoutant autre chose.  « On a vu ce soir naître le géant du XXIe siècle », hasardait l’un des envoyés spéciaux de France 2...  Ce n'est pas sûr. Mais on a vu s’évanouir les mirages de la fin du XXe.

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Cela ne justifie pas moralement le système politique chinois, mais donne historiquement tort à l'amnésie occidentale.

 

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