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” Vous ne seriez pas curé, je vous foutrais deux baffes ”

   loi taubira

 ...déclare un préfet de Manuel Valls à un curé de paroisse :

 

Dans La Croix, Clémence Houdaille revient sur l'incident effarant de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône).  

Lundi 24 juin, Ayrault et Valls sont dans cette ville pour la cérémonie de promotion des élèves commissaires de l’École nationale supérieure de la police. Une poignée de gens manifestent pour la libération de Nicolas Bernard-Buss (détenu à Fleury-Mérogis dans des conditions qui choquent l'opinion publique). La police, comme Valls lui en a donné l'ordre de longue date, riposte de façon disproportionnée. Certains des manifestants semblent se réfugier dans l'église. Le P. David Pirrodon, curé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, qui participe à la cérémonie officielle, reçoit des SMS de paroissiens l'avertissant que la police procède à des contrôles d'identité à la sortie de cette église. Le curé exprime alors son mécontentement au maire. Et la scène tourne au grand-guignol (raconte le P. Pirrodon à La Croix) : "Le préfet, qui avait entendu ce que je disais au maire, m’a demandé de me taire : 'vous ne seriez pas curé, je vous foutrais deux baffes', m’a-t-il dit devant témoin ! Manuel Valls, qui avait entendu ce que disait le préfet, est revenu et m’a traité comme un petit garçon." Interpellé à son tour, le P. Pirrodon est conduit au poste de l'école de police pour contrôle d'identité : procédure dénuée de sens, puisque cela se passe dans la propre ville dont il est le curé.

Voilà où nous en sommes et à quoi le gouvernement s'occupe, à l'heure où la France s'enfonce dans la pire crise économique de l'histoire moderne... Et voilà un signe de ce qu'il y a dans l'esprit de représentants de l'Etat : hostilité idéologique, amalgame et violence. C'est inquiétant. Ou bouffon, si l'on s'accorde à trouver au préfet Carenco un faux air de Gino Cervi.

 

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Le pape et le nazisme : nouveau pataquès de la communication romaine ?

Décidément la Salle de presse du Vatican a des problèmes   de professionnalisme :

 

  

Hier, le P. Lombardi a déclaré que « jamais, jamais » le très jeune Ratzinger n'avait appartenu à la Jeunesse d'Etat hitlérienne (HJ). Il voulait dire que le jeune garçon n'y mit jamais les pieds, jusqu'à son incorporation forcée dans les services auxiliaires de l'armée. Mais en déduire que Josef Ratzinger n'a jamais « appartenu » à la HJ est inexact, ainsi qu'il l'explique lui-même dans ses mémoires. Voici l'histoire précise, telle que je la racontais dans mon livre Benoît XVI et le plan de Dieu en 2005 :

 

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<< «Alors que j’étais au séminaire, on m’enrôla dans les Jeunesses hitlériennes», racontera plus tard le cardinal [1]. Et c’est ainsi qu’en 1943 on le photographie pour ses papiers militaires, portant l’insigne de la Hitlerjugend. Par quel enchaînement cet adolescent antinazi, fils d’un dissident notoire, s’est-il retrouvé inscrit sur les listes d’un mouvement qu’il ne supportait pas ? Une loi de mars 1939 – expliquent Pierre Milza et Serge Berstein – institue la conscription politique de tous les jeunes Allemands et menace les parents récalcitrants de leur enlever leurs enfants. L’organisation de jeunesse est désormais un Dienst, un «service» (obligatoire) : «À ce moment, tous les jeunes Allemands entre six et dix-huit ans sont tenus d’y être inscrits.» De quatorze à dix-huit ans, le jeune garçon est livré à cette organisation d’État «où il est éduqué dans les domaines sportif, idéologique et au maniement d’armes, au sein d’une formation paramilitaire [2] ». Josef Ratzinger, contraint à la pression collective et à la compétition physique implacable qui régnaient dans la Jeunesse hitlérienne? L’idée surprend, quand on sait le mal qu’il avait eu à se plier à la discipline du… petit séminaire. «Je n’étais pas fait pour le pensionnat. Ayant vécu très libre à la maison, j’avais étudié à ma guise […]. Me trouver désormais dans une salle d’étude avec une soixantaine d’autres garçons était pour moi un supplice qui m’empêchait d’apprendre, alors que cela m’était si facile auparavant. Mais ce qui me pesait le plus, c’était – selon une idée éducative progressiste – les deux heures de sport prévues chaque jour sur le grand terrain de jeux de l’établissement. N’étant pas doué du tout en la matière et étant en outre le plus jeune de mes camarades, qui avaient jusqu’à trois ans de plus et donc beaucoup plus de force, c’était pour moi une véritable torture…»

 Si un match de foot entre séminaristes était pénible au jeune Ratzinger, on peut imaginer l’effet que lui fait la Hitlerjugend, dont le système consiste à livrer les plus jeunes (et les moins forts) à l’arbitraire des aînés. L’idée de partir manoeuvrer sous les cris de petites brutes à brassard donne peu de joie au lycéen… Quant à l’éducation idéologique dans la Jeunesse hitlérienne – dont on verra en quoi elle consiste –, ce n’est pas non plus une chose acceptable pour l’élève Ratzinger. Les slogans le laissent froid. Lui, il s’enthousiasme (racontera-t-il) pour les classiques: il lit Goethe « avec passion », trouve Schiller « un peu trop moraliste », et fait son choix parmi les écrivains du XIXe siècle: il n’aime pas Kleist mais «Eichendorff, Mörike, Storm, Stifter»… Comment ce futur intellectuel qui vit «une période exaltante et pleine d’espérance» (la découverte du «monde de l’esprit»), comment ce garçon révulsé par le nazisme comme toute sa famille, se laisse-t-il maintenant inscrire sur les registres du mouvement de jeunesse – alors que lui et son frère y avaient échappé depuis leur enfance?

D’une part, la pression du régime sur les familles est devenue écrasante. Appartenir à la Jeunesse hitlérienne fait désormais partie de la mobilisation de guerre: y soustraire un enfant attire sur les parents un soupçon de trahison, c’est-à-dire le plus grave danger.

D’autre part cette pression frappe d’une façon imparable les familles à faibles revenus, par le biais des bourses scolaires. C’est ce qui arrive aux Ratzinger, gens modestes: Josef, le père, était fils de petit paysan, Maria, la mère, fille d’artisan – et nous avons vu que la retraite de commissaire est maigre. Sans une bourse, leur fils n’aurait pas pu finir ses études secondaires. Or l’allocation d’État est maintenant réservée aux membres de la Jeunesse d’État: faute d’un certificat paraphé par le Gebietsführer (chef régional), la bourse est supprimée – et les études avec. Dès avant la guerre, le mouvement de jeunesse officiel est devenu «la trame magique hors de laquelle aucune vie n’existe pour l’enfant sous le IIIe Reich» : c’est ce qu’écrit en 1938 la fille de Thomas Mann, dans une enquête sur le totalitarisme nazi dans l’éducation [3].

La démarche était donc inévitable pour le jeune Josef – mais il y répugnait, par éducation et par instinct. «Vas-y donc une fois pour que nous ayons ce papier», avait fini par lui demander en 1941 son professeur de mathématiques de Traunstein. Quand l’élève Ratzinger lui a dit qu’il ne voulait pas remettre les pieds à la Jeunesse hitlérienne, le même professeur a promis d’«arranger ça». En fait la chose s’est «arrangée» d’elle-même: tous les locaux disponibles à Traunstein – dont ceux des petits séminaristes – ont été réquisitionnés pour les blessés du front russe; les frères Ratzinger sont revenus habiter chez leurs parents, hors de la ville. Dès lors il devenait possible de sécher les activités obligatoires du Foyer de la Jeunesse d’État: «Je n’y suis plus jamais allé», dira le cardinal. Ainsi s’est écoulée l’année 1942.

Si tu ne vas pas au totalitaire, le totalitaire ira à toi… En 1943, l’État, qui a fermé le pensionnat Saint-Michel et dispersé ses pensionnaires, décrète que ceux-ci vont reprendre une vie collective – mais sous l’uniforme. Un ordre de mobilisation, sur papier officiel frappé de l’aigle du Reich, parvient chez les Ratzinger le 26 juillet. «Il y eut beaucoup de convocations comme celle-ci cette année-là, aucun jeune homme ne pouvait s’y soustraire», confirmera en 2005 le proviseur du lycée de Traunstein, Klaus Kiesl [4]. Les lycéens des classes 1926 et 1927, dont fait partie Josef Ratzinger, sont versés dans les unités auxiliaires de l’armée, au titre de la Jeunesse hitlérienne. « C’est ainsi que le petit groupe de séminaristes de ma classe fut appelé à Munich à la DCA », racontera le cardinal. D’où le costume dans lequel nous l’avons vu, sur la photo de 1943. «À seize ans, je dus alors mener une vie de “pensionnaire” très particulière. Nous étions logés dans des baraquements comme les soldats de l’armée régulière… Nous avions le même service, à cette différence près que nous pouvions suivre des cours parallèlement, dispensés par les professeurs du célèbre lycée Maximilianeum de Munich ». D’abord on poste ces gamins au nord de la ville, dans les batteries protégeant une usine BMW fabriquant des moteurs d’avion. « Une usine où travaillent des détenus du camp de Dachau », s’indignera en 2005 la presse anglaise: mais est-il équitable d’en faire grief aux enfants de la DCA? De poste en poste, ils abordent l’année 1944. Trois fois par semaine ils vont à Munich suivre leurs cours: « Nous voyions à chaque fois de nouvelles destructions effrayantes et la ville tomber en ruine pan par pan. La fumée et l’odeur des incendies emplissaient l’air de plus en plus. Même les trajets réguliers en chemin de fer finirent par ne plus être possibles. Dans cette situation, la grande majorité d’entre nous considérait comme un signe d’espoir le débarquement en France des Alliés occidentaux, enfin commencé en juin. Au fond, grande était notre confiance envers les puissances occidentales, dans l’espoir que leur sentiment du droit et de la justice aiderait l’Allemagne à retrouver une vie nouvelle et paisible. Mais qui d’entre nous en serait le témoin ? Aucun de nous ne pouvait être sûr de revenir vivant de cet enfer. »

Septembre 1944… La classe 1927 quitte les auxiliaires de la DCA; on l’affecte au Service du travail obligatoire. Ces adolescents vont creuser des fossés antichars « avec une immense armée de travailleurs soi-disant volontaires de tous les pays d’Europe », dans la glaise et les vignes du Burgenland: une région créée par le Reich aux confins de l’ex-Autriche, de l’ex-Tchécoslovaquie et de la Hongrie. Semaines oppressantes, dira Josef Ratzinger. Car son groupe est livré à de vieux nazis autrichiens fanatiques, qui « tyrannisent littéralement» les jeunes. Une nuit, les chefs tirent du lit ces gamins épuisés et les rassemblent en survêtement : il s’agit de les enrôler dans la Waffen SS. Un officier les fait avancer un par un: « Exposant chacun devant tout le monde, racontera le cardinal, il profita de notre fatigue pour essayer de nous extorquer une inscription “volontaire”.» Beaucoup cèdent. Quelques-uns résistent. Ce sont des séminaristes de Traunstein : ils répondent qu’ils se destinent à devenir prêtres catholiques. On les renvoie dans leur baraque « sous les quolibets»: les larbins du pape sont indignes de se battre pour la liberté allemande ! Les cris de mépris du SS et des vieux du parti, dira le cardinal, «avaient un goût sublime»: «Ils nous libérèrent de la menace de cette “liberté” fallacieuse et de toutes ses conséquences.»

Novembre 1944: dans le camp de travail du Burgenland, on restitue aux jeunes leurs valises et leurs vêtements civils et on les renvoie chez eux. Josef Ratzinger se présente au centre de tri de la Wehrmacht à Munich. L’officier responsable – qui a l’air de «prendre largement ses distances par rapport à la guerre et au régime hitlérien» – l’affecte paternellement à la caserne d’infanterie de Traunstein, et lui suggère de ne pas faire de zèle ; conseil superflu. D’autant que les militaires de Traunstein n’ont pas très envie de résister aux Américains lorsque ceux-ci arriveront… Mais quand arriveront-ils ? La presse du régime ne cesse d’ironiser sur Eisenhower et ses «offensives d’escargot»; «la lenteur de la progression américaine repoussait toujours le jour de la libération», disent les Mémoires du cardinal. À la fin du mois d’avril 1945, Josef Ratzinger se démobilise de lui-même et rentre à la maison, en tâchant d’éviter les derniers SS qui pendent les déserteurs aux arbres sur le bord des routes. Quand il arrive chez lui, il y trouve des religieuses, en train de chercher sur la carte routière «quand on pourrait enfin compter sur l’arrivée des Américains»; et son père, s’acharnant à dénazifier les passants. Le vieil homme s’en prend même à deux SS: malgré la présence de son fils déserteur et le danger de représailles immédiates, il leur lance tout ce qu’il reproche à Hitler. Mais Hitler est mort, les deux SS n’ont plus le moral; ils s’en vont, sans avoir pendu le fils ni fusillé le père. Et l’on entend sur la route de Traunstein le grondement des moteurs de l’armée américaine. >>

 

1.  Au journaliste allemand Peter Seewald, dans le livre d’entretien Le sel de la terre, p. 52.

2.  P. Milza et S. Berstein, Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme, 1992.

3.  Erika Mann, Dix millions d’enfants nazis, préface d’Alfred Grosser, 1988.

4.  Au quotidien italien Corriere della Sera.

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 PS - Occasion de mettre en garde les plus bouillants « papistes » en France : nier l'évidence est une absurdité de leur part, et les papophobes s'en font chaque fois une arme. Pourquoi ne pas reconnaître ce que Josef Ratzinger lui-même explique avec la plus grande précision, et ce sur quoi les historiens sont d'accord ? L'antinazisme de la famille Ratzinger et du jeune Josef est patent, de même que l'incorporation forcée du séminariste. Jeter le doute là-dessus est indéfendable. Mais absurde serait la dénégation. Les faits sont les faits, et ils n'ont rien d'embarrassant pour Ratzinger ni pour le monde catholique.

P.P.  

 

 

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Lettre décisive du cardinal Ouellet à l'ex-nonce Vigano

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...sur son mensonge envers le pape et le peuple catholique :

 

<<  samedi 7 octobre


LETTRE OUVERTE DU PRÉFET DE LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES, CARDINAL MARC OUELLET, AU SUJET DES RÉCENTES ACCUSATIONS CONTRE LE SAINT SIÈGE

Cher confrère Carlo Maria Vigano,
Dans ton dernier message aux Media pour dénoncer le Pape François et la Curie romaine, tu m’exhortes à dire la vérité sur des faits que tu interprètes comme une corruption endémique qui a envahi la hiérarchie de l’Église jusqu’à son plus haut niveau. Avec la permission pontificale requise, j’offre ici mon témoignage personnel comme préfet de la Congrégation pour les Évêques, sur les faits concernant l’Archevêque émérite de Washington Theodore McCarrick et sur ses liens présumés avec le Pape François, qui font l’objet de ta dénonciation publique retentissante, ainsi que de ton exigence de démission à l’égard du Saint Père. Mon témoignage s’appuie sur mes contacts personnels et sur les documents d’archive de la Congrégation qui font actuellement l’objet d’une étude pour éclairer ce triste cas.

Permets-moi toutefois de te dire d’abord en toute sincérité, à cause de la bonne collaboration qui a existé entre nous quand tu étais nonce à Washington, que ta position actuelle m’apparaît incompréhensible et extrêmement regrettable, non seulement à cause de la confusion qu’elle sème dans le peuple de Dieu, mais à cause des accusations publiques qui lèsent gravement la réputation des évêques, successeurs des Apôtres. Je me souviens d’avoir joui un certain temps de ton estime et de ta confiance, et je constate que j’aurais maintenant perdu à tes yeux la dignité qui m’était reconnue, pour la seule raison que je suis resté fidèle aux orientations du Saint Père dans le service qu’il me confie dans l’Église. La communion avec le Successeur de Pierre n’est-elle pas l’expression de notre obéissance au Christ qui l’a choisi et qui le soutient de sa grâce? Mon interprétation d’Amoris Laetitia que tu dénonces, s’inscrit dans cette fidélité à la tradition vivante dont François nous a donné un autre exemple en modifiant récemment le Catéchisme de l’Église Catholique sur la question de la peine de mort.

Venons-en aux faits. Tu dis avoir informé le Pape François le 23 juin 2013 sur le cas McCarrick lors de l’audience qu’il t’a concédée, de même qu’à tant d’autres représentants pontificaux qu’il a rencontrés alors pour la première fois. J’imagine la quantité énorme d’informations verbales ou écrites qu’il a dû alors recueillir sur beaucoup de personnes et de situations. Je doute fort que McCarrick l’intéressait au point où tu voudrais le faire croire, puisqu’il était un Archevêque émérite de 82 ans et sans office depuis sept ans. C’est pourquoi les instructions écrites de la Congrégation qui t’ont été données au début de ta mission à Washington en novembre 2011, ne disaient rien de McCarrick, si ce n’est que, oralement, je t’ai informé de sa situation comme évêque émérite devant obéir à certaines conditions et restrictions à cause des rumeurs sur son comportement dans le passé.

Depuis le 30 juin 2010 que je suis préfet de cette Congrégation, je n’ai jamais porté en audience auprès du pape Benoit XVI ou du pape François le cas McCarrick, sauf ces jours derniers après sa déchéance du Collège des Cardinaux. L’ex-cardinal, retraité en mai 2006, était exhorté à ne pas voyager et à ne pas faire d’apparitions publiques afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs qui circulaient à son sujet. Il est faux de présenter les mesures prises à son égard comme des « sanctions » décrétées par le Pape Benoît XVI et annulées par le Pape François.

Après révision des archives, je constate qu’il n’y a pas de documents à ce sujet signés par l’un ou l’autre pape, ni de note d’audience de mon prédécesseur le Cardinal Jean-Baptiste Re, qui donnerait le mandat d’obliger l’Archevêque émérite McCarrick au silence et à la vie privée avec la rigueur de peines canoniques. La raison en est qu’on ne disposait pas alors, à la différence d’aujourd’hui, de preuves suffisantes de sa culpabilité présumée. D’où la position de la Congrégation, inspirée à la prudence, et les lettres de mon prédécesseur et de moi-même l’exhortant, par l’intermédiaire des Nonces Apostoliques Pietro Sambi et toi-même, à un style de vie discret de prière et pénitence pour son propre bien et celui de l’Église. Son cas aurait fait l’objet de nouvelles mesures disciplinaires si la Nonciature à Washington ou une quelconque autre source nous avait fourni des informations récentes et décisives sur son comportement. Je suis d’avis que, par respect des victimes et exigence de justice, la recherche en cours aux États-Unis et à la Curie romaine fournisse une analyse critique complète des procédures et des circonstances de ce cas douloureux afin d’éviter que cela se reproduise dans l’avenir.

Comment se fait-il que cet homme d’Église dont on connaît aujourd’hui l’incohérence, ait été promu à plusieurs reprises jusqu’à occuper les très hautes fonctions d’Archevêque de Washington et de Cardinal ? J’en suis moi-même fort étonné, et je reconnais des failles dans le processus de sélection qui a été mené dans son cas. Mais sans fournir ici de détails, on doit comprendre que les décisions qui sont prises par le Souverain Pontife reposent sur les informations dont on dispose au moment précis, et qui font l’objet d’un jugement prudentiel qui n’est pas infaillible. Il me semble injuste de conclure à la corruption des personnes en charge du discernement préalable même si, dans le cas concret, certains indices fournis par des témoignages auraient dû être davantage examinés. Le prélat en cause a su se défendre très habilement des doutes soulevés à son endroit. Par ailleurs, qu’il puisse y avoir au Vatican des personnes qui pratiquent et soutiennent des comportements contraires aux valeurs de l’Évangile en matière de sexualité, ne nous autorise pas à généraliser et à déclarer indignes et complices un tel et un tel, et même le Saint Père lui-même. Ne faut-il pas que les ministres de la vérité se gardent avant tout de la calomnie et de la diffamation?

Cher représentant pontifical émérite, je te dis franchement qu’accuser le pape François d’avoir couvert en toute connaissance de cause ce présumé prédateur sexuel, et donc d’être complice de la corruption qui sévit dans l’Église au point d’être devenu indigne de poursuivre sa réforme en tant que premier pasteur de l’Église, me semble à tous les points de vue incroyable et invraisemblable.

Je n’arrive pas à comprendre comment tu as pu te laisser convaincre de cette monstrueuse accusation qui ne tient pas la route. François n’a eu rien à voir avec les promotions de McCarrick à New York, Metuchen, Newark et Washington. Il l’a destitué de sa dignité de cardinal dès qu’est apparue une accusation crédible d’abus de mineur. Je ne l’ai jamais entendu faire allusion à ce soi-disant grand conseiller de son pontificat pour les nominations en Amérique, alors que le Pape ne cache pas la confiance qu’il accorde à certains prélats. Je devine que ceux-ci ne sont pas de ta préférence ni de celle des amis qui soutiennent ton interprétation des faits. Mais je trouve aberrant que tu profites du scandale retentissant des abus sexuels aux États-Unis pour infliger à l’autorité morale de ton supérieur, le Souverain Pontife, un coup inouï et immérité !

J’ai le privilège de rencontrer longuement le pape François chaque semaine pour traiter les nominations d’évêques et les problèmes qui affectent leur gouvernement. Je sais très bien comment il traite les personnes et les problèmes, avec beaucoup de charité, de miséricorde, d’attention et de sérieux, comme tu en as fait toi-même l’expérience. De lire comment tu termines ton dernier message apparemment très spirituel en te moquant et en jetant un doute sur sa foi m’a semblé vraiment trop sarcastique, voire blasphématoire. Cela ne peut pas venir de l’Esprit de Dieu.

Cher confrère, je voudrais bien t’aider à retrouver la communion avec celui qui est le garant visible de la communion de l’Église catholique ; je comprends que des peines et des déceptions aient jalonné ta route au service du Saint Siège, mais tu ne peux pas terminer ainsi ta vie sacerdotale dans une rébellion ouverte et scandaleuse qui inflige une blessure très douloureuse à l’Épouse du Christ, que tu prétends mieux servir, en aggravant la division et le désarroi dans le peuple de Dieu.

Que puis-je répondre à ton appel sinon te dire : sors de ta clandestinité, repens-toi de ta révolte et reviens à de meilleurs sentiments à l’égard du Saint Père au lieu de fomenter l’hostilité contre lui. Comment peux-tu célébrer l’Eucharistie et prononcer son nom au canon de la messe? Comment peux-tu prier le saint Rosaire, Saint Michel Archange et la Mère de Dieu en condamnant celui qu’elle protège et accompagne tous les jours dans son lourd et courageux ministère ?

Si le Pape n’était pas un homme de prière, s’il était attaché à l’argent, s’il favorisait les riches aux dépens des pauvres, s’il ne démontrait pas une énergie infatigable pour accueillir toutes les misères et donner le généreux réconfort de sa parole et de ses gestes, s’il ne multipliait pas tous les moyens possibles d’annoncer et de communiquer la joie de l’évangile à tous et à toutes, dans l’Église et au-delà de ses frontières visibles, s’il ne tendait pas la main aux familles, aux vieillards abandonnés, aux malades de l’âme et du corps, et surtout aux jeunes en recherche de bonheur, on pourrait peut-être lui préférer, selon toi, quelqu’un qui adopte d’autres attitudes diplomatiques et politiques, mais je ne peux pas mettre en cause son intégrité personnelle, sa consécration à la mission et surtout le charisme et la paix qui l’habitent, par la grâce de Dieu et la puissance du Ressuscité.

En réponse à ton attaque injuste et injustifiée dans les faits, cher Vigano, je conclus donc que l’accusation est un montage politique privé de fondement réel incriminant le pape, et qu’elle blesse profondément la communion de l’Église. Plût à Dieu que cette injustice flagrante soit rapidement réparée et que le Pape François continue à être reconnu pour ce qu’il est : un pasteur insigne, un père compatissant et ferme, une grâce prophétique pour l’Église et pour le monde. Qu’il poursuive joyeusement et en toute confiance la réforme missionnaire qu’il a entreprise, en sachant qu’il peut compter encore davantage sur la prière du peuple de Dieu et la solidarité renouvelée de toute l’Église unie à Très Sainte Vierge Marie, Reine du Saint Rosaire!

Marc Cardinal Ouellet Préfet de la Congrégation pour les Évêques,
En la Fête de Notre-Dame du Rosaire, 7 octobre 2018.  >>

 

 

 

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2019 : l'UE engluée dans le fantasme d'une attaque russe

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Manoeuvres aériennes UE du 3 au 22 novembre à Mont-de-Marsan. Dans le "scénario" de ces manoeuvres, notre ennemi est... russe :

Le saviez-vous ? La prochaine "guerre de haute intensité" opposera les armées de l'Europe à celles de la Russie, ennemi "de même puissance" ! C'était le thème des "exercices Volfa" qui viennent de se tenir à partir de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Cinquante pilotes de quatre pays de l'UE s'y sont entraînés à affronter des “bandits” (c. à d. "contacts confirmés hostiles", en jargon US-OTAN). Qui sont les bandits pour notre  armée de l'air ?  Des Sukhoi-27 et des Yak-130. Les Russes, forcément...

Pourquoi "forcément" ? Parce que le pli est pris depuis très longtemps. Pour être précis : depuis la guerre froide. Mais la guerre froide est finie depuis plus de trente ans ? Oui, mais l'OTAN est toujours là, et depuis 2016 l'UE se persuade que la Russie est de nouveau son "adversaire potentiel".

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C'est ce qu'on appelle la "culture OTAN"... L'OTAN aurait dû disparaître après la dissolution de son homologue soviétique, le pacte de Varsovie. Elle n'a pas disparu. Pour plusieurs raisons : 

► Les présidents successifs à Washington – jusqu'à M. Obama et a fortiori M. Trump – ont veillé à ce qu'UE et OTAN soient soudées recto-verso. Objectifs : vendre aux Européens l'armement américain, garder politiquement l'UE sous la coupe américaine, et coupler l'élargissement de l'UE vers l'Est avec celui de la présence militaire américaine. Aujourd'hui Washington, hypnotisé par le Pacifique et la Chine, se désengage du Vieux Continent ; mais le tropisme US des Européens persiste ! Le sommet des 70 ans de l'OTAN les 3 et 4 décembre à Londres, patronné par MM. Trump et Johnson, promet d'être folklorique...

► Pour justifier l'élargissement de la présence militaire US vers l'Est à partir de 1993, quatre Etats membres de l'UE s'étaient posés en futures victimes d'une attaque russe vers l'Ouest : hypothèse très improbable mais nécessaire à la posture "occidentale", qui était indéfinissable sans cet épouvantail. Comme par hasard, les quatre Etats en question (Pologne, Lituanie, Estonie, Lettonie) étaient inconditionnellement pro-américains. Plus ils voient aujourd'hui Washington tourner le dos à l'Europe, plus ils agitent l'épouvantail russe pour garder les bases militaires américaines implantées chez eux depuis les années 1990 : au temps où Washington semblait préparer une sorte de guerre chaude avec la Russie.

► Engluées dans leur désir de croire encore et malgré tout au "parapluie américain”, fermées à tout effort budgétaire de défense, rivées à leur crainte très obsolète d'une "hégémonie française" (?), les capitales de l'UE sont affolées par l'audace verbale de M. Macron lançant le 7 novembre : “L'OTAN est en état de mort cérébrale”.

► Mais cette parole de M. Macron irrite une partie des généraux français, soucieux de ne pas perdre leurs habitudes à l'OTAN et, pour quelques-uns, leur rond de serviette au Pentagone [*]. Voilà donc nos Rafale, dans le ciel d'Aquitaine et d'Auvergne, mimant – avec les Eurofighter et les vieux Tornado (1980) de nos partenaires – une grande bataille contre l'aviation russe. C'est le "conflit de haute intensité"  qu'imagine maintenant une armée française dont les chefs semblent penser en anglais.

Le plus beau est que l'une de nos unités aériennes engagées là-dedans, le régiment de chasse 2/30 de la base 118, porte un nom qui évoque une tout autre histoire : Normandie-Niémen.

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[*]  Les opérations militaires françaises en Syrie furent coûteuses quoique très marginales. À quoi ont-elles servi selon les généraux français, qui s'en félicitent ? "À nous rapprocher des Américains".

 

 

Novembre 2012 à la base de Mont-de-Marsan. Quand Français et Russes célébraient le 70e anniversaire de l'escadrille Normandie-Niémen...  Sur la photo : un Yak-9 1942 de cette escadrille (croix de Lorraine et casserole d'hélice tricolore) ; et un Rafale décoré pour l'occasion de l'étoile rouge et des marques de 1942 : croix de Lorraine et flèche-éclair.

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Avent à Paris : églises ouvertes, catholiques dans la rue !

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St-Etienne du Mont : déjeuner des personnes sans-abri 

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 11e arrondissement : cortège de la Nativité

 Les paroisses de Paris continuent leur témoignage de foi : 

 

Dans la semaine du 8 au 15 décembre, les initiatives de paroissiens parisiens (notre note du 6/12) ont continué de se déployer. Dans la grande salle de la mairie du 15e arrondissement, le 12 décembre, les chorales des neuf paroisses du quartier donnent un concert gratuit de chants de Noël. Le 13, dans la nef de l'église St-Etienne du Mont (5e arrondissement), déjeuner de 150 convives pour les personnes sans abri : « il est important que l'Eglise soit un lieu qui accueille », dit l'une des organisatrices à l'hebdomadaire Paris Notre-Dame... Dans les rues du 11e arrondissement, le même jour, trois cents paroissiens de ND du Prpétuel Secours, de St-Ambroise et de St-Joseph des Nations défilent en cortège de fête avec Marie, Joseph et les mages (et leur chameau), en distribuant des centaines de cartes de voeux à la foule et en expliquant la Nativité... Le même jour encore, sur la place de la mairie du 17e arrondissement, et sur les marches de l'église Ste-Marie des Batignolles, les enfants interprètent un spectacle de la Nativité préparé par une centaine de paroissiens. Dans le même arrondissement, tous les soirs depuis le 1er décembre, des paroissiens servent une soupe aux personnes en situation de précarité : « il ne s'agit pas seulement de les nourrir mais de permettre la rencontre avec elles », explique le curé de St-Charles de Montceau. Sur le parvis de ND de la Gare (13e arrondissement), le 14 décembre, un « Café sans frontières » distribue des boissons chaudes aux passants : « on entre en dialogue avec tout le monde », explique l'équipe de paroissiens. Au Sacré-Coeur de Montmartre (18e arrondissement), cinquante jeunes en sweat bleu se relaient chaque week-end de l'Avent pour aborder les (innombrables) touristes, en leur parlant du sens de la fête de Noël et en leur donnant des documents expliquant les évangiles de la Nativité. Après 19 h, la mission de ces jeunes se prolonge dans la rue : ils partent à la rencontre des personnes sans-abri, échangent avec eux, recueillent leurs intentions de prière. « Nous sentons une soif de Dieu chez les autres », rapportent-ils... Ces initiatives d'évangélisation sont de plus en plus fréquentes en France : c'est cela, la voie catholique.

 

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19/12/2014 | Lien permanent

”L'avenir de la foi au XXIe siècle...”

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Du Mont des Cats, je rapporte ces cinq citations de son abbé dom André Louf (1929-2010) dont la devise abbatiale était la formule de Cîteaux Cum Christo paupere, "avec le Christ pauvre" :

 

« Une redécouverte de la pratique du discernement, qui soit fidèle à la Tradition, mais qui tienne compte aussi de l'affinement des sensibilités et des psychologies modernes, pourrait être décisive pour l'avenir de la foi au XXIe siècle. L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de la transmission de la vie, et de la vie même de Dieu. »    (2002)

 

«  S'il est correctement exercé, l'art du discernement spirituel se révèle infiniment plus exigeant que n'importe quelle loi ou observance. Il vise  à libérer et à écouter en chacun l'exigence intérieure qui est celle de l'Esprit Saint, jamais liée ni épuisée par quelque loi ou règlement... Nous aurons un besoin sans cesse grandissant de croyants qui soient experts dans le détection des plus subtiles motions de la grâce.  »   (1992)

 

« Tous nous sommes conduits par l'Esprit Saint, à chaque instant de notre vie, et tous nous devrions être en mesure de le 'sentir' et de nous en rendre compte. C'est une des prérogatives de tout baptisé. Il est vrai qu'on en parle si peu dans l'Eglise aujourd'hui... »    (1987)

 

« La vie monastique ne peut être réduite à un programme, encore moins à un idéal ou un règlement. Elle est un appel en notre coeur, un irrésistible attrait qui nous lance sur le chemin à la rencontre de Dieu qui nous a touchés. Les structures ont toujours tendance à absorber l'essentiel. Une purification est sans cesse nécessaire. Il faut avouer que l'aggiornamento nous a souvent purifiés de force. Tant mieux, surtout pour la vie monastique qui gagne à être réduite à sa plus simple expression. N'est-elle pas elle-même, précisément, la plus simple expression des choses, de Dieu et de tout ce qui nous relie à Lui ? »    (1968)

 

« La Tradition n'est pas un paquet bien ficelé que l'on se passe d'une génération à l'autre. Elle est davantage un acte de transmission qui est toujours à la fois don et accueil créatifs. À partir de ce que nous avons reçu, il s'agit d'inventer ce qui convient aujourd'hui... Devenir un anneau vivant dans la chaîne de la Tradition : elle est une vie en acte, une vie qui s'écoule encore à cet instant même. Pour la juger, il faut être abouché au courant qui la porte. »   (1963)

 

 

►  Un livre important :  Le chemin du coeur - L'expérience spirituelle d'André Louf, par Charles Wright (Salvator 2018)

 

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Au Mont des Cats, hors clôture

 

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Obésité de masse et mode de vie consumériste

Terrible enquête (188 pays, 150 chercheurs) dans la revue médicale The Lancet, 29/05 :

 

 

La ''surcharge pondérale'' touche aujourd'hui 2,3 milliards d'individus, contre 857 millions en 1980. Près du tiers de l'humanité souffre de ''surpoids''. Cause de diabète, de troubles cardiovasculaires, d'hypertension et d'arthrose, l'obésité est à l'origine de 3,4 millions de décès par an.

Deux obèses sur trois vivent dans les pays ''développés''. Un Américain sur trois et un Australien sur trois sont obèses. L'augmentation la plus forte en 1980-2003 touche l'Arabie saoudite, le Koweit et Oman. Dans les pays ''développés'', un enfant ou adolescent sur quatre est obèse ; un sur huit dans les pays ''en développement''.

Pourquoi l'obésité de masse au XXIe siècle ? Selon l'Institut de métrologie sanitaire et d'évaluation de l'université de Washington (Le Monde, 20/05), ce phénomène est en augmentation alors que d'autres risques sanitaires majeurs reculent. On peut en déduire que l'obésité est liée au modèle de consommation en expansion dans le monde : d'autant que l'obésité culmine dans les pays riches et monte dans les pays ''en développement''.

Selon les scientifiques, les ''déterminants majeurs'' de l'obésité sont ''l'apport excessif en calories, la promotion des produits alimentaires par l'industrie et l'inactivité physique'', sur fond de polluants et d'abus de médicaments : autrement dit le mode de vie du consommateur standard, formaté par la vie urbaine et le marketing.

 

 

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Dans le ciel balte, un Kriegspiel des ”Occidentaux” ?

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Après avoir servi à donner la Libye au chaos, les Rafale vont-ils servir à créer l'incident avec la Russie ? 

 

 

Obama retire ses F16 de Pologne ; la sous-traitance Otan sera assurée par seize avions européens, dont quatre Rafale français. Ce Kriegspiel implique l'UE dans un fantasme de conflit avec la Russie : ''protéger'' la Pologne et les Etats baltes contre une agression imaginaire, donc traiter tout appareil d'observation russe comme un agresseur potentiel ; risque aggravé par le jeu (suspect) des services polono-ukrainiens. Un quiproquo de ce type peut entraîner des conséquences incontrôlables.

Cette situation est un sujet d'inquiétude. Sauf pour certains journalistes français, qui prennent un ton de plus en plus martial... Le centenaire de 1914 leur monte à la tête ; ils se verraient bien, à leur tour, en rossignols du carnage. On a les Barrès qu'on mérite.

La vraie question devient : à quoi sert désormais l'armée française ? Par la faute de M. Sarkozy, les Rafale ont fait basculer la Libye dans le chaos (avec des effets indirects du type Lampedusa). Par la faute de M. Hollande, les mêmes Rafale, dans les prochaines semaines, risquent de servir à un clash international. Qui s'en soucie ? Apparemment personne au sommet de l'Etat. Ni chez les bobos fleur-au-fusil des salles de rédaction...

 

 

 

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Pourquoi les djihadistes s'en prennent-ils aux chrétiens en Syrie, après l'Irak et l'Egypte ?

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Pour effacer jusqu'à la mémoire des plus anciennes chrétientés du monde. Témoin ce texte magnifique d'Isaac le Syrien (VIIe siècle) :

 

Qu'est un coeur compatissant ? C'est un coeur qui brûle pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour toute créature : Lorsqu'il pense à eux, et lorsqu'il les voit, ses yeux versent des larmes.  Si forte et si violente est sa compassion, et si grande est sa constance, que son coeur se serre et qu'il ne peut supporter d'entendre ou de voir le moindre mal ou la moindre tristesse au sein de la création.   C'est pourquoi il prie en larmes à toute heure pour les animaux sans raison, pour les ennemis de la vérité et tous ceux qui lui nuisent, afin qu'ils soient gardés et pardonnés.   Dans l'immense compassion qui se lève en son coeur, sans mesure, à l'image de Dieu, il prie même pour les serpents.

 

Qu'est-ce que la prière ? C'est l'intelligence qui prend son temps et se repose de toutes les choses d'ici-bas :  C'est le coeur qui a totalement retourné son regard. >>

 

 

 

Isaac le Syrien - Oeuvres spirituelles,  les Lettres et les Discours ascétiques : coll. Théophanie, DDB 1981. Traduction Jacques Touraille, préface d'Olivier Clément, introduction du Père Basile (supérieur du monastère de Stavronikita au Mont Athos).

 

 

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Face au business arrogant du foot, des moniales résistent

Lu dans La Provence d'aujourd'hui :

 

<<  Quand les projets de l'OM sont freinés par... des religieuses

La Ville de Marseille décidera la vente de la Commanderie (rebaptisée Centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus en 2009) à l'OM lors du conseil municipal de mars prochain. Pour l’heure, France Domaines affine l’évaluation du foncier, "mais le chiffre de 6,5 M€ a déjà été évoqué" pour cette parcelle de 9,8 ha située traverse de La Martine, glisse un proche du dossier. "Le prix et le calendrier de l’opération sont encore en discussion", précise de son côté la communication de l’OM. Mais l’OM lorgne aussi avec intérêt la parcelle mitoyenne au centre d’entraînement, afin d’y développer ses infrastructures : un terrain honneur et une tribune pour les matches de ses équipes réserves et de jeunes, avouait-il en février 2011 dans La Provence. Oui mais voilà. Si l’on peut s’entendre avec la Ville, il en va tout autrement avec... les religieuses. Les Filles du cœur de Jésus, installées depuis la fin du XIXe siècle au couvent de La Serviane, en surplomb de la Commanderie, possèdent tout le foncier non-bâti alentour.  Jean-Claude Gaudin en sait quelque chose : "Je les ai moi-même rencontrées il y a quelques années. Mais que voulez-vous, elles se sentent déjà assez dérangées par le bruit qui monte de la Commanderie, ces joueurs avec les voitures modestes que vous savez". À travers la petite grille du parloir de la Serviane, une timide jeune sœur nous le confirme : "Nos terres ne sont pas à vendre, c’est tout ce que l’on peut dire." >>


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