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24/10/2024

Quand Toulouse est livrée à la "Gardienne des ténèbres"

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Exhumer des entités maléfiques d'il y a trois mille ans, en faire des géants de dix mètres de haut et les promener dans les rues en les présentant aux enfants comme des amis cool... Bizarre entreprise "culturelle" de la mairie de Toulouse, avec le soutien actif de France Inter et des idéologues du queer intersectionnel :


Dans les rues de Toulouse, une entreprise de spectacle promène trois géants animés de dix mètres de haut. L’un est un monstre cannibale : le Minotaure. L’autre est une araignée géante. Le troisième, le plus impressionnant, est un colosse à corps de scorpion et buste de femme, dont la tête porte de grandes cornes. Le nom donné à ce personnage est : Lilith, la Gardienne des ténèbres”… Qui est “Lilith ? Une divinité akkadienne de la tempête. Pour le judaïsme, une démone ennemie de l’humanité. Et une reine des Enfers pour la littérature occultiste européenne du XIXe siècle. [*]

Ces trois créatures de show-business sont donc des emprunts aux mythologies antiques mais en ce qu’elles ont de plus sinistre. Selon l’évêque de Toulouse, Mgr de Kérimel, ce spectacle imposé à toute une population valorise des passions qui tuent et qui détruisent.

Le plus troublant est le texte explicatif destiné aux enfants par cette entreprise de spectacle. Sous une apparence pédagogique, on leur présente les trois monstres comme des amis sympa. Sur les pages internet juniors ils sont montrés comme rassurants : redessinés pour les petits, le Minotaure (Moloch anthropophage dans la rue) prend l’apparence d’un petit veau souriant, et la démone-scorpion tueuse d’enfants (“Gardienne des ténèbres” dans la rue) prend l’apparence d’une grande sœur gentille qui fait des clins d’oeilQue des êtres infanticides soient montrés de façon à séduire les enfants, c’est suspect : mais c’est le story telling du spectacle, minutieusement mis en scène.

Dans une société qui rejette l’idée d’un Dieu créateur, exhumer des mythologies maléfiques est un projet bizarre. Qu’est-ce que ce débarquement de ténèbres ? L’évêque de Toulouse a posé la question au maire. Le maire a été évasif. Peut-être pense-t-il que la chose est sans importance. Et qu’on peut infuser aux enfants n’importe quels fantasmes sans que ça ait de conséquences… S’il en parlait aux pédopsychiatres, il apprendrait le rôle de l’imaginaire dans la construction des personnalités pendant l’enfance.

Mais peut-être la réponse est-elle à chercher ailleurs ! Lilith est utilisée depuis longtemps par l'ultra-féminisme guerrier, idéologie dominante de notre époque. Dès les années 1970, l’aile dure du groupe Choisir/La cause des femmes voyait la démone comme une “figure de force féminine individuelle résistant au patriarcat”. Aujourd’hui l’idéologue américaine Alicia Ostriker transpose Lilith en activiste féministe intersectionnelle : elle lui prête des cheveux noirs et crépuset “un statut social modeste, ouvrière agricole ou servante pour en faire une figure ethnico-sociale souffrant de la domination masculine. Dans la même mouvance idéologique, la militante caribéenne Shivanee Ramlochan (autrice de textes “queer et transgressifs”) fait de Lilith un fantôme, persistance des expériences douloureuses vécues par les corps des femmes racisées”, ainsi qu’une figure de “la pensée alternative de la sexualité et du corps porté par le féminisme queer décolonial”. C’est le pathos officiel de la nouvelle culture atlantique. Et c’est sans doute la clé du spectacle imposé dans les rues de Toulouse.

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[*] Lilith apparaît quatre fois dans le Talmud, comme une démone s’attaquant aux humains et notamment aux enfants. La Kabbale aussi (XIIIe siècle) redoute Lilith comme tueuse d’enfants :  d’où certains rites magiques de protection lors des accouchements. Or le spectacle de Toulouse propose Lilith comme amie aux enfants… 



 

Lilith, version jeu vidéo. Avec les cornes.

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