Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/05/2009

Le pape et le nazisme : nouveau pataquès de la communication romaine ?

Décidément la Salle de presse du Vatican a des problèmes   de professionnalisme :


 

  

Hier, le P. Lombardi a déclaré que « jamais, jamais » le très jeune Ratzinger n'avait appartenu à la Jeunesse d'Etat hitlérienne (HJ). Il voulait dire que le jeune garçon n'y mit jamais les pieds, jusqu'à son incorporation forcée dans les services auxiliaires de l'armée. Mais en déduire que Josef Ratzinger n'a jamais « appartenu » à la HJ est inexact, ainsi qu'il l'explique lui-même dans ses mémoires. Voici l'histoire précise, telle que je la racontais dans mon livre Benoît XVI et le plan de Dieu en 2005 :

 

 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

<< «Alors que j’étais au séminaire, on m’enrôla dans les Jeunesses hitlériennes», racontera plus tard le cardinal [1]. Et c’est ainsi qu’en 1943 on le photographie pour ses papiers militaires, portant l’insigne de la Hitlerjugend. Par quel enchaînement cet adolescent antinazi, fils d’un dissident notoire, s’est-il retrouvé inscrit sur les listes d’un mouvement qu’il ne supportait pas ? Une loi de mars 1939 – expliquent Pierre Milza et Serge Berstein – institue la conscription politique de tous les jeunes Allemands et menace les parents récalcitrants de leur enlever leurs enfants. L’organisation de jeunesse est désormais un Dienst, un «service» (obligatoire) : «À ce moment, tous les jeunes Allemands entre six et dix-huit ans sont tenus d’y être inscrits.» De quatorze à dix-huit ans, le jeune garçon est livré à cette organisation d’État «où il est éduqué dans les domaines sportif, idéologique et au maniement d’armes, au sein d’une formation paramilitaire [2] ». Josef Ratzinger, contraint à la pression collective et à la compétition physique implacable qui régnaient dans la Jeunesse hitlérienne? L’idée surprend, quand on sait le mal qu’il avait eu à se plier à la discipline du… petit séminaire. «Je n’étais pas fait pour le pensionnat. Ayant vécu très libre à la maison, j’avais étudié à ma guise […]. Me trouver désormais dans une salle d’étude avec une soixantaine d’autres garçons était pour moi un supplice qui m’empêchait d’apprendre, alors que cela m’était si facile auparavant. Mais ce qui me pesait le plus, c’était – selon une idée éducative progressiste – les deux heures de sport prévues chaque jour sur le grand terrain de jeux de l’établissement. N’étant pas doué du tout en la matière et étant en outre le plus jeune de mes camarades, qui avaient jusqu’à trois ans de plus et donc beaucoup plus de force, c’était pour moi une véritable torture…»

 Si un match de foot entre séminaristes était pénible au jeune Ratzinger, on peut imaginer l’effet que lui fait la Hitlerjugend, dont le système consiste à livrer les plus jeunes (et les moins forts) à l’arbitraire des aînés. L’idée de partir manoeuvrer sous les cris de petites brutes à brassard donne peu de joie au lycéen… Quant à l’éducation idéologique dans la Jeunesse hitlérienne – dont on verra en quoi elle consiste –, ce n’est pas non plus une chose acceptable pour l’élève Ratzinger. Les slogans le laissent froid. Lui, il s’enthousiasme (racontera-t-il) pour les classiques: il lit Goethe « avec passion », trouve Schiller « un peu trop moraliste », et fait son choix parmi les écrivains du XIXe siècle: il n’aime pas Kleist mais «Eichendorff, Mörike, Storm, Stifter»… Comment ce futur intellectuel qui vit «une période exaltante et pleine d’espérance» (la découverte du «monde de l’esprit»), comment ce garçon révulsé par le nazisme comme toute sa famille, se laisse-t-il maintenant inscrire sur les registres du mouvement de jeunesse – alors que lui et son frère y avaient échappé depuis leur enfance?

D’une part, la pression du régime sur les familles est devenue écrasante. Appartenir à la Jeunesse hitlérienne fait désormais partie de la mobilisation de guerre: y soustraire un enfant attire sur les parents un soupçon de trahison, c’est-à-dire le plus grave danger.

D’autre part cette pression frappe d’une façon imparable les familles à faibles revenus, par le biais des bourses scolaires. C’est ce qui arrive aux Ratzinger, gens modestes: Josef, le père, était fils de petit paysan, Maria, la mère, fille d’artisan – et nous avons vu que la retraite de commissaire est maigre. Sans une bourse, leur fils n’aurait pas pu finir ses études secondaires. Or l’allocation d’État est maintenant réservée aux membres de la Jeunesse d’État: faute d’un certificat paraphé par le Gebietsführer (chef régional), la bourse est supprimée – et les études avec. Dès avant la guerre, le mouvement de jeunesse officiel est devenu «la trame magique hors de laquelle aucune vie n’existe pour l’enfant sous le IIIe Reich» : c’est ce qu’écrit en 1938 la fille de Thomas Mann, dans une enquête sur le totalitarisme nazi dans l’éducation [3].

La démarche était donc inévitable pour le jeune Josef – mais il y répugnait, par éducation et par instinct. «Vas-y donc une fois pour que nous ayons ce papier», avait fini par lui demander en 1941 son professeur de mathématiques de Traunstein. Quand l’élève Ratzinger lui a dit qu’il ne voulait pas remettre les pieds à la Jeunesse hitlérienne, le même professeur a promis d’«arranger ça». En fait la chose s’est «arrangée» d’elle-même: tous les locaux disponibles à Traunstein – dont ceux des petits séminaristes – ont été réquisitionnés pour les blessés du front russe; les frères Ratzinger sont revenus habiter chez leurs parents, hors de la ville. Dès lors il devenait possible de sécher les activités obligatoires du Foyer de la Jeunesse d’État: «Je n’y suis plus jamais allé», dira le cardinal. Ainsi s’est écoulée l’année 1942.

Si tu ne vas pas au totalitaire, le totalitaire ira à toi… En 1943, l’État, qui a fermé le pensionnat Saint-Michel et dispersé ses pensionnaires, décrète que ceux-ci vont reprendre une vie collective – mais sous l’uniforme. Un ordre de mobilisation, sur papier officiel frappé de l’aigle du Reich, parvient chez les Ratzinger le 26 juillet. «Il y eut beaucoup de convocations comme celle-ci cette année-là, aucun jeune homme ne pouvait s’y soustraire», confirmera en 2005 le proviseur du lycée de Traunstein, Klaus Kiesl [4]. Les lycéens des classes 1926 et 1927, dont fait partie Josef Ratzinger, sont versés dans les unités auxiliaires de l’armée, au titre de la Jeunesse hitlérienne. « C’est ainsi que le petit groupe de séminaristes de ma classe fut appelé à Munich à la DCA », racontera le cardinal. D’où le costume dans lequel nous l’avons vu, sur la photo de 1943. «À seize ans, je dus alors mener une vie de “pensionnaire” très particulière. Nous étions logés dans des baraquements comme les soldats de l’armée régulière… Nous avions le même service, à cette différence près que nous pouvions suivre des cours parallèlement, dispensés par les professeurs du célèbre lycée Maximilianeum de Munich ». D’abord on poste ces gamins au nord de la ville, dans les batteries protégeant une usine BMW fabriquant des moteurs d’avion. « Une usine où travaillent des détenus du camp de Dachau », s’indignera en 2005 la presse anglaise: mais est-il équitable d’en faire grief aux enfants de la DCA? De poste en poste, ils abordent l’année 1944. Trois fois par semaine ils vont à Munich suivre leurs cours: « Nous voyions à chaque fois de nouvelles destructions effrayantes et la ville tomber en ruine pan par pan. La fumée et l’odeur des incendies emplissaient l’air de plus en plus. Même les trajets réguliers en chemin de fer finirent par ne plus être possibles. Dans cette situation, la grande majorité d’entre nous considérait comme un signe d’espoir le débarquement en France des Alliés occidentaux, enfin commencé en juin. Au fond, grande était notre confiance envers les puissances occidentales, dans l’espoir que leur sentiment du droit et de la justice aiderait l’Allemagne à retrouver une vie nouvelle et paisible. Mais qui d’entre nous en serait le témoin ? Aucun de nous ne pouvait être sûr de revenir vivant de cet enfer. »

Septembre 1944… La classe 1927 quitte les auxiliaires de la DCA; on l’affecte au Service du travail obligatoire. Ces adolescents vont creuser des fossés antichars « avec une immense armée de travailleurs soi-disant volontaires de tous les pays d’Europe », dans la glaise et les vignes du Burgenland: une région créée par le Reich aux confins de l’ex-Autriche, de l’ex-Tchécoslovaquie et de la Hongrie. Semaines oppressantes, dira Josef Ratzinger. Car son groupe est livré à de vieux nazis autrichiens fanatiques, qui « tyrannisent littéralement» les jeunes. Une nuit, les chefs tirent du lit ces gamins épuisés et les rassemblent en survêtement : il s’agit de les enrôler dans la Waffen SS. Un officier les fait avancer un par un: « Exposant chacun devant tout le monde, racontera le cardinal, il profita de notre fatigue pour essayer de nous extorquer une inscription “volontaire”.» Beaucoup cèdent. Quelques-uns résistent. Ce sont des séminaristes de Traunstein : ils répondent qu’ils se destinent à devenir prêtres catholiques. On les renvoie dans leur baraque « sous les quolibets»: les larbins du pape sont indignes de se battre pour la liberté allemande ! Les cris de mépris du SS et des vieux du parti, dira le cardinal, «avaient un goût sublime»: «Ils nous libérèrent de la menace de cette “liberté” fallacieuse et de toutes ses conséquences.»

Novembre 1944: dans le camp de travail du Burgenland, on restitue aux jeunes leurs valises et leurs vêtements civils et on les renvoie chez eux. Josef Ratzinger se présente au centre de tri de la Wehrmacht à Munich. L’officier responsable – qui a l’air de «prendre largement ses distances par rapport à la guerre et au régime hitlérien» – l’affecte paternellement à la caserne d’infanterie de Traunstein, et lui suggère de ne pas faire de zèle ; conseil superflu. D’autant que les militaires de Traunstein n’ont pas très envie de résister aux Américains lorsque ceux-ci arriveront… Mais quand arriveront-ils ? La presse du régime ne cesse d’ironiser sur Eisenhower et ses «offensives d’escargot»; «la lenteur de la progression américaine repoussait toujours le jour de la libération», disent les Mémoires du cardinal. À la fin du mois d’avril 1945, Josef Ratzinger se démobilise de lui-même et rentre à la maison, en tâchant d’éviter les derniers SS qui pendent les déserteurs aux arbres sur le bord des routes. Quand il arrive chez lui, il y trouve des religieuses, en train de chercher sur la carte routière «quand on pourrait enfin compter sur l’arrivée des Américains»; et son père, s’acharnant à dénazifier les passants. Le vieil homme s’en prend même à deux SS: malgré la présence de son fils déserteur et le danger de représailles immédiates, il leur lance tout ce qu’il reproche à Hitler. Mais Hitler est mort, les deux SS n’ont plus le moral; ils s’en vont, sans avoir pendu le fils ni fusillé le père. Et l’on entend sur la route de Traunstein le grondement des moteurs de l’armée américaine. >>

 

1.  Au journaliste allemand Peter Seewald, dans le livre d’entretien Le sel de la terre, p. 52.

2.  P. Milza et S. Berstein, Dictionnaire historique des fascismes et du nazisme, 1992.

3.  Erika Mann, Dix millions d’enfants nazis, préface d’Alfred Grosser, 1988.

4.  Au quotidien italien Corriere della Sera.

--------------------------------------------------------------------------

 

 PS - Occasion de mettre en garde les plus bouillants « papistes » en France : nier l'évidence est une absurdité de leur part, et les papophobes s'en font chaque fois une arme. Pourquoi ne pas reconnaître ce que Josef Ratzinger lui-même explique avec la plus grande précision, et ce sur quoi les historiens sont d'accord ? L'antinazisme de la famille Ratzinger et du jeune Josef est patent, de même que l'incorporation forcée du séminariste. Jeter le doute là-dessus est indéfendable. Mais absurde serait la dénégation. Les faits sont les faits, et ils n'ont rien d'embarrassant pour Ratzinger ni pour le monde catholique.

P.P.  

 

 

09:49 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : christianisme

Commentaires

PHOTO

> La photo d'incorporation du jeune Ratzinger dans la DCA le montre coiffé de la casquette réglementaire de la HJ, sur laquelle est épinglé l'insigne de la HJ. C'est clair : il en a été membre, contre son gré, et cela ne s'est concrétisé que lors de son incorporation militaire.

Écrit par : Plöt | 13/05/2009

IMPRESSION

> J'ai un peu l'impression que les médias israéliens ont levé cette polémique pour masquer dans les infos la partie plus palestinienne du voyage du pape, une sorte de contre-feu. Mais ceci n'engage que moi.

Écrit par : Dom | 13/05/2009

N'AYEZ PAS PEUR !

> Parler de manque de professionnalisme est outrancier. J'ai presque envie de parler d'un manque de FOI. Comment la curie et son service de communication peuvent-ils à ce point manquer de sang-froid et de cette paix tranquille qui fait la force du Saint-Père ?
Nos média, ouvertement et de plus en plus anti-chrétiens, sont de moins en moins crédibles. L'"empire d'Occident", à mesure que le temps passe, voit ses bases économiques, naturelles, politiques et morales se retrécir.
Si j'ai un conseil à formuler pour le service de communication du Saint Siège, c'est de s'en remettre à la miséricorde du Père.
Un long recueillement en Christ vaut mieux qu'une dépêche malheureuse rédigée dans l'urgence.
Les idéologies du progrès ont du plomb dans l'aile, ayons-en conscience, revêtons la cuirasse de la FOI, et quand tous s'affoleront, nous serons dans la Paix.
Le contexte politique, scientifique, culturel a joué contre l'Eglise depuis au moins 250 ans. Cela est en train de changer à une vitesse stupéfiante. Ce qui nous vaut peut-être ces attaques féroces contre Benoit XVI . . .
Alors méditons les paroles de JESUS: je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.
Ce ne sont pas les moyens de communication sociale, à l'information sélective, ou les tenants de l'idéologie libérale dans sa forme économique ou libertaire, qui ont la main.
Au Moyen-Orient, contrairement à l'occident, la voix du pape est écoutée avec respect par toutes les parties, pas celle des média occidentaux empêtrés dans un politiquement correct de plus en plus contradictoire.
PAX VOBISCUM !

Écrit par : Frédéric Muñoz | 13/05/2009

NEUVAINE

> Y a-t-il un espoir de voir nommer quelqu'un de plus efficace à ce poste ?
Hubert

[ De PP à H. - Je propose une neuvaine reconductible. ]

Écrit par : Hubert | 13/05/2009

TORPILLAGE ?

> A ce niveau, ce n'est plus un pataquès mais un torpillage en bonne et due forme. Qui dirige le vatican?

Écrit par : vf | 13/05/2009

S.J.

> Sans flatterie, cher Patrice, je pense qu'il est temps que vous remplaciez il padre Federico Lombardi.

Écrit par : bernard | 13/05/2009

Cher Patrick,
Il vaudrait mieux que les soutiens de Benoît XVI ne se querellent pas entre eux.
Ce n'est d'ailleurs pas mon intention, au contraire.
Je me sens concernée, comme "bouillant papiste"... et ce qualificatif ne me gêne pas.
Mais le bouillant papiste que je suis a évidemment lu l'autobiographie de Joseph Ratzinger, et également les indications biographiques qu'il a lui-même données à Peter Seewald. Et connaît un peu l'histoire, aussi, en toute modestie.
Ce "bouillant papiste", toujours moi, sait, pour avoir lu les listes interminables affichées sur chaque monument aux morts du moindre village de Bavière, quel lourd tribut ce pays a payé à la folie criminelle d'Hitler. Inutile de comparer les morts aux morts, bien sûr. Mais les faits sont là.
Il sait aussi que le père du Pape a pacouru à pied les 70 km séparant son village de Traunstein du sanctuaire marial d'Alltötting, pour remercier la sainte-Vierge d'avoir permis que ses deux fils reviennent sains et saufs - ce qui lui avait certainement paru une sorte de miracle.
Le bouillant papiste, donc, ne se place en rien dans le déni de l'évidence. Il refuse simplement de répondre aux attaques déloyales, alors que les faits sont sur la scène mondiale depuis quatre ans (bien avant, évidemment, mais l'élection du Pape a mis les faits sous les yeux de l'univers!) et que ceux qui lancent ces attaques n'en ignorent rien.
Mais peut-être le bouillant papiste a t'il tort? Je ne sais pas...
Cordialement, puisque sur le fond, je partage votre combat.
Béatrice B.

[ De PP à BB - Aussi bien n'êtes-vous en rien concernée par l'allusion aux "bouillants papistes" ! Sont concernés ceux qui réagissent aux difficultés en les niant, ce qui n'est visiblement pas votre cas - et qui n'est pas la meilleure manière de défendre une cause ! ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Béatrice | 13/05/2009

LE POIDS D'UN REGIME TOTALITAIRE

> Le cardinal Lustiger disait que c'était une infamie de reprocher au pape son appartenance aux jeunesses hitlériennes, alors que tous les adolescents de son âge y étaient contraints. Avait-on le droit de donner son avis sous un régime aussi impitoyable? Cette appartenance contre son gré, qu'il n'a jamais cachée (voir Le sel de la terre) ne signifie en rien qu'il ait adhéré à l'idéologie nazie, qu'il avait en aversion tout comme ses parents (voir Ma vie). Si on lit les écrits de J.Ratzinger (50 ans de travaux) on ne peut pas trouver la moindre trace de complaisance envers le nazisme et ses oeuvres.

Écrit par : Lucie S. | 13/05/2009

ORIGINE DE LA POLEMQIUE

> Le Père Lombardi a incontestablement commis une erreur (dans la version italienne de sa déclaration, il affirme même que la Hitler Jugend était un mouvement de volontaires!).
Peut-être y a-t-il un problème de compétence individuelle mais ce n'est pas le Père Lombardi qui est à l'origine de la polémique; il ne faisait que répondre, certes maladroitement. Le fond du problème est, en réalité, la stratégie de harcèlement médiatique continuel dont fait l'objet le Pape. Le piège est redoutable: si l'on prend le temps de répondre de manière précise et détaillée, on dira que c'est trop tard et que le mal est fait; si l'on répond à chaud, on risque, comme c'est le cas ici, de commettre des erreurs.
Remarquons qu'après le racisme à l'égard des Africains, les donneurs de leçons médiatiques utilisent la nationalité du Pape pour le faire taire: c'est ce que l'on appelle de la xénophobie.
XB


[ De PP à XB - Bien sûr. Mais mal répondre à une polémique est une chose néfaste. Un porte-parole (chef du service de presse et d'information d'un organisme international) ne peut pas se permettre d'être vaseux. Il y a vraiment un problème. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : xb | 13/05/2009

LES MEDIAS, JEAN-PAUL II ET BENOIT XVI

> C'est à se demander si les médias ne se rattrapent pas des années Jean-Paul II où il était plus difficile de faire des procès d'intentions simplistes au pape. Il avait sa popularité spontanée auprès des jeunes, alliée à son aura de polonais, nation martyre par excellence, et de victime du nazisme et du communisme (13 mai, une date pour s'en souvenir (et rendre grâce)). Toutes choses qui rendaient improbable la complicité dans la mauvaise foi - ou l'incompétence - nécessaire aux emballements médiatiques en forme de lynchages. Cela ne l'a pas mis à l'abri des slogans à l'emporte pièce, notamment à propos de sa position sur l'avortement ou sur la morale sexuelle, mais au moins la dimension publique du personnage incitait peut-être les journaux les plus sérieux à vérifier leurs informations. Avec Benoît XVI, les erreurs répétées de communication du Vatican depuis le début de l'année semblent aujourd'hui autoriser toutes les lâchetés intellectuelles, comme on l'a déjà vu le mois dernier avec l'article de Ratzinger dans Aula en 1997.

Écrit par : Aubert | 13/05/2009

CREDIBILITE

> Vous avez raison : il n'est pas nécessaire, et même il n'est pas souhaitable, pour se défendre, de nier l'évidence, reconnue par le pape lui-même. Peut-être le père lombardi a-t-il commis une erreur?
Il serait temps de faire entrer le vatican, plus que jamais, dans le monde moderne en terme de communication externe. Il en va de la crédibilité de Rome!

Écrit par : le chafouin | 14/05/2009

PLACARDS

> Le seul problème est la réaction très maladroite du père Lombardi, qui donne l'impression qu'il cherche à entretenir la polémique.
Peut-être est-il très malade, ou simplement très fatigué ...
Néanmoins, cela s'ajoute aux indices précédents d'un grave problème de loyauté au sein de la première section (affaires intérieures et communications) de la Secrétairerie d'Etat.
En théorie c'est purement technique, voire affaire de ressources humaines ; je ne voudrais pas y voir l'amorce de difficultés ecclésiales. La Curie est un organisme délicat, avec peut-être, un peu trop de placards ...

Écrit par : Julius | 14/05/2009

Les commentaires sont fermés.