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03/12/2009

Signes de changement dans le paysage des idées

Mettons nos pendules à l'heure :


 

Notre blog aime ce qui change dans le paysage intellectuel [1]. Il faut une curiosité de l'esprit : pour aller à la recherche du nouveau - et du vrai, d'où qu'il vienne ! Les milieux conservateurs se caractérisent par l'absence de curiosité et la fixation au passé ; par exemple, ils s'obstinent à dire que forcément  « les écologistes sont malthusiens » : c'était souvent vrai en 1980-90, mais aujourd'hui (cf l'université d'été du Medef 2009 [2]) le malthusianisme retourne au libéralisme d'où il naquit au XVIIIe siècle... En revanche, un nouveau courant est apparu chez les écologistes politiques : les « Casseurs de pub », jeunes militants de gauche écolos parce qu'anticapitalistes, ont engagé le combat contre le malthusianisme. C'est un signe des temps. Il est passé sous silence par les commerciaux et les conservateurs. Mais notre blog l'a signalé plusieurs fois depuis 2008 [3]...

Le numéro de décembre du journal des Casseurs de pub (La Décroissance) est lui aussi plein de signes des temps. Quelques échantillons :

Interview du sociologue Bertrand Méheust :

« Il y a des catastrophes psychiques collectives. En dopant et en canalisant artificiellement nos désirs, l'industrie capitaliste du divertissement met en place, j'en ai peur, les conditions d'une catastrophe de ce genre. Une terre saturée d'engrais surproduit pendant un certain temps avant de se désertifier. Je crains qu'il en soit de même pour notre société. Le surdopage psychique auquel nous sommes soumis nous conduit vers une catastrophe. Prenons l'exemple de la sexualité, un domaine central dans la vie humaine. A partir du moment où le marché s'en empare, il va d'abord doper ce domaine. Cela conduit dans un premier temps à l'effervescence artificielle, une omniprésence du sexe, mais qui va à terme aller, je le crains, vers le dégoût et l'indifférence... »

"Un programme de sortie de crise" :

« ...La gratuité contre la vénalisation  […] La vénalisation consiste à penser que non seulement toute chose a un prix (l'air, l'eau, notre propre corps), mais que ce prix dépend exclusivement d'un pur rapport de force. La vénalisation, c'est la mort de la notion de juste prix. Appliquée au droit du travail, c'est la fin du salaire minimum. La vénalisation est l'étape supérieure de la marchandisation capitaliste. Elle fragilise les individus et sape les fondements de tout vivre-ensemble. C'est pourquoi le capitalisme ne peut faire société. C'est pourquoi on assiste à l'explosion des violences et autres incivilités, sans oublier le mépris des puissants envers les gens de peu dont témoignent les comportements de Sarkozy et de Séguéla. Pour contrer cette emprise du vénal sur nos vies, il nous faut défendre et étendre la sphère de la gratuité, ces biens communs que les peuples ont toujours considéré comme indispensables à la vie, et ceci de façon inconditionnelle. Refuser de parler de gratuité, c'est ne pas voir ce qui reste de gratuit. Comme la gratuité des services religieux dans la majorité des sociétés, [...] comme la gratuité des soins et de l'école dans nos sociétés actuelles... »

Meirieu et les pédagogues contre l'école :

« Le pédagogisme dont Meirieu n'est que le représentant en France est en réalité l'idéologie bien-pensante élaborée aux Etats-Unis pour "massifier" la culture. Il y a derrière cette volonté l'idée que les enfants des milieux populaires seraient totalement incapables de suivre un enseignement traditionnel et qu'il faudrait donc inventer des méthodes afin de réaliser une véritable McDonaldisation de la pensée. En bon idéologue, Philippe Meirieu et ses sbires, qui font régner une véritable pensée unique dans les IUFM, usent de mots-poison pour intoxiquer la pensée des citoyens : ils expliquent par exemple que l'enfant (pardon, "l'apprenant") serait au centre du système éducatif. Chacun croit comprendre que c'est une façon de favoriser l'enfant (au détriment des enseignants), manière habile de culpabiliser les profs et de jouer sur le ressentiment de la population envers l'école. Mais cette maxime signifie que la transmission de la culture ne doit plus être au centre de la relation pédagogique. L'enfant redécouvrirait lui-même le savoir accumulé au fil des siècles... Le hic, c'est que cette "accumulation" est socialement plus facile à trouver chez les enfants de bourgeois que dans les milieux défavorisés, qui subissent dès lors une nouvelle stigmatisation, plus culpabilisante encore. Ce pédagogisme sacrifie tout simplement l'idée même de transmission... »

Et un pastiche de l'idéologie multisexuelle (néolibérale) du genre :

« …La notion d'altérité me terrifie, elle provoque en moi une souffrance insupportable ; elle ouvre ma blessure narcissique. Elle atteint à mon sentiment de toute-puissance. Pour nous, seul le déni de la différence peut permettre une réelle égalité. C'est pourquoi il faut en priorité effacer le sexe, qui sectionne, pour un seul genre : le « transpédégouinehétéro », aux possibilités multiples. Dire qu'il y a deux sexes n'est plus une position tenable, c'est archaïque. Il y a en revanche une multitude d' « orientations » mais sans scission fondamentale […] Une personnalité comme Caroline Fourest est une figure du mouvement pro-choix. Elle est omniprésente dans les médias. Elle a même sa chronique au Monde. Nous ne sommes pas mis au ban de la parole publique comme les objecteurs de croissance. Au contraire, nos idées progressent, y compris grâce à la droite néo-libérale de Nicolas Sarkozy. Pour eux, tout est marchandise. Voilà qui s'accommode parfaitement avec nos perspectives queer. Nadine Morano est notre prophète, comme Caroline Fourest. Le corps est une entreprise privée qu'on peut faire fructifier, par exemple en louant son ventre pour une grossesse. Seule la responsabilité individuelle compte, la responsabilité sociale est une entrave à la liberté des personnes... Avec Michel Onfray, nous nous accommodons très bien du capitalisme. L'important pour nous est d'exacerber les revendications des minorités. La société n'est pas un corps mais une juxtaposition de tribus... »



Voilà comment pensent des écolo-anticapitalistes en 2009.

Mettons nos pendules à l'heure !


 

_______________

 

[1] Les clivages de la fin du XXe siècle sont obsolètes. Les prolonger n'aurait aucun sens aujourd'hui. «Dépouiller le vieil homme » (donc rejeter le passéisme) est la démarche de la foi chrétienne : le chrétien ne regarde pas en arrière, mais en avant et en haut. Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,57-62 : « En cours de route, un homme dit à Jésus : "Je te suivrai partout où tu iras." Jésus lui déclara : "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête." Il dit à un autre :  "Suis-moi." L’homme répondit : "Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père." Mais Jésus répliqua : "Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu." Un autre encore lui dit : "Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison." Jésus lui répondit : " Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu." »

 

[2] http://plunkett.hautetfort.com/archive/2009/10/04/sur-la-crise-ecologique-le-dialogue-entre-ecologistes-chreti.html#more

 

[3]

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2009/05/01/les-ecologistes-radicaux-declarent-la-guerre-au-malthusianis.html#more 

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2009/11/25/deux-mensonges-le-malthusianisme-et-l-ecolophobie.html

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2008/07/15/la-decroissance-parle-comme-benoit-xvi.html

 

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12:30 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (37)

Commentaires

LA VENALISATION

> Ce que dit Bertrand Méheust sur la « vénalisation » sonne juste. Et l’on identifie bien la fibre esclavagiste du capitalisme actuel qui s’efforce de « vénaliser » tout ce qu’il touche, à commencer par les hommes et les femmes, en leur donnant la valeur vénale la plus avilissante possible : très élevée s’ils font partie des dirigeants, le plus bas possible s’ils font partie du reste de l’humanité. Ainsi le travail du salarié lambda est-il systématiquement dévalué. C’est que le bougre gonfle les frais fixes aux dépens de son maître, l’actionnaire ! Ce totalitarisme du profit n'ayons de cesse de le dénoncer…
Quant à nos politiciens des partis dits « de gouvernement » seront-ils un jour capables de mettre les mots qu’il faut sur cette « vénalisation » générale ? Peu d’espoir à droite. Et la gauche continue de tourner autour du pot, sans doute pour ne pas plomber les chances du très libéral social (tendance caviar) Dominique Strauss-Kahn en 2012. A moins qu’elle ne soit tout simplement atteinte par cette maladie contemporaine, la « vénalisation », qui n’épargne personne ? « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »…

Écrit par : Denis, | 03/12/2009

QUI

> Qui sont donc les conservateurs-fixés-dans-le-passé dont il est question ici? Cette généralisation me semble un peu excessive.
Salutations, ALP

[De PP à ALP - Ce n'est pas une généralisation mais un constat ; si vous ne nous croyez pas, allez voir leurs sites (faciles à trouver) ; mais ne comptez pas sur nous pour "donner des noms" : ici nous parlons d'idées. C'est une différence supplémentaire d'avec les conservateurs, justement, qui réagissent plutôt qu'ils ne raisonnent - et toujours en termes de clans. ("Il ne faut pas être écolo parce que ça rend bobo, or nous ne sommes pas les bobos mais les tradis", etc : le passéisme repose sur cette sotte géographie sociale. ]

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Écrit par : Angeli, | 03/12/2009

EFFECTIVEMENT

> On a l'impression qu'à chaque numéro, les auteurs du journal de "La Décroissance" font un pas de plus dans la critique du coeur de notre système. Très encourageant effectivement.

Écrit par : Gilles Texier, | 03/12/2009

OBJECTEURS

> Patrice, vous avez raison de souligner ces points méconnus de convergence entre chrétiens et militants de la décroissance. En revanche vous passez sous silence que les objecteurs de croissance tirent trop souvent un trait sur l'amour du prochain en traitant d'écotartuffe toute personne n'étant pas d'accord à 100 % avec eux (Pierre Rabhi par exemple).
Hugues

[ De PP à H. - Mon intention est de mettre en lumière des dynamiques que d'autres passent sous silence. Je vous accorde que les objecteurs de croissance sont peu cléments envers les moins radicaux qu'eux, mais - à mon avis - là n'est pas le principal dans leur démarche ! ]

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Écrit par : Hugues, | 03/12/2009

LA REVOLUTION EST EN MARCHE

> C'est une excellente nouvelle ! Le retour de la gratuité se retrouve en grande partie sur Internet : moyen de communication peu onéreux qui permet de diffuser des idées et des informations sur une très grande échelle à un coût moindre. Quoiqu'en dise la pensée unique (qui ne le sera bientôt plus), la révolution est en marche.

Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 03/12/2009

TOUT NEUF

> C'est encourageant. C'est tout neuf. On est d'autant plus navré de voir des catholiques avoir trois ou quatre trains de retard, continuer à prendre le Pirée pour un homme et le malthusianisme pour la doctrine de l'écologie. Sous-informés et désinformés (ne lisant rien en dehors de leurs propres sites et bulletins), ils ne savent pas, par exemple, que l'offensive antinataliste de l'ONU prétextant le réchauffement a été dénoncée y compris par 'Le Monde' comme un coup de fonds de commerce, non fondé scientifiquement ! Et évidemment ils ne sauront jamais que "La Décroissance", mensuel de référence dans ce domaine quoique radical, se bat contre le malthusianisme. Comment le sauraient-ils ?" Fi, monsieur ! les feuilles gauchistes n'entrent pas dans notre maison."

Écrit par : Plöt, | 03/12/2009

à D. E. Thiriet

> "La révolution est en marche" : pas comme les révolutions du siècle passé, mais bien plus irrésistible : c'est le système d'interconnexion mondiale installé par le néocapitalisme, qui véhicule partout la contestation de ce néocapitalisme. Marx n'aurait pas rêvé mieux.

Écrit par : Philippa, | 03/12/2009

CASSEURS DE PUB CONTRE IUFM

> Ils me plaisent de plus en plus ces casseurs de pub. Le plus marrant, c'est que le discours qu'il tiennent sur le pédagogisme est exactement celui que je tiens depuis mon passage en IUFM. Or, mes collègues, majoritairement de gauche, défendent un système qui est à l'opposé des idées qu'ils pensent protéger. Ils n'arrivent pas à comprendre qu'ils sont les vecteurs du système qu'ils détestent. Sauf, peut-être une minorité de jeunes qui y croit.

Écrit par : vf, | 03/12/2009

à Plöt

> Peut-être faites vous allusion au dernier 'Homme Nouveau' où j'ai vu avec tristesse des articles contredisant les très bonnes positions écologiques et sociales prises dans le même journal antérieurement. L'excellent Arduin a raison d'attaquer l'ONU sur la natalité, mais tort de mettre l'action de l'ONU sur le compte de l'écologie, tout le monde sait que c'est un prétexte et que la propagande antinatale est payée par des intérêts économiques nord-américains totalement anti-écologiques par ailleurs.

Écrit par : Carole Devries, | 03/12/2009

DEPUIS SON DEBUT

> Une petite touche personnelle, si je puis me permettre: je lis "La Décroissance" depuis son début; ce sont des idées comme les leurs, et celles de beaucoup d'autres, généralement athées, qui, paradoxalement sont à l'origine du mouvement de retour que j'effectue depuis quelques années vers le christianisme de mon enfance et vers l'Eglise.

Écrit par : grzyb, | 03/12/2009

HULOT

> "Je vous accorde que les objecteurs de croissance sont assez portés sur l'anathème, mais - à mon avis - là n'est pas le principal dans leur démarche !"
Tout de même, dans le numéro de novembre, au moins 3 pages étaient exclusivement consacrées à casser une seule personne (N. Hulot). Cela dévalue considérablement le journal.
Thomas

[ De PP à T. - "Cela dévalue consdérablement le journal" ? du point de vue des supporters de Nicolas Hulot, certainement. Mais du point de vue des objecteurs de croissance, c'est une question de logique. A leur avis, l'obstacle à la prise de conscience est le "capitalisme vert" façon Cohn-Bendit, Arthus-Bertrand et... Hulot. Ils argumentent cette analyse de façon serrée. On les approuve ou non. Cela dit, ceux qui ont une tendresse personnelle pour Hulot à cause de ses (indiscutables) accents de sincérité, jugent injustes les sévérités de "La Décroissance"... Encore une question de point de vue. Ce problème est donc à évaluer sur le plan de l'analyse d'ensemble, mais il tient la route et - à mon sens - ne "dévalue" pas le journal.
ps/ Puisque vous parlez de l'attitude de ce journal envers Hulot, je vous signale, dans son dernier numéro, une longue lettre de lecteur indigné que ledit journal ait dit du bien du film "Le Syndrome du Titanic" ! ]

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Écrit par : Thomas, | 03/12/2009

DANY L'AMERICAIN

> > On peut trouver que 'La décroissance' tape trop fort sur Hulot et ferait mieux de concentrer le tir sur Cohn-Bendit qui est lui politiquement à pied d'oeuvre, avec sa feuille de route américaine.

Écrit par : Nati, | 03/12/2009

MANDARINS

> Je lis de l'enthousiasme à propos de la gratuité dans 'La Décroissance'.
La gratuité est aussi le point fort des propositions de Caritas in Veritate. Mais j'ai entendu des mandarins catholiques français bien embarrassés de devoir commenter cette théorie papale de la gratuité en économie, car rien n'est moins capitaliste.

Écrit par : Mikael, | 03/12/2009

GEOGRAPHIE SOCIALE

> J'ai très souvent l'occasion de me rendre compte du grand malheur que constitue cette géographie sociale dont vous parlez, Monsieur de Plunkett. Vous avez raison, les catholiques se replient sur une identité bourgeoise et française qui les met complètement en-dehors du coup ! La plupart de mes camarades cathos baignent dans le système jusqu'à la racine des cheveux: grandes banques, grosses boîtes, conseil, cabinets d'avocat et compagnie. Et tout le monde trouve ça normal. Les meilleurs d'entre eux pensent encore qu'ils veulent prendre des responsabilités pour les assumer mieux que ne le feraient un non-catho... Un mélange aigre d'illusions, de lâcheté, d'ignorance et de naïveté sur les ressorts profonds du système économique dans lequel nous évoluons. A quand le retour d'un catholicisme populaire ? Au vrai, le catholicisme ne devrait pas pouvoir théoriquement être autre chose que populaire ! Un de mes amis interrogeait dernièrement son beau-père, retraité après une brillante carrière professionnelle, sur son rapport à l'argent. Il lui a répondu que le plus dur était d'avoir à entendre certaine pages d'Evangile à la messe le dimanche... Belle sincérité.

Écrit par : Fix, | 03/12/2009

GAUDIUM ET SPES

> Le site 'Evangile au Quotidien' propose la méditation suivante, en ce jour de la St François-Xavier, tirée de la constitution dogmatique sur l'Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 93 : "Se souvenant de la parole du Seigneur : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres » (Jn 13,35), les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace. Aussi, dociles à l'Evangile et bénéficiant de sa force, unis à tous ceux qui aiment et pratiquent la justice, ils ont à accomplir sur cette terre une tâche immense, dont ils devront rendre compte à celui qui jugera tous les hommes au dernier jour. Ce ne sont pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur » qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père et qui, courageusement, agissent. Car la volonté du Père est qu'en tout homme nous reconnaissions le Christ notre frère et que nous aimions chacun pour de bon, en action et en parole, rendant ainsi témoignage à la Vérité. Elle est aussi que nous partagions avec les autres le mystère d'amour du Père céleste. C'est de cette manière que les hommes répandus sur toute la terre seront provoqués à une ferme espérance, don de l'Esprit, afin d'être finalement admis dans la paix et le bonheur suprêmes, dans la patrie qui resplendit de la gloire du Seigneur. « A celui qui, par la puissance qui agit en nous, est capable de tout faire, bien au-delà de ce que nous demandons et concevons, à lui la gloire dans l'Église et dans le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles. Amen. » (Ep 3,20-21)

Écrit par : Fix, | 03/12/2009

'LA DECROISSANCE' ET 'VALEURS ACTUELLES'

> J'ai acheté "La Décroissance" pour la première fois avant-hier sur le conseil d'amis. J'ai beaucoup aimé ce journal, et ai été très surprise de leurs positions sur la bioéthique et la sexuation (voir l'hilarante interview de "Transpédégouinehétéro"). Un journal qui aide aussi à réfléchir au superflu de nos vies en pleine période de l'avent (cf. la une).
Inversement, j'ai été affolée en lisant un vieux "Valeurs actuelles" abandonné dans le métro, où un long article expliquait sans rire que l'écologie étant une impasse, qu'il était temps de réduire la population mondiale en instruisant les plus pauvres (et en les stérilisant tant qu'on y est???). Et le plus drôle, c'est que trois pages plus loin il y avait un long article sur Benoît XVI, expliquant à quel point nous avions un pape génial!!! La rédaction de "Valeurs actuelles" n'est sans doute pas fan de "Caritas in veritate"

Écrit par : L'oeil et l'esprit, | 04/12/2009

@ PP

> Il me semble que, bien plus que Nicolas Hulot, ce qui nuit à l'écologie, ce sont les Verts, à commencer par Cohn-Bendit et le sinistre Noël Mamère (sans parler d'Yves Cochet, dont les positions malthusiennes ont été justement dénoncées par "La Décroissance").
MG

[ De PP à MG - Bien sûr. Notez que les intégristes sautent sur toutes les occasions de présenter les folies misanthropes antinatalistes comme "la pensée de l'écologie". Complicité objective des écolophobes et des faux-écolos. ]

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Écrit par : Michel de Guibert, | 04/12/2009

'LA NEF'

> Celui qui n'a pas mis sa pendule à l'heure, c'est l'auteur du papier de 'La Nef' contre l'écologie. Comment un journaliste catholique peut-il ignorer ou passer sous silence tant de documents du magistère (pape et évêques du monde) sur la question ? Comment un journaliste tout court peut-il prendre au sérieux ces cas d'incompétence climatologique que sont Allègre et Gérondeau ? Combien de temps le milieu traditionaliste répétera-t-il les mêmes slogans ultraconservateurs, déconnectés des faits et de l'enseignement de l'Eglise ?

Écrit par : Marc-André, | 04/12/2009

à Marc-André

> et on peut ajouter : combien de temps des catholiques, négligeant l'appel de Jean Paul II à une "conversion écologique" (textuel), ne parleront-ils de l'écologie que pour crier au loup ? Combien de temps se comporteront-ils en portiers bénévoles des multinationales ? Pathétique ! Le drame du milieu catho-catho français c'est d'être enlisé jusqu'aux yeux dans le bourgeoisisme.

Écrit par : Fulup, | 04/12/2009

@ Marc André:

> de quel article de "La Nef" s'agit-il? Je ne crois pas avoir jamais lu quelque chose de ce genre dans cette revue, dont j'apprécie les positions "anti-libérales".

Écrit par : grzyb, | 04/12/2009

Cher Marc-André, cher Fulup,

> Relisez ledit papier de La Nef avec le sourire et de l'humour comme toute lecture de billet d'humeur le demande. Les journalistes de ce mensuel, qui sont de nos amis, allons, n'ont pas tous les tords et les travers dont vous semblez les accabler. Nous n'avons pas tous la même manière de dire la même chose. Nous avons même parfois des différences qui peuvent nous exaspérer. Nous avons des tendances naturelles à nous enferrer dans des à priori stupides (sur les questions liées à l'écologie, moi le premier il y a encore peu). Par pitié, ne prenons pas les mêmes (mauvaises) habitudes que celles de certains milieux cathos (à chaque extrême) tellement surs d'eux mêmes et maniant le sabre et le goupillon à tout bout de champ. c'est à qui va excommunier l'autre avec les meilleurs arguments et en brandissant la parole du Pape qui lui convient le mieux.
Prenons exemple (et moi le premier !) sur la méthode Benoit XVI toute de force mais aussi de charité.
Enfin et pour conclure sur ma petite expérience personnelle, ma "conversion écologique" a été longue et difficile. Il y a des systèmes claniques dont il est naturellement difficile de se dégager. Et j'avoue que me trouver des similitudes d'analyse avec certaines personnes qui m'agacent terriblement n'a pas été simple. Et j'ai même encore parfois du mal même si je sais que j'ai tort. C'est humain.
Au début, certains commentaires m'ont heurté et je me disait : "mais pour qui ils se prennent, on dirait des lefebvristes !" (et je sais de quoi je parle). Mais un peu de détachement par rapport à ce que je sais être la loi du genre, m'a permis de faire la différence entre les arguments et les commentaires sur les arguments. La preuve, c'est que j'ai continué et continue à lire avec beaucoup d'intérêt ce bloc notes.
Bien amicalement.

Écrit par : gdecock | 04/12/2009

à gdecock

> Non, il ne s'agissait pas du billet d'humeur de la page 46 mais de l'article en pages 16-17, intitulé "l'écologie à la dérive", perspective fausse puisque l'écologie elle-même n'est nullement à la dérive - mais objet de manoeuvres de détournement de la part des malthusiens. Cet article est nocif parce que déséquilibré en faveur du négationnisme climatique, quoique s'en défendant. Même dérapage à l'Homme Nouveau d'ailleurs. Comme si la droite catho perdait le nord à la veille de Copenhague. Pression du lectorat le plus "coincé" ? Quel recul par rapport aux avancées des dernières années ! et dérobade par rapport à ce que dit le pape et ce que disent les conférences épiscopales (pas du tout le même son de cloche). Essayer de nous faire croire que Caritas in veritate est une encyclique pour excommunier l'écologie, c'est tout de même gonflé quand on connaît ce texte !!!

Écrit par : Marc-André, | 04/12/2009

@ Marc-André

> Vous dites vrai, quand on écoute certains on a l'impression que Benoît XVI serait un pape anti-écologiste, alors qu'il a dit et écrit des choses très claires et formelles à ce sujet, mais dont ce courant-là de catholiques ne veut pas entendre parler, ce qui est énorme.

Écrit par : Abel, | 04/12/2009

QUI

> Qui donc "essaie de faire croire que Caritas in Veritate est une encyclique pour excommunier l'écologie" ?

Écrit par : Pol Tava, | 04/12/2009

> à Pol Tava - Attention : ni La Nef ni l'HN ! Mais sur des sites extrêmes, on se met à lire des formules du genre : "L'imposture écologique est dénoncée, surtout depuis l'avènement de Benoît XVI". Ou : "Le mythe du réchauffement climatique ne peut être imposé aux catholiques, surtout à l'époque de Benoît XVI", etc. Comme si le pape n'avait pas fait toutes les déclarations qu'il a faites sur ces problèmes. C'est de l'esbroufe, on mise sur la non-information du lecteur catho ignorant les textes d'Eglise et sur l'image de Benoît XVI "pape traditionaliste ultraconservateur" fabriquée par les médias.

Écrit par : Marc-André, | 04/12/2009

COPENHAGUE, CLIMAT, CARDINAL VINGT-TROIS

> Lue sur Zenit, encore une information que notre brave bourgeoisie catho va inexplicablement ignorer jusqu'à la fin des temps :
" « Un usage plus raisonnable des biens de ce monde nécessite une révision courageuse de nos modes de vie », déclarent les responsables des chrétiens de France dans un message commun à la veille de la 15e conférence de l'ONU sur le changement climatique qui se tiendra au Danemark, à Copenhague, du 7 au 18 décembre 2009.
Le Conseil d'Eglises chrétiennes en France (CECEF) publie en effet aujourd'hui une lettre adressée, lundi 30 novembre 2009, par ses trois co-présidents au Président de la République française, Nicolas Sarkozy, en vue de ce sommet.
Ils demandent des « décisions concrètes », en faisant observer qu' « un usage plus raisonnable des biens de ce monde nécessite une révision courageuse de nos modes de vie » : « Il faut dès maintenant décider de la manière dont nous allons réduire notre consommation toujours croissante, tant sur le plan individuel que collectif ».
Et ils espèrent que « la conférence de Copenhague marquera une étape importante dans ce processus ».
Pour les responsables des Églises chrétiennes en France, ce sommet pourrait ainsi « ouvrir un chemin nouveau pour une humanité en danger », alors que « l'urgence est forte, l'espérance immense ».
« Nous croyons, écrivent-ils, que notre terre est un don de Dieu. Il nous a confié la responsabilité de la gérer avec un grand respect et avec le souci de la justice pour tous. À terme, c'est la survie de la Création qui est en jeu, mais d'ores et déjà les peuples les plus fragiles de la planète sont les principales victimes des dérèglements que nous constatons ».
Ils saluent « l'engagement pris par les responsables français dans ce domaine », tandis que les Eglises interpellent les citoyens « sur la nécessité d'une société plus respectueuse de son environnement et d'un meilleur partage des ressources ».
La lettre est signée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la conférence des évêques de France , par le pasteur Claude Baty, président de la Fédération Protestante de France, et par Mgr Emmanuel (Adamakis), président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France."

Écrit par : Luça, | 04/12/2009

QUE LE NEGATIF

> Ce qui est triste c'est ces gens tous répétant que l'écologie est dangereuse. Ils ne savent pas qu'il y a des écologistes partageant l'anthropologie chrétienne : donc ils ne les mentionnent pas, ne les soutiennent pas. Ne voient que le négatif, dans tous les domaines ! Donc laissent le terrain à ceux qu'ils prétendent combattre, comme d'habitude ! Pessimisme suicidaire de la droite catholique, marquée par sa série de défaites et de faux pas des cent dernières années. Refus d'évangéliser. Ils ne veulent se fréquenter qu'entre eux.

Écrit par : Charles, | 04/12/2009

ANATHEMES ?

> franchement j'aime beaucoup ce blog et je trouve les commentaires toujours intéressants si toujours pertinents : en tous cas j'apprends beaucoup ! mais je trouve désolant ces anathèmes lancés sur les uns et les autres sans parfois les nommer mais cependant tous catholiques ! vraiment cela me navre !
pas besoin d'étiquettes pour comprendre que Dieu nous a confié la Terre et ceux qui l'habitent ! par contre je trouve le terme de Décroissance absurde : ce sera une autre croissance mais décroitre cela ne s'est jamais vu dans l'histoire, lutter contre le gaspillage oui mais intelligemment : il faut faire confiance en l'homme pour trouver des solutions.

Écrit par : alice, | 04/12/2009

> Alice, vous faites de l'angélisme. Les explications ont toujours été rudes et franches entre catholiques quand c'était nécessaire. Quand il y a des malaises graves, ce n'est pas en regardant ailleurs qu'on les soigne. Quand on voit un milieu catho quoi s'éloigne du message de l'Eglise dans un domaine, vous voudriez qu'on se taise et chante une berceuse ? Non. Il faut dire les choses. La foi n'est pas là pour nous endormir. Ce n'est pas un anesthésiant.

Écrit par : Marc-André, | 04/12/2009

PAR LA LUTTE

> Alice, ce qui est absurde c'est le mythe de la croissance ! où avez-vous vu ce mythe avant la 2ème moitié du XXe siècle ? Jamais dans aucune civilisation on n'a eu le dogme du "toujours plus". Il est contraire à la vision biblique de l'existence.
Et pour "faire confiance en l'homme", il faudrait d'abord, comme demande le pape, changer le modèle économique actuel qui est un Moloch dévorateur inhumain !
Franchement, vous croyez que les conquêtes sociales ont été obtenues en "faisant confiance en l'homme" ? Elles l'ont été par la lutte sociale, car le capitalisme ne fait aucune concession si on ne l'y oblige pas. (Là je parle de quelque chose que les miens ont vécu, peut-être que dans votre famille ce n'était pas ainsi).

Écrit par : Ned, | 04/12/2009

> Je n'ai pas encore lu cet article de La Nef (la Poste a des soucis ces temps-ci...) Mais si ce qui en est dit ici est vrai, je serai très déçu.

Écrit par : PMalo, | 04/12/2009

VOCATION

> Ce n'est pas parce que 'La Décroissance' a des positions intéressantes qu'elles sont majoritaires chez les écologistes. En France l'écologie c'est DCB, Cochet and co. Pourquoi s'étonner alors de l'article de P.O. Arduin dans l'HN ? Quant à l'article de la Nef son auteur parait très éloigné des milieux scientifiques ce qui plombe son texte.
Certes ces 2 publications feraient mieux comme c'est leur vocation de coller au plus près à ce que disent le pape et nos évêques sur ce sujet. Qui n'a jamais péché....
Caillaud


[ De PP à C. - Pourquoi dites-vous : "En France l'écologie c'est DCB, Cochet and co", alors que les écologistes radicaux disent leur désaccord fondamental avec ces deux personnes, pour des raisons soit économiques (DCB), soit démographiques-éthiques (Cochet) ? Prétendre que Cochet ou DCB résument l'écologie (pourquoi pas YAB pendant qu'on y est), c'est l'antienne des médias. On connaît leurs mobiles.
L'article d'Arduin est justifié. Ce qui manque inexplicablement à côté, c'est un article sur l'engagement écologique de l'Eglise, qui donnerait les documents ignorés aujourd'hui encore par le public catho français. Cette ignorance est en effet un scandale. Consulter à ce sujet le dossier de Médias & Evangile, qui a été envoyé à tous les médias ; bientôt les journalistes laïques en sauront plus sur l'écologie chrétienne que... les bourgeois catholiques. ]

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Écrit par : Caillaud, | 06/12/2009

FRILEUX

> Je l'ai lu... et suis un peu déçu. Au lieu d'expliquer la situation positivement comme vous PP le faites (des bêtises sont dites, certes, mais voilà ce qu'en pensent l'Eglise et certains écolos, et voilà quelle peut être la tâche d'évangélisation des chrétiens), l'auteur est très négatif (oui une certaine écologie (bien frileuse !) est nécessaire, mais voilà toutes les dangereuses bêtises qui sont dites, alors attention !).
Il arrive en plus à douter du réchauffement climatique sur toute une colonne, et conclut sur une citation du pape... prenant le fait climatique comme une réalité ! On a vu meilleure argumentation ;o)
Ce monsieur n'a pas l'air très au point sur la question, nombre de ses arguments sont approximatifs. Peut-être est-il un de ces catholiques qui commencent à se poser des questions, peut-être est-il en pleine "conversion écologique", suivant le "scenario" dont Guillaume de Prémare a témoigné ici-même il y a quelques jours.
Ne dramatisons pas, ce n'est pas une double page dans ce numéro qui va faire significativement baisser la qualité de ce journal.

Écrit par : PMalo, | 06/12/2009

@ Marc-André et @ surtout Ned,

> je ne vais pas continuer à argumenter puique vous avez décidé que j'étais un bisounours et que vous me supposez une origine pas définie d'ailleurs mais suspecte ! Je dois mal m'exprimer mais je crois qu'il faut distinguer croissance et progrès et c'est dans ce sens que je trouve le mot décroissance absurde et je le maintiens ! Faites moi la grâce de m'accorder de bien connaitre l'histoire de l'aventure industrielle du 19ème siècle ! qui sont les acteurs de la Révolution industrielle en France ? la bourgeoisie voltairienne dans un pays en train de se déchristianiser à grande vitesse. Dois je rappeler que les premières grandes lois sociales ont été défendues par des députés catholiques !
Ce n'était pas le sens de mon propos au dermeurant c'était que, et je le maintiens, les attaques entre catholiques me navrent et ce n'est pas faire de l'angélisme !
Quant à ma famille , vous seriez étonné cher Ned !

Écrit par : alice, | 08/12/2009

à Alice,

> Alors là, à propos des "attaques entre chrétiens" (autre sujet), en effet on ne peut pas se parler si vous condamnez tout éclaircissement en l'appelant "attaque contre les gens". C'est vous qui venez de dire "bisounours", mais dites-moi comment appeler autrement votre attitude ? Vous trouvez scandaleux ce que saint Augustin écrivait contre les donatistes (une méchante attaque entre chrétiens) ? Pour ne rien dire de ce méchant Irénée de Lyon qui traitait les hérétiques de "pervers"... Alors bon, interdiction d'appeler un chat un chat, vivons au royaume du religieusement-correct où on laisse se répandre des choses toxiques. Pourquoi essayer de penser juste ? Fides et Ratio ? Non, laissons tomber Ratio.

Écrit par : Marc-André, | 08/12/2009

De PP à Marc-André et Alice,

> Je ne crois pas que vos positions respectives doivent vous amener à vous lancer la vaisselle à la tête ! Suspendez les hostilités, svp.

Écrit par : De PP à MA et A, | 08/12/2009

> cher PP j'ai trop de respect pour la vaisselle pour en lancer ! je dois à mes séjours en Afrique et en Asie un comportement de tout conserver qui frise la maniaquerie, mais quand on a connu les coupures d'eau, d'électricité, de nourriture !sans parler de l'inexistance de soins médicaux !!! bref tout çà pour dire que je préfère le dialogue . Et c'est vrai que je n'ai pas bien aimé les allusions à ma famille , d'accord on est abrité par l'anonymat du net vous pouvez m'imaginer vieille, blonde et petite , grande bourgeoise ou pas, vous ne savez pas qui je suis (un peu quand même ! vous savez que je suis prof d'histoire dans l'enseignement catholique, que j'ai pas mal voyagé) donc on devrait ne pas se livrer à ce genre de considérations. En ce jour anniversaire du Fiat où tout commenca faisons la paix en effet.
alice

[ De PP à A. - Mais, chère Alice, l'altercation n'était pas entre vous et moi ! En tous cas paix aux hommes et femmes de bonne volonté. ]

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Écrit par : alice, | 08/12/2009

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