Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : bonnets rouges

Le barrage de Sivens n'était pas ”d'intérêt général”

 CXZlCoxWQAAb1a1.jpg

...mais la FNSEA veut l'imposer quand même.

Réflexions ici :  

 

Tout le monde savait que le projet du méga-barrage de Sivens était sans proportion avec les besoins locaux. Les FDSEA le savaient aussi : ce projet était calibré non pour les agriculteurs voisins du site, mais pour les grands céréaliers de la plaine... Il a fallu l'effarant « combat » du 26 octobre 2014 et la mort d'un botaniste de 21 ans, tué par une grenade de gendarmerie mobile*, pour que la violence gouvernementale dévoile la vraie nature de ce chantier utile seulement à un lobby. S'ensuivit un malaise : quasi-silence (gêné) des officiels de « gauche », grosses insultes des FDSEA envers la victime et ses amis**...  Quatorze mois plus tard, le 24 décembre dernier, un double arrêté préfectoral annule la déclaration « d'intérêt général » du projet de grand barrage.

Si ce GCI (« grand chantier inutile ») n'était pas dans l'intérêt général, il n'était pas sans lien avec des intérêts particuliers. Il suffisait d'ailleurs de voir la milice régionale « anti-écolos » : bulldozers et manches de pioche, c'était le service action des FDSEA, celui qu'on voit régulièrement dans les villes déverser du fumier, barrer la circulation, voire écrabouiller « pour l'exemple » des tas de malheureux ragondins (devant la préfecture de Nantes : démonstration dont le sens est resté obscur)... Le tout dans une constante impunité pénale alors que les militants de la Confédération paysanne sont traités comme des gangsters, et les maraîchers bio comme des terroristes.

Aujourd'hui le gouvernement, pour ne pas perdre tout à fait la face, veut organiser une table ronde pour « rapprocher les points de vue ». Les ironistes diront que le seul rapprochement envisagé par les FDSEA est celui des manches de pioche avec les crânes écolos. Les adversaires du barrage diront que l'irrigation de proximité peut être assurée autrement qu'en détruisant l'environnement ; et que les lointaines exploitations agro-industrielles de la plaine devraient être interdites plutôt qu'irriguées. Les FDSEA diront que les adversaires du barrage sont « verts à l'extérieur et rouges à l'intérieur » – et que « les rouges on les casse ».  Attendons la suite.

 

Plus d'informations :

http://www.liberation.fr/france/2015/12/28/a-sivens-nouve...

 

_______________

* Gendarmerie dont la présence était absurde puisqu'il n'y avait rien à « protéger » sur ce site... Mais des consignes dures avaient été données, d'après le témoignage de gendarmes eux-mêmes.

** forcément gauchistes drogués, etc.

 

Lire la suite

Hildegarde de Bingen devient ”docteur de l'Eglise”

hildegarde de bingen, benoît XVI, écologie, études féminines, médecine, astronomie< Manuscrit médiéval : l'abbesse Hildegarde reçoit l'inspiration  divine devant un moine.


Traitée au XIIe siècle de "femme se mêlant de ce qui regarde les hommes" (mais louée par saint Bernard), canonisée au XIIIe par la ferveur populaire, accusée vers 1980 de "servir à l'écologisme et au féminisme", Hildegarde a attendu Benoît XVI pour être portée officiellement sur les autels. Le pape annonce qu'elle va être reconnue "docteur de l'Eglise" :

 

 

 

<< ROME, dimanche 27 mai 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI a annoncé qu’il proclamera sainte Hildegarde de Bingen (1089-1179) docteur de l’Eglise, le 7 octobre 2012, en même temps que saint Jean d’Avila. Le pape a fait cette annonce avant la prière du Regina Coeli, qu’il présidait ce dimanche 27 mai, place Saint-Pierre, à Rome. Sainte Hildegarde sera la quatrième femme à être proclamée docteur de l’Eglise, après sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse d’Avila et sainte Thérèse de Lisieux. « Hildegarde, a ajouté Benoît XVI, fut une moniale bénédictine au cœur de l’Allemagne médiévale, authentique maîtresse en théologie et grande experte des sciences naturelles et de la musique ». Pour le pape, la « sainteté de la vie et la profondeur de la doctrine » de Jean d’Avila et Hildegarde les rendent « toujours actuels » : par l’Esprit-Saint, ils sont témoins d’une « expérience de compréhension pénétrante de la révélation divine » et d’un « dialogue intelligent avec le monde ». Ces deux expériences, a précisé Benoît XVI, « constituent l’horizon permanent de la vie et de l’action de l’Eglise ». C’est pourquoi « ces deux figures de saints et docteurs sont d’une importance et d’une actualité majeures ». Benoît XVI a récemment étendu à toute l’Eglise le culte rendu à sainte Hildegarde (cf Zenit du 10 mai 2012), reconnaissant ainsi la tradition multiséculaire qui avait inscrit la mystique rhénane au martyrologe romain, sans même que son procès de canonisation n’ait abouti. Sainte Hildegarde de Bingen est fêtée le 17 septembre.>>

 

Je me permets de citer ici un extrait du chapitre II de mon livre L'écologie de la Bible à nos jours (éd. L'Oeuvre) :

<< Voici la marraine de l'écologie moderne : l'abbesse rhénane Hildegarde de Bingen. Ce personnage étonnant est, dit-on, la fille naturelle d'un prince de Salm. Sa première éducation a été négligée. Elle s'est rattrapée en se dotant par elle-même d'une phénoménale quantité de savoirs. Théologienne, prédicatrice, psychologue, musicienne1, médecin2, pharmacologue, herboriste, elle est capable d'écrire sur tout, y compris sur les plantes et les astres. Elle proclame la solidarité du chrétien avec tout le vivant, « le visible et l'invisible » : « visibilium et invisibilium », dit le Credo de l'Eglise.

 Elle écrit :

 « Dieu a créé le monde pour glorifier son nom. Il a renforcé le monde avec le vent. Il a relié le monde aux étoiles. Il a rempli le monde avec toutes sortes de créatures. Puis il a mis les êtres humains partout dans le monde, leur donnant une grande puissance en tant que gardiens de toute la Création. Les êtres humains ne peuvent vivre sans le reste de la nature, ils doivent veiller sur toutes choses naturelles.3 »

 Dans le Livre des oeuvres divines, Hildegarde décrit l'homme comme un microcosme au centre de la Création : « L'homme, Dieu l'a entouré, pour le renforcer, de tout ce qui existe dans le monde, et il l'a transpercé du flux de sa grandiose énergie. » C'est l'alliance du Créateur avec sa créature, qu'il crée par amour et comme partenaire. L'homme est placé au sommet d'une nature qui n'avait pas besoin de lui pour exister, et il est formé de la même matière qu'elle ; il a donc le devoir de protéger le reste de la Création. S'il manque à ce devoir, dit Hildegarde, « la justice de Dieu permet que l'humanité soit punie par la création4 » :

« Ceux qui ont foi en Dieu honoreront la stabilité du monde... Nous n'avons pas d'autre endroit où poser le pied. Si nous abandonnons ce monde, nous serons détruits par les démons et privés de la protection des anges. 1»

Dans le livre où l'abbesse écrit cela, elle expose l'une de ses thèses majeures : la vitalité et la fécondité de la nature sont une force globale, à l'oeuvre dans toutes les formes d'existence ; cette force est issue de la Création divine. Elle se manifeste de la façon la plus spectaculaire au printemps, quand la végétation renaît ; Hildegarde la baptise donc viriditas, c'est-à-dire « verdeur ». A ses yeux de théologienne, la verdeur du monde et la sanctification des humains ont la même source, qui est le jaillissement permanent de l'amour divin (ce que les théologiens modernes appelleront la « création continuée »).

 Hildegarde l'exprime dans l'un de ses cantiques :  « O si noble verdeur, qui rayonne dans le soleil / et qui luis dans la sérénité candide / comme une roue, / toi qu'aucune excellence terrestre ne peut contenir, / tu es prise dans l'excellence des mystères divins, / tu flamboies comme l'aurore, / tu brûles comme l'ardeur du soleil... »

Explorant cette solidarité du vivant dans toutes ses dimensions, l'abbesse Hildegarde étudie la physiologie humaine. Sur ce terrain elle aboutit, par ses lumières propres, à des résultats surprenants pour l'époque. C'est ainsi qu'elle émet (quatre siècles avant William Harvey) l'hypothèse que le sang circule dans les veines sous l'impulsion du coeur. Dans l'un de ses ouvrages de médecine, on trouve aussi la première description connue de l'orgasme féminin :

 « Lorsqu'elle fait l'amour avec un homme, la chaleur dans le cerveau de la femme, qui lui procure la sensation de plaisir, se transmet aux sens et déclenche chez l'homme l'expulsion de la semence... Quand la semence s'est logée à l'endroit prévu, les organes de la femme alors se contractent... »

 Quant aux capacités intellectuelles de la femme, Hildegarde est bien placée pour savoir qu'elles rivalisent avec celles de l'homme. Elle le dit, le démontre, le chante. L'évêque de Mayence en est irrité. Il tente de faire taire l'abbesse. Mais il est désavoué par le pape Eugène III, qui accorde son appui à Hildegarde lors du synode de Trèves, le 13 janvier 1148.

Cette femme d'exception meurt à Rupertsberg près de Bingen en septembre 1179, célèbre dans toute le chrétienté. Trois ans plus tard naît dans une ville d'Ombrie un garçon prénommé François, qui aura beaucoup à dire sur l'homme dans la nature. « Ce sont souvent des illuminés évangéliques, ingouvernables, démangés par l'envie de fonder une vie religieuse inédite, qui ont réussi à offrir un exutoire aux sourdes aspirations d'un siècle... 6»  >>

 

 _________

1. Hildegarde de Bingen, Livre des oeuvres divines (Albin Michel, 1989). Ses cantates sont dans le commerce depuis 1990 : mélodies et ensembles d'instruments révolutionnaires pour l'époque.

2. Régine Pernoud, Hildegarde de Bingen (Le Rocher, 1995

3. Hildegarde de Bingen, Physica, tome 1 (éditions Jérôme million, 2002).

4. Idée biblique : cf Genèse et Prophètes. Nier cela serait nier la vision chrétienne de l'univers.

5. Hildegarde de Bingen, Livre des oeuvres divines (Albin Michel, 1989).

6. Serge Bonnet o.p., D'une fenaison à l'autre (Klopp, 1992).

 

 

hildegarde de bingen,benoît xvi,écologie,études féminines,médecine,astronomie

Lire la suite

L'impérialisme, stade suprême du capitalisme chinois ?

Ce qui se passe en Ethiopie :

 afrique,chine,capitalisme


 

La Chine rouge atteint au stade suprême du capitalisme. Ses industries délocalisent vers les pays où l'homme ne coûte pas cher. L'Ethiopie, par exemple... Près de la gare de Dukem, à trente kilomètres d'Addis sur la route de Dire-Dawa, les Chinois viennent d'inaugurer un parc industriel de 40 hectares : ils y ouvrent une chaîne de montage d'automobiles low-low-cost, une fabrique de plastique, et une usine du groupe Huajian qui fait des chaussures à bon marché pour l'Europe et l'Amérique du Nord. Ainsi Huajian a sous la main le cuir éthiopien (payé trois sous) et l'ouvrier éthiopien (payé deux sous et harcelé par des contremaîtres chinois). L'ensemble de l'opération est coiffée par une holding chinoise intitulée East African Group. En 2014 il y aura 80 usines chinoises à Dukem... Le gouvernement éthiopien a littéralement donné cette région à la Chine : terrains bradés, électricité gratuite, exonération fiscale ; L'Ethiopie ne pourra amortir ces cadeaux que si son taux de croissance est élevé, hypothèse extrêmement improbable.

Non loin de Dukem, sous son toit de chaume pointu au milieu d'une brousse à hyènes, le vieil Amsalu reçoit un humanitaire français. Il lui donne la raison de sa morosité : « Il y a trente-cinq ans j'étais cadre de la République populaire éthiopienne du camarade Mengistu. Nous étions les amis de l'Union soviétique, ça ne faisait pas l'affaire des Chinois. Aujourd'hui Mengistu vit en exil au Zimbabwe et les Chinois font leurs affaires ! » Le camarade Amsalu oublie de dire que Mengistu est condamné à mort (par contumace) pour génocide : cent mille morts dans la déportation des peuples du Tigré, en 1985. En Ethiopie l'homme ne coûte pas cher, sauf par contumace.


Lire la suite

28/08/2012 | Lien permanent

Et revoilà la coquecigrue de l'identité nationale

960-jerome-bosch---tentation-de-saint-antoine---monstre-messager---pm-300-300.jpg

 

 

 

Sortie de sa cage par Copé, ré-enfermée par Baroin :

François Baroin, invoquant la "respiration démocratique" : "Le gouvernement ne rouvrira pas le débat controversé sur l'identité nationale qu'il a animé jusqu'en février", mais la question sera "au coeur" de l'élection présidentielle de 2012.

Jean-François Copé : il faut "une réflexion sur ce qu'exige, ce que veut dire être français, d'appartenir à une communauté nationale, de partager un projet individuel et un projet collectif... Tout cela, c'est le coeur même de l'appartenance à une nation. Je pense qu'il faut absolument revenir sur cela parce qu'il y a beaucoup trop de non-dits dans notre pays. Et Marine Le Pen surfe beaucoup sur ces non-dits."

Beaucoup de mots pour rien. Le malaise était venu du discours de diabolisation du « lien de famille » national ; diabolisation postulée par le néolibéralisme, inaugurée sous Miterrand, poursuivie sous Chirac, et qui a interdit l'intégration (la francisation) des immigrés. Le communautarisme en est la conséquence inéluctable, et l'on peut craindre que la ligne rouge de l'irréversible ne soit dépassée à l'heure qu'il est. D'autant que la xénophobie, faussement baptisée « mouvement national », n'est elle-même qu'une version du communautarisme : il suffit de parler cinq minutes avec un militant de cette mouvance, pour constater qu'il est purement et simplement... ethniste, chose incompatible avec la culture française - et avec le christianisme. La situation est un gâchis. Le gouvernement actuel y patauge lourdement, à l'aveuglette.



Lire la suite

Après ses 26 ans d'ivresse néolibérale, l'autocritique de la gauche française ?

pierre-arditi,335270.jpg...ce soir sur France 2,

avec Le roman de la crise

présenté par Pierre Arditi :

 

En 1984, l'émission Vive la crise !, présentée par le sénile Yves Montand, avait préfacé le ralliement de la « gauche culturelle » au néolibéralisme camouflé sous le nom d'économie de marché. Vingt-six ans plus tard, au creux d'une crise systémique déchaînée sur la planète par le même néolibéralisme, voici une autre émission émanant de la gauche culturelle – dont Arditi est une figure. Elle s'intitule Fric, krach et gueule de bois, le roman de la crise. Elle exprime, nous dit Libération, une « prise en compte de la sinistre domination de la sphère financière sur le monde contemporain ». Bravo. Très bien. Constatons que l'excellent Arditi arrive lanterne rouge après Jean-Paul II et Benoît XVI, mais félicitons-le de cet éveil à la lucidité. La gauche parisienne est-elle réellement prête à faire repentance, pour toutes ces années où elle nous disait que critiquer la tyrannie financière équivalait à rouvrir le goulag ? Va-t-elle demander pardon pour avoir applaudi Tapie, « funeste symbole de l'adaptation douloureuse de la France à la mondialisation » [*] ? L'émission va nous le dire. Nous allons la regarder avec un vif intérêt.

_________

[*] A l'époque, Marguerite Duras déclarait : « Du Tapie, moi j'en veux ».

 

Lire la suite

11/01/2011 | Lien permanent

Le mythe royal serait-il inusable ?

kate & william,angleterreSpectacle étrange à Londres aujourd'hui... Une foule populaire et pluri-ethnique de 500 000 personnes,  acclamant une tunique rouge et une robe blanche au balcon de Buckingham :

 

À la télévision de la BBC, sir Malcolm Ross (très Vestiges du jour) et le Pr Schama (Bern en plus âgé) expliquaient cet instant d'unanimité : ce n'est possible, disaient-ils, que par l'existence du mythe royal. Pourquoi ? Parce que lui seul est fédérateur, « la Couronne n'étant pas politique »... Ils voulaient dire : « n'étant pas partisane ».

La politique partisane est diviseuse et discriminatoire par nature : ce n'est pas le chemin si l'on veut se sentir ensemble. Il suffisait de regarder M. Cameron sur sa banquette latérale dans le choeur de Westminster... M. Cameron est malin (sûrement plus que le grand William), mais il incarne la division, alors que William, et son ineffable père, et son immémoriale grand-mère, incarnent... quoi ? l'histoire ? On ne la connaît presque plus. Les vertus ancestrales ? Il y aurait de quoi rire. Non, c'est plus simple : cette famille est... une famille, même si elle revient de loin. Elle existe, sans avoir à justifier son existence en se déclarant meilleure que le concurrent. Elle n'a pas besoin de mentir, ni même de parler. C'est ça que les gens sont venus acclamer, avec l'extravagance de costumes et de chapeaux dont les Anglais sont capables. Dans la catastrophe économique mondiale et devant la nullité des partis, les peuples cherchent quelque chose de plus viscéral que les mots des politiciens.

-

Lire la suite

Que dire de la ”politique” après les régionales ?

JI0530[1].jpgRien. Le vrai sujet est ailleurs :

 

De la situation politique française après les régionales, que dire ? Rien. Ce blog est indifférent à la postdémocratie occidentale, apparences sans prise sur la réalité d'aujourd'hui qui est l'empire de la finance-casino : empire dévastateur, dévastation aveugle, aveuglement qui empêche de voir que la crise continue et que le pire est à venir. Cet aveuglement de nos « politiques » a de nombreuses variantes, dont la défaite électorale du sarkozysme n'est qu'un exemple. Le président croyait voiler son absence de vision sous les postures et les mots, quitte à démentir ses paroles dans les faits. Cette méthode lui avait valu 2007 ; elle lui a valu ensuite (rapidement : Gandrange etc) la colère du public. En 2010, crédit est mort et les jeux sont faits. Dans deux ans la gauche a de fortes chances de revenir, si elle parvient à trouver un candidat moins dérisoire qu'en 2007 ; la droite s'achemine vers plusieurs candidatures rivales, ce qui facilitera encore la victoire de la gauche. Cette perspective n'a rien d'inquiétant : l'enjeu est nul, puisque la droite et la gauche sont des ombres sur un théâtre d'illusion.

La réalité n'est pas chez ces « élites » mais dans les multitudes. Que se passera-t-il quand le chômage, la désindustrialisation, l'effritement des systèmes sociaux et des retraites dépasseront la ligne rouge, et quand sera évidente la faillite du système global – donc le mensonge du libéralisme, et la forfaiture des politiques qui lui remirent les clés du monde il y a vingt ans ? Comment s'y préparer ? Il faudrait une Internationale pour la conscience et la mobilisation des peuples, afin de réinventer le politique dans chaque pays et de créer l'autorité mondiale (économique) souhaitée par Benoît XVI dans Caritas in veritate. Est-ce concevable ? Je ne sais pas. Mais ce serait la seule entreprise à la mesure des temps nouveaux. Quand on voit cela, on a beaucoup de mal à s'intéresser au remaniement ministériel.

-

Lire la suite

La manif d'hier telle qu'elle fut en réalité

Témoignage d'un membre de la Fraternité des chrétiens indignés :

 manif pour tous

 

<< Cette journée était incroyable. Nous avons quitté A., S. et C. vers 16 h, et traversé la marée humaine de travers pour rejoindre une bouche de métro. C'était extraordinaire de se faufiler ainsi au milieu de la foule, la scène faisait penser à la traversée de la Mer Rouge par les Hébreux, tant la foule était dense. Les visages souriants, les gens aidant, se poussant, portant la poussette pour nous, donnant des bonbons aux enfants, caressant Auguste qui pleurait de fatigue. Cette manif offrait un visage d'humanité peu commun. Sur le quai en attendant le RER C, nous avons entamé une discussion avec deux manifestantes, musulmanes et voilées, de ces femmes musulmanes qu'on voit tous les jours dans nos villes. Nous nous sommes approchés pour leur dire combien nous étions émus de les voir se mobiliser en ce jour et mêler leur voix aux nôtres. J'étais tellement fou de joie que j'ai demandé à l'une d'entre elle de pouvoir l'embrasser, elle m'a regardé bizarrement et m'a répondu : "Euh ... vous non, mais votre femme oui", et elle a embrassé Amélie. Elles nous ont dit leur révolte, leur exaspération devant le matraquage dont leurs enfants sont victimes à l'école. Elle arboraient simplement leur drapeau "manif pour tous", et j'étais au ciel car j'ai senti au fond de moi notre commune appartenance à ce vieux pays qu'est la France. J'ai vu ce que jusqu'à présent je n'envisageais qu'en théorie, que le destin de la France s'écrirait avec les enfants de ces femmes, que non seulement c'était souhaitable, mais que c'était possible, et que c'était conforme à la vocation de notre pays. C'était terriblement simple, évident, puissant. Merci Seigneur. >>

 

 

Lire la suite

”C’était un carnage et c’est mon jour de baptême, je deviens solennellement français...”

zebda-belloumi-120705.jpg

Article très remarqué du chanteur de Zebda, Magyd Cherfi.*

C'est à lire in extenso sur le site de Libération :



<< Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d’être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s’appeler Dupont quand on s’appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet. C’était un carnage et c’est mon jour de baptême, je deviens solennellement français, c’est dit. Je promets devant le fronton des mairies d’aimer la France pour le pire et le meilleur, de la protéger, de la chérir jusqu’au dernier souffle. Suis-je sonné ? Miné ? Je nais. Il y a des jours comme ça où, même anar, on porte un drapeau parce que c’est tout ce qui reste à brandir après l’embrasement et il est bleu-blanc-rouge. Il y a des jours où on aime ce pays même quand il a tort, même quand il se trompe parce qu’il est nous jusque dans les entrailles. Des jours comme ça où on aime ce pays, ses hameaux, ses villages, ses monuments aux morts. Des jours où on regrette de pas la ménager la vieille dame aux quatre cents fromages. Des jours où on préfère la justice à sa propre mère, des jours où on est à l’envers. Des jours qui dépassent nos propres idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité. Des jours plus forts que la vie et c’est des jours de mort... >>

 

Lisez absolument la suite...



_______________

* Né à Toulouse,  Magyd Cherfi est d'origine algérienne.



Lire la suite

Après Fleur et le film 'Love' : le préservatif Républicain

 sarkozy

Concours de caniveau dans la classe politique :

M. Sarkozy n'a pas voulu laisser l'avantage au camp d'en face. Vendredi, Mme la ministre de la Culture attaquait les juges administratifs pour défendre le film hyper-hard Love. Ce matin, on apprend que le chef des Républicains a donné le feu vert et alloué 13 000 euros – pour la tournée de propagande du parti sur les plages – à la vente d'un gadget particulièrement subtil : un préservatif sur l'emballage duquel figure la célèbre phrase de M. Hollande à Mme Trierweiler (titre également du livre à scandale) : Merci pour ce moment.

On ne peut se défendre de penser avec compassion aux jeunes bien-pensants qui ont rappliqué chez « Sarko » l'an dernier, en colonne par quatre, sur une pieuse injonction... S'il y en a (et s'ils tiennent le stand) parmi l'équipe de « Jeunes Républicains » à bord des Combi Volkswagen bleu-blanc-rouge qui parcourent en ce moment le littoral, on n'aimerait pas être à leur place. Le ridicule ne tue pas : mais il peut faire mal.

Reste à se demander comment la propagande politique peut tomber si bas. La réponse est double : 1. quand on n'a rien à dire de sérieux, on fait n'importe quoi  ; 2. à l'heure où les profits de la prostitution sont intégrés dans le calcul économique officiel (sur ordre d'Eurostat), il est normal d'intégrer la capote dans l'argumentaire politique officiel. Les vices privés font le bien public, disait le fondateur de la pensée libérale en 1701. 

Pour toute analyse de fond sur le déclin postdémocratique en régime consumériste, consulter Laudato Si' ! En vente dans les grandes librairies...

 

Lire la suite

Page : 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13