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Rechercher : bonnets rouges

Kiev : cécité persistante de la presse parisienne

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La une de Libération ce matin : "Ukraine, l'envie d'Europe - Hier soir à Kiev, les militants occupaient toujours la place Maidan, marquant leur volonté d'élargir les frontières de l'Union."  En plein milieu de la photo, le drapeau rouge et noir qu'on voit flotter sur Maidan  est celui d'un parti fasciste (et le mot est faible) ouvertement nostalgique de 1941 : voir ici la note d'hier.

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On hésite à le croire : Auchan supprime-t-il vraiment la mention ”sans OGM” ? Le public attend un démenti

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<<  Les professionnels de l'agriculture biologique ont observé que la mention "garanti sans OGM" est en train de disparaître des produits Auchan. Une décision "suggérée" par les services de l'Etat, ou directement par les industriels de l'agro-alimentaire ? Mystère... >>


(Le Nouvel Observateur, page Téléphone rouge, 30/05)

 

 

 

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Cet homme est dangereux

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Jouant les trigger happy pour son électorat, Incapable de doser ses paroles et de manoeuvrer, Donald Trump est un danger mondial :

 

 

On reprochait à Barack Obama d'avoir parlé de "ligne rouge" en Syrie, se mettant ainsi dans l'obligation d'agir si l'un des belligérants franchissait cette ligne. Ce qui ouvrait la porte aux provocations et acculait Washington au choix fatal : reculer et se discréditer, ou agir en risquant de se tromper de cible. Encore ne s'agissait-il que du théâtre syrien, qui n'impliquait à l'époque aucune super-puissance.

Que dire alors  de Donald Trump ?  Lui aussi s'est enfermé dans la dialectique de la "ligne rouge", mais en bien pire : 1. pour lui la "ligne rouge" n'est même pas une agression concrète nord-coréenne, mais  la simple "menace" de cette agression ; 2. la réponse qu'il agite est directement le "feu" (nucléaire) - et à un degré "jamais vu", dit-il ;  3. le Pentagone renchérit en parlant de "détruire le peuple nord-coréen", propos sans précédent ; 4. la Chine serait directement concernée par une guerre à sa frontière.

Les ingrédients d'un drame mondial sont ainsi réunis.

M. Trump n'est capable ni de raisonner, ni de doser ses paroles. Sa verbosité catastrophiste et sa méconnaissance du rest of the world lui interdisent la diplomatie. Son ignorance de l'Extrême Orient (spécialement de la Corée) l'empêche de comprendre ce que veut réellement M. Kim : protéger son régime en jouant les terreurs.

De toute façon M. Trump est étranger au simple bon sens. Il continue sa campagne électorale. Ses clameurs de "feu" et de "colère" n'ont pour but que de chauffer la libido des casquettes rouges ; c'est le stade sado-maso de la démocratie médiatique.

 

 

 

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10/08/2017 | Lien permanent

Idées : renaissance d'une vraie gauche chrétienne ?

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Au programme de l'université populaire du courant Esprit civique (Cluny, 3-4 octobre), certaines idées contraires au libéralisme... mais proches de la pensée sociale chrétienne :

 

Esprit civique est un groupe de réflexion fondé notamment par Dominique Potier et Jean-Philippe Mallé, deux des dix députés PS qui ont refusé la loi Taubira sur le mariage. Mais, contrairement aux députés UMP, Potier et Mallé ne sont pas partisans du système économique ultralibéral qui sous-tend les ''réformes sociétales'' actuelles... Ce sont des chrétiens sociaux, et d'une nouvelle génération, tentée (contrairement à l'ancienne) de rompre avec le libéralisme économique et sociétal. Ainsi Mallé, député des Yvelines, déclarant en avril dernier : « N’est-on pas en train de passer d’une politique de la loi pour tous et du bien commun à celle de l’injonction ? Faut-il répondre à toutes les demandes particulières, catégorielles ? »

Esprit civique restitue l'idéologie libérale-libertaire au contexte dont elle n'est qu'un produit : « bien d'autres questions nous poussent à une réflexion en profondeur pour rénover l'action politique », souligne Mallé.

Le groupe organise en octobre sa deuxième « université populaire » à Cluny. Thème : « Comment, face à la dérégulation et à la finance, à la montée des individualismes et au risque de démesure, découvrir le sens et la force des limites ? Pouvons-nous repenser le politique comme une mesure commune ? » Tables rondes : 1. « La politique peut-elle encore faire autorité face aux marchés ? Et si nous allions jusqu'au bout d'une loi de séparation bancaire et de lutte contre les paradis fiscaux ? » ; 2. « L'Union européenne : outil de régulation ou de dérégulation ? » ; 3. « Dans un monde fini, repenser l'idée de progrès – Et si la limite était la condition d'une nouvelle créativité ? » ; 4. « Poser des limites au nom de la dignité ? Quand la science risque de consacrer la loi du plus fort... » Débat : « La gauche a-t-elle perdu la boussole ? A-t-elle sacrifié le sens du commun au nom de la quête des libertés individuelles ? » Grand témoin : François Soulage (« retour à l'engagement politique : clefs d'un parcours au contact de la fragilité »). Parmi les intervenants : Jean-Claude Michéa, Cécile Renouard, Marie-Josèphe Bonnet, Gaultier Bès...

À suivre, avec intérêt !

 

 

 

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02/08/2014 | Lien permanent

Irak : noir bilan humanitaire, cinq ans après l’invasion occidentale

Comité international de la Croix-Rouge, 15 mars – Des millions d'Irakiens sont toujours privés d'eau potable et d'accès aux soins, selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : cinq ans après le début de la guerre en Irak, la situation humanitaire dans la plupart des régions du pays reste parmi les plus critiques de la planète. Le système de santé publique irakien est aujourd'hui en plus mauvais état que jamais. Dans certaines régions, les habitants doivent consacrer au moins un tiers de leurs ressources pour acheter de l'eau potable.

Selon Béatrice Megevand Roggo, directrice des opérations du CICR au Moyen-Orient et en Afrique, l'amélioration de la sécurité dans certaines régions de l'Irak ne doit pas détourner l'attention de la situation désespérée de millions de personnes qui ont pour l'essentiel été laissées à elles-mêmes.

 

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'Occupy', 'Veilleurs', 'Duranadam' : les nouvelles formes de non-violence face au désordre établi néolibéral

Après New-York, Madrid, Paris, voici Istanbul :

http://fr.news.yahoo.com/lhomme-à-larrêt-lance-nouvelle-forme-protestation-turquie

  

Et partout la classe politique réagit par des accusations diabolisantes : "Rouges non-américains",  "fanatiques homophobes", "terroristes traîtres à la Turquie"...  Face à des colères imprévues montant des profondeurs de la société,  les pouvoirs en place tentent de ramener la situation à des stéréotypes anciens. C'est un réflexe d'aveugles et de sourds.

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Et maintenant, une offensive écolophobe : ”Mère Ubu, nier le climat ne suffit pas ! Nions les thons ! Nions tout ! Viv

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Un symptôme clinique ne vient jamais seul :

 

 

Le négationnisme climatique (nier une masse de faits avérés) n'est que l'un des symptômes de l'écolophobie. Ce symptôme a fait une éruption aiguë voilà un mois, et la crise continue, surinfectée par les médias qui dopent cette nouvelle fièvre émotionnelle – la seule chose qui compte étant de faire du bruit pour vendre.

Sitôt sautée la barrière immunitaire (le raisonnable et le rationnel appuyés sur les faits), tous les autres symptômes de l'écolophobie font éruption. Tous ont un point commun : le fantasme économique ultralibéral. Tous ont un tropisme commun : nier les faits. D'où le terme "négationnisme", qui les définit à la perfection. Une fois lancé l'idée que la crise climatique n'existe pas, tout devient permis : on peut se permettre de tout nier pêle-mêle. On va nier toute pollution. On va nier la malfaisance sociale des OGM Monsanto (suicides de masse en Inde). On va nier l'érosion de la biodiversité, pourtant indispensable à la vie sur Terre. On va nier ainsi la menace que notre surconsommation fait peser sur les espèces animales.

Par exemple : hier, le quotidien ultralibéral Les Echos lance l'idée que, finalement, la menace d'extinction du thon rouge est elle aussi un bobard. (Pourquoi pas ? Puisqu'on a désormais le droit de tout nier au nom du Prométhée technoïde et des intérêts sacrés de l'industrie, agro-alimentaire ou pétrolière ?)

En guise de chercheur "sceptique devant la menace sur le thon rouge", le journal ultralibéral cite Jean-Marc Fromentin, un spécialiste de la ressource halieutique à l'Ifremer.

Mais comme souvent dans les campagnes négationnistes, le média a négligé de... rencontrer le scientifique, voire de lui passer un simple coup de téléphone. Ou de lire ce qu'il écrit. D'où protestation de Fromentin ce matin [*] : « le journaliste des Echos ne m'a pas contacté ! »

S'il l'avait fait, le journaliste n'aurait pas pu écrire son article négationniste. Car celui-ci repose sur l'idée que le stock de thon rouge en Méditerranée est remonté en 2009 par rapport à 2004... Certes, tempête Fromentin : mais parce qu'une première mesure de protection de l'espèce fut prise en 2007 : ne plus pêcher les thons de moins de 30 kilos ou âgés de moins de 4 ans, pêche qui empêchait la reproduction ! C'est grâce à ces trois ans d'interdiction écologiste qu'a été possible un certain redressement, très relatif (et à confirmer), de la population de thons en Méditerranée... Et « il n'y a pas de quoi pavoiser », explique Fromentin au journal : si l'on continue à pêcher 50 000 tonnes par an (25 000 seulement autrefois), le thon rouge s'éteindra. Pour permettre aux jeunes thons de 2010 de devenir des adultes et de se reproduire, il faudrait limiter plus sévèrement la pêche !

"Ce ne sont que des hypothèses", tranchent des arbitres connus pour leur indépendance et leur "résistance à la pensée unique de l'écologisme" : armateurs de navires-usines, industriels de l'aliment (hypermarchés en tête),  suités de quelques "experts" comparables à ceux qui cautionnent Monsanto.

"Toutes les sciences avancent par hypothèses", corrigent les scientifiques : "il a fallu deux cents ans pour prouver rigoureusement l'hypothèse de Galilée, mais c'est quand même lui qui avait raison."

A votre avis, pourquoi l'offensive négationniste – pour pouvoir racler les stocks de thon rouge en Méditerranée –  a-t-elle lieu maintenant ?

Réponse : parce que, dans quelques jours, la CITES (convention sur les espèces protégées) doit décider d'interdire le commerce international du thon rouge.

Et à votre avis, pourquoi le barnum actuel en faveur du négationnisme climatique ? Lisez la presse économique : vous ne tarderez pas à le découvrir. Entre les lignes.

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[*]  Dans Libération, qui essaie de ne pas trop se laisser happer par la conversion des bobos au négationnisme climatique. (Une conversion qui avance à grande vitesse !)

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François : un charisme au service de l'évangélisation

 

BcPvlcLCMAA4zrO.jpgÀ propos de l'impact du pape sur l'opinion mondiale :

 

 

 

Aux Etats-Unis où les choses se disent carrément, les ''conservatives'' détestent ouvertement ce pape [1] parce qu'il combat l'idole Finance ; détestation disséquée avec maestria par l'universitaire catholique Patrick Dineen (lire ici la note du 10/12).

 

Chez les Français, et pour la même raison, les boutiques libérales dans la zone de chalandise catho ressentent de la hargne envers François. Elles ne l'affichent pas (pour éviter de s'aliéner une partie de leur public) : mais elles ont du mal à ne pas laisser filtrer leur ressentiment. On peut les comprendre... Depuis que Rome parle avec verdeur, le monde incroyant se met à comprendre ce qu'elle dit : donc la posture de certains (faire passer Dieu pour compatible avec Mammon) devient intenable.

 

Mais le phénomène François va plus profond. En le voyant et en l'entendant, un nombre croissant de nos contemporains comprennent que la foi chrétienne n'est pas un ''musée des valeurs'', mais un dynamisme de refertilisation et de ré-innovation. La foi chrétienne met chaque jour le croyant en présence de l'Evangile, qui l'interpelle sur ses réflexes et ses comportements ; se confronter à l'Evangile c'est le laisser mettre en question nos réflexes : y compris quelques réflexes ''chrétiens'' qui ne l'étaient pas tant que ça. Le pape appelle l'Eglise à se souvenir qu'elle n'existe que pour répandre l'Evangile : il lui faut, dit-il, modifier celles de ses attitudes (ou structures) qui ne répondent plus aux besoins de l'évangélisation... Dans le monde d'aujourd'hui, maintenir certaines attitudes ou  structures d'hier serait, au mieux, une cause de malentendus, et au pire un contre-témoignage.

 

Expliqué en long et en large dans l'exhortation apostolique, ce constat enthousiasme les chrétiens évangélisateurs – mais ulcère le petit nombre de ceux que Mgr Daucourt a appelé ''les athées pieux'' : ceux qui s'intéressent au ''catholicisme'' mais pas au kérygme, et qui se servent de la référence chrétienne pour emballer du partisan ou ratatiner le christianisme en morale. Ceux-là vitupèrent le pape (aux USA) ou s'irritent sourdement contre lui (en France)... [2]

 

Mais ce qui compte, ce sont les millions de gens qui regardent l'Eglise catholique depuis que François l'incarne sur la scène planétaire. Regardez la photo de selfie en tête de cette note, il y a deux façons de la percevoir : on peut se crisper et traiter le pape de démagogue (et puis rentrer chez soi « tout triste » comme le jeune homme riche) ; on peut aussi se souvenir que « l'homme est le chemin de l'Eglise », comme disait Jean-Paul II.

 

J'entends l'objection : ''Oui, mais c'est du médiatique, ça n'ira pas loin...'' Et où cela devrait-il ''aller'' ? La seule direction indiquée par le Christ est l'évangélisation : François en ouvre – à deux battants – les portes, qui sont celles des coeurs d'aujourd'hui. Il les ouvre aux évangélisateurs (comme l'orthodoxe Carol Saba l'expliquait lumineusement ce matin au débat de Radio Notre-Dame) ; et qui sont les évangélisateurs, sinon, en principe, tous les laïcs catholiques ? Il faut donc une reconversion des énergies. Cessons d'être des athées pieux : devenons des chrétiens ! François installe l'évangélisation (et non le moralisme) au centre de l'engagement de chaque catholique ; écoutons-le et cessons d'invoquer d'autres priorités. Si l'on n'évangélise pas, tout est inutile


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[1] Notes de ce blog : 17/12, 16/12, 13/12, 12/12, 10/12, 9/12.

[2] C'est vrai, quoi ! parler de Jésus-Christ, c'est démobilisateur,  ça ne vaut pas une virée bonnets-banane ''entre bons Français qui voudraient que leur pays bande un peu plus fort'' – comme disait un personnage de Nimier dans les Epées.

 

 

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''Cieux, faites venir le Juste comme une rosée...''

''...qu'il descende des nuées comme une pluie bienfaisante : que la terre s'entrouvre et donne naissance au Sauveur...'' (introït de l'Avent). Un écho dans les propos de l'économiste Gaël Giraud, invité ce matin de France Culture :

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43 ans, jésuite, économiste, auteur d'Illusion financière [1] et directeur de recherches en économie au CNRS (membre du conseil scientifique du Laboratoire sur la régulation financière), Gaël Giraud répondait ce matin aux journalistes de France Culture.

Extrait de l'une de ses réponses : «  L'attention à la fois envers la Création et envers les plus pauvres fait partie des messages de l'Evangile... »

C'est ce que dit en germe le passage du prophète Isaïe dont vient le Rorate coeli desuper, introït et antienne du dernier dimanche de l'Avent : Isaïe parle de « la justice » et du « salut », mots que la Vulgate applique à Jésus – le Juste et le Sauveur – dont la personne et le nom même, Ieschoua, signifient « Dieu sauve » (lire Un homme nommé salut, livre de la regrettée Jacqueline Genot-Bismuth [2]). Homme et Dieu, Créateur et créature, Jésus est à la fois la pluie bienfaisante « descendue des nuées » et le salut germé de la terre, fruit de l'ensemble de la Création matérielle dont il a voulu être ainsi solidaire... La Justice que Jésus incarne apporte indissociablement notre salut individuel et notre devoir de solidarité (incluant nos frères humains et le reste de la Création, comme le pape François l'a rappelé dès sa première homélie).

Incisif dans sa critique de l'idole Argent, qu'il dénonce dans les mêmes termes que le pape jésuite, Gaël Giraud montre que le sens de la responsabilité écologique envers notre environnement – dont dépend la vie de l'homme – peut fonder une nouvelle et grande politique de l'économie ; il souligne que ce chantier ferait écho à l'Evangile.

Spécialiste de la sphère financière, il réfute au passage le slogan du « ruissellement » (pont-aux-ânes des libéraux : prétendre « que plus les riches sont riches, plus les pauvres sont heureux »).

Jésuite, il sourit de la fureur de la droite franco-américaine à l'encontre de l'enseignement social du pape... Verbatim :

 

« Le pape n'est pas au service des intérêts privés des conservateurs américains... »

 

« Très touché par la question de l'exclusion, le pape la met au coeur de sa parole publique. Même si ses positions économiques déplaisent à certains milieux ultra-conservateurs... »

 

«  Marxiste ? Non, le pape est fidèle à la parole de l'Evangile... »

 

«  Lisez l'encyclique sociale de Pie XI 'Quadragesimo Anno' [1931] : sur la dictature des marchés financiers, elle contient des pages prophétiques qui pourraient être écrites aujourd'hui... » [3]

 

Tout est dit.


 

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[1] éditions de l'Atelier. 

[2] OEIL 1986. 

[3] information dédiée à un gros facho selon qui  les papes ''se contredisent sur tout''. Qu'il se renseigne un peu (entre deux rallyes bonnets-banane) : ensuite on verra.

 

 

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Trump et les ”Nasty Women” sont deux produits Twitter

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Dans les cortèges Nasty Women d'hier, pas de slogans contre le côté "Goldman Sachs" de Trump. Une mobilisation politique sans contenu politique... Signée Twitter, comme l'élection de novembre :

 

 

Comme dit l'intellectuel conservateur britannique Roger Scruton, "dans l'ère Trump le style et le tempérament de la politique seront profondément influencés par Facebook et Twitter. On discutera peu de politiques publiques requérant une description de plus de 140 caractères ou privées d'une émoticône souriante ou d'un doigt d'honneur... L'idée que les décisions prises en notre nom le sont par des personnes qualifiées qui assument la pleine responsabilité de leurs erreurs pourrait bien être bientôt une chose du passé."

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Ce qui s'applique à Trump s'applique aussi à la "mobilisation internationale anti-Trump" d'hier : ces "centaines de milliers de femmes motivées" qui se sont retrouvées "spontanément", toutes coiffées du même pussy hat - un bonnet rose à oreilles de chat, par allusion à la vieille phrase obscène de Trump sur les femmes. Cette mobilisation dans plusieurs pays porte partout le même nom : "Nasty Women" ("les sales bonnes femmes") : autre allusion à Trump, tirée cette fois du débat télévisé où il traita Mme Clinton de "nasty woman".

Mais dans ces rassemblements on aurait attendu des banderoles contre les orientations Goldman-Sachs-friendly de l'équipe Trump. On n'en a pas vu. En revanche, on a vu (à Washington, Los Angeles, Montréal, Londres, Paris, Berlin, Sydney...) des pancartes ainsi libellées : "My voice, my story, my body !".

"Ma voix", "mon histoire", "mon corps" ? quel rapport avec le politique ?

Tout est centré désormais sur le sexuel et le subjectif. Si l'on doit combattre le nouveau gouvernement américain, c'est pour une seule raison : il sera "anti-femmes et anti-LGBT"... Qu'est-ce qui permet de le prédire ? Rien. Mais la gauche occidentale s'est recroquevillée sur les questions de moeurs, après avoir déserté le politique et l'économique en se ralliant au néolibéralisme.

Le "grand mouvement anti-Trump" dont se gargarisent les médias n'est donc pas un mouvement de contestation politique : c'est un mouvement "d'émotions". La mobilisation s'est faite sur Twitter, comme le vote Trump s'était catalysé sur Twitter ; et le vote Trump non plus n'a pas été un vote "politique" mais, comme le note le conservateur Scruton, un vote d'humeurs et d'émotions :  humeurs et émotions inverses - donc symétriques - de celles des bobos qui soutenaient Mme Clinton.

Les électeurs de Trump vont se rendre compte qu'ils ont été fucked, comme dirait leur héros. Le grandiose avènement du Populisme "pour le millénaire à venir" (sic) dissimulait le triomphe de Wall Street ; l'establishment financier restait gagnant quel que soit l'élu. Ces électeurs se rendront-ils compte que leurs émotions en 140 signes - sur lesquelles tweeting Donald a surfé - n'étaient qu'une réaction [*] aux émotions en 140 signes du camp d'en face : ces libéraux urbains qu'ils détestent ?  Le "Great Again" des électeurs de l'Amérique profonde n'a pas plus de substance politique que l'arc-en-ciel coiffé d'un pussy hat.

Revenons au mouvement Nasty Women qui électrise nos chaînes d'info. Pour cerner sa nature et comprendre la dégénérescence finale des idéaux de gauche en sexomanie queer, prenez le dernier Michéa (Notre ennemi le capital, Climats) page 225 :

<< Si le prolétariat indigène ou la paysannerie locale en venaient à décevoir les espérances intellectuelles qui s'étaient portées sur eux, un autre groupe élu ne manquerait pas de prendre aussitôt  la relève, qu'il s'agisse des immigrés, de la jeunesse, des femmes, du lumpenproletariat ou même, comme chez Judith Butler, des drag-queens. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle tant d'intellectuels de gauche en concluent si allègrement, aujourd'hui, que "le peuple n'existe pas"... Entendons par là que seuls importent à leurs yeux la Théorie juste et ses gardiens autoproclamés. >>

Ou plus exactement, seul importe leur statut (leur job) de gardiens autoproclamés ; car la Théorie n'existe plus depuis longtemps, remplacée aujourd'hui par cette arnaque du capitalisme tardif : les social networks comme "forme supérieure du débat démocratique"... "Join the Pussy Hats revolution !", proclame leur site : voilà le Che remplacé par Dorsey et Zuckerberg. Twitter et Facebook accouchent successivement de Trump et des Nasty Women : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes calculés par algorithme.

 

PS - Quant au discours d'investiture du 45e président des Etats-Unis, un seul mot le définit :  abject.

 

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[*]  Même chose pour nos soi-disant "réacs" hexagonaux : ils sont "réactifs" et non "réactionnaires". Se définissant par rapport à leur adversaire conventionnel, ils en sont les marionnettes. 

 

 

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