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Rechercher : bonnets rouges

Giordano Bruno indésirable sur la planète Mars

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Pourquoi un astrophysicien français croit-il devoir faire d'un occultiste du XVI° siècle un précurseur de l'exploration de Mars ? Mon éditorial ce matin à RCF (Radios chrétiennes de France)  autopsie une "légende laïque" fabriquée en 1880 :

https://rcf.fr/la-matinale/l-astrophysique-l-histoire-et-...

  

<< Le succès de la mission Perseverance, septième atterrissage réussi sur Mars, fait rêver tout le monde : on ne se lasse pas des images de la planète rouge, même en sachant que la vie selon nos paramètres y est impossible… et même en se demandant si les sommes réellement astronomiques dépensées pour aller sur Mars ne seraient pas mieux employées sur Terre contre notre réchauffement climatique – qui risque de gâcher la vie sur notre planète, la seule habitable de ce système solaire. Ce qui n’empêche pas d’envisager qu’il y ait de la vie ailleurs dans l’univers !

 Mais je me suis étonné avant-hier, écoutant une émission sur l’exploration de Mars, en entendant un astrophysicien français nous parler soudain d’un occultiste du XVIe siècle, Giordano Bruno, et nous affirmer qu’en l’an 1600 Bruno fut brûlé “pour avoir osé dire que l’univers est infini et habité”.

Evidemment, brûler Bruno, ou qui que ce soit, fut une affreuse aberration ; le pape Jean-Paul II en a proclamé la repentance lors du grand bilan historique du millénaire.

Mais sur Giordano Bruno, les historiens actuels apportent un éclairage. Ils montrent que Bruno n’avait rien d’un scientifique, et surtout rien d’un pionnier de la libre pensée démocratique : image de lui fabriquée en 1880. D’ailleurs si Bruno avait été un précurseur de la démocratie, sa mémoire n’aurait pas été honorée par le régime fasciste italien !  Ajoutons qu’Il n’avait rien non plus d’un ami des gens, lui qui écrivait par exemple des textes enragés contre les femmes. Comme le disait il y a trente ans le Pr Couliano, spécialiste de la question, Giordano Bruno (auteur entre autres de six ouvrages de magie et d’occultisme) était, comme tous les magiciens, mû essentiellement par le désir de manipuler les gens et la nature : et c’est surtout comme magicien qu’il fut condamné au bûcher. Procédé atroce, oui, dont Rome aurait dû se dispenser… Mais cette triste histoire n’a vraiment aucun rapport avec l’exploration de la planète Mars. L’astrophysique de 2021 n’a pas à s’encombrer de légendes politiques fabriquées au  XIXe siècle !  >>

 

 

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Giordano Bruno, magicien et idolâtre de la "divine" reine Elizabeth première

 

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22/02/2021 | Lien permanent

Général Lecointre : une leçon de civisme militaire

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L'explication qu'il donne de son départ (un an avant la présidentielle) rappelle aux Français qu'il existe autre chose que les hystéries d'opinions partisanes... Mon éditorial à RCF :

<<  Chef d’état-major des armées, le général Lecointre démissionne mais de façon pédagogique : hier sur LCI il a donné un exemple de civisme militaire et de service du bien commun.

Pourquoi s’en va-t-il maintenant ? Pour éviter une politisation du rôle de chef d’état-major : politisation qui aurait lieu s’il partait à la fin d’un quinquennat… Il explique : “Je ne suis pas au service d’Emmanuel Macron mais du président de la République… Un chef d’état-major est au service du président quel qu’il soit”.

Donc, apolitisme total de l’armée !  En réponse aux questions sur la récente agitation sur un mirage de putsch militaire, le général Lecointre enfonce le clou : les militaires en activité, dit-il, sont incompétents sur la politique intérieure, ils n’ont aucune légitimité pour y intervenir ; s’ils y interviennent, ils ont tort. Car une implication de militaires dans les controverses politiques aurait le résultat catastrophique de diviser l’armée et de saper la confiance entre ses membres : confiance indispensable, et même vitale, pour accomplir leurs missions.

Certains généraux proches de la retraite sont sortis récemment du mutisme, pour se mêler du conflit d’opinions et le chauffer au rouge : intervention que le général Lecointre leur reproche sévèrement. Pourquoi sa leçon nous est-elle utile ? Parce que François Lecointre nous rappelle que d’un côté, oui, il y a les conflits d’opinions des factions, mais que de l’autre côté il y a le bien commun de toute la société française. Ce sont deux choses différentes. Aujourd’hui on n’entend plus que les conflits d’opinions ; peu de gens arrivent à parler du bien commun, c’est-à-dire de l’intérêt supérieur de tous dans tous les domaines. Un homme comme le général Lecointre témoigne de l’existence de cet intérêt supérieur. Bien sûr il en témoigne du point de vue de l’armée, qui est une forme exceptionnelle du service du bien commun dans des circonstances dramatiques. Mais le bien commun ordinaire est civil, il existe dans la vie quotidienne : et il faut veiller à ce qu’il ne soit pas submergé par le tapage des conflits d’opinions.  >>

 

 

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14/06/2021 | Lien permanent

Parler de ”théories du complot” est un enfumage

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Excitations ces jours-ci autour de la notion de "théories du complot" ! Enquête d'opinion, commentaires dans tous les sens - ou plutôt dans un seul sens, celui de l'enfumage :

 

On s'en aperçoit en voyant ce que nos journalistes appellent "théories du complot" : ils mélangent deux familles différentes d'idées, dont une moitié seulement évoquent un complot quelconque. Par exemple  : 

1. la théorie voulant que le 11 septembre ait été "planifié par la CIA" ; ou la théorie voulant que "l'alerte aux perturbateurs endocriniens ait été forgée par les narcotrafiquants pour détourner l'attention de l'afflux de la drogue afghane" ;

2. des idées (p. ex. celle de la création du monde par Dieu) qui ne font pas partie du corpus des modes actuelles...

Les deux premières théories relèvent réellement de la paranoïa complotiste. Mais pas les autres [*]

Pourquoi présenter comme "complotistes" des idées qui ne parlent d'aucun complot ? 

Cette incohérence n'en est une qu'aux yeux des gens rationnels. Mais pour les autres (animateurs soucieux de faire le show), la rationalité et la réalité n'ont aucun intérêt : têtes creuses et grosses voix, ils ne s'intéressent pas aux idées mais au bruit qu'elles font. La mode est de parler de "théories du complot" ? Ils classeront sous ce label tout ce qu'ils auront envie de "montrer du doigt". D'où l'aspect hétéroclite de cette affiche rouge où se retrouvent dénoncés des gens inoffensifs aussi bien que des agitateurs salafistes...

Mais peut-être ce confusionnisme est-il moins bête qu'il n'en a l'air. Le délit de "complotisme" ne tardera pas à être créé (faites confiance aux élus En Marche) : ce sera un délit-valise où l'on pourra placer n'importe quoi. Ainsi on commence à disqualifier comme "complotistes" les analyses anti-libérales. Oublié, l'intérêt qu'on leur avait porté après la catastrophe de 2008 ! Le néolibéralisme est devenu religion d'Etat française depuis mai 2017, qui a foudroyé la malpensance économique. Critiquer la sphère financière recommence à sentir le fagot. Depuis 2016, la directive européenne Secret des affaires traite les lanceurs d'alerte comme des délinquants... Bientôt il sera "complotiste" de dire que les effets ont des causes.

 

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[*]  sauf évidemment le créationnisme dans sa forme obscurantiste américaine, qui prétend que les preuves de l'évolution et de sa très longue durée ont été fabriquées par les paléontologistes. Rappelons que l'Eglise catholique définit la création comme permanente (donc compatible à la fois avec la très longue durée et avec le sens profond du récit de la Genèse) ; et non comme reléguée à un instant T du passé.

 

 

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L'affaire du Chili : courage dramatique du pape François

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La démission collective des évêques chiliens, les paroles et les décisions du pape, sont un événement qui va marquer le siècle : 

Convoqués par le pape, les évêques du Chili ont avoué leur comportement néfaste dans les affaires de pédophilie - et présenté leur démission collective.

Le pape a fait sa propre autocritique, toujours par rapport au dossier chilien.

Double action sans précédent, proportionnée au mystère d'iniquité qu'est la pédophilie de prêtres ! Cette épidémie infernale avait gangrené une partie de l'Eglise occidentale et latino-américaine : une situation accumulée depuis quarante ans, et contre laquelle Benoît XVI avait engagé la lutte après un terrible discours. Mais cette situation était protégée par des complicités remontant jusqu'à la Curie romaine, auxquelles se sont heurtés Benoît XVI puis François. 

Benoît XVI épuisé a fini par résigner sa charge. François, décidé au début de son pontificat à porter un fer rouge dans la pourriture, s'est trouvé en butte à l'hostilité d'un réseau mêlant passéisme politico-religieux et liens financiers ;  acharné à saboter l'action de "Bergoglio" dans tous les domaines, ce réseau a saboté notamment la lutte contre les pédophiles, ce qui a provoqué le départ indigné de plusieurs membres laïcs de la commission internationale nommée par le pape.

Mais il  y a eu l'affaire du Chili. Circonvenu et désinformé par des évêques ultra-conservateurs qui taxaient de "gauchisme" les plaintes des victimes, François s'est laissé placer en porte-à-faux : d'où sa très malencontreuse affirmation sur le dossier chilien, en écho à ce qu'on lui avait fait croire... Puis il a compris. Dès lors rien n'a pu l'arrêter : ni le souci de sa sécurité, ni l'ampleur du séisme nécessaire, ni l'éventualité d'une propagation de ce séisme à d'autres pays.

La masse des non-croyants, scandalisés de longue date par la pédophilie de prêtres, approuvent la radicalité des mesures papales.

Un certain nombre de croyants auront du mal à les admettre. Ceux-là niaient depuis dix ans l'immensité du désastre, et ne voulaient pas voir que le scandale pédophile était le pire obstacle à l'évangélisation en notre temps ; l'évangélisation n'était d'ailleurs pas le premier souci de ces milieux, trop introvertis pour saisir le sens de l'appel aux "périphéries". Souhaitons que le séisme chilien et le courage dramatique du pape soit l'occasion pour eux d'une prise de conscience.

Et prions pour François.

 

 

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Tremblez, GAFAM, l'Elysée va ”prendre des actes”

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Emmanuel Macron fera-t-il réellement voter des lois incompatibles avec le néolibéralisme numérique ? Ce serait singulier. Et que dire de "l'exemple allemand" invoqué par M. Mahjoubi :

 

Emmanuel Macron s'y est engagé le 19 février à Quatzenheim : il va "prendre des actes" (curieuse formule) pour mettre hors d'état de nuire les individus haineux. Il l'a confirmé le 20 février au dîner du CRIF : dès le mois de mai, une loi numérique sera débattue "pour accélérer le retrait des propos antisémites et responsabiliser davantage les plateformes".

On est curieux de voir comment va s'y prendre le jeune président libéral, affronté ici au pilier (numérique) de la "nouvelle économie"... libérale.

En effet, de quoi parle-t-il ?  Des propos haineux qui prolifèrent sur la Toile. Où prolifèrent-ils ?  Sur certains sites extrêmes, mais principalement sur les réseaux "sociaux". Or : 1. profitant de la mondialité et de l'absence de régulation (dogmes économiques néolibéraux), les sites extrêmes sont domiciliés hors de France ;  2.  les géants numériques (Twitter, Facebook etc) font la sourde oreille, car

<< ...les entreprises américaines ont développé un concept spécieux qui semble se substituer aux dispositions pénales en matière de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce concept est dénommé : "termes du service" ou "standards de la communauté". Qui fixe la règle ? Les internautes ? Non, ce sont lesdites sociétés qui fixent la règle. D'autre part, les sociétés américaines ont en tête le premier amendement de la Constitution américaine. La logique est américaine. Faire bouger ces mastodontes, nés dans l’environnement juridique américain où la liberté de parole est moins encadrée, est chose compliquée... >>  (L'Arche, 15/01/2018)

"Faire bouger ces mastodontes" sera d'autant plus dur à M. Macron qu'il a déroulé le tapis rouge aux grandes entreprises étrangères, majoritairement américaines, à Versailles le 21 janvier lors de son raout Choose France.  Peut-on promettre toutes facilities  au business US (qui voudrait imposer partout la loi US)... mais en même temps "prendre des actes" en sens contraire ?

Il y a l'exemple allemand, nous dit Mounir Mahjoubi. Certes : la Netzwerkdurchsetzungsgesetz ("loi de mise en oeuvre du Net"), alias "NetDG", oblige les réseaux sociaux à retirer "dans les 24 h après le signalement" un contenu "manifestement haineux". Si le caractère illégal est moins évident, les réseaux disposent "d'une semaine" pour réagir. Le non-respect de ces délais expose les contrevenants à une amende "pouvant aller jusqu'à 50 millions d’euros"... La chose serait impressionnante si elle était appliquée, en grand et par les tribunaux du pays ; mais  elle se réduit pratiquement à déléguer aux géants du Web le pouvoir de trier les contenus. Ce qui revient à dire : "Article 1,  les plateformes sont sous surveillance ; article 2, l'application de l'article 1 est à la discrétion des plateformes".

Bon courage, Jupiter.

 

 

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Zemmour, Maréchal & Cie : le petit milieu bourgeois des “catholiques” entre guillemets

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Titre du Monde daté d’aujourd’hui (article d’Ariane Chemin et Clément Guillou) : « L’offensive de l’extrême droite “catholique” contre le pape François ». Ces guillemets sont un petit événement : un média parisien reconnaît que refuser la pensée sociale de l’Eglise est le propre de non-catholiques, ou de catholiques à éclipses. On commence à y voir clair :

L’“offensive” contre le pape est menée par une certaine bourgeoisie derrière ses influenceurs : une poignée de polémistes, d’universitaires et de démagogues d’ultradroite autour d’Eric Zemmour et Marion Maréchal.  

Mme Maréchal, ancienne élève des dominicaines du Saint-Esprit, s’affiche catholique. Ignore-t-elle le devoir de tout fidèle de bien accueillir les orientations sociales du magistère pontifical (selon saint Jean-Paul II dans Christifideles laici, 1988) ? Ignore-t-elle que le magistère est intervenu de tous temps – c’est une partie de sa mission – dans les domaines du bien commun, souvent inséparables du politique ? Elle n’était pas née en 1983, quand Jean-Paul II prenait à bras-le-corps la sauvegarde politique et sociale de la Pologne : mais le milieu qui fit son éducation louait ce pape d’avoir ainsi aidé à défaire l’URSS, tâche politique s’il en est !  Mme Maréchal déraille donc quand elle proclame le 14 septembre sur BFMTV : « Un pape n’a pas à faire de politique”, et : « Le pape n’est infaillible que sur le dogme » ! En réalité les fidèles ne sont pas tenus seulement d’adhérer au très petit nombre des dogmes (auxquels se limite l’infaillibilité pontificale) : ils sont tenus d’accueillir les préconisations sociales du magistère – qui font d’ailleurs partie de la théologie morale, cf. Christifideles laici. Si ces notions faisaient partie des cours d’instruction religieuse à l’institution St-Pie-X, Mme Maréchal a la mémoire qui flanche.

Quant à M. Zemmour, il n’est pas chrétien : ses positions ne regardent donc que lui. Mais il pourrait observer une certaine réserve. Non ! Après avoir tiré à boulets rouges sur le pape, il donne des leçons de patristique…  Le 18 septembre il déclare, sur BFMTV : « Moi j’ai appris du christianisme une très belle phrase de saint Augustin : c’est qu’on ne peut pas faire le bien jusqu’au mal ». Interrogé à ce sujet par La Croix, le Pr Jean-Marie Salamito (Sorbonne), spécialiste du christianisme antique et membre de l’Institut d’études augustiniennes, a répondu que cette phrase inconnue était « mise abusivement sous le nom de saint Augustin ».  Le Pr Salamito ajoute : « L’idée que l’on puisse faire du bien et aboutir au mal ne me semble ni augustinienne ni chrétienne… » On la trouverait plutôt chez Charles Maurras ou Friedrich Nietzsche ; mais l’entendre a dû beaucoup plaire à une certaine bourgeoisie, qui ne lit que les pages économiques du Figaro.

 

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Allons-nous déclencher la machine infernale ?

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'Dr Folamour' : nos commentateurs aussi ont l'air d'avoir appris à "aimer la bombe".

Les Européens vont à reculons vers la Troisième Guerre mondiale. Nos médias ironisent sur les avertissements nucléaires de Poutine comme si de toute évidence il s'agissait d'un bluff... Ma chronique aux radios Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Fidélité Mayenne :

<<  Un pas vers la guerre générale pourrait être franchi. Le président Biden annonce de jour en jour des degrés supplémentaires d’armes lourdes livrées à l’Ukraine :  "drones tueurs" Phoenix Ghost ou Switchblade, obusiers Howitzer, hélicoptères d'assaut, toutes choses que Biden refusait à Kiev il y a encore trois semaines. Pour ne pas être en reste, des gouvernements européens livrent eux aussi des armes offensives malgré la faiblesse de leurs arsenaux : ainsi la France va envoyer à Kiev une partie de son tout petit nombre de canons automoteurs Caesar. Devant les membres de l’OTAN réunis sur la base de Ramstein en Allemagne, le chef d’état-major du Pentagone déclare que cette réunion a pour objectif de faire gagner l’armée ukrainienne. Lundi, le secrétaire américain à la Défense a déclaré que le but des Etats-Unis est de “voir la Russie affaiblie”.

Mais ça, c’est la ligne rouge qui transforme les Occidentaux en cobelligérants, répond le ministre russe Sergueï Lavrov. Lundi soir il déclare pour la deuxième fois qu’une extension du conflit peut dégénérer en guerre nucléaire mondiale. Je cite Lavrov : “Le danger est grave et réel, il ne faut pas le sous-estimer !”   

Or les Occidentaux ont l'air de sous-estimer ce danger. Avec une certaine incohérence, ils estiment que Poutine a perdu la raison en déclenchant une guerre, mais en même temps, qu’il n’appuiera pas sur le bouton nucléaire… C’est un pari, parce que nous n’avons aucun moyen d’évaluer ce qui se passe réellement dans la tête de gens comme Poutine et Lavrov.

Nous savons pourtant que selon eux le monde russe ne fait que se défendre contre le monde américain, qu’ils accusent d’assiéger la Russie depuis la chute de l’URSS.  Toujours selon eux, les extensions de l’OTAN à des pays anciennement soviétiques sont une menace virtuelle contre les intérêts vitaux de la Russie : c’est ainsi qu’ils interprètent l’aide militaire de plus en plus lourde et massive que Washington apporte à l’Ukraine – et les dernières déclarations de la Maison Blanche ont étrangement l’air de confirmer les craintes de Moscou. Ces craintes, s’ajoutant aux insuccès de l’armée russe sur les fronts d’Ukraine, sont-elles capables de pousser le Kremlin à déchaîner le feu nucléaire sur l'Ukraine ? voire sur des pays d’Europe, ou même sur les Etats-Unis malgré leur grande capacité de riposte ?  On n’en sait rien. On est réduit aux conjectures… Nous sommes assis autour d’une machine infernale. Prions pour que le bon sens revienne à temps. >>

 

 

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Municipales : autres situations bizarres

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Villejuif : des Verts anticommunistes    Grenoble : un Vert catho en tête Châteauroux : accord socialiste-LMPT...

 

Villejuif. La liste EELV s'allie à la liste UMP ''pour faire barrage à la liste communiste'' ! C'est un divorce d'avec le PS, maison-mère des Verts. Il y faut une vraie bonne raison... D'autant que le numéro 2 de la liste EELV villejuifoise est Alain Lipietz, auteur de travaux savants sur ''la formulation algébrique de la théorie économique marxienne'', et débarqué (pour raideur idéologique) de la campagne présidentielle des Verts en 2002 ! Mais la vraie bonne raison se laisse chercher. Lipietz ne reproche pas à Claudine Cordllot (maire PCF sortante) une science insuffisante de la théorie économique marxienne... Si lui et Natalie Gandais (tête de liste EELV) s'allient à l'UMP pour virer Mme Cordillot, c'est juste au nom du ''changement  au bout de 85 ans de gestion communiste''. L'argument est maigre. Mais il est jugé suffisamment grave par Emmanuelle Cosse – actuelle surveillante d'EELV – pour qu'elle suspende (''en urgence'') Lipietz, Gandais et leurs camarades... Elle place même ''sous tutelle'' l'ensemble du groupe local des Verts de Villejuif. Quand on connaît Mme Cosse, dont la prolixité monotone vaut celle de Mme Duflot, l'idée d'être sous sa tutelle inspire une grande lassitude.

 

Grenoble. Riche depuis quarante ans [1] d'une image ''d'urbanisme expérimental et d'initiatives citoyennes'', la capitale de l'Isère a réalisé dimanche un gag : reléguer la liste PS et mettre en tête EELV. Le Vert Eric Piolle a obtenu 29,31%. Le socialiste Jérôme Safar n'a eu que 25,31%. Or Safar refuse de se désister pour Piolle, comme le voudrait Solférino ! D'où une quadrangulaire dimanche prochain. Et si les 12,55% du FN se reportent sur les 20,86% de l'UMP, Grenoble repassera à droite. Pourquoi M. Safar boude-t-il M. Piolle ? On ne sait pas. Il ne donne aucun argument digne de ce nom. Il proclame : ''c'est clairement l'avenir de Grenoble qui se joue lors de ce second tour'', mais ce n'est ''clair'' que pour lui... Si l'on cherche un peu, on constate que M. Piolle, père de famille de 41 ans (et éventuel premier maire EELV d'une grande ville), est un non-conformiste qui devrait faire peur aussi à Solferino : a) il est cofondateur du comité Roosevelt avec son copain Pierre Larrouturou ; b) son équipe est truffée d'antinucléaires et d'adversaires des nanotechnologies : ce qui la fait qualifier de ''liste de gauchistes'' par l'honorable M. de Longevialle (centriste, 4,5 % au premier tour) ; c) M. Piolle se définit comme ''catho humaniste'' : pléonasme qui lui vaut l'animosité, contradictoire mais simultanée, des blogs intégristes et de M. Safar. Il aurait aussi celle de Solférino si un vent de panique ne soufflait pas au PS... Crainte de voir l'UMP reprendre aussi Grenoble, Harlem Désir retire l'investiture PS à M. Safar et soutient M. Piolle ! (Harlem cathophile ? ce spectacle vaut le coup d'oeil). Mais, comble de bizarrerie, le catho Piolle est soutenu par le Parti de Gauche : formation dont l'un des charmes est l'athéisme à l'ancienne [2]. Comme disait hier un expert de Sciences Po à France Info, les négociations entre deux tours ''sont une discussion de marchand de tapis, en plus chaotique''.

 

Châteauroux. Le vent de panique est un typhon. Il ravage tout : même la plus républicaine [3] des valeurs, celle qui consiste à nier l'existence de la Manif pour tous. Face à la liste UMP arrivée en tête dimanche, la liste PS locale (Mark Bottemine, poulain de Michel Sapin) a signé un accord avec deux listes DVD dont celle de Régis Tellier (17,28%)... qui a signé la charte LMPT ! Il y a encore six jours, Bottemine déroulait le tapis rouge à Christiane Taubira venue déclamer en meeting, dans son style purement Champignac : « Avec Mark, nous voulons qu'ici, à nouveau, le souffle de la fraternité, de la fierté d'être et de faire ensemble souffle à nouveau ! » En fait de souffle, la Garde des Sceaux ne doit pas être déçue ; la charte LMPT engage à soutenir aux sénatoriales des candidats prônant – notamment – l'abrogation de la loi Taubira. [4]

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[1] 1965-1983 : l'ère Hubert Dubedout. (Seul grand notable PS chassé de la vie politique sous Mitterrand, par la haine de Louis Mermaz).

[2] On s'attend toujours à entendre Mélenchon clamer "je suis une victime des prêtres", comme Carette dans L'Auberge rouge.

[3] L'adjectif "républicaine" a changé de sens depuis quelques années : il ne désigne plus la continuité de l'Etat mais la docilité aux marchés.

[4] Selon une partie des blogs d'extrême droite, cette charte serait signée en grande majorité par des candidats FN-RBM. C'est faux. Chiffres réels : 60 % de non-inscrits, 18 % d'UMP-UDI, 18 % de FN-RBM. À Hénin-Beaumont, le maire Briois (emblématique) fait savoir qu'il célébrera ''sans aucun problème'' les mariages homos.

 

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Quand l’ennemi du religieux est un nationalisme

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Inauguration d'une Eglise catholique en Chine

La politique de Xi Jinping envers les religions en Chine a un seul objectif : les amputer de leur dimension internationale. L'accord de 2018 entre le Saint-Siège et Pékin sur la nomination des évêques est donc une victoire, contrairement à la rumeur forgée par certains :

 

« 2019, ‘annus horribilis’ pour Xi Jinping » : les médias occidentaux s’interrogent sur les difficultés du régime chinois. Dans une analyse diffusée par la plateforme américaine Project Syndicate [*], le sinologue Minxin Pei, senior fellow du lobby transatlantique German Marshall Fund, estime que les erreurs politiques de Pékin viennent de « l’intolérance de Xi face à toute contradiction » et du culte qu’il installe autour de sa personne.

Depuis 2018, en effet, la Constitution de la République populaire de Chine a restauré un concept oublié depuis Mao :  sacraliser la pensée présidentielle. Mais contrairement à la « pensée rouge du président Mao », bizarrerie néanmoins marxiste, la « pensée rouge du président Xi » s’exerce au nom du nationalisme. C’est pour rendre « patriotes » (= culturellement identitaires) tous les secteurs d’activité, que cette re-politisation se traduit par une coercition de masse.

Il y en a beaucoup d’exemples. Entre autres, ce qui se passe dans le secteur religieux… Confirmé en 2016 par une session du PCC présidée par Xi, l’objectif est de « siniser » les religions comme le reste : c’est-à-dire trancher tout lien entre elles et « les puissances étrangères ». C’était déjà le cas sous Mao, mais au nom de « la lutte mondiale des peuples contre l’impérialisme » : catholiques et protestants étaient assimilés à des relais du capitalisme occidental.  Sous Xi, la politique religieuse du régime change d’angle : elle agit au nom de l’identité nationale et non plus du socialisme. Il s’agit d’opposer « nos valeurs chinoises » (« notre civilisation quatre fois millénaire ») à l’internationalisme, qu’il soit chrétien ou musulman.

Tout l’effort consiste désormais à introduire ce nationalisme culturel au sein même des groupes religieux. Le 6 novembre 2019, une réunion du parti a enjoint aux « textes de référence des religions » d’être « conformes aux exigences de la nouvelle époque ». Selon une rumeur, Wang Yang (l’un des sept hiérarques du PCC) prétendrait même faire réécrire le Coran et la Bible pour « les adapter aux caractéristiques chinoises » : ambition – si c’est vrai – dont il ne mesure pas l’absurdité… En tout cas, c’est dans l’optique nationaliste que se développent les politiques religieuses du régime. Elles sont diverses selon les religions.

Les musulmans sont la cible principale. Il s’agit des Ouïgours turcophones du Xinjiang : un cas spécial, dans la mesure où leurs organisations militantes sont indépendantistes, voire terroristes, en lien avec des djihadistes extérieurs. D’où la répression de masse qui les frappe en tant que « séparatistes soutenus par l’étranger ».

Rien de comparable évidemment en ce qui concerne les 80 millions de chrétiens chinois. Mais leur situation n’est pas la même s’ils sont protestants ou catholiques. Les protestants sont la cible d’une nouvelle vague de répression : surveillance policière étroite, arrestations de pasteurs, portraits de Xi imposés dans les salles de prière, hymne national obligatoire au début de l’office, etc. Le malheur de ces Eglises est le soutien ostentatoire de fondations américaines : le PCC voit donc dans les protestants chinois une antenne chrétienne du pôle US, d’autant plus suspecte que ces Eglises evangelical sont mouvantes et multiformes – donc difficiles à surveiller.

Le catholicisme chinois – lui aussi sous férule policière – est dans une autre position. Il doit certes être en communion avec Rome (sans quoi il ne serait plus catholique) : mais la Rome du Saint-Siège est d’une autre nature que les Etats séculiers. Des divergences profondes la séparent aujourd’hui de Washington, sur le plan géopolitique et même religieux, comme le souligne le livre de Nicolas Senèze [2].  Le pape François n’hésite pas à dire leur fait aux Américains… Dans ce climat particulier, un événement a eu lieu en septembre 2018 entre le Vatican et Pékin : ils sont parvenus à un accord provisoire sur le point précis, mais crucial, de la nomination des évêques. Aux termes de cet accord, les nominations épiscopales de l’Eglise chinoise réunifiée ne pourront se faire sans le Vatican ! Pékin admet ainsi l’appartenance de l’Eglise chinoise à la communion catholique, universelle par définition. Cette exception au nationalisme identitaire régnant en Chine est une victoire du Saint-Siège, quoi qu’en disent les bergogliophobes.

Car cet accord a soulevé l'ire de certains catholiques : vieux messieurs occidentaux qui prennent Xi Jinping pour Lénine et François pour Kerenski ; anti-François de tous âges voulant croire que ce pape est l’Antéchrist ; sans oublier le furibond cardinal Zen, en retraite à Hongkong, qui ne pardonne pas au Saint-Siège d’avoir réalisé sans lui un accord… qu’il refusait d’avance.

De ce milieu vient la rumeur selon laquelle l’accord de 2018 contiendrait on ne sait quelles affreuses « clauses secrètes ». Pure allégation ! Rappelons que : 1. cet accord était déjà en préparation sous Benoît XVI, qui le considérait comme indispensable ; 2. la division des catholiques chinois en deux Eglises ne pouvait durer sans risques graves pour les âmes ; 3. une partie des évêques de l’Eglise « patriotique » étaient déjà en rapports discrets avec le Vatican. 

Rappelons aussi que cet accord n’est même pas un concordat. Et que ce n’est pas le premier traité signé par l’Eglise avec des pouvoirs anti-religieux…

 

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[1] Les articles mis en ligne par Project Syndicate (“The World’s Opinion Page”) sont reproduits ou cités par quelque 500 “publications partenaires” dans le monde.

[2] Comment l’Amérique veut changer de pape, Bayard 2019.

 

 

 

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L'office de la Passion à Saint-Pierre de Rome

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"Dieu est notre allié, pas celui du virus" "La célébration de la Passion du Seigneur s’est tenue cette année dans une atmosphère de particulière gravité, dans le contexte de la crise du coronavirus. Dans sa prédication, le P. Cantalamessa a invité à saisir cette situation comme une chance pour se rendre disponible à une nouvelle vie" (Vatican News) :

 

 <<  Après la messe des Rameaux dimanche dernier et la messe In Coena Domini ce jeudi, le pape François a poursuivi la célébration des rites de la Semaine Sainte en la basilique Saint-Pierre, avec la célébration de la Passion du Seigneur, conduite avec dépouillement et sobriété devant une assistance très restreinte en raison de la pandémie de coronavirus.

Revêtu d’une chasuble rouge, le pape s’est d’abord allongé en silence devant la croix, comme chaque année. Après le temps des lectures, et notamment le récit de la Passion selon saint Jean, le P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a donné une méditation intitulée: «J’ai des pensées de paix, et non de malheur».

Le récit de la Passion sous l'angle de l’actualité

Dans une allusion directe à la crise sanitaire mais aussi sociale, économique et même spirituelle qui bouleverse l’humanité depuis quelques semaines, le père Cantalamessa a remarqué que «cette année, nous lisons le récit de la Passion avec une question - ou plutôt avec un cri - dans le cœur, qui s'élève de partout sur la terre. Nous devons chercher à saisir la réponse que la parole de Dieu y apporte.»

Alors que le bilan humain de la pandémie est probablement en train de dépasser les 100 000 morts à l’échelle mondiale, le prédicateur a expliqué que «la croix du Christ a donné un nouveau sens à la douleur et à la souffrance humaines. À toute souffrance, physique et morale. (…) Et pas seulement la douleur de ceux qui ont la foi, mais toute douleur humaine. Il est mort pour tous», a insisté le père Cantalamessa. 

«Quelle lumière tout cela jette-t-il sur la situation dramatique que traverse l'humanité ?», s’est interrogé le capucin italien. «Ici encore, plutôt que les causes, il nous faut regarder les effets. Non seulement les effets négatifs, dont nous entendons chaque jour le triste bulletin, mais aussi les effets positifs que seule une observation plus attentive nous aide à saisir.»

Vaincre la tentation de toute-puissance

«La pandémie du coronavirus nous a brutalement fait prendre conscience du danger le plus grand qui soit que les hommes et l'humanité ont toujours couru, celui de l'illusion de la toute-puissance. (…) Il a suffi du plus petit et plus informe élément de la nature, un virus, pour nous rappeler que nous sommes mortels, que la puissance militaire et la technologie ne peuvent suffire à nous sauver...» « L'homme comblé qui n'est pas clairvoyant ressemble au bétail qu'on abat», avertit le psaume 48 ; «c'est vrai: l’homme dans la prospérité ne comprend pas.»

Le prédicateur a alors raconté une anecdote: «Alors qu'il peignait les fresques de la cathédrale St-Paul à Londres, le peintre James Thornhill était si enthousiasmé par son travail que, revenant à un moment donné sur ses pas pour mieux admirer sa fresque, il ne remarqua pas qu'il était sur le point de tomber de l'échafaudage dans le vide. Un de ses assistants, terrifié, comprit que s’il criait, il ne ferait qu'accélérer la catastrophe. Sans y réfléchir à deux fois, il trempa un pinceau dans la couleur et le balança en plein sur la fresque. Le maître, sidéré, bondit en avant. Son travail était compromis, mais il était sauvé.»

«C’est ainsi parfois que Dieu fait avec nous : il bouleverse nos plans et notre tranquillité, pour nous sauver de l'abîme que nous ne voyons pas. Mais ne soyons pas dupes. Ce n'est pas Dieu qui a balancé le pinceau en plein sur la fresque éblouissante de notre civilisation technologique. Dieu est notre allié, pas celui du virus ! », a précisé le P. Cantalamessa : «je forme à votre sujet des pensées de paix, et non de malheur », dit-Il dans la Bible. Le prédicateur a lancé cette grave interpellation spirituelle: «Si ces fléaux étaient des châtiments de Dieu, cela n’expliquerait pas pourquoi ils frappent également justes et pécheurs, et pourquoi les pauvres sont ceux qui en supportent les pires conséquences. Sont-ils plus pécheurs que les autres ?»

Dieu pleure sur l’humanité souffrante

«Celui qui a un jour pleuré la mort de Lazare pleure aujourd'hui le fléau qui est tombé sur l'humanité. Oui, Dieu "souffre", comme chaque père et chaque mère. Quand nous le découvrirons un jour, nous aurons honte de toutes les accusations que nous avons portées contre lui dans la vie. Dieu participe à notre douleur pour la surmonter.»

Ce drame de la pandémie a été possible en raison de la liberté laissée aux hommes, tout comme ce fut le cas pour la Passion du Christ. «Dieu le Père a-t-il voulu lui-même la mort de son Fils, pour en tirer un bien ? Non : il a simplement laissé la liberté humaine suivre son cours, en lui faisant servir son plan, pas celui des hommes. Ceci s'applique également aux maux naturels, comme les tremblements de terre et les épidémies. Ce n’est pas lui qui les suscite. Il a donné aussi à la nature une sorte de liberté (…) d'évoluer selon ses lois de développement. Il n'a pas créé le monde comme une horloge programmée à l’avance dans son moindre mouvement. C'est ce que certains appellent le hasard, et que la Bible appelle plutôt “la sagesse de Dieu”», a expliqué le P. Cantalamessa.

Il aussi relevé comme fruit positif de cette crise le sentiment de solidarité qui unit actuellement l’humanité. «Quand, de mémoire d'homme, les gens de toutes les nations se sont-ils sentis aussi unis, aussi égaux, aussi peu querelleurs, qu’en ce moment de douleur ? Nous ne devrons pas revenir en arrière lorsque ce moment sera passé. Comme le Saint-Père nous y a exhortés, ne laissons pas passer en vain cette occasion. Ne permettons pas que toute cette souffrance, tous ces morts, tout cet engagement héroïque du personnel médical aient été vains. C'est cela, la “récession” que nous devons craindre le plus», a-t-il averti.

Saisir la chance de la paix et d’une vie nouvelle

« "De leurs épées ils forgeront des socs, et de leurs lances des faucilles ; jamais nation contre nation ne lèvera l'épée, ils n'apprendront plus la guerre" : il est temps de réaliser quelque chose de cette prophétie d'Isaïe dont l'humanité attend depuis toujours l'accomplissement», a insisté le prédicateur. «Disons : “assez !” à la tragique course aux armements. Dites-le de toutes vos forces, vous les jeunes, car c'est avant tout votre destin qui est en jeu. Attribuons les ressources illimitées utilisées pour les armements aux fins dont, dans ces situations, nous voyons le besoin et l'urgence: la santé, l’hygiène, l’alimentation, la lutte contre la pauvreté, le soin de la création. Laissons à la génération qui viendra un monde plus pauvre en choses et en argent, au besoin, mais plus riche en humanité.»

 « "Après trois jours je me lèverai", avait prédit Jésus.  Nous aussi, après ces jours que nous espérons courts, nous nous lèverons et sortirons des tombeaux que sont devenues nos maisons. Non pour revenir à l'ancienne vie comme Lazare, mais pour venir à une nouvelle vie comme Jésus. Une vie plus fraternelle, plus humaine. Plus chrétienne!», a conclu le P. Cantalamessa.

Après la prière universelle qui a suivi, le pape et les quelques personnes présentes ont procédé au rite de la vénération de la croix, progressivement découverte du tissu rouge qui la voilait depuis le début de la cérémonie. François a été le seul à l’embrasser, pour des raisons de sécurité. Il s’est ensuite placé derrière la croix, la présentant symboliquement au monde.  >>

 

 

Le P. Raniero Cantalamessa, capucin

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10/04/2020 | Lien permanent

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