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Critiquer le libéralisme, c'est vouloir rouvrir le Goulag ?

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Le candidat de la gauche transformé par LR en successeur de Staline : ça se passe en 2020, vingt-neuf ans après la disparition de l'URSS, à Nancy (France), en vue d'un second tour d'élections municipales... Et ce n'est qu'un exemple de ce que proclament LR, LREM et BFM-Business contre la gauche et les écologistes :

Sentant venir sa débâcle aux municipales, la Macronie se raccroche aux idées fixes du public de droite et à la campagne de second tour de la droite. Mais le manque de personnel mène le camp Macron à la désespérante idée d’exhumer M. Valls, croyant trouver en lui un “premier flic de France” : rôle que M. Castaner ne pouvait intrinsèquement pas tenir. Les macronistes ignorent que M. Valls est honni des conservateurs (en 2013 il présentait les Manifs pour tous comme un putsch fasciste)... et méprisé par les autres, depuis son équipée barcelonaise. En tout cas M. Valls prend l’Elysée au mot ; il se voit déjà ministre de l’Intérieur. Pour hâter son grand retour transformiste et se montrer homme de la situation, il donne donc à Valeurs actuelles (16/06) un entretien où il surjoue le réac en parlant de “guerre de races”. M. Valls en fait toujours trop.

Mais en faire trop est classiquement le travers des partis avant les seconds tours difficiles. La gauche en fait trop, parce qu’au lieu de réfléchir elle laisse à ses vieux réflexes d’Inquisition le soin de disqualifier moralement l’adversaire. La droite en fait trop, parce qu’elle ne réfléchit pas non plus. Elle tire au canon contre les idées. Quand elle se sent mal partie, elle a un vieux truc : faire peur au bourgeois en allant chercher la momie du Bolchevisme. Ainsi à Nancy, où le maire sortant radical (soutenu par LR et LREM) accuse son challenger socialiste  d’être le continuateur de Marx-Engels-Lénine-Staline – et fait coller une affiche rouge illustrant cette trouvaille [photo ci-dessus] ! On appréciera surtout, en bas de l'affiche, les deux drapeaux rouges où le Bolchevisme censé menacer Nancy est dénoncé en deux mots : “impôts” et “insécurité”. Si payer des impôts et voir brûler des voitures est signe de Bolchevisme, nous étions sous régime bolchevique aux temps du camarade Chirac et du camarade Sarkozy... Et le cas du maire de Nancy n’est pas une exception : à Marseille, la candidate LR Martine Vassal tente d’affoler les beaux quartiers en qualifiant une éventuelle victoire électorale de la candidate écologiste de “putsch  à la cubaine”; peu regardante sur la géographie, elle ajoute : "Ce n'est pas la liste 'Printemps marseillais', c'est la liste 'Hiver sibérien' !"  À Lille, et quoique éliminées au 1er tour, les droites  et le centre-droit – y compris M. Pauchet (jusqu’ici chef de file des anti-Aubry) – appellent à voter… Aubry : c’est pour faire barrage le 28 juin aux écologistes, qualifiés de “marxistes, terroristes intellectuels cinglés fous furieux”.  Etc. Les chars de l’Armée Rouge ne sont pas loin.

Qualifier l’écologie de “marxisme” est une vieille idée de droite. Naguère, la droite était le public – peu intellectuel – des éditorialistes dits aroniens : ce qui ne menait déjà pas très loin. Aujourd’hui qu’est-ce que la droite ? Une poignée de prétextes anachroniques, pour habiller la défense très actuelle de l’ultralibéralisme. Les prétextes se font entendre sporadiquement (ainsi à Nancy, Marseille, Lille etc).  La défense de l’ultralibéralisme se fait entendre chaque jour, par exemple sur BFM-Business. Ce matin cette radio se déchaînait contre la Convention citoyenne sur le climat, qui planche jusqu’à dimanche pour choisir, parmi les nombreuses idées de réformes accumulées en  huit mois de travail, celles qui seront finalement présentées à M. Macron… N’attendant pas que ce groupe de 150 citoyens (tirés au sort) ait voté, les journalistes et les invités de BFM-Business ont donc explosé de mépris et d’indignation contre le stock d'idées soumises au vote final : ces messieurs trouvent grotesque et “punitif” que l’on veuille limiter l’utilisation solitaire de la voiture et réduire la vitesse sur route ; ou limiter le trafic aérien ; ou plafonner les dividendes1 ; ou inciter les entreprises à réduire leur empreinte carbone... Mais ce qui les irrite le plus, c’est l’idée d’un malus fiscal pour les entreprises pollueuses !  Derrière ce malus on sent rôder le spectre du Bolchevisme.

On verra dimanche soir ce que les 150 citoyens auront choisi parmi toutes ces propositions. Et surtout, on verra ce que M. Macron va faire de leur choix, et à quoi devait réellement servir toute l'opération... 

Mais la fureur de BFM-Business ce matin, ainsi que la campagne électorale – tellement rétro – de la droite et du centre-droit, montrent où est le vrai mobile de ce milieu politique. Ce sont bien les valeurs : boursières.

 

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1 Cette proposition n'est pas "idéologique" (donc forcément "marxiste"), contrairement à ce que clament les amis de BFM-Business. On sait que les choix de délocalisation vers des pays à bas coûts, mais ultra-pollueurs, sont pris très souvent sur pression des actionnaires : ce fut par exemple la cause de la fermeture, en France, du dernier site de production de masques médicaux. Conséquence : la pénurie de mars-avril, en pleine épidémie de maladie mortelle.

 

 

 

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Peter Oborne, la presse, l'argent : un libéral s'interroge

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Quand un libéral proteste contre l'argent,

il pense contre lui-même :  

 

Peter Oborne était le principal éditorialiste politique du Daily Telegraph (500 000 exemplaires, l'équivalent londonien du Figaro). Il vient de claquer la porte. Motif : le traitement du scandale SwissLeaks-HSBC par ce quotidien... « Il fallait un microscope pour trouver les articles du Telegraph traitant du sujet : rien le lundi, six petits paragraphes en bas à gauche de la page 2 le mardi, sept paragraphes enterrés dans les pages économie le mercredi... Une forme de fraude aux lecteurs.* »  Oborne en déduit que le journal est « désormais aux ordres des publicitaires et annonceurs, évitant les sujets qui pourraient les fâcher : en particulier le scandale HSBC. »  Et il démissionne à grand bruit.

On l'en félicitera, mais avec des nuances :

► Le mot « désormais » est inadéquat. C'est depuis longtemps que la presse papier est « aux ordres des publicitaires et annonceurs ». Mais cette dépendance se fait de plus en plus lourde et devient une question de survie, la presse papier étant depuis dix ans sous la pression concurrentielle de l'internet. Celui-ci en effet a deux avantages aux yeux du lecteur : il est gratuit (les quotidiens sont chers) ; et il révèle des faits que les quotidiens taisent ou déforment.

Le Telegraph riposte à Oborne en accusant son article d'inexactitude et de malveillance (« inaccuracy and innuendo »). Taxer de mauvaises intentions ceux qui mettent au jour des réalités : aboiement de chiens de garde ! Pour s'en faire une idée, lire les articles du Monde sur le gouvernement Tsipras.

► Frank Mathevon, correspondant de France Culture à Londres, nous informe que le Telegraph « gagne de l'argent mais perd des lecteurs ». Cette spirale de déclin est aussi celle de presque toute la presse nationale française : le politique et le sociétal étant passés sous la dépendance de l'argent, le journalisme est forcé de suivre le mouvement. Les publicitaires participent aux réunions de rédaction et donnent des directives ; se rendant compte que l'information est biaisée ou tronquée, les lecteurs désertent. Plus ils désertent, plus la pub devient déterminante ; et les lecteurs désertent encore plus. Au delà d'une certaine ligne rouge dans la chute des ventes, les annonceurs se réveilleront brutalement, annuleront les budgets et le journal disparaîtra. C'est ainsi que le libéralisme tue l'entreprise.

► Peter Oborne se présentait comme un libéral, chose inévitable dans la presse tory. Apparemment il n'était pas un ultralibéral ; il lui restait un jardin secret, un coin d'éthique non commerciale, qui lui a permis de se révolter devant le déni de réalité commis par la direction du Telegraph dans l'affaire HSBC. Maintenant il doit aller plus loin. Je m'explique. Nous donnant ses raisons de démissionner, Oborne écrit :

 

1. « The first concerns the future of the Telegraph under the Barclay Brothers. It might sound a pompous thing to say, but I believe the newspaper is a significant part of Britain’s civic architecture. It is the most important public voice of civilised, sceptical conservatism. »

Mais la notion d'« architecture civique » (ou de « conservatisme civilisé et sceptique ») est-elle compatible avec les ravages moraux et sociétaux de l'ultralibéralisme ? Oborne dit que les lecteurs du Telegraph, gens « intelligents, sensés et bien informés », achetaient ce journal parce qu'ils « pouvaient lui faire confiance ». Il constate cependant que « si l'on permet aux priorités publicitaires de déterminer les positions éditoriales », les lecteurs ne pourront pas continuer à faire confiance. Or la soumission de l'éditorial au publicitaire est l'esprit de l'ultralibéralisme***. Et l'ultralibéralisme est le stade suprême du libéralisme tout court : c'est ce qu'il advient quand « on permet » à l'argent de tout régenter.

 

2.  Oborne poursuit :

« A second and even more important point bears not just on the fate of one newspaper but on public life as a whole. A free press is essential to a healthy democracy. There is a purpose to journalism, and it is not just to entertain. It is not to pander to political power, big corporations and rich men. Newspapers have what amounts in the end to a constitutional duty to tell their readers the truth. »

Oborne semble avoir le complexe de Peter Pan : croire qu'en 2015 il existe encore un « political power » indépendant des « big corporations », croire en une « public life » qui échapperait au marketing, croire que le journalisme en 2015 a une fonction qui ne se réduit pas au divertissement (« entertain »), c'est vivre au Pays Imaginaire ! En réalité le journalisme est envahi par le divertissement, et le divertissement est l'arme de masse de la pensée unique (c'est ce qu'en France on appelait « l'esprit Canal » avant que ça devienne l'esprit France Inter, France Info, etc). Et même au Pays Imaginaire il y a un tic-tac inexorable dans l'estomac du crocodile ; Osborne-Pan semble avoir fini par l'entendre, et ceci  pourrait expliquer sa démission. Mais s'il estime avoir « le devoir constitutionnel de dire aux lecteurs la vérité », il lui faut rompre avec le libéralisme et sa postdémocratie vouée à combattre les réalités, donc la vérité.

Oborne se doute visiblement que ce combat contre la vérité est l'un des aspects d'un système d'enfumage, de battage et d'anomie. Je le cite encore, cette fois en traduisant : 

« Ces dernières années ont vu l'ascension de vagues dirigeants qui décident des vérités que les grands médias peuvent ou non faire connaître. Le comportement criminel des quotidiens du groupe News International [Murdoch] durant les années du piratage téléphonique a donné un exemple particulièrement grotesque de ce phénomène, pervers en totalité. Tous les groupes de presse, à l'exception magnifique du Guardian, cultivent l'omerta autour du piratage téléphonique même quand ils n'y sont pas impliqués – ainsi le Telegraph. L'un des effets de cette conspiration du silence fut le recrutement d'Andy Coulson – plus tard arrêté et inculpé de faux témoignage – comme directeur de communication du 10 Downing street... »

Peter Oborne pourrait ajouter que le 10 Downing street a connu sous Tony Blair, donc sous la gauche libérale, d'autres scandales de com' et d'intoxication de l'opinion publique. C'est l'ensemble du système (pas seulement la droite libérale) qui est concerné ! Ces choses vont « jusqu'au coeur de notre démocratie et ne peuvent plus être ignorées », conclut Oborne. Reste à en tirer les conséquences.

 

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* article saignant, sur le site Open Democracy : https://opendemocracy.net/ourkingdom/peter-oborne/why-i-have-resigned-from-telegraph  « ...You needed a microscope to find the Telegraph coverage: nothing on Monday, six slim paragraphs at the bottom left of page two on Tuesday, seven paragraphs deep in the business pages on Wednesday. The Telegraph’s reporting only looked up when the story turned into claims that there might be questions about the tax affairs of people connected to the Labour party... » Se taire sur un scandale financier jusqu'au moment où on peut y impliquer le parti adverse... Ça ne vous rappelle rien ?

** Ainsi le conflit ukrainien : ses réalités sont occultées ou niées par nos journaux dociles aux intérêts géo-économiques « occidentaux ». Voir par exemple l'invraisemblable page 4 du Monde du 22/02, où Benoît Vitkine, chef adjoint du service international, présente comme drapeau « de lutte contre l'autoritarisme » le drapeau historique du national-socialisme ouest-ukrainien (rouge-noir) impliqué dans la Shoah par balles en 1941 ! Alors que les milieux rouge-noir kiéviens de 2015 (putschistes et futurs putschistes)  sont toujours et très ouvertement nazis ! Si l'on veut être informé sur les réalités de la société ukrainienne, il faut consulter des sites internet d'informations. 

*** Au nom de quoi l'entreprise de presse s'opposerait-elle à ses propres managers, qui lui appliquent les normes du système global ? 

 

 

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Jean XXIII, Jean-Paul II, François : servir l'essentiel

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Silence de recueillement ce matin, place Saint-Pierre et jusqu'au Tibre, après la proclamation de la sainteté des deux papes :

 

Le silence de cette énorme foule (huit cent mille personnes au moins) fut surnaturel : un silence de canonisation est un silence au bord de l'éternel, face à cette réalité inimaginable qu'est l'infini du Royaume.

Un silence de méditation aussi. Devant les cinquante dernières années de l'Eglise, incarnées ici par le pape Roncalli et le pape Wojtyla ; et devant l'avenir, parce que l'Eglise n'est pas un refuge mais une marche en avant.

''Nous ne sommes pas sur terre pour monter la garde sur les tombes des apôtres mais pour marcher sur leurs traces'', avait dit Jean XXIII : le pape ''de la docilité à l'Esprit Saint'', comme l'a défini ce matin son successeur François. L'Eglise est l'instrument de l'évangélisation. Elle n'a de raison d'être que d'aider l'humanité d'aujourd'hui à rencontrer le Christ. Cette tâche ne s'accomplit que dans le sillage de ''la miséricorde divine qui toujours pardonne'', a rappelé François dans son homélie : sans la charité, le chrétien n'est plus évangélisateur mais militant crispé, traître à l'Evangile, ''chauve-souris fuyant la lumière'' comme dit le pape.

Dieu nous garde d'être des militants chauve-souris ! Dans son discours d'ouverture du concile, en 1962, saint Jean XXIII avait dit non aux ''prophètes de malheur''. Il avait aussi appelé à tout recentrer sur le noyau essentiel de la foi. Ce fut la tâche douloureuse de Paul VI, la tâche radieuse de Jean-Paul II, la tâche théologique de Benoît XVI, c'est la tâche de François le pasteur et de tout catholique croyant : ne rien laisser faire écran entre le message de la foi et les gens d'aujourd'hui. [*]

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[*] Le pape François ne cesse d'insister sur ce devoir. Avis à ceux qui ont cru bon de faire une exhibition contre Valls ce matin (devant la foule mondiale de la place Saint-Pierre)... Le cirque franco-français en pleine liturgie de l'éternité, c'était la ligne rouge à ne pas franchir. « Ecoutez, maison de David : il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes, il faut aussi que vous fatiguiez mon Dieu ?'' (Isaïe 7, 13)... Mgr Podvin (porte-parole des évêques de France) a désavoué en direct les auteurs de ce cirque, formellement et sévèrement. Il a eu raison.

 

 

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L'embryon-matériau ? Offensive au Sénat

Poissons roses et Alliance Vita appellent à la résistance :



 Appel des Poissons roses

 

<<  Demain 4 décembre 2012 à 22h, au lieu du 13 décembre, le Sénat doit se prononcer sur une proposition de loi initiée par le groupe radical de gauche. Ce texte supprime la règle actuelle - interdiction de recherche sur l’embryon, sauf dérogations très limitées - pour faire basculer notre pays dans un régime d’autorisation très large.

Le calendrier législatif a été accéléré et ne permet aucun espace de débat dans la société : c’est en complète contradiction avec la loi bioéthique du 7 juillet 2011, qui prévoit des états généraux avant toute nouvelle loi sur un sujet de bioéthique...

L'embryon, un matériau gratuit pour la science ?, avions-nous déjà dénoncé dans une tribune dans le magazine La Vie : http://www.lavie.fr/actualite/billets/l-embryon-un-materiau-gratuit-pour-les-laboratoires-01-10-2012-31365_288.php
 
Les Poissons Roses voient ROUGE !

L'absence de débat contributif et citoyen sur des sujets ne relevant d'aucun clivage partisan commence à être inquiétante pour la gauche. Cela ne pourra pas nous laisser indifférents...www.poissonsroses.org  >>

 

 

Appel d'Alliance Vita

 

<< Nous vous proposons une action URGENTE auprès des sénateurs, pour que la recherche sur l’embryon reste interdite dans son principe en France.

Demain 4 décembre 2012 à 22h, au lieu du 13 décembre, le Sénat doit se prononcer sur une proposition de loi initiée par le groupe radical de gauche. Ce texte supprime la règle actuelle - interdiction de recherche sur l’embryon, sauf dérogations très limitées - pour faire basculer la France dans un régime d’autorisation très large.

Le calendrier législatif a été accéléré et ne permet aucun espace de débat dans la société : c’est en complète contradiction avec la loi bioéthique du 7 juillet 2011, qui prévoit des états généraux avant toute nouvelle loi sur un sujet de bioéthique.

Merci d’écrire avant demain soir (pour tous ceux qui le peuvent) aux sénateurs de votre département :
- pour vous indigner que ce sujet essentiel soit examiné trop rapidement et sans vrai débat
- pour rappeler l’obligation d’états généraux avant tout vote sur cette question
- pour demander à vos sénateurs de s’opposer à ce projet.
Leur adresse mail se trouve dans leur fiche signalétique.

Pour lire la proposition de loi.

Pour une analyse rapide du texte.

Pour approfondir les enjeux éthiques et connaître les solutions alternatives.

 

Nous comptons sur vous ! >>


 

 

 

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”Jésus marié” : la farce médiatique recommence

 Une Américaine, un fragment écrit 250 ans après les évangiles, et hop ! c'est la chenille qui redémarre (sur fond d'érotomanie occidentale) :

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Le « morceau jusqu'ici inconnu » se compose de ces sept mots : « Et Jésus leur a dit : "Ma femme"...», écrits en langue copte sur un fragment de papyrus du IVe siècle dont on ne sait même pas où il fut trouvé (Egypte ? Syrie ?). La maman du scoop s'appelle Karen King et enseigne à la Divinity School du Massachusetts : « Ce nouvel évangile », trompète-t-elle, « ne prouve pas que Jésus était marié, mais il nous dit que l'ensemble de la question était soulevée dans le cadre de débats enflammés sur sa sexualité et sur son mariage. » Des débats « enflammés » sur la sexualité de Jésus ? Le fragment ne dit rien de tel. Il ne dit que ce qu'il dit : c'est-à-dire pas grand-chose – et surtout rien d'original, sauf pour ceux qui ne connaissent pas la question. Des « évangiles » du IVe siècle (c'est-à-dire composés deux siècles et demi après Matthieu, Marc, Luc et Jean), on en connaît des palanquées et ils ne témoignent que de l'idéologie de leurs auteurs : souvent gnostiques, ils mêlent des emprunts au judaïsme et des échos de la magie hellénistique très branchée sur l'éros*, ce qui ne nous apporte rien quant à la connaissance de la foi chrétienne dans l'Antiquité. Si l'on s'intéresse scientifiquement à cette dernière question, on se lancera plutôt dans l'étude des deux pavés magistraux du jésuite Antonio Orbe qui viennent de paraître : Introduction à la théologie des IIe et IIIe siècles (Cerf). On y voit, pas à pas, comment la foi chrétienne s'est affinée en se confrontant à la concurrence de la Gnose, et en quoi ces deux courants étaient irréductiblement différents.

N'espérons pas entendre Claire Chazal parler d'Antonio Orbe. Parions qu'elle déroulera un tapis rouge à Mme King et à son « débat enflammé sur la sexualité », qui correspond à Closer plus qu'au christianisme primitif.

ps – Sauf névrose, aucun chrétien connaissant sa religion n'est tourmenté par une « question du mariage de Jésus » que les documents d'origine ne permettent pas de poser. Fils de l'homme, Ieschoua le Nazôréen est pleinement homme (sinon comment comprendre l'Incarnation ?) ; Fils du Père, sa venue s'adresse à « tous les peuples » : il ne vient pas fonder une petite famille... Les fictions tardives ne tiennent pas si on les confronte aux textes historiques : les quatre évangiles, les Actes et les épîtres.


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* cf. André Bernand, Sorciers grecs (Fayard 1991, 530 p.), Pascal Charvet et Anne-Marie Ozanam (La Magie, voix secrètes de l'Antiquité, NIL 1994, 217 p.), Marie-Laure Freuburger-Galland, Sectes religieuses en Grèce et à Rome (Belles-Lettres 1986, 338 p.) et Pïerre Chuvin, Chronique des derniers païens (Belles-Lettres 1990, 349 p.).

 

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La fatwa des libéraux contre Montebourg

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En osant critiquer les dividendes de PSA, le ministre s'attire la fureur des oulémas du libéralisme :

 

 

Pourquoi PSA est-il dans le rouge ? À cause du déclin des ventes, dû à la crise et - touchant PSA - à la perte du marché iranien liée à la politique occidentale, ainsi qu'à de graves erreurs de stratégie commises par les dirigeants du groupe.

Quand l'action PSA a-t-elle commencé à chuter ? Après l'annonce des 8000 suppressions d'emplois et de la fermeture d'Aulnay. Mais avant les déclarations du gouvernement... L'action PSA a d'ailleurs rebondi de 4 % puis de 7,6 % après ces déclarations.

Cependant Thierry Peugeot (président du conseil de surveillance de PSA) tempête :« si le cours a chuté d'autant, c'est que les attaques dont le groupe fait actuellement l'objet ont un effet immédiat sur la perception des actionnaires du groupe. »

Quelles « attaques » ? La réaction du gouvernement.

L'ex-majorité de droite, devenue opposition, clame : « c'est irresponsable ce que fait le gouvernement »  (François Fillon), « le gouvernement met en danger des milliers d'emplois » (Jean-François Copé).

Copé ajoute : « L'économie française est en train d'avoir un sérieux problème avec Arnaud Montebourg. »

Qu'a donc osé faire Montebourg ? Il s'est permis une question sur le versement de dividendes par PSA au moment où le groupe avouait ses graves difficultés, et annonçait les 8000 suppressions d'emplois.

« La famille Peugeot a un certain nombre de choses à nous dire, je crois », a déclaré le ministre.

Il paraît que c'est un sacrilège. Thierry Peugeot, François Fillon et Jean-François Copé sautent sur l'occasion et accusent Montebourg d'être à lui seul, ou peu s'en faut, le responsable des difficultés de PSA.

L'accusation est révélatrice. Sitôt devenue opposition, l'ex-majorité retourne au dogmatisme libéral : jusqu'à prétendre que c'est Montebourg qui met en danger les emplois, même si c'est PSA qui a commencé par annoncer leur suppression.

Et la droite n'est pas effleurée par l'idée que PSA aurait pu investir - plutôt que de gratifier ses actionnaires.

La droite oublie de dire que PSA avait prévenu le gouvernement Fillon, et que celui-ci avait renvoyé le problème aux lendemains des élections. La gauche, elle, oublie de dire que PSA avait prévenu François Hollande juste après la présidentielle.

Mais l'essentiel est ailleurs. Ce qui est intellectuellement débile et moralement inadmissible, c'est que les libéraux continuent à nier que la crise globale vienne du fonctionnement même du système économique et financier, aggravé, ici ou là, d'erreurs managériales.

Les libéraux préfèrent accuser mécaniquement l'Etat. Ca leur évite d'ouvrir les yeux et de réfléchir.

 

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Mgr Gerhard Müller, nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi : [1] ”engagé dans la théologie de la l

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Deux extraits d'un entretien avec Mgr Müller dans la Mittelbayerische Zeitung... entretien reproduit en d'autres lieux (ce même jour) avec des amputations inadmissibles – qui en faussent le sens au point de faire dire à Mgr Müller le contraire de sa pensée :

 

 [en rouge, ce qui a été coupé sur d'autres sites]

 

<< MBZ : Votre engagement dans la théologie de la libération a-t-il compromis votre nomination ?

GM – Je ne sais pas. À la foi catholique (si vous la connaissez) appartiennent essentiellement le devoir social, la responsabilité envers le monde, l'amour du pauvre. Théologie de la libération est une formule, mais toute théologie chrétienne a quelque chose à voir avec la liberté de l'homme. Dans ce contexte, en Amérique latine aussi cela concerne des questions théologiques : par rapport à une misère et une indignité que beaucoup de gens autour de nous ne peuvent imaginer, par rapport à cette injustice flagrante, nous ne pouvons pas nous contenter de passer en haussant pieusement les sourcils. La foi et l'action bonne vont ensemble. Ce sont les deux faces d'une même monnaie.

MBZ – Êtes-vous alors en accord avec le pape ?

GM – En accord total. Même quand il était mon prédécesseur à la CDF [Congrégation pour la doctrine de la foi], il n'a pas mis en cause la théologie de la libération dans sa intégralité, mais certains de ses aspects – ce que j'appuie pleinement : la théologie de la libération n'est pas un vague mélange de communisme et de foi catholique. La théologie, s'il s'agit de catholicisme, doit puiser les réponses à ses propres sources. L'enseignement social de l'Eglise catholique a prouvé sa supériorité par rapport à l'analyse marxiste : nous ne voulons pas d'une société divisée en riches et pauvres, dans laquelle l'un a accès à l'éducation, et non l'autre... Travailleurs et employeurs ne doivent pas agir les uns contre les autres en purs groupes d'intérêts, mais servir tous le bien commun. Nous devons être critiques à l'encontre de la marchandisation rampante de tous les aspects de la vie : l'économie est là pour les gens, non l'inverse.

MBZ – Eu égard à ce que vous dites là, on vous a classé parmi les « libéraux »*. En êtes-vous surpris ?

GM – Vous savez, saint Thomas d'Aquin dit : « Deus maxime liberalis est – Dieu est le Grand Libéral ». Dans ce sens originel, liberalis veut dire « libéral et généreux ». En ce sens j'aime être libéral. >>

On a reconnu ici le sens médiéval du mot «libéral », qui est radicalement le contraire du libéralisme économique. Au XIIIe siècle, « libéral » s'applique à la générosité noble qui s'affiche par le gaspillage de munificence ; d'où le cri des donateurs aux grandes fêtes populaires : « largesse ! ». D'où aussi le terme de « libéralité »... Dieu est libéral au sens médiéval, parce qu'Il donne avec surabondance et gratuité : sans attendre de retour sur investissement. C'est l'inverse du profit capitaliste.

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* Ce qui précède montre - sauf pour des aveugles - que le mot « libéraux » est employé par le journaliste de la MBZ dans son acception américaine (= « progressistes »), non dans son acception française (libéralisme économique).

  

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Une statue de bronze de Carla Bruni pour incarner l'Ouvrière

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Les derniers feux du fayotage :

 



Ils n'auront que cinq jours pour l'inaugurer avant le second tour de la présidentielle : c'est « au mois de mai » que la mairie UMP de Nogent-sur-Marne1 va dévoiler une statue de 2,50 m à l'effigie de Carla Bruni.

Intitulée  la Plumassière,  cette oeuvre sera censée représenter... les travailleuses italiennes de l'ancienne fabrique de plumes de Nogent.

« C’est triste pour les femmes qui ont fait ce métier », proteste le chef de l'opposition nogentaise, William Geib : « Carla Bruni a dû voir plus de plumes sur les autruches et dans les défilés que dans les usines ! »

Lors de la délibération au conseil municipal, les élus n'avaient pas été prévenus que la Plumassière aurait la physionomie de Mme Bruni ; ils se désolidarisent aujourd'hui de l'initiative. La statue a coûté 82 000 euros, dont 41 000 payés par la ville et le reste par le groupe immobilier Cogedim – lequel tient à souligner (lui aussi) que « c'était une idée du maire ».

Le maire, c'est Jacques J.P. Martin, 70 ans : un pilier de la classe politique de droite en Ile-de-France. L'an dernier déjà, il avait décidé de donner le nom de David Douillet à un dojo ; le conseil municipal avait toussé parce que l'hommage au secrétaire d'Etat (et futur ministre des Sports) était un peu voyant, mais baptiser Douillet une salle de judo avait au moins le mérite de la cohérence. En revanche, faire représenter les ouvrières italiennes immigrées par Carla Bruni Tedeschi (née dans une richissime famille d'industriels installée en France en 1975 par peur des rouges italiens), c'est de la bouffonnerie : l'esprit de cour tombé au niveau du fayotage. Particulièrement mal venu à l'ère du chômage de masse.2

 

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1. Banlieue parisienne (39 000 habitants).

2. Nogent-sur-Marne est une ville amie des SDF, si l'on en juge par l'arrêté municipal de la mi-septembre 2011 qui interdit de fouiller poubelles et containers sous peine d'une amende de 38 euros. Pénaliser les miséreux, c'était une noble idée que M. Martin justifiait par des raisons d'esthétique urbaine. Le tribunal administratif (repaire de séides de l'étatisme et de l'assistanat) a suspendu l'arrêté dès le mois de décembre. M. Martin ne désespère pas de le faire rétablir.


 

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Ouvrières italiennes immigrées en France (1910).

 

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Feu Mohamed Merah : un profil complètement ”atypique” ?

Croire cela, ce serait mal comprendre l'époque :

 

Ceux qui ont titré hier « un profil atypique » devraient ouvrir le dossier.

D'autres l'ont fait, tel Le Point.fr :

<< le tueur présumé, Mohamed Merah, âgé de 24 ans, est connu pour dix-huit faits de violence et de petite délinquance qui lui ont valu deux courts séjours en prison en 2007 et 2009. C'est à ce moment-là qu'il serait entré dans l'islam radical. Mais toujours selon nos informations, Merah était un pratiquant un peu spécial : tantôt il portait la barbe, tantôt se la rasait. Il fréquentait des boîtes de raï où il a encore été aperçu il y a quelques jours à peine par des témoins, parmi son entourage amical...>>

Non seulement ce « profil » n'est pas « atypique », mais il est d'une banalité que confirmeront tous les visiteurs de prison. A peu de choses près le profil de Malik, le personnage du film Un prophète : délinquant, puis taulard, homme de main des Corses dans la prison, jusqu'à ce qu'il fréquente le clan des barbus en calotte blanche.Tout le monde sait la puissance des islamistes dans les prisons françaises, donc la perméabilité entre le « milieu » et les « barbus ».

D'autre part, notons que le défunt Merah avait songé à entrer dans la Légion étrangère en 2010, ce qui dénotait deux choses : son désir de se réaliser au plus dur, par les armes, mais aussi son incertitude intime (moudjahid ou légionnaire ?).

En fin de compte « le petit voyou bascule dans l'islam en guise de rédemption », constate Le Point. C'est terriblement banal, même si Merah se distingue ensuite par l'atrocité de ses actes.

La famille de Merah touchait le RMI, revenu minimum d'insertion ; le moins qu'on puisse dire est qu'elle paraissait mal « insérée », dans une société française de plus en plus incapable de franciser. On peut d'ailleurs en dire autant de la Tunisie, par exemple, où les jeunes salafistes arrachent le drapeau national rouge et blanc et le remplacent par leur propre emblème. (C'est arrivé le 7 mars à la faculté des lettres de Tunis, où les étudiants islamistes ont attaqué les autres à coups de sabre). Tant que l'on n'aura pas vu que l'islamisme combat les Etats-nations en tant que tels, on aura du mal à saisir ce dont il est le symptôme...

 

 

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JMJ de Madrid : 1,5 million de jeunes

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...du 16 au 21 août. Aucun mouvement au monde n'est capable de rassembler autant de jeunesse.

Ce que signifie le logo des JMJ de Madrid :

 

L’auteur du logo des JMJ 2011, José Gil-Nogués, graphiste espagnol, explique que le fond du dessin représente « des jeunes du monde entier qui s’unissent pour célébrer leur foi aux côtés du pape, au pied de la Croix, et forment la couronne de la Vierge d’Almudena, sainte patronne de Madrid ».

Sur la couronne, a-t-il ajouté, le « M » de Marie se détache, qui est aussi l’initiale de Madrid, lieu de la rencontre.

La Croix, signe du chrétien, préside la rencontre du pape avec les jeunes, qui rendent visible par leur témoignage le thème des JMJ : « Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi ».

Le message du logo, a ajouté Gil-Nogués, est « une catéchèse, une manière d’évangéliser : la voie rapide et sûre pour arriver jusqu’au Christ, c’est la Vierge Marie, mère de Dieu et des hommes. Les jeunes ont, dans la foi de Marie, l’exemple et le modèle pour arriver jusqu’au Christ et réaliser la finalité première des JMJ : faire connaître son message au monde ».

Concernant la forme, l’auteur a expliqué que « le symbole possède un trait spontané et ferme, comme la jeunesse du XXIe siècle. Il est proche, aimable, ouvert. Gai et positif ».

« L’utilisation d’une série de couleurs chaudes (rouge, orange et jaune) transmet une chaleur incomparable, signe de l’identité d’une ville comme Madrid, d’un pays comme l’Espagne. Ces couleurs sont aussi un reflet de la ‘chaleur divine’ de l’Amour trinitaire », a-t-il expliqué.

Le logo a été choisi lors d’un concours réservé aux dessinateurs graphistes professionnels. José Gil-Nogués (Valencia, 1971), journaliste et dessinateur, a reçu de nombreux prix et ses premiers travaux ont été exposés sur les cinq continents.

Mgr César Franco, évêque auxiliaire de Madrid et coordinateur général de la préparation des JMJ, a expliqué durant une conférence de presse de présentation, que « les JMJ de Madrid 2011 ont le soutien total du gouvernement espagnol, de la Communauté de Madrid et de la Mairie de la capitale, qui ont offert leur collaboration publique pour l’événement qui attirera à Madrid et en Espagne de nombreux jeunes du monde entier ».

On prévoit la participation de 1,5 à 2 millions de personnes, entre 18 et 29 ans, de presque tous les pays du monde.


(source : Zenit)



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16/08/2011 | Lien permanent

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