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À Santiago du Chili, le leader des étudiants insurgés est élève ingénieur à la Catho

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Giorgio Jackson, 24 ans (élève ingénieur à l'université catholique de Santiago), face à Sebastián Piñera (président du Chili depuis l'an dernier) ! Ce duel est significatif :

 

Le milliardaire Piñera est le premier président de droite au Chili depuis la dictature de Pinochet (1973-1990) : dictature mise en place par les Etats-Unis, et dont le but réel [*] était d'imposer au pays l'ultralibéralisme des Chicago boys.

Ultralibéralisme dont une mesure-phare fut de saborder l'enseignement public : suppression des bourses pour étudiants pauvres, déqualification des universités publiques au profit des privées, d'où renchérissement massif des études...  Aujourd'hui les parents s'endettent sur quinze ans pour pouvoir inscrire leurs enfants dans les universités bien cotées. Un fonctionnaire de Santiago explique à la presse  internationale : " L'université coûte l'équivalent de 400 à 600 euros mensuels, qu'elle soit publique ou privée. Je paie 600 euros par mois pour la scolarité de mon fils à l'université Adolfo Ibañez. Imaginez lorsque vous avez trois ou quatre enfants à charge pour un salaire moyen de 900 euros. C'est impossible de joindre les deux bouts..."

La présidente de gauche Michèle Bachelet (élue en 2006) n'avait rien fait pour réformer ce système. Elle avait dû faire face à une première révolte des étudiants. Aujourd'hui une nouvelle révolte se lève contre le président de droite Piñera, encore moins populaire que Mme Bachelet. Par milliers, les étudiants occupent les avenues de la capitale en scandant : "¡ Y va a caer, y va a caer, la educación de Pinochet !" ("Et elle va tomber, et elle va tomber, l'éducation Pinochet !").

Qui est porte-parole du mouvement étudiant ? Au début, c'était une communiste jeune et jolie nommée Camila Vallejo. Mais sa rhétorique datée nuisait à la lutte. Surgit alors un garçon étonnant : Giorgio Jackson. Doué d'une singulière aptitude à "débroussailler les problèmes et à les expliquer simplement", il fait un tabac le 3 juillet à la télévision, face aux journalistes et aux universitaires qui avaient démoli trois semaines plus tôt Camila Vallejo lors de la même émission, Tolerancia Zero. Giorgio, lui, "passe" admirablement. Il cartonne dans tous les débats. Loin d'être un militant de groupuscule, ce jeune bourgeois issu de l'école privée étudie à l'université catholique de Santiago. C'est là qu'il a pris conscience de certaines choses... Notamment du fait que cette université, catholique de nom, fut assujettie aux Chicago boys après le putsch de 1973. Il témoigne : "J'ai honte de le dire, mais les gens voient la Catho comme l'université des puissants."

C'est pour changer ça (entre autres) que Giorgio Jackson a été élu président de la Fédération des étudiants de l'université catholique : "Ce qui fait de moi un extrémiste de gauche pour les uns, un aristo conservateur pour les autres", ironise-t-il devant une journaliste française. Son objectif : que le pays revienne "à une éducation qui ne soit pas fondée sur le profit" ; une université publique gratuite et de qualité".

Vu de France, méditons le parcours de Jackson. On peut déjà en dégager deux leçons :

- les jeunes catholiques ont vocation à marcher avec leur génération en lutte pour l'avenir (non à « défendre » des « bastions » fantasmatiques) ;

- il est temps d'ouvrir les yeux et de cesser de croire que la droite (et les intérêts de classe) sont l'ADN des catholiques.


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[*] outre de s'en mettre personnellement plein les poches par tous les trafics possibles (comme on l'a découvert ensuite).

 

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Murdoch : le groupe francophobe... que la droite française s'abstenait (et s'abstient encore) de critiquer

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   Mépris de toute déontologie, viol de --la vie-privée, complicités politiques,  --cynisme et-démagogie (y compris --négationnisme climatique) au nom du    libéralisme et-des "valeurs --occidentales" :

 

  <  Londres : journalistes contre Murdoch.-

 

Le 2/03/2011, une note de ce blog relayait l'alerte citoyenne internationale : « Murdoch va-t-il racheter la moitié des médias britanniques ? ». Le groupe australo-anglo-américain (Newscorp.) menaçait en effet d'acheter 100 % du bouquet de TV-satellite BskyB, ce qui lui aurait permis également de s'emparer de médias italiens (via Sky Italia) et allemands (Sky Deutschland)... Quatre mois plus tard, Rupert Murdoch, empereur octogénaire de Newscorp., renonce à BskyB, et l'avenir de Newscorp. semble obscurci. Poussé par ses actionnaires, Murdoch lui-même parle de se retirer.

Que s'est-il passé ? Le scandale du crapuleux hebdo dominical anglais News of the World, 2,8 millions d'exemplaires... Propriété de News Corp., ses écoutes téléphoniques ont piraté la vie privée de plus de 4000 personnes, célébrités ou victimes d'attentats et d'accidents spectaculaires. Ces écoutes, pilotées par des détectives privés, étaient protégées par... le policier britannique chargé des enquêtes sur les écoutes illégales. « Et même par les gouvernements successifs », affirme l'acteur Hugh Grant, qui eut maille à partir avec le journal ! Coiffé par News International, branche britannique de News Corp. qui coiffait aussi le Times, le Sunday Times et le Sun, News of the World (« NoW ») était contrôlé de très près par le groupe Murdoch. Qui se trouve atteint de plein fouet par ce scandale.

Mauvais quart d'heure pour la directrice générale de News International, la rousse flamboyante Rebekah Brooks, copine sans scrupules de Tony Blair et de David Cameron !

Néanmoins Mme Brooks n'a pas présenté d'excuses aux 4000 victimes des écoutes de NoW ; elle n'en a fait qu'aux salariés de NoW, à qui elle a dit sa « tristesse ». Elle n'a pas osé parler d'atteinte à la libre entreprise ni de tyrannie des juges, mais c'était implicite.

Trouve-t-on écho de ce scandale sur les sites français de droite ?

Non. Parce que Newscorp., c'est aussi Fox News, la grande chaîne américaine de droite, qui martèle JT bidonnés et éditoriaux paranoïaques : fausses nouvelles, injures graves, diffamation démentes, complotite aiguë, soutien militant au Tea Party, et (en prime) francophobie maniaque... Sur les sites français de droite, vous ne trouviez pas de critiques envers Fox News : les amis de nos amis étant nécessairement nos amis, et les âneries du Tea Party étant le modèle de ce qu'il faudrait faire dans l'Hexagone, les grossièretés de la chaîne étaient passés sous silence.

Aujourd'hui lesdits sites continuent à se taire sur le groupe de M. Murdoch. Le scandale de feu News of the World est pourtant crapoteux sur le plan moral, et l'on imagine ce que diraient ces sites (obsessionnellement à cheval sur la morale sexuelle) si le défunt hebdo avait été de gauche...

« L'influence politique de News Corp. lui a toujours servi à protéger ses intérêts économiques », constate, dans Le Monde, un analyste londonien. Ce n'est pas une exclusivité du groupe Murdoch ; depuis que l'argent existe, les gros intérêts ont toujours cherché à se servir du politique. Il faut juste avoir l'honnêteté de le reconnaître, et ne pas faire semblant de croire aux prétextes idéologiques (?) brandis par ces intérêts.

 

 

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[*] Notre blog avait reçu plusieurs messages d'insultes pour avoir osé critiquer M. Murdoch, croisé de l'Occident et du free market.

 

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Cataclysme Madoff : le néocapitalisme financier, de pire en pire

Mais on attend toujours les actes de repentance de la sphère financière, et les "économistes" ultralibéraux continuent à participer à des colloques et à signer des articles :

  

<< Deux mois après avoir pâti des effets de la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, les gestionnaires de fortunes en Europe se remettent à trembler face à la fraude gigantesque du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff. Selon de premiers décomptes non officiels, les banques privées européennes spécialistes en gestion de fortunes et les investisseurs spécialisés dans les placements à risque de type hedge funds seraient exposés à hauteur de plusieurs milliards de dollars.

Ainsi en Espagne, la première banque, Santander, a annoncé dimanche que les clients de son fonds spéculatif Optimal Strategic étaient exposés à hauteur de 2,33 milliards d'euros à la fraude Madoff. Santander, deuxième banque européenne par la capitalisation, a ajouté qu'elle avait investi 17 millions d'euros pour son propre compte dans des produits de Madoff.

La banque française BNP Paribas a de son côté indiqué qu'elle pourrait perdre 350 millions d'euros. La banque souligne qu'elle n'a pas investi directement dans les fonds spéculatifs du gérant, mais qu'elle est exposée via "ses activités de marchés" et les prêts qu'elle a accordés à certains fonds qui ont en revanche investi dans les hedge funds de Madoff.

"Si la valeur des actifs de ces derniers était totalement anéantie, la perte de BNP Paribas pourrait s'élever à 350 millions d'euros", affirme la banque.

La société d'investissements du célèbre courtier de Wall Street, qui a avoué une fraude "pyramidale" de 50 milliards de dollars, attirait "l'aristocratie financière mondiale", soulignait dimanche le journal espagnol El Pais.

Parmi les clients de la Bernard L. Madoff Investment Securities LLC, on trouve les grandes banques internationales, les plus discrètes banques privées et les confidentiels family offices, sociétés chargées de gérer le patrimoine d'une seule riche famille.

Les banquiers suisses, traditionnels spécialistes de la gestion de fortune, pourraient perdre jusqu'à cinq milliards de dollars, selon le journal helvétique Le Temps. Ainsi, l'Union bancaire privée, numéro un mondial des hedge funds, "risquerait de perdre au moins un milliard".

La Banque d'Espagne a rapidement décidé d'ouvrir une enquête pour déterminer le degré d'implication des établissements espagnols et son vice-gouverneur José Viñals est chargé de coordonner les travaux, selon le quotidien El Mundo.

Le numéro 2 bancaire BBVA a indiqué qu'il n'avait commercialisé aucun "produit Madoff". Le gérant de fortunes M&B Capital Advisor, dirigé par le fils d'Emilio Botin, président de Santander, serait exposé pour plusieurs centaines de millions de dollars.

Si les chiffres sont confirmés, la fraude aurait en Espagne un impact supérieur à la faillite de la grande banque d'affaires américaine Lehman Brothers, pour laquelle les investisseurs espagnols étaient exposés à hauteur de 1,3 à 2,6 milliards d'euros.

"La portée de l'épisode Madoff ne sera pas mineure", pronostique El Pais. "Alors qu'on avait à peine commencé à digérer les conséquences de la plus grande crise" financière de l'histoire, "l'insuffisance du contrôle" sur le marché financier américain "sème à nouveau l'inquiétude".

A Londres, une personnalité de la City, Nicola Horlick, présidente de la société de gestion Bramdean Alternatives, cliente de Bernard Madoff, a dénoncé la "défaillance systémique" des autorités de régulation américaines. >>

 

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”Résister au libéralisme ” : une grande enquête (cruciale et surprenante) de François Huguenin sur les ”penseurs de la c

...ces intellectuels anglophones, souvent chrétiens, qui cherchent par où sortir darrobe-ubu.jpgu champ de ruines (mentales et sociales) créé par l'Ubu libéral :

 

1. Au centre du malaise occidental aujourd'hui, il y a la disparition de l'idée de « bien commun ». Le « bien commun » n'est pas l'addition des biens particuliers et il est différent d'eux. Il est le bien de la communauté, de la Cité, garant régulateur des intérêts privés. Il requiert donc deux choses : un outil politique, capable de le discerner et de le faire prévaloir ; et des valeurs partagées entre les membres de la Cité, pour qu'ils acceptent de laisser le bien commun se superposer aux intérêts privés. (Nécessité d'un minimum d'accord sur ce qui est « bien »...). Or le politique et les valeurs partagées ont disparu à la fin du siècle dernier, disqualifiés par l'hyper-individualisme matérialiste mercantile : celui-ci étant le contenu réel de la « pensée zéro » libérale, instaurée sous la droite puis assumée par la gauche.

Telle est « la désaffection politique à laquelle sont confrontées les sociétés occidentales », constate François Huguenin au chapitre 12 de son nouveau livre, Résister au libéralisme [*] : « Les anciennes structures, notamment les nations, au sein desquelles le politique s'est incarné durant des siècles, ne sont plus capables de fédérer un vivre-ensemble qui ne soit pas une juxtaposition d'intérêts individuels. » Le résultat est sous nos yeux. Face à la crise déchaînée par l'Argent, seul pouvoir subsistant, le politique se réduit à des gesticulations sans lendemain : Obama, Sarkozy etc. Peut-il ressusciter ? « Il n'est pas garanti que les vieilles structures politiques, celles des Etats-nations, soient capables de réinvestir le champ politique qu'elles ont laissé se dissoudre dans le tissu sociologique et idéologique de la démocratie libérale », note Huguenin. Alors comment retrouver la notion (vitale) de bien commun, dans le champ de ruines créé par vingt ans d'Ubu libéral ? « L'avenir peut ménager des surprises », dit Huguenin. Il nous propose d' « écouter la voix des penseurs de la communauté ».

Penser la « communauté », c'est se libérer de la pensée-zéro niant qu'il y ait quoi que ce soit hors le « marché ». Qui a ouvert le chantier de cette libération ? Première surprise : des anglophones ! Dans les années 2000, alors que la droite française continuait à se rouler dans le libéralisme des eighties (feu Milton Friedman), des penseurs anglais ou américains constataient qu'un monde absolument libéral ne serait plus tout à fait humain. Alasdair McIntyre, Michael Sandel, Quentin Skinner, Charles Taylor, Michael Walzer : qui en France a entendu parler d'eux ? L'ouvrage d'Huguenin explique leurs divers cheminements pour sortir du libéralisme – en d'autres termes : renouer avec la cité des hommes.

La première partie du livre peint, a contrario, le « libéralisme impossible » de John Rawls. Idéologie du « contrat » qui a régné à la fin du XXe siècle, la théorie rawlsienne prétend compenser l'émiettement des valeurs par le protocole et le « consensus » : un consensus sur la « liberté » (au sens libéral), transposition sociétale du libre-échangisme économique.

La liberté ? Mais pourquoi pas aussi la paix, le partage des richesses, le respect de la vie humaine, le souci de l'environnement : faut-il laisser ces choses essentielles à la merci des préjugés privés, innombrables et contradictoires ? Eriger la liberté comme seule valeur partageable ne veut rien dire et ne remédie à rien (d'où la nullité de nos états-généraux et autres « grenelle ») : si l'émiettement est bien le problème d'aujourd'hui, lui garantir de se propager sans limites ne sera pas la solution ; aporie dans laquelle tous les Etats-nations occidentaux – notamment le nôtre – sont enfermés à présent.

D'autre part, la liberté libérale, liberté abstraite d'un individu centré sur lui-même, est celle d'un être imaginaire : dans le monde réel, l'individu a besoin des autres même pour l'épanouissement de ses propres désirs légitimes. Moi et les autres : la communauté...

[ à suivre ]

[*]  Résister au libéralisme - Les penseurs de la communauté (éditions du CNRS).

 

 

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Vos données personnelles dans la centrifugeuse US

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C'est l'accord signé le 2/02 par Bruxelles et Washington  :

 

 

Cet accord euraméricain porte sur le transfert de données personnelles « entre les deux continents » (comprendre : de l'Europe vers les Etats-Unis). Il s'intitule Privacy Shield : « bouclier de la vie privée ». Les gens avertis doutent du bien-fondé de ce nom, pour deux raisons :

1. En novembre 2015, Privacy Shield a été improvisé pour rassurer les Européens inquiets de l'accord précédent, qui s'intitulait (par antiphrase) Safe Harbor : « port fiable »... L'accord Safe Harbor avait été invalidé en octobre par la Cour de justice de l'UE : c'est dire que sa vraie nature ne pouvait être dissimulée.

2. La nature (libérale) de Safe Harbor est aussi celle de Privacy Shield. Aux termes de ce document, la protection « adéquate » des données européennes ne sera pas garantie par la loi US, mais seulement par... la bonne volonté des sociétés privées américaines. Si les citoyens des pays de l'UE* constatent l'utilisation abusive de leurs données par des sociétés américaines, ils ne pourront protester qu'auprès de l'agence** de protection des données de leur pays ; celle-ci « transmettra la plainte » à Washington. Absence de suites prévisible... En cas d'intrusion (visible) des services US dans les données d'un « citoyen européen », ce « dossier sensible » sera transmis à un « médiateur » chargé de le « traiter »...

Le flou est donc total. Comme l'a constaté l'eurodéputé Vert franco-allemand Jan Philipp Albrecht (photo), juriste spécialiste du numérique et rappornumérique,europe,états-unisteur du projet de règlement européen sur la protection des données, « la Commission nous ressert un vieux plat réchauffé » : les progrès par rapport à l'accord Safe Harbor sont quasi-inexistants, Washington n'a pas pris d'engagements, et le « médiateur » à créer ne sera pas doté de pouvoirs concrets. Albrecht appelle les agences européennes à rejeter Privacy Shield. Faute de quoi une nouvelle plainte sera déposée devant la Cour de justice de l'Union européenne...

Privacy Shield est évidemment « soutenu » par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français.

Inutile de préciser que cet accord satisfait aussi la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker : « ça va aider à la croissance de l'économie numérique », déclare-t-elle. Que demander de plus ?

 

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* abusivement qualifiés de citoyens « européens » par Privacy Shield.

** américanisme : qualifier d'agences (terme du privé) des organismes censés remplir des tâches d'Etat.

 

 

 

Liens :

http://www.theinquirer.net/inquirer/news/2444661/safe-har...

http://www.nextinpact.com/news/98366-apres-safe-harbor-pr...

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/03/transfert...

http://thenextweb.com/apple/2016/02/02/goodbye-safe-harbo...

 

 

 

 

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Epidémie : comment le libéralisme étouffe la recherche

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Sur le retrait du public au profit du privé (dans le domaine pharmaceutique comme dans les autres), constat sévère d'un spécialiste des coronavirus, directeur de recherche CNRS :

Interviewé par Le Monde [*], Bruno Camard constate (extraits) :

<< Je pense qu’énormément de temps a été perdu entre 2003 et aujourd’hui pour trouver des médicaments. En 2006, l’intérêt pour le SARS-CoV avait disparu ; on ignorait s’il allait revenir. Nous avons alors eu du mal à financer nos recherches. L’Europe s’est dégagée de ces grands projets d’anticipation [...]  Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Or, la science ne marche pas comme cela. Cela prend du temps et de la réflexion. Dans l’excitation et la peur, des choses assez peu logiques sont tentées. [...] Il vaudrait mieux s’appuyer sur une recherche fondamentale patiemment validée, sur des programmes de long terme. Un médicament prend dix ans de développement... >>

Culte du court-terme et du flux tendu – puis bouffées d'hystérie en cas d'alerte ("à titre compassionnel on fait tout et n'importe quoi", constate Bruno Canard) : ce qui se passe dans la recherche de médicaments reflète ce qui se passe dans les marchés financiers, qui depuis quarante ans soumettent l'économie à l'irrationnel.

Et pourquoi les pays d'Europe se sont-ils dégagés des "grands projets d'anticipation", c'est-à-dire de la recherche ? Parce que l'anticipation était par nature une mission de l'Etat, et que la doxa libérale veut de moins en moins d'Etat ! 

Tout est donc remis au privé, c'est-à-dire aux actionnaires. N'aimant pas claquer-un-pognon-de-dingue pour parer à des risques éventuels (ce serait du "catastrophisme"), les actionnaires demandent du sérieux c'est-à-dire de l'immédiatement rentable : ce qui n'est évidemment pas le cas de la recherche.

Dans le domaine de la santé, ça donne – par temps calme – un sommeil de la recherche prospective, notamment sur les coronavirus... Bruno Canard révèle :"Il y a cinq ans nous avions envoyé deux lettres d'intention à la Commission européenne pour dire qu'il fallait anticiper".  Les lettres ne semblent pas avoir eu d'effet sur des commissaires imprégnés de libéralisme.

Quand le temps se couvre, l'hystérie réactive gagne les laboratoires comme les salles de marché : les marchés s'effondrent, les firmes pharmaceutiques tentent de faire du neuf avec du vieux et se lancent (souligne Canard) dans des improvisations "sans aucune base sérieuse, dans des buts plutôt douteux, comme de faire parler de tel ou tel laboratoire".

Nous en concluerons, avec l'économiste jésuite Gaël Giraud, que dans le domaine de la santé comme dans les autres domaines vitaux l'urgence est de renouer avec une gestion publique des "communs" : autrement dit, de régénérer l'Etat et de lui restituer les tâches qu'il est seul à pouvoir assurer, comme le répètent toutes les encycliques sociales ;  ce qui implique de lui rendre une liberté souveraine dont il s'est privé au profit de la plate-forme ultralibérale de Bruxelles, elle-même inféodée à la sphère financière globale. Nos vies valent mieux que leurs profits.

 

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[*]  https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/02/29/bruno-...

 

 

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Paris se soucie de skins alsaciens... mais préfère ignorer les redoutables Ukrainiens de Pravyi Sektor

Alors que ce groupe de combat joue un rôle de provocateur extrêmement dangereux dans le climat actuel :

 

Quinze skins alsaciens invitent leurs copains allemands à une soirée de "rock néonazi" [*] dans un hameau frontalier : scandale dans le microcosme politique français, et interpellation du ministre de l'intérieur par le vice-président de l'UMP. "À quelques jours des commémorations du 8 Mai, du Débarquement du 6 juin ou de l'appel du 18 Juin, l'incompréhension et l'amertume l'emportent", écrit-il.

Il a raison, on ne plaisante pas avec la mémoire.

On s'étonne donc du silence de la classe politique française (gauche et droite confondues) devant l'activité, en Ukraine, de milliers de néo-nazis armés dépendant de Pravyi Sektor : une ligue qui arbore (selon Le Monde) le portrait d'Adolf Hitler dans ses locaux de la mairie de Kiev, et qui a investi la nouvelle "garde nationale" formée par M. Tourtchinov. Selon la revue polonaise de gauche Nie ("Non"), les 86 chefs de section de Pravyi Sektor auraient été invités en Pologne en septembre 2013 à une session de quatre semaines dans un centre  près de Varsovie ; au programme, selon Nie : "formation intensive à la gestion des foules, à la reconnaissance des personnes, aux tactiques de combat, au commandement, au comportement en situation de crise, à la protection contre les  gaz de maintien de l’ordre, à la construction de barricades, et surtout au tir, y compris de sniper." Cinq mois plus tard, les gens de Pravyi Sektor mettaient en fuite le président ukrainien, déchirant au passage l'accord conclu la veille pour des élections anticipées. En avril 2014, les mêmes néo-nazis jouent le rôle de boutefeux en Ukraine de l'est, face aux insurgés russophones, avec l'objectif affiché ''d'attirer l'armée russe et d'obliger l'OTAN à intervenir militairement contre celle-ci''.

Pourquoi ce mutisme des politiciens français (soucieux de l'activité de trois ou quatre skins en France) sur le rôle géopolitique des néo-nazis ukrainiens ?

Le ministre des Affaires étrangères polonaises, Radoslaw Sikorski, fut l'opérateur de l'entrée de la Pologne dans l'OTAN. Il a travaillé avec l'actuel président provisoire ukrainien Tourtchinov, chef des services secrets sous le gouvernement de Ioulia Timochenko (2000-2010). Selon la revue Nie, ce serait dans le cadre général d'une invitation universitaire du ministère polonais, qu'aurait eu lieu discrètement la session de formation des membres de  Pravyi Sektor en 2013.

Tout cela mériterait une enquête auprès des gouvernements concernés. Mais Paris s'occupe plutôt des skins du hameau alsacien : c'est moins périlleux.

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[*] daube musicale.

 

 

ukraine,otan

 

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24/04/2014 | Lien permanent

Pérou : l'Eglise médiatrice entre les insurgés de l'eau et le gouvernement (lié aux mines d'or)

 pérou,or,eau,ollanra humala,mgr cabrejos,p gaston garatea

Avec les paysans révoltés, de nombreux prêtres péruviens avaient participé à la "Marche de l'eau" sur Lima au mois de février :


 

pérou,or,eau,ollanra humala,mgr cabrejos,p gaston garateaOn a déjà parlé ici* de la lutte des paysans péruviens contre contre le projet Conga du groupe américain Newmont : une immense mine d'or et de cuivre qui assécherait les lagunes du nord du pays, frappant ainsi l'écosystème et « la source des eaux qui alimentent trois bassins de la région de Cajamarca ». « Sans eau nous ne pouvons pas vivre, et la mine menace l'eau », protestent les paysans. Milton Sanchez, chef de file du mouvement social anti-Conga, précise : « Une multitude de gens nous ont rejoints car ils approuvent les objectifs de la marche : faire de l'eau un droit de l'homme reconnu par la constitution, et interdire dans tout le Pérou l'activité minière à la source des eaux. »

Cette lutte se heurte depuis huit mois à la répression du pouvoir politique : quoique « nationaliste de gauche », le président Ollanta Humala est devenu l'homme-lige des multinationales de l'or (comme d'autres dirigeants latino-américains*). Il y a huit jours, l'armée a abattu cinq manifestants, ce qui porte à seize le nombre des victimes de la répression. Trois provinces ont été placées sous état d'urgence.

Constatant que la manière forte ne résoud rien, Humala se résigne à renouer le dialogue avec les insurgés. Mais ceux-ci se méfient désormais de lui...

Humala se tourne donc vers le seul médiateur possible : l'Eglise catholique, en la personne du président émérite de la conférence épiscopale péruvienne, Mgr Miguel Cabrejos, assisté du P. Gaston Garatea Yori, prêtre de los Sagrados Corazones et président de la Table de concertation de lutte contre la pauvreté. (Il fit partie de la commission péruvienne Vérité et Réconciliation en 2001**).

Les deux hommes ont rencontré les dirigeants de la région de Cajamarca le 10 juillet, et ont rapporté à Humala que la reprise du dialogue « allait prendre du temps » – compte tenu des violences commises par la police et l'armée.

De son côté, Milton Sanchez témoigne : « Cette réunion a servi à ce que nous soyons vraiment écoutés, chose que l'on demandait à Humala et qui ne s'était jamais produite. »

Ainsi les choses sont claires : l'obligation de nommer un médiateur confirme Humala dans la posture « d'allié » de la multinationale de l'or, selon l'analyste politique Santiago Pedraglio (Le Monde, 12/07).

 

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* http://plunkett.hautetfort.com/search/P%C3%A9rou

** groupe d'enquête sur la guerre civile de 1980-2000 (présidé par Salomón Lerner Febres, alors recteur de l'Université pontificale du Pérou).

 

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Mgr Romero, ”l'évêque des pauvres” assassiné par les escadrons de la mort : les évêques du Salvador demandent sa béatifi

La conférence épiscopale du Salvador demande au pape Benoît XVI la "conclusion rapide" du procès en béatification de l'archevêque Óscar Arnulfo Romero, trente ans après son assassinat qui sera commémoré le 24 mars prochain.  Mgr Romero, archevêque de San Salvador, a été assassiné le 24 mars 1980 tandis qu'il célébrait une messe à l'hôpital de la Divine Providence :

L'évêque auxiliaire de San Salvador, Mgr Gregorio Rosa Chávez, fait savoir :  « Nous avons pris une décision importante qui est celle d'écrire une lettre au Saint-Père pour exprimer l'intérêt de nos pasteurs en vue de la conclusion rapide du procès de canonisation de Mgr Romero. »

Dimanche dernier, l'archevêque de San Salvador, Mgr José Luis Escobar, a annoncé que l'Eglise ouvrirait les célébrations commémoratives de la mort de Mgr Romero par des journées de réflexion. Au cours d'une conférence de presse, il a reconnu que la cause « est dans un phase avancée », mais a dit ne pas savoir « combien de temps il manque » avant que Mgr Romero ne soit déclaré bienheureux. « Nous aurions aimé qu'à une date comme celle-ci on nous annonce la nouvelle que tout le monde attend, à savoir que Mgr Romero sera déclaré bienheureux, mais nous n'avons aucune nouvelle », a-t-il affirmé. Dans ce contexte, il a invité les fidèles « à s'en remettre à Dieu par l'intercession de Mgr Romero », et de témoigner des grâces, faveurs et miracles reçus. 

La Commission pour la Vérité, qui a enquêté sur les crimes commis durant la guerre civile au Salvador (1980-1992), a établi dans un rapport paru en mars 1993, que l'assassinat de Mgr Romero a probablement été ordonné par le leader d'extrême droite Roberto d'Aubuisson, fondateur de l'Alianza Republicana Nacionalista (Arena), parti au pouvoir pendant vingt ans et jusqu'en mars 2009.  L'archevêque dénonçait de sa chaire (et au micro de sa radio diocésaine) les injustices contre la population et les meurtres perpétrés par les paramilitaires ; il avait écrit au président américain Carter pour lui demander de suspendre son appui à l'armée de l'oligarchie salvadorienne, force de répression dirigée contre le peuple. La guerre civile menée par cette armée contre les pauvres du Salvador fit plus de 75 000 morts, dont de nombreux prêtres. [*]

Source : Zenit.

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[*]  Cette terrible histoire est racontée dans mon livre L'Opus Dei - enquête sur le "monstre" (Presses de la Renaissance, 2006).

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”D-Day” : l'Elysée n'avait pas invité Elizabeth II

reine_hitler[1].jpgCe n'est pas anecdotique :                        c'est le symptôme d'un prodigieux         mépris de l'histoire...

 

Le soldat Elizabeth Windsor,                                                   engagée volontaire matricule 230 873.

 

 

Obama a finalement obtenu la venue du prince Charles, mais Nicolas Sarkozy avait «oublié» d'inviter la reine Elizabeth et sa famille aux cérémonies de commémo-ration du Débarquement de 1944 ! (« tandis que des centaines de vétérans britanniques traverseront la Manche pour assister à un office à la mémoire des leurs camarades morts au combat », soulignent les journaux londoniens)...

Pour justifier cette omission, qui choque les Britanniques, le porte-parole du gouvernement français a déclaré la semaine dernière qu’il s’agissait d’une cérémonie «franco-américaine», mais que la reine serait «naturellement la bienvenue» en Normandie.

La seconde partie de cette déclaration est une muflerie. La première partie, un symptôme.

Nul ne met en doute les sacrifices consentis par l'armée américaine en 1944,  mais l'armée  britannique  était  là  aussi – et tout le monde se souvient de l'histoire de la guerre mondiale, du courage de la famille royale durant le Blitz, de la princesse Elizabeth servant comme chauffeur de camions militaires, etc. Tout le monde s'en souvient ? Sauf à l'Elysée où l'on ne semble pas au courant. Ce qui compte aux yeux du président français, c'est Washington et rien d'autre. La bourde du 6 juin 2009 n'est qu'un effet collatéral de l'américanomanie de l'Elysée.

Les ironistes ajouteront : « une américanomanie rétro » ; la création d'une base militaire française anti-Iran à Abou Dhabi avait été promise à G. W. Bush, qui n'est plus à la Maison Blanche.

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