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04/02/2016

Vos données personnelles dans la centrifugeuse US

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C'est l'accord signé le 2/02 par Bruxelles et Washington  :


 

 

Cet accord euraméricain porte sur le transfert de données personnelles « entre les deux continents » (comprendre : de l'Europe vers les Etats-Unis). Il s'intitule Privacy Shield : « bouclier de la vie privée ». Les gens avertis doutent du bien-fondé de ce nom, pour deux raisons :

1. En novembre 2015, Privacy Shield a été improvisé pour rassurer les Européens inquiets de l'accord précédent, qui s'intitulait (par antiphrase) Safe Harbor : « port fiable »... L'accord Safe Harbor avait été invalidé en octobre par la Cour de justice de l'UE : c'est dire que sa vraie nature ne pouvait être dissimulée.

2. La nature (libérale) de Safe Harbor est aussi celle de Privacy Shield. Aux termes de ce document, la protection « adéquate » des données européennes ne sera pas garantie par la loi US, mais seulement par... la bonne volonté des sociétés privées américaines. Si les citoyens des pays de l'UE* constatent l'utilisation abusive de leurs données par des sociétés américaines, ils ne pourront protester qu'auprès de l'agence** de protection des données de leur pays ; celle-ci « transmettra la plainte » à Washington. Absence de suites prévisible... En cas d'intrusion (visible) des services US dans les données d'un « citoyen européen », ce « dossier sensible » sera transmis à un « médiateur » chargé de le « traiter »...

Le flou est donc total. Comme l'a constaté l'eurodéputé Vert franco-allemand Jan Philipp Albrecht (photo), juriste spécialiste du numérique et rappornumérique,europe,états-unisteur du projet de règlement européen sur la protection des données, « la Commission nous ressert un vieux plat réchauffé » : les progrès par rapport à l'accord Safe Harbor sont quasi-inexistants, Washington n'a pas pris d'engagements, et le « médiateur » à créer ne sera pas doté de pouvoirs concrets. Albrecht appelle les agences européennes à rejeter Privacy Shield. Faute de quoi une nouvelle plainte sera déposée devant la Cour de justice de l'Union européenne...

Privacy Shield est évidemment « soutenu » par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français.

Inutile de préciser que cet accord satisfait aussi la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker : « ça va aider à la croissance de l'économie numérique », déclare-t-elle. Que demander de plus ?

 

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* abusivement qualifiés de citoyens « européens » par Privacy Shield.

** américanisme : qualifier d'agences (terme du privé) des organismes censés remplir des tâches d'Etat.

 

 

 

Liens :

http://www.theinquirer.net/inquirer/news/2444661/safe-har...

http://www.nextinpact.com/news/98366-apres-safe-harbor-pr...

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/03/transfert...

http://thenextweb.com/apple/2016/02/02/goodbye-safe-harbo...

 

 

 

 

LUnion-Européenne-le-pathétique-faux-nez-de-limpérialisme-américain-à-loeuvre-en-Ukraine.jpg

 

Commentaires

RIGHT OR WRONG

> On comprend qu'elle soit satisfaite, la secrétaire américaine. Si quelqu'un doit en pâtir, ce sera un citoyen d'un pays d'Europe, pas un citoyen des Etats-Unis d'Amérique. N'oublions pas la fameuse devise US : right or wrong, my country.
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Écrit par : Bernadette / | 04/02/2016

LA SOCIÉTÉ DE MARCHÉ AUX U.S.A.

> Je ne suis pas si sûr, Bernadette. Ça ne bénéficiera pas aux Etats-Unis en tant qu'Etat comme on l'entend encore, nous autres sur ce blog, mais aux entreprises américaines. Le patriotisme américain est profondément dévoyé, lui aussi, et lorsque un tribunal américain condamne un fabricant de téléphones coréen ou une banque française, ce n'est pas au nom d'un principe supérieur ou pour la défense du bien commun, c'est au bénéfice d'Apple, l'esclavagiste délocalisé et défiscalisé.
Dans ces renoncements étatiques mondiaux, et singulièrement occidentaux, ce n'est jamais un peuple ou une nation qui l'emportent sur les autres, c'est toujours les corporations qui l'emportent sur tous les peuples et toutes les nations.
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Écrit par : Lucas / | 04/02/2016

SPEAK WHITE

> Le pouvoir US se comporte avec le reste du monde comme ces Canadiens anglophones du siècle dernier – il paraît qu’il en existe encore – qui s’offusquaient devant l’étranger, le plus souvent le Québécois, parce qu’il s’obstinait à parler un autre idiome que l’angliche. Et de lâcher un méprisant : « Speak white ! ».
L’Amérique « speaks white ». La centrifugeuse US lave plus blanc. Même avec Obama. Même avec Cruz (qui fait griller le bacon au stand de tir sur le canon de son fusil d’assaut – l’une de ses pubs de campagne),
Ta gueule le francophone, l’hispanophone et le créole, le brun et le négro ! File droit, l'Européen… L’Oncle Sam sait ce qui est bon pour toi. Signe au bas du Traité et tais-toi !
En France, nous connaissons ces figures politiques adoubées par l’Amérique, celles et ceux qui lui ont, en quelque sorte, fait allégeance à travers la fondation Young Leaders : MM. François Hollande, Alain Juppé, Emmanuel Macron ou Pierre Moscovici, Mmes Fleur Pellerin, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem ou Valérie Pécresse, pour ne parler que des plus en vue… C'est à eux, en priorité, qu'il faudrait demander ce qu'ils pensent de ces « Privacy Shield » et autres Traité de libre-échange transatlantique.
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Écrit par : Denis / | 04/02/2016

à Lucas

> Lucas, vous avez parfaitement raison.
Mais on a si bien réussi le lavage de cerveau des Américains (ce qui bénéficie à une entreprise américaine donne également plus de force et de rayonnement à l'Amérique, quels que soient par ailleurs les dommages collatéraux qui ne touchent pas des Américains, et que l'on va corriger bien évidemment, dès que ce sera possible - ah, tiens, ben non, ils sont morts... paix à leurs âmes mais se lamenter ne les ramènera pas, portons haut le flambeau de l'Amérique !) que les Américains ont beaucoup de mal à raisonner juste et à livrer à d'autres le résultat de leurs réflexions. Et ceux qui le font "salissent la réputation de leur pays et sont donc de mauvais citoyens".
Bien évidemment, on ne peut bâtir une prospérité durable sur le malheur d'autrui. Si ce ne sont pas les Américains d'aujourd'hui qui en paient le prix, ce sera leurs enfants ou petits-enfants. Qui sème le vent récolte la tempête dit la sagesse des nations. Les jeunes ne veulent pas entendre la sagesse des anciens, et actuellement, nous les peuples anciens de la vieille Europe, nous refusons de jouer notre rôle, nous préférons singer les jeunes.
Cela étant, je sens poindre un réveil des consciences de part et d'autre de l'Atlantique et partout dans le monde.
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Écrit par : Bernadette / | 05/02/2016

WHITE

> Pour modérer, ou élargir, le "speak white":
En janvier, passage à Miami, avec 3 h d'attente dans les locaux de la Police des Frontières le temps de vérifier mon CV dans quelques bases de données (avec des tampons syriens sur le passeport, vous comprenez...) Et là, surprise, si les policiers et le personnel s'adressent en anglais au public, il ne conversent et ne téléphonent entre eux qu'en espagnol. Il est vrai que leurs badges ne font apparaître que des noms espagnols.
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/02/2016

Les commentaires sont fermés.