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03/09/2011

À Santiago du Chili, le leader des étudiants insurgés est élève ingénieur à la Catho

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Giorgio Jackson, 24 ans (élève ingénieur à l'université catholique de Santiago), face à Sebastián Piñera (président du Chili depuis l'an dernier) ! Ce duel est significatif :


 

Le milliardaire Piñera est le premier président de droite au Chili depuis la dictature de Pinochet (1973-1990) : dictature mise en place par les Etats-Unis, et dont le but réel [*] était d'imposer au pays l'ultralibéralisme des Chicago boys.

Ultralibéralisme dont une mesure-phare fut de saborder l'enseignement public : suppression des bourses pour étudiants pauvres, déqualification des universités publiques au profit des privées, d'où renchérissement massif des études...  Aujourd'hui les parents s'endettent sur quinze ans pour pouvoir inscrire leurs enfants dans les universités bien cotées. Un fonctionnaire de Santiago explique à la presse  internationale : " L'université coûte l'équivalent de 400 à 600 euros mensuels, qu'elle soit publique ou privée. Je paie 600 euros par mois pour la scolarité de mon fils à l'université Adolfo Ibañez. Imaginez lorsque vous avez trois ou quatre enfants à charge pour un salaire moyen de 900 euros. C'est impossible de joindre les deux bouts..."

La présidente de gauche Michèle Bachelet (élue en 2006) n'avait rien fait pour réformer ce système. Elle avait dû faire face à une première révolte des étudiants. Aujourd'hui une nouvelle révolte se lève contre le président de droite Piñera, encore moins populaire que Mme Bachelet. Par milliers, les étudiants occupent les avenues de la capitale en scandant : "¡ Y va a caer, y va a caer, la educación de Pinochet !" ("Et elle va tomber, et elle va tomber, l'éducation Pinochet !").

Qui est porte-parole du mouvement étudiant ? Au début, c'était une communiste jeune et jolie nommée Camila Vallejo. Mais sa rhétorique datée nuisait à la lutte. Surgit alors un garçon étonnant : Giorgio Jackson. Doué d'une singulière aptitude à "débroussailler les problèmes et à les expliquer simplement", il fait un tabac le 3 juillet à la télévision, face aux journalistes et aux universitaires qui avaient démoli trois semaines plus tôt Camila Vallejo lors de la même émission, Tolerancia Zero. Giorgio, lui, "passe" admirablement. Il cartonne dans tous les débats. Loin d'être un militant de groupuscule, ce jeune bourgeois issu de l'école privée étudie à l'université catholique de Santiago. C'est là qu'il a pris conscience de certaines choses... Notamment du fait que cette université, catholique de nom, fut assujettie aux Chicago boys après le putsch de 1973. Il témoigne : "J'ai honte de le dire, mais les gens voient la Catho comme l'université des puissants."

C'est pour changer ça (entre autres) que Giorgio Jackson a été élu président de la Fédération des étudiants de l'université catholique : "Ce qui fait de moi un extrémiste de gauche pour les uns, un aristo conservateur pour les autres", ironise-t-il devant une journaliste française. Son objectif : que le pays revienne "à une éducation qui ne soit pas fondée sur le profit" ; une université publique gratuite et de qualité".

Vu de France, méditons le parcours de Jackson. On peut déjà en dégager deux leçons :

- les jeunes catholiques ont vocation à marcher avec leur génération en lutte pour l'avenir (non à « défendre » des « bastions » fantasmatiques) ;

- il est temps d'ouvrir les yeux et de cesser de croire que la droite (et les intérêts de classe) sont l'ADN des catholiques.


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[*] outre de s'en mettre personnellement plein les poches par tous les trafics possibles (comme on l'a découvert ensuite).

 

Commentaires

SOCIALISTES TENDANCE PINOCHET ?

> Et pendant que les jeunes Chiliens se soulèvent pour une université équitable, les socialistes (???) français du "think tank" (???) Terra Nova se rallient au libéralisme et prônent d'augmenter les droits d'inscription à l'université !!! C'est ça la gauche au bout de quinze ans de formatage libéral : "triplement des droits d'inscription en licence, quadruplement en master et doctorat." Socialistes tendance Pinochet ?
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Écrit par : zrak / | 03/09/2011

OU TENDANCE MADELIN

> Le gag c'est que ces propositions ont été faites un mois avant Terra Nova par... l'Institut de l'entreprise, club de réflexion ultralibéral bien connu. Entre la gauche et les libéraux ce n'est plus du rapprochement, c'est de l'inceste.
(L'Institut de l'entreprise propose carrément de "créer un marché concurrentiel de l'enseignement supérieur". Comme ça tout ce qui ne sera pas directement bankable pour le management d'entreprise sera supprimé des filières universitaires).
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Écrit par : alasbar / | 03/09/2011

FEUC PINOCHET

> La Fédération des étudiants de l'université catholique, autrement dit la FEUC, voilà un joli mot contre ce système.
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Écrit par : JG / | 03/09/2011

TANK

> Pas étonnant tout cela: les socialistes, plus que tout autres, haïssent "l'ascenseur social" non seulement pour ne pas concurrencer leur progéniture, mais parce qu'ils ont besoin qu'une majorité du peuple français soit à la fois pauvre, malheureuse et décérébrée afin de leur faire une clientèle électorale victimisée.
Etre étiqueté à la fois de gauche et conservateur: ce Giorgio Jackson me plaît.
Autre chose: traduction de think tank par une Serbe qui en sait quelque chose: Pensez tank.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/09/2011

A P Huet :

> comme disait Frossard, "un socialiste est un communiste non pratiquant".
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Écrit par : Feld / | 05/09/2011

à Pierre Huet


> Ce sont plutôt les communistes que vous décrivez et qui depuis longtemps n'aident surtout pas leur clientèle victimisée à sortir la tête de l'eau.
Pour les socialistes c'est plus compliqué parce qu'il y en a quand même une grande quantité de "bobos" qu'on voit s'agiter dans les manifs pour les sans abris mais qui n'en prendrait pas un chez eux. L'énervant, c'est ça : on se pare de grandes idéologies mais on s'en fout des "vrais gens". Au moins certains de droite ne sont pas hypocrites : ils disent ouvertement "Vive le libéralisme, vive les forts, et tant pis pour ceux qui ne peuvent pas suivre" On sait à quoi s'en tenir.
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Écrit par : FL / | 05/09/2011

"DIFFAMATION"

> "Pas étonnant tout cela: les socialistes, plus que tout autres, haïssent "l'ascenseur social" non seulement pour ne pas concurrencer leur progéniture, mais parce qu'ils ont besoin qu'une majorité du peuple français soit à la fois pauvre, malheureuse et décérébrée afin de leur faire une clientèle électorale victimisée."
Cela s'appelle de la diffamation et pourrait vous mener au tribunal: mille personnes représentant de parfaits contre-exemples pourraient en effet vous attaquer pour de tels propos.
Le parcours de Giorgio Jackson me plaît énormément. J'ai milité dans une organisation étudiante sur laquelle il y a beaucoup à redire et qui avait du mal à comprendre qu'on puisse être encartée chez elle et chrétien. Il faut dire que les avis autorisés sur la doctrine sociale de l'Eglise étaient des personnes qui n'en connaissaient que la doctrine morale (ou sa caricature) ou étaient en rupture totale avec l'éducation religieuse reçue en famille. De l'autre côté de l'échiquier politique, un tel parcours serait tout à fait impossible: les syndicats étudiants étiquetés de droite ont rarement un souci social poussé.
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Écrit par : Mahaut / | 05/09/2011

> Intervencion de Giorgio Jackson, para los quien hablan un poco español. Tambien, me gusta mucho este hombre, la sua sinceridad. Viva Chile !
http://www.youtube.com/watch?v=18flu8Sy2sc
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Écrit par : serge lellouche / | 05/09/2011

@ Mahaut.

> Eh bien embastillez-moi pour délit d'opinion, je vous en prie, il n'empêche que depuis la fin des années 60 c'est la gauche bobo qui a pris le pouvoir à l'Education nationale et a introduit les idéologies pédagogiques qui ont transformé l'enseignement d'ascenseur social en fabrique d'illettrés (20%...) consommateur et citoyens dociles. Ce n'est pas ce que pensent les socialistes de base qui est intéressant et important, c'est ce que font les "élites" du PS.
Sans rancune.
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/09/2011

@ Pierre Huet

> "Les socialistes", ça veut dire ce que ça veut dire et ça met dedans les socialistes de base.
De plus, l'idéologie pédagogique est loin d'être partagée par tout le monde à gauche, et les gouvernements de droite ne sont pas en reste: le socle commun des compétences (signé l'UMP), ça relève de quoi, sinon du pédagogisme le plus éhonté ? C'est bien de tirer à boulets rouges sur "les socialistes" mais il faut voir aussi ce que font dans leurs classes les profs sympathisants socialistes, et ce n'est pas toujours du pédagogisme, loin de là.
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Écrit par : Mahaut / | 06/09/2011

@ Pierre Huet & Mahaut :

> pour la transformation de l'EN, c'est vrai mais la "droite" s'est empressée de laisser faire ou de faire pareil pour avoir l'air moderne.
De toutes façons plutôt que de montrer du doigt la personne, attaquons les idées néfastes
par exemple, le dégoût du travail manuel s'est généralisé ; on a désigné comme "ascenseur social" les seuls emplois intellectuels alors qu'on avait stupidement donné au mot "intellectuel" le sens de "intelligent".
Les classes populaires exerçant les travaux manuels étaient en général plutôt à gauche ; au lieu de les rendre fières de leur travail et libres de l'accomplir, la gauche intellectuelle au pouvoir ou "médiatique" leur a en donné honte, cette gauche intellectuelle les a amenées à voir l'avenir de leurs enfants en travail intellectuel. Du coup c'est devenu pour les classes populaires une conquête sociale, une question d'amour-propre. Mais bon sang la question n'était pas là !
La droite libérale qui ne voyait que l'expansion du secteur tertiaire ne s'y est pas opposée : on produira ds les pays du Tiers Monde et pr moins cher encore !
Du coup, plus personne ne veut travailler manuellement, des gosses restent à l'école jusqu'à la terminale alors qu'ils pourraient déjà travailler.
on a mis ds la tête des gens qu'il fallait absolument aller jusqu'à la terminale
Au fait, pourquoi n'y a t-il pas de travail manuel (EMT) obligatoire jusqu'au bac ?
il est vrai que la "gauche" est à l'origine du désintérêt pour ce qui est de l'exigence culturelle à l'école car elle était à partir des années 60 trop influencée par le maoïsme, le "du passé faisons table rase", " la culture, ce fatras bourgeois qui sépare les peuples" et autre stupidités.
À partir de ce moment, elle n'a socialement plus été la gauche.
Elle a rompu avec la gauche à la Jules Ferry (malgré tous ses défauts valait bien mieux), avec l'esprit du Théâtre National Populaire si vous voulez : proposer la culture et le savoir aux gens, au profit d'une idéologie à la Rousseau où l'homme étant naturellement parfait, "l'enfant sait" on n'a peu à lui apprendre, voire c'est dangereux car on le déforme et "toute culture étant relative, pourquoi lui apprendre la nôtre" ?
La "droite" imbibée de Libéralisme comme on l'est d'alcool, s'est empressée de faire pareil car son libéralisme l'amenait elle aussi à voir la société non en tant que groupe de "personne" mais en tant que juxtaposition d'individus
Il y a une déshumanisation généralisée
"personne" étymologiquement c'est le rôle qu'on joue dans la société ; s'il n'y a plus que des individus, il n'y plus de société
Droite et gauche sont prostituées aux idéologies, déconnectées du réel.
Si l'on ne tient pas compte de la réalité, on ne peut être sensible à la vérité.
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Écrit par : zorglub / | 06/09/2011

Giorgio Jackson :Enfin le vrai visage du catholicisme .

> Contre Pinochet le franc Maçon de droite ("Par ailleurs, en ce qui concerne Pinochet, j'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici, que Pinochet fut initié le 28 mai 1941 à la Loge Victoria n°15 ...La femme de Pinochet est la fille de Osvaldo Hiriart Corvalán. Et qui est Osvaldo Hiriart Corvalán ?
http://es.wikipedia.org/wiki/Categor%C3%ADa:Masones_de_Chile")

Giorgio Jackson: catholique tout simplement : accordé avec la message du Christ et de son Eglise .
Après tous mes égarements je sais que je ne puis faire confiance à aucun des membres -de gauche ou de droite- qui sorte de ces loges et que si un élu veut ma voix qu'il sache qu'elle n'ira qu'à quelqu'un qui s'affiche catholique. Les seuls à mener le vrai combat pour la dignité de notre espèce .
Vous vous voyez voter Sarkozy ou Fillon, Aubry ou DSK? Vous la voyez où leur différence ?
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Écrit par : Domremy / | 06/09/2011

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