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Emission de FR2 'Les Infiltrés' (27 avril) : la position de l'Eglise catholique
Communiqué de l'archevêché de Bordeaux (un texte sévère, dont chaque mot est un avertissement) :
<< L’Eglise catholique condamne fermement toutes formes d’antisémitisme, de racisme, de haine ou de violence. Elle les déclare « péchés contre Dieu » (Jean-Paul II). L’émission Les Infiltrés sur France 2 soulève de nombreuses interrogations. Il est nécessaire de la décrypter. Certaines séquences rapportent des propos intolérables, scandaleux et que nous dénonçons comme inacceptables. Même si les conditions dans lesquelles le tournage s’est effectué posent de réelles questions de déontologie. Les responsables de la paroisse Saint-Eloi ont affirmé qu’il n’y a pas, à l’heure actuelle, de lien entre la paroisse et le groupe politique incriminé. Les parents de l’école privée Saint-Projet expriment leur condamnation de tout antisémitisme. Leurs déclarations devront être suivies de mesures fermes et appropriées. Il importe à tous d’être vigilants pour éviter toutes confusions possibles entre partis politiques et religions. L’Eglise doit annoncer et vivre l’Evangile sans connivence ni compromission. >>
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29/04/2010 | Lien permanent
Décès de Molex-Villemur... malgré les fausses promesses du gouvernement
Le dernier mot revient
au curé de Villemur,
président du comité
de soutien aux "Molex" :
Olivier Degauque, du cabinet d'expertise Syndex mandaté par le comité d'entreprise de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn (connectique des tableaux de bord de Peugeot), raconte aux journaux : « Alors que nous étions à la table des négociations à la préfecture, le 15 septembre au soir, Eric Doesburg, le directeur de Molex Corporate, est venu jusqu'à un mètre de moi m'insulter en américain. J'ai vu le moment où il allait me mettre son poing dans le nez. » Après une suspension de séance, des vigiles d'une société de société privée, commis par Molex, ont empêché l'expert de revenir siéger à la table des discussions : « avec, semble-t-il, la bénédiction du préfet », précise Degauque.
La même société de sécurité privée a fourni les motards qui ont escorté, le 23 septembre, les camions de déménagement de Molex venus dépouiller le site de ses équipements : « des vigiles motards qui ont même fait la circulation sur la voie publique ! », s'indigne le délégué CFDT du site, sidéré de voir une société de sécurité privée intervenir dans le domaine public, à l'américaine, avec l'assentiment des autorités françaises.
D'autant que la société américaine Molex ne s'est pas contentée d'emporter ce que la loi lui permettait de prendre. Elle a aussi copié les machines-outils de Villemur et ces copies ont été transmises au siège de Molex, à Lincoln (Etats-Unis).
Il faut se souvenir que l'Elysée et Matignon avaient fait de nobles déclarations, dans le style : « l'Etat français prendra ses responsabilités, on va trouver un repreneur et mobiliser les constructeurs automobiles français pour relancer l'activité du site », etc : le genre de choses attestant que « Sarkozy a les choses en main » (me disait un ami avant-hier) et qu'il est « énergique » (me disait un autre ami hier soir). J'aimerais qu'il en fût ainsi...
Ce n'est pas, hélas, ce que l'on constate dans le cas de Villemur-sur-Tarn. Le 26 août, le ministre Estrosi avait dit aux syndicalistes de Villemur qu'il « avait un repreneur », que les salariés devaient « se battre pour la pérennité du site » et surtout ne pas lui faire « un enfant dans le dos en allant négocier des indemnités de départ ». A la mi-septembre, Estrosi leur disait de renoncer au maintien du site en échange d'indemnités de départ. Et Villemur était fourgué pour liquidation à un fonds américain. Entre temps, les Etats-Unis avaient fait savoir à la France qu'ils étaient profondément choqués d'avoir entendu Paris envisager d'intervenir dans des affaires économiques privées, prétention indécente et de nature à réjouir les ennemis de la liberté dans le monde.
La presse de ce matin laisse le dernier mot au père Philippe Bachet, curé de Villemur et président du comité de soutien aux « Molex » : « Sarkozy et Estrosi ont assuré les Molex de leur soutien puis les ont laissés tomber. J'en ai vu qui pleuraient quand les camions de déménagement sont arrivés. »
28/09/2009 | Lien permanent | Commentaires (7)
Irak : noir bilan humanitaire, cinq ans après l’invasion occidentale
Comité international de la Croix-Rouge, 15 mars – Des millions d'Irakiens sont toujours privés d'eau potable et d'accès aux soins, selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : cinq ans après le début de la guerre en Irak, la situation humanitaire dans la plupart des régions du pays reste parmi les plus critiques de la planète. Le système de santé publique irakien est aujourd'hui en plus mauvais état que jamais. Dans certaines régions, les habitants doivent consacrer au moins un tiers de leurs ressources pour acheter de l'eau potable.
Selon Béatrice Megevand Roggo, directrice des opérations du CICR au Moyen-Orient et en Afrique, l'amélioration de la sécurité dans certaines régions de l'Irak ne doit pas détourner l'attention de la situation désespérée de millions de personnes qui ont pour l'essentiel été laissées à elles-mêmes.
17/03/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)
Cathophobie libérale
Disons-le, quitte à chagriner les bons milieux : la cathophobie de droite ne vaut pas mieux que la cathophobie de gauche...
Comme l'écrit un commentaire à la note précédente, une profanation de sanctuaire par un homme de droite ne vaut pas mieux qu'une profanation par des Femen. Un billet cathophobe par un señorito libéral ne vaut pas mieux qu'un billet dans Charlie. L'auteur du billet libéral, paru le 2/12 dans L'Opinion, est un trentenaire nommé Gaspard Koenig (photos ci-dessus et ci-dessous) ; il tient un think tank intitulé Génération Libre, et fournit la presse d'affaires en chroniques de philosophie.
Son billet est un hommage à Mélenchon. En quoi Mélenchon peut-il plaire à un jeune monsieur libéral ? En ceci : il s'en est pris au pape. M. Koenig partage ce point de vue. Il juge que le Parlement européen n'avait pas à entendre l'évêque de Rome : les eurodéputés n'ont « aucune leçon à recevoir d’une communauté privée de croyants. »
M. Koenig semble croire que les religions (phénomène éminemment public) sont une « affaire privée » : ceci devrait les lui rendre sympathiques, puisqu'il est partisan du privé contre le public ; mais il fait une exception en défaveur du catholicisme « qui a longuement combattu l'idéal démocratique »... On sait que le système ultralibéral, cher à M. Koenig, réalise l'idéal démocratique en soumettant les démocraties à la tyrannie de la sphère financière.
« Le cléricalisme, voilà l'ennemi », écrit ensuite M. Koenig pour montrer qu'il est agrégé. Ce qui l'irrite surtout, c'est la vision économique du pape : « M. Bergoglio », écrit-il, a le tort de « dénoncer ''des systèmes uniformisés de pouvoir financier au service d'empires inconnus'', version superficielle de l'altermondialisme... » Admirons l'inversion des coefficients : le pape plus « superficiel » que l'altermondialisme !
Et examinons le CV du jeune philosophe. Les clés sont là. Normalien en 2002 et agrégé en 2004, que devient-il ? Intellectuel organique du casino financier ! Il écrit les discours de Mme Lagarde. En 2009, il part pour Londres – émigration indispensable au standing – où il entre... à la BERD ; on voit par là que les normaliens ont appris à nager, depuis l'époque du naïf Péguy. En 2013, M. Koenig crée Génération Libre. Sa notice nous informe qu'il est « régulièrement invité » par BFM Business et qu'il « apparaît également » à la BBC et dans le Financial Times.
Cherchant « à promouvoir et approfondir le libéralisme classique », M. Koenig revendique sa filiation avec Bernard Mandeville. On sait que Mandeville (célébré plus tard par Hayek) fut le précurseur de l'idéologie libérale au début du XVIIIe siècle. Il est l'auteur de la célèbre Fable des abeilles. Ce texte, à la gloire de l'égoïsme dans la société, nie la distinction du bien et du mal et pose l'un des dogmes libéraux : le bien public est le produit des vices privés ; les actions altruistes sont néfastes ; le vice est donc la condition de la prospérité, qui se résume à la poursuite des intérêts particuliers. Cette théorie allait être reprise à la fin du XIXe par les darwinistes sociaux, et au XXe par l'effrayante idéologue américaine Ayn Rand (1964 : La vertu d'égoïsme).
M. Koenig termine par deux rappels : que son dogme des « droits individuels » s'oppose aux « droits humains », et que toute « dimension transcendante » doit être prohibée. Evidemment.
> Va-t-on m'expliquer que M. Koenig, étant de droite, doit être (« quelque part ») un homme de bonne volonté contrairement aux méchants socialistes ?
03/12/2014 | Lien permanent | Commentaires (27)
Le Vatican transforme ses médias
Le plan de réforme a été dévoilé hier soir :
Il annonce une montée en puissance de l'information catholique authentique au profit des Eglises locales, après une décennie de parasitages privés (voire de désinformation) sur la Toile :
<< ...Le but premier est de relever le “défi du numérique”, avec des contenus multimédias, plus visuels et interactifs pour dialoguer avec le public. L’autre objectif est de faire du Vatican un hub d’information religieuse, qui permette aux Églises locales d’informer sur leurs actions. “Ceci requiert de resserrer les liens entre les opérations médias du Vatican et les bureaux de communication des conférences épiscopales et des diocèses”, a précisé Chris Patten... >>
L'article :
28/05/2015 | Lien permanent
Sous le plan Fillon, le sabordage de la Sécurité sociale
...prôné depuis vingt ans par les assureurs et le Medef :
Quand on connaît l'attachement de l'Eglise à la solidarité sociale, l'idée de voter Fillon se révèle "non cathocompatible". Sauf si le catho cesse d'être catho quand arrivent les élections ? Cette posture de phare à éclipse serait peu glorieuse. Mais le pire serait d'entendre ces éclipsés (ou éclipseurs) prétendre que leur obscurité est une lumière - et qu'on est plus fièrement catho quand on éteint le Magistère. Certains le disent pourtant.
En revanche d'autres sont lucides. Cherchant à s'informer, ils lisent autre chose que Valeurs actuelles. Mettant en pratique le précepte thomiste de "s'élever à l'indifférence des sources" (le vrai étant vrai d'où qu'il vienne), ils vont jusqu'à fréquenter des sites infréquentables : Mediapart, par exemple, où l'on hait les "cathos"... mais où la plupart des catholiques (ceux qui admettent que la réalité est la même pour tout le monde) peuvent trouver des analyses intéressantes.
Le 30 novembre, Mediapart (Laurent Mauduit) disséquait le plan Fillon-Castries sur la Sécurité sociale. Mauduit centre son analyse sur un fait : "le 'brainstorming' autour de ce projet, conduit par François Fillon et certains milieux patronaux qui sont proches de lui". Un brainstorming traduit, dans Les Echos du 25/11, par le "porte-parole santé" de M. Fillon, le Pr Stoppa-Lyonnet : il s'agit d'achever de confier au "marché" (assurances privées et mutuelles "devenues pour beaucoup des organismes financiers mutants", écrit Mauduit) la couverture des risques "légers". Notion floue, extensible, cette "légèreté" inclut des domaines lourds et chers.
Mesurons la gravité du projet, écrit Mauduit : "il s'agit bel et bien d'une privatisation, au moins partielle, de l'assurance maladie." D'autant que les tarifs médicaux cesseront d'être encadrés...
"Danger immense" pour des millions d'assurés sociaux des classes moyennes, mais "aubaine pour les assureurs privés" (constate l'article de Mediapart), le plan Fillon est une américanisation : régression inouïe pour les Français, mais prônée depuis longtemps par des grands patrons des assurances. Ainsi Claude Bébéar et son plan de "Sécurités sociales privées" (1990).... Denis Kessler et son mot d'ordre : "défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance" (Challenges, 4/10/2007)... Henri de Castries et l'Institut Montaigne (né d'Axa)...Or le programme Fillon en la matière trouve son origine dans une note de cet institut, lobby libéral présidé par M. de Castries, ex-PDG d'Axa, président des Bilderberg et alter ego de M. Fillon.
Concernant l'assurance maladie, la note Montaigne (mai 2010) préconise de socialiser les pertes (sur les insolvables maladies de longue durée) et de privatiser les profits (sur les "petits" risques, solvables). Mauduit rappelle que cette note - à laquelle ont pris part des assureurs - fut reprise et développée en décembre 2010 dans un rapport du Medef proposant d'abolir la logique de solidarité au profit d'un système de santé à deux vitesses : la couverture de la plupart des risques (évacués dans la catégorie "légers") serait objectivement réservée aux Français ayant les moyens de s'offrir des assurances privées. Les autres tomberaient dans une situation à l'américaine, formidable iniquité à laquelle l'administration Obama avait voulu remédier - mais avec une maladresse et des dérapages idéologiques qui ont gâché l'opération.
Notons au passage que le rapport du Medef propose - discrètement - que même les "ALD" (cancers et autres maladies de longue durée) ne soient plus couvertes que partiellement. Ceux qui ne pourront pas payer n'auront qu'à mourir, comme aux Etats-Unis. Une dérégulation de l'euthanasie - autre idée fixe des libéraux - sera là pour les y aider, même si le Medef a la décence [*] de n'en pas parler.
Si M. Fillon gagne, M. de Castries sera bien placé - selon la rumeur - pour devenir ministre de l'Economie. Reste néanmoins à remporter l'élection présidentielle : et ça, ce n'est pas garanti. Trois millions de bourgeois qui ont voté à la primaire peuvent-ils entraîner quarante autres millions de Français à partager la vision CSP+ de l'existence ?
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[*] Dire : la "common decency" ; ça fait réacs délurés ayant lu Orwell (mais bossant chez Beigbeder).
01/12/2016 | Lien permanent | Commentaires (20)
Aéroports de Paris : vers un référendum d'intérêt public
Défaite des libéraux qui contrôlent l’Etat ! Et réflexions :
Après le feu vert du Palais-Royal, arrivera-t-on au seuil des 4,7 millions de signatures citoyennes ? “Ce n’est pas impossible vu le climat actuel”, déclare au Monde le constitutionnaliste Didier Maus. Climat laissant envisager une convergence inédite entre les électeurs socialistes, communistes, mélenchonnistes, et ceux des électeurs de droite qui parviendraient à oublier un moment leur allergie à la gauche.
Cette convergence est jugée "immorale" par la Macronie ! Invoquant (malgré l’avis du Conseil constitutionnel) “le respect de la Constitution”, les élyséens crient que le référendum "remettrait en cause le vote des députés, donc la démocratie représentative", etc... Alerte, le populisme est à nos portes, il y a des élections dans huit jours.
Ces cris sonnent faux. La mobilisation contre la vente d’ADP ne se fait pas dans l’anarcho-démagogie : au contraire, elle demande que les aéroports de Paris prennent le statut de service public national. Autrement dit, “le maintien d’ADP sous le contrôle public au nom de l’intérêt général” (Gilles Carrez), pour éviter une privatisation-engrenage pire encore que celle des autoroutes.
Pour opérer son coup ADP, la Macronie se drape dans “l’autorité de la République”. Là est le problème. Que veut dire “République” sous le régime néolibéral ? Comme l’écrit Gilles Dorronsoro dans un essai paru il y a trois semaines (Le reniement démocratique - Fayard), la fonction étatique a changé depuis la fin du XXe siècle : “Aux néolibéraux l’Etat apparaît comme un enjeu central en ce qu’il permet une réorientation des politiques publiques en faveur des plus riches, notamment par la formation de rentes. Il s’agit d’un Etat profondément redéfini (personnel, compétences, production des normes, domaines d’intervention) dans une logique de porosité croissante entre le public et le privé.”
Les politiques qu’inspire le néolibéralisme sont au service des intérêts privés, souligne Dorronsoro : “Elles justifient le creusement du déficit à condition qu’il naisse d’une réduction d’impôts pour les plus riches ; le démantèlement de l’Etat-providence, mais une garantie pour les banques à l’origine des crises financières ; la compétition dans tous les domaines de la vie, mais la multiplication des rentes pour les élites...”
Cette dégénérescence de l’Etat au profit des intérêts privés, et la politique d’injustice sociale qui en résulte, sont la cause du malaise général et de l’insurrection “morale” des gilets jaunes. Insurrection venue – dit Dorronsoro – de “la précarité et l’humiliation qui vont avec des conditions de travail dégradées et l’injustice ressentie devant la répartition de la charge fiscale”… Les revendications des gilets jaunes sont viscérales : “Au-delà des demandes spécifiques, c’est une lutte pour la reconnaissance, c’est-à-dire le refus d’être dépossédés de leur dignité de citoyens”. Et c’est ce que prévoyait l’encyclique Centesimus annus de Jean-Paul II : “Avant même la logique des échanges à parité et des formes de justice qui les régissent, il y a un certain dû à l’homme en raison de son éminente dignité. Ce dû comporte la possibilité d’apporter une contribution active au bien commun de l’humanité”… Or le néolibéralisme, système du “déchet” selon le pape François, nie cette possibilité à “ceux qui ne sont rien” (mot de M. Macron). L’économie néolibérale financiarisée aura de moins en moins besoin d’êtres humains, ni à plus forte raison de citoyens.
Pourquoi la demande fondamentale des gilets jaunes est-elle le “référendum d’initiative citoyenne” (“RIC”) ? Parce que la méfiance est devenue extrême face à l'évolution de l’Etat en régime néolibéral : évolution que la Macronie – règne du mépris social – porte à l’incandescence. Si les humiliés en sont à revendiquer le RIC sous sa forme radicale (qui rendrait impossible tout gouvernement), c’est qu'aujourd'hui la “gouvernance” – néologisme néolibéral – est l’injustice érigée en système : le contraire du Politique, qui seul rend possible une justice sociale. Les dogmes de la libre concurrence et du “ruissellement” (vers le haut !) institutionnalisent la déshumanisation ; on serait bien sournois de s’indigner devant la révolte des déshumanisés.
La Macronie est arrogante. Cette maladresse la mène à des faux-pas. Le dernier en date est la privatisation d’ADP. Elle soulève une tempête qui vient de démâter le projet… Le coup ADP est l’exemple-limite d’une braderie du patrimoine national ; il faut expliquer partout l’ampleur de la menace, et la nécessité de la résistance.
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ps / Ce qui précède ne doit évidemment pas faire oublier que le transport aérien de masse détériore l’atmosphère terrestre et contribue au dérèglement climatique. Mais vendre les aéroports parisiens au privé (la surenchère concurrentielle) ne ferait qu’aggraver les choses.
11/05/2019 | Lien permanent | Commentaires (2)
”S'occuper d'une brebis afin de les sauver toutes”
Un sermon de saint Pierre Chrysologue (Ve siècle), à envoyer aux irresponsables qui accusent le pape de "vénérer les idoles" :
<< Dieu part à la recherche de ce qui est perdu, tout en gardant ce qu'Il a laissé sur place, et Il retrouve ce qui était égaré sans perdre ce qu'il tient sous sa garde. Voilà pourquoi ce berger n'est pas de la terre mais du Ciel... "Si l'un de vous", dit le Seigneur, "a cent brebis et en perd une" : vous le voyez, la perte d'une seule brebis a douloureusement éprouvé ce berger, comme si le troupeau tout entier, privé de sa protection, s'était engagé dans une mauvaise voie. C'est pourquoi, laissant là les quatre-vingt-dix-neuf autres, Il part à la recherche d'une seule : Il ne s'occupe que d'une seule afin de les retrouver et de les sauver toutes en elle. >>
10/11/2019 | Lien permanent
À Montpellier, la mère de la victime est désignée à la vindicte publique… parce qu’elle accuse le collège de n'avoir pas
Le collège "en colère"... contre la mère de la victime !
Les profs du collège Arthur-Rimbaud nient tout. Ils nient l’absence de protection de la jeune Samara par le collège. Ils doutent même du caractère islamique (pourtant affiché) de l’agression… La chose grave, à leur avis, est que la mère de Samara veuille abriter sa fille de ses persécuteurs en la mettant dans un collège privé ! C’est l’inversion accusatoire dans toute sa laideur. Voilà jusqu’où peut tomber – à Montpellier et sans doute ailleurs – ce “sanctuaire de la laïcité” qu’est censée être l’école publique :
► Situation symptomatique à Montpellier. La collégienne Samara, 13 ans, lynchée jusqu’au coma (début avril) par un groupe d’élèves prétendant la punir de “ne pas faire le ramadan”, a quitté l’hôpital mais reste traumatisée. Tétanisée à l’idée de revoir ceux qui la persécutaient, elle ne veut pas retourner au collège Arthur-Rimbaud. Sa mère l’a donc inscrite à des cours à distance et envisage de la mettre dans l’enseignement privé. À son avis, en effet, le collège public n’avait rien fait – pendant plusieurs mois – pour protéger Samara des élèves persécuteurs... Que se passe-t-il alors ? Une chose ahurissante : c’est contre la mère de Samara qu’éclate la fureur des syndicats du collège public ! Ils n’admettent pas le reproche. Ils nient toute responsabilité dans le drame, qui a pourtant eu lieu dans leur établissement. Ils déclenchent tout un tapage : mobilisant la FCPE (parents proches de la Nupes), ils convoquent les médias à une manifestation profs-parents devant le collège ! On en a entendu les cris ce matin à France Info.
Ainsi, par un retournement de situation quasi-obscène, ce sont les victimes – Samara et sa mère – qui sont désignées à l’opprobre. L’Education nationale refuse de s’interroger sur elle-même.
Les gouvernants ne cessent d’invoquer “l’esprit des Lumières”[1] et “la laïcité” dont l’enseignement public serait le garant. Les radios du service public continuent plus ou moins leur offensive contre l’enseignement privé sous contrat… (France Info, ce matin à l’aube, donnait longuement la parole à une femme affirmant que des religieuses enseignantes frappent les enfants “jusqu’à ce qu’il y ait du sang partout” et les forcent à “réciter vingt-cinq prières par jour”). Mais dans le monde réel, une mère issue de l’immigration maghrébine n’a d’autre solution que de placer son adolescente dans une école privée (probablement catholique) pour la faire échapper à des petits tyrans, islamistes autoproclamés, qui ont l’impunité au collège public. Et c’est contre Samara et sa mère que les profs de ce collège ameutent le “quartier” et les auditeurs de France Info !
Ils l’ameutent aussi contre la ministre Belloubet, parce qu’elle a pris le parti des victimes et déclaré qu’elle serait ferme : attitude que les profs d’Arthur-Rimbaud ressentent bizarrement comme “un désaveu”. Curieuse logique de la part d’éducateurs… Et logique partagée par l’académie de Montpellier : dans cette inquiétante affaire (qui n’est que l’une des “violences communautaristes” en France depuis un mois), la rectrice semble se soucier de la réputation du collège plus que des victimes – en dépit du fait que le parquet a mis en examen trois élèves pour tentative d’homicide volontaire.
Quant au jeune Gabriel Attal, il a promis des mesures “extrêmement fortes”, et s’étonne sans doute de n’être pas cru.
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[1] Esprit dont nos ministres seraient évidemment incapables de parler, même trois minutes. Le mot “Lumières” n’est qu’un abracadabra pour une classe politique de plus en plus inculte.
23/04/2024 | Lien permanent | Commentaires (2)
Syrie : le chiffrage des victimes la guerre civile
...réserve quelques surprises :
Ces tristes chiffres sont publiés par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisme "insoupçonnable" puisque basé à Londres, financé par l'Arabie saoudite et soutenu par les gouvernements occidentaux.
Surprise : les chiffres de l'OSDH relativisent la version politico-médiatique occidentale...
- Selon l'OSDH, sur 100 000 morts en trente mois de guerre civile, il y a 45 478 conscrits de l'armée loyaliste et 40 146 victimes civiles, tuées par les deux camps. On sait que l'armée loyaliste a la main très lourde. On sait aussi que les brigades islamistes, force principale de la rébellion [*], se félicitent de carnages comme ceux de Tell Aran, Tell Hassel, Tel Abyad et Sereqaniye (contre les Kurdes), Nubbol-Zahra et Hatlah (contre les chiites), Lattaquieh (contre les alaouites) ou Marmarita, al Duvair et Jaramana (contre les chrétiens) : et ce ne sont que des exemples, auxquels il faut ajouter des centaines de tueries, d'enlèvements et d'exécutions sommaires, visant aussi des sunnites loyalistes. Plus les massacres commis par des bandes incontrôlées : à Houla, à Banias, etc.
- Quant aux pertes parmi les combattants rebelles, l'OSDH avance le chiffre de 21 850 tués : deux fois moins que de conscrits loyalistes.
Ces chiffres, issus d'un organisme soutenu par les "Occidentaux", contredisent la propagande de pré-guerre occidentale ; guerre qui n'aura peut-être pas lieu, quelque peine qu'une perspective de paix puisse infliger à Hollande et Fabius. (Qui tiennent à bombarder et tentent de pousser Obama à rompre l'accord Kerry-Lavrov).
Cette guerre serait un crime ajouté aux autres crimes, et c'est la solution du pape François qu'il faut mettre en oeuvre : forcer les deux camps ennemis – également coupables – à mettre bas les armes. Seule une "coalition de paix" internationale pourrait y parvenir.
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[*] Ne pas idéaliser non plus l'ASL, dont le porte-parole menace ouvertement de "ne pas assurer la sécurité" des experts anti-gaz des Nations-Unies.
17/09/2013 | Lien permanent | Commentaires (3)