28/09/2009
Décès de Molex-Villemur... malgré les fausses promesses du gouvernement
Le dernier mot revient
au curé de Villemur,
président du comité
de soutien aux "Molex" :
Olivier Degauque, du cabinet d'expertise Syndex mandaté par le comité d'entreprise de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn (connectique des tableaux de bord de Peugeot), raconte aux journaux : « Alors que nous étions à la table des négociations à la préfecture, le 15 septembre au soir, Eric Doesburg, le directeur de Molex Corporate, est venu jusqu'à un mètre de moi m'insulter en américain. J'ai vu le moment où il allait me mettre son poing dans le nez. » Après une suspension de séance, des vigiles d'une société de société privée, commis par Molex, ont empêché l'expert de revenir siéger à la table des discussions : « avec, semble-t-il, la bénédiction du préfet », précise Degauque.
La même société de sécurité privée a fourni les motards qui ont escorté, le 23 septembre, les camions de déménagement de Molex venus dépouiller le site de ses équipements : « des vigiles motards qui ont même fait la circulation sur la voie publique ! », s'indigne le délégué CFDT du site, sidéré de voir une société de sécurité privée intervenir dans le domaine public, à l'américaine, avec l'assentiment des autorités françaises.
D'autant que la société américaine Molex ne s'est pas contentée d'emporter ce que la loi lui permettait de prendre. Elle a aussi copié les machines-outils de Villemur et ces copies ont été transmises au siège de Molex, à Lincoln (Etats-Unis).
Il faut se souvenir que l'Elysée et Matignon avaient fait de nobles déclarations, dans le style : « l'Etat français prendra ses responsabilités, on va trouver un repreneur et mobiliser les constructeurs automobiles français pour relancer l'activité du site », etc : le genre de choses attestant que « Sarkozy a les choses en main » (me disait un ami avant-hier) et qu'il est « énergique » (me disait un autre ami hier soir). J'aimerais qu'il en fût ainsi...
Ce n'est pas, hélas, ce que l'on constate dans le cas de Villemur-sur-Tarn. Le 26 août, le ministre Estrosi avait dit aux syndicalistes de Villemur qu'il « avait un repreneur », que les salariés devaient « se battre pour la pérennité du site » et surtout ne pas lui faire « un enfant dans le dos en allant négocier des indemnités de départ ». A la mi-septembre, Estrosi leur disait de renoncer au maintien du site en échange d'indemnités de départ. Et Villemur était fourgué pour liquidation à un fonds américain. Entre temps, les Etats-Unis avaient fait savoir à la France qu'ils étaient profondément choqués d'avoir entendu Paris envisager d'intervenir dans des affaires économiques privées, prétention indécente et de nature à réjouir les ennemis de la liberté dans le monde.
La presse de ce matin laisse le dernier mot au père Philippe Bachet, curé de Villemur et président du comité de soutien aux « Molex » : « Sarkozy et Estrosi ont assuré les Molex de leur soutien puis les ont laissés tomber. J'en ai vu qui pleuraient quand les camions de déménagement sont arrivés. »
13:08 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
> Oui, c'est à pleurer...
Écrit par : Michel de Guibert, | 28/09/2009
< Après cela, on sait définitivement à quoi s'en tenir à propos de notre président et du gouvernement.
Écrit par : vf, | 28/09/2009
PAR LE VIDE
> Une illustration de la politique sociale du gouvernement français. Il ne faut pas attendre grand chose on voit ce que cela donne quand il est l'actionnaire majoritaire d'une société comme France Télécom qui prône la gestion des ressources humaines par le vide, où siègent trois représentants de l'Etat au conseil d'administration.
http://www.francetelecom.com/fr_FR/groupe/gouvernance/conseil-administration/
Écrit par : Annie, | 28/09/2009
A vf :
> je pense qu'on pouvait savoir à quoi s'en tenir depuis assez longtemps en fait ... Les réformes de Sarkozy et de son gouvernement sont des réformes partielles et partiales (voir le livre de J. Cahuc et A. Zylbergerg "Les réformes ratées du président Sarkozy"), construites sur de mauvaises analyses. Ca n'a aucune raison de changer à court terme (ni à moyen terme en fait). Une source de consolation ou de désespoir : ça n'est pas forcément beaucoup mieux ailleurs ... Un avantage quand même : on se laissera ainsi moins facilement entraîner que nos aînés sur de fausses pistes politiques, et nous pourrons peut-être revenir au coeur du message évangélique.
Écrit par : BCM, | 28/09/2009
LE PLUS INSUPPORTABLE
> Le comportement de Molex était déjà suffisamment répugnant. Mais au moins, ils avouaient franchement qu'ils étaient de fieffés salauds. Le plus insupportable, c'est quand votre interlocuteur vous ment. Pour notre malheur, il semble que le mensonge soit devenu une procédure normale dans la "gestion des ressources humaines". On sait d'où vient le mensonge et où il conduit : il vient du diable, il détruit la confiance des hommes entre eux et il aboutit au meurtre sans fard. Quelle confiance pouvons-nous encore avoir envers les politiques?
Écrit par : Blaise, | 28/09/2009
GÊNANT
> Autre conséquence : la parole présidentielle est maintenant définitivement décrédibilisée. En cas de coup dur pour notre pays, cela risque d'être extrêmement gênant.
Écrit par : Feld, | 29/09/2009
MIS EN EVIDENCE
> Le rideau est tombé. Il ne fallait surtout pas que Molex Villemur devienne un exemple face aux (tres nombreux )conflits a venir. C'est a priori gagné messieurs nos gouvernants et garants de la democratie... MAIS a quel prix.
Ce conflit aura bien mis en évidence :
- D'abord le (non)respect d'une entreprise étrangère ou pas face aux lois françaises.
- Ensuite le monde qui existe entre les décisions judiciaires et le domaine d'application.
- Ce fut surtout une premiere que les ouvriers demandent absolument a garder un outil de travail avant de parler argent.
Il est certain que Molex ne pouvait accepter un concurrent car le rachat en 2004 allait dans le sens de creer et garder un monopole.
il aurait été surement possible a l'Etat de creer une autre activitè.
Est on bien pret face aux techniques du futur?
A un certain moment il faudra bien la aussi affronter les vrais problemes.
Pas de commentaire supplementaire sur le role et le positionnement du gouvernement(crédibilité comme écrit par Blaise.)
On arrive également a constater l'écart entre le discours de dirigeants syndicalistes et la prise en mains par la base sur le terrain.(donc plus gerable par le haut)
Dans un systeme bâti uniquement sur la croissance (faussée par des ventes de voitures (faites en Slovaquie et en Lituanie!!! a 9000 e moins 1000e pris sur le contribuable ) ou va t on ?
Dans un premier temps on enleve les ouvriers qui sont aussi consommateurs et apres.!!
Le capital aura un outil de production qui tournera a 40 ou 50%.
Donc là, bonjour les vrais pertes.
Soit le systeme peut se remettre en question soit retour a une societe de subsistance, de troc.
Nota au fronton de la mairie de Toulouse, portrait de Jean Jaurès !!!!!!!!!!
Écrit par : Eric, | 30/09/2009
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