12/09/2014
Mgr Batut appelle à l'écologie plénière
Un article de l'évêque auxiliaire de Lyon
(dans Eglise à Lyon, septembre 2014) :
Extraits :
<< 1. Dans la multitude des prises de parole sur l’écologie, il nous faut commencer par nous demander où est le lieu propre de notre prise de parole : il convient, ici comme ailleurs, de se garder de reprendre les thématiques de l’écologie sans opérer d’abord un discernement chrétien. Il y a une vérité dans l’affirmation de Drewermann « la nature n’est pas qu’un simple environnement humain » : l’erreur serait d’en déduire que l’homme n’est « qu’une partie de la nature », une simple « poussière d’étoiles » (H. Reeves), alors que dans le Christ il est assimilé au Fils « héritier de toutes choses » (He 1, 2). Entre l’attitude prométhéenne consistant à nous faire « comme maîtres et possesseurs de la nature » (Descartes) et le nihilisme qui voit dans l’homme un prédateur à éliminer d’urgence, la vraie posture chrétienne est celle de l’espérance en Celui qui nous a voulus « un peu moindre qu’un dieu, [nous] couronnant de gloire et d’honneur » (psaume 8).
2. Il nous faut aussi développer une théologie et une catéchèse de la création – car l’univers, regardé dans la foi, n’est pas « nature », mais créature. Une telle catéchèse se doit d’expliciter l’anthropocentrisme biblique qui, loin d’être un chèque en blanc donné à l’humanité pour qu’elle exploite jusqu’à l’épuisement les ressources de son univers, reste une gérance dont nous devrons tous rendre compte au dernier jour – le nôtre propre, et celui où Dieu suscitera « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1).
3. Il nous faut enfin, comme nous y invitait Benoît XVI, développer une réflexion sur la notion d’écologie humaine, alliée à celle de développement intégral : « Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues artificielles, si des embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la nature est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. » (Caritas in Veritate, 51)
Pour le dire autrement : notre tâche est certes de prendre la parole sur l’écologie, mais en la mettant toujours en rapport avec l’écologie humaine, sachant que lorsque « l’écologie humaine est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage » et que lorsqu’on perd « le concept d’écologie humaine, [on perd aussi] avec lui celui d’écologie environnementale » (Caritas in Veritate). En d’autres termes, manifester à temps et à contretemps la responsabilité qui est la nôtre et la portée morale des renoncements auxquels nous sommes invités : non seulement Dieu a créé l’univers que nous habitons, mais il a voulu pour lui une fragilité constitutive, de telle sorte qu’il ne soit pas compatible avec n’importe quel mode de vie et que dans sa structure même il nous donne à déchiffrer une loi. De même en effet que je ne peux faire de mon corps ce que je veux et que je dois accepter d’être homme ou femme, jeune ou vieux, manuel ou intellectuel etc., de même je ne peux user du monde où je vis au rebours de ce qu’il est. La lutte avec la nature n’est jamais une lutte contre nature : comme l’écrivait Albert Jacquard, « ce n’est pas "la planète" qu’il faut sauver, mais l’humanité » – ce qui fait que l’homme mérite de porter ce nom. >>
Mon commentaire :
> Applaudissons Mgr Batut quand il souligne que l'écologie plénière est la responsabilité même de l'homme, et que cette responsabilité implique un discernement dans notre mode de vie : ce qui exclut le maintien de tout modèle économique blessant l'homme et le reste de la création, comme les papes ne cessent de le rappeler.
> L'écologie humaine est ainsi le pivot de l'écologie plénière : choisir l'une au détriment de l'autre serait une mutilation, contraire à la pensée sociale chrétienne. Mais insister sur l'écologie humaine est nécessaire, pour deux raisons : 1. ceux des écologistes qui pactisent avec le business biotech humain (PMA-GPA, trans, etc) trahissent l'écologie, comme le démontrent les contestataires radicaux de Pièces et main d'oeuvre et le livre d'Alexis Escudero La reproduction artificielle de l'humain ; 2. il est indispensable de ne pas laisser la notion d'écologie humaine au mains des imposteurs libéraux, qui s'en servent pour nier la reponsabilité de l'homme envers le reste de la création.
> Mgr Batut ne mentionne pas le fait que L'Ecologiste, revue française de référence de l'écologie radicale (avec laquelle le cardinal Ratzinger a correspondu en 2004), est en première ligne dans ce combat d'écologie humaine qu'est la lutte contre la GPA*. José Bové lui-même a pris position contre la PMA en tant qu'artificialisation de la conception... Cet oubli déséquilibre l'article de l'évêque auxiliaire, laissant croire au paroissien qu'il y aurait d'un côté les chrétiens, et de l'autre les écologistes tous plus ou moins suspects. Ce clivage ne correspondrait pas à la réalité d'aujourd'hui (car les lignes bougent !). Il ne correspondrait pas non plus à ce qu'écrivait (déjà) le cardinal Ratzinger à L'Ecologiste, dans sa lettre prônant le dialogue « avec tous les courants de l'écologie ». Ni aux instructions du pape François, qui demande aux catholiques de sortir de la satisfaction de soi et d'aller vers les périphéries !
> « L'univers n'est pas nature, mais créature » : cette phrase est essentielle, intellectuellement libératrice. Elle définit la vision chrétienne du cosmos et de la place de l'homme. Et elle vaccine le chrétien contre un naturalisme étranger à la révélation : tentation païenne, contradictoirement présente chez ceux qui encensent « la nature de l'homme » autant que chez ceux qui sacrifieraient volontiers l'homme à la nature.
> Mgr Batut dit que la Bible est « anthropocentrique ». D'autres théologiens le contredisent sur ce point, et soulignent que la Bible n'est pas anthropocentrique mais théocentrique ! Leur mise au point réfute le défunt historien cathophobe Lynn White**, qui accusait « l'anthropocentrisme biblique » dans son tapageur article de Science en 1967 ; article qui rendait la Bible responsable du saccage de la planète par le productivisme occidental ! Adopter le point de vue de l'adversaire – et ainsi lui faire un cadeau – n'est jamais une posture adéquate. Ce n'est d'ailleurs pas celle de Mgr Batut, au fond, puisqu'il insiste sur le fait que la Genèse ne confie pas la création à l'homme pour qu'il en épuise les ressources... Postulant ainsi le respect de la création en tant qu'oeuvre du Créateur, le texte biblique est théocentré – non pas anthropocentré.
> Le mot de la fin, citation de feu le Pr Jacquard, est à replacer dans son contexte : son auteur n'opposait évidemment pas le salut de la planète à celui de l'humanité, puisque les deux sont liés ; il soulignait que le salut de l'ensemble dépendait de l'humanité. Ce qui est la pensée de l'Eglise et celle des véritables écologistes, qui existent (n'en déplaise aux polémistes libéraux), et qui pour la plupart ne sont pas des catholiques ; ce qui donne à ces derniers le devoir de sortir vers la périphérie pour engager le dialogue : devoir apostolique dont le prérequis - comme on dit en corporate globish - est de ne pas commencer par déclarer que l'autre est impur.
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* Nouvel article dans le numéro d'été 2014.
** Réfuté par les historiens sérieux, l'article en question (avec son grief d'anthropocentrisme) reste pourtant aujourd'hui la vulgate des demi-écolos, cathophobes parce que liés au LGBT. D'où l'urgence, pour les catholiques, de renoncer à défendre le concept d'anthropocentrisme ! Evitons de faire plaisir à l'adversaire.
11:40 Publié dans Ecologie, Idées, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (48) | Tags : écologie, christianisme
Commentaires
ANTHROPOCENTRISME
> Utiliser un mot pour un autre : voilà qui pose problème. Et c'est bien ce que fait Mgr Batut lorsqu'il dit vouloir « expliciter l’anthropocentrisme biblique. »
Ce qui est présent indéniablement dans la foi chrétienne, et qu'il nomme improprement "anthropocentrisme", c'est une échelle, une hiérarchie des créatures culminant dans l'homme configuré à l'image de Dieu.
Assimiler un tel ordonnancement des créatures dans le dessein provident de Dieu à de l'anthropencentrisme, c'est entretenir volontairement la confusion, et à des fins idéologiques.
Mgr Batut aurait dû faire preuve d'un plus grand discernement, plutôt que d'accepter de reprendre ce mot tel quel.
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Écrit par : Blaise / | 12/09/2014
> dommage que l'évêque auxiliaire de Lyon ait l'air de vouloir contenter les confusionnistes libéraux, qui sont eux de vrais anthropocentristes d'école de commerce (contrairement aux vrais traditionalistes qui sont théocentristes).
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Écrit par : Amicie T. / | 12/09/2014
GÉRANCE
> Vu de ma fenêtre, cher PP… Je lis, en indécrottable béotien de l’écologie, votre résumé de l’article de Mgr Batut, et je m’interroge.
Ne devrions-nous pas parler plutôt de «cogérance », avec le Créateur, de cet univers qu’Il nous confie, de la même façon que nous sommes chacun cogérant avec lui, par la foi en Christ, de notre corps et de notre âme ?
La dimension théocentrique de la Création que nous reconnaissons, en tant que chrétiens, ne serait-elle pas ainsi plus clairement affirmée ? Parler de cogérance, plutôt que de simple gérance, ne lèverait-il pas une ambiguïté dans notre dialogue avec les écologistes non chrétiens ?
Denis
[ PP à Denis - Si le propriétaire est le Créateur, Il confie sa création en gérance... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Denis / | 12/09/2014
EN PLUS ?
> Je suis frappé par la naïveté qui transparaît chez nombre d'évêques; naïveté qui consiste à croire que les manières de percevoir et de décrire la réalité sont neutres, et que la parole du chrétien devrait se limiter à un "supplément", en "plus" de la réalité observée.
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Écrit par : Blaise / | 12/09/2014
> pas tout à fait d'accord, Blaise.
A lire Mgr Batut, on a plutôt l'impression qu'il survalorise le petit milieu catho censé plein de discernement, et dévalorise les non-cathos écologistes oscillant entre le pire et l'affreux.
Cet article est loin d'être du Bergoglio !
Toujours le repli franco-français sur les salons comme il faut ?
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Écrit par : Quiniou / | 12/09/2014
> Les vertus cardinales en France :
la Prudence (devant tout ce qui bouge)
la Tempérance (pour éviter les enthousiasmes)
la Justice (pour Nos-Valeurs-Menacées)
et la Frilosité (coiffant l'ensemble).
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Écrit par : Féli / | 12/09/2014
à Féli, Amicie et Quiniou
> Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, il y a du très bon dans cet article épiscopal et dans le domaine principal : la mise en cause du modèle économique (même si c'est de loin) et la mise en lumière de la responsabilité de l'homme. Deux choses niées en bloc par les petits athées pieux et le Club des Purs.
Ne nous arrêtons pas sur le problème du mot anthropocentrisme puisque le reste de l'article le dément.
Faisons comprendre que les lignes bougent et qu'il ne faut pas faire cause commune avec ceux qui refusent qu'elles bougent.
Il y a trop de précautions superflues dans certains documents d'Eglise mais dans l'ensemble ils vont dans la bonne direction.
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Écrit par : angelo rossi / | 12/09/2014
UMP
> l'écologie plénière, ne passe pas par l'UMP
www.valeursactuelles.com/politique/jupp%C3%A9-mariage-tous-acquis-qui-%C3%A9t%C3%A9-int%C3%A9gr%C3%A9-soci%C3%A9t%C3%A9-fran%C3%A7aise
Catholiques voulez-vous voter UMP ?
dans cet interview Juppé dit clairement qu'il ne reviendra pas sur le mariage homo, vous n'avez pas d'excuses
Juppé qui accusait le pape benoit XVI de gâtisme à mots à peine couverts ("ce pape est autiste")
l'UMP héritier du RPR qui a dépénalisé l'avortement en 74, créé le divorce à la demande en 75 (comment prétendre que ce parti "défend la famille " ?) , n'est jamais revenu sur les lois libertaires du PS, a fait campagne pour la soumission des patries à la dictature financière mondiale
En votant UMP vous votez pour un parti qui entérine le "mariage" homo, collabo des bétonneurs, détricoteur de la société, co responsable par ses stupidités de l'étendue de l'incendie islamiste dans le monde
Arrêtez de vous faire avoir par les simagrées des UMP aux manifs
On ne peut pas ricaner du nombre de repris de justice au sein du PS et du gouvernement actuel et vouloir Juppé président !
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Écrit par : e levavasseur / | 12/09/2014
DANS LA VOIE
> Ce qu'on peut reprocher à Mgr Batut, c'est son manque de rigueur conceptuelle, dans un document à portée publique - mais aussi son approche superficielle des mouvements écologistes, de ce qu'ils disent et d'où ils parlent.
Ce que je déplore, au fond, c'est un certain amateurisme, qui l'empêche d'aboutir à un discernement véritablement éclairé : en particulier, il ne perçoit l'écologie politique qu'à travers des verres déformants. Sa distinction de deux vagues successives dans l'écologie, l'une "moraliste" et centrée sur l'homme, l'autre mue par la haine de soi, est tout simplement caricaturale.
Certes, Mgr Batut demeure dans la voie de l'écologie chrétienne; mais son texte témoigne d'une certaine méconnaissance du sujet dont il traite. Il se comporte un peu comme un touriste.
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Écrit par : Blaise / | 12/09/2014
@ Angelo Rossi
> Patrice de Plunkett proposait simplement des extraits de l'article de Mgr Batut. Pour s'en faire une idée plus juste, il faut le lire en entier.
B.
[ PP à B. - La première partie est un tour d'horizon, dont on retrouve l'esprit (et la lacune) dans la seconde partie consacrée à exposer la position chrétienne. Lire la seconde partie seulement donne une perspective juste du propos de Mgr Batut. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Blaise / | 12/09/2014
à Blaise
> Parler de l'écologie sans la connaître et sans connaître les énormes problèmes auxquels elle répond, ou même en niant ces problèmes, est une habitude de certains milieux catholiques français "typés socialement".
Ils ne savent pas p. ex. que les catholiques italiens et leurs évêques sont très avancés sur la question.
Ils ne connaissent ni le livre de la CEF sur l'écologie, ni les grands textes de Jean-Paul II.
Ils sont bien plus attentifs à la propagande désinformatrice des milieux patronaux (p. ex. Larminat).
C'est triste mais en train de changer heureusement.
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Écrit par : jean-eudes / | 12/09/2014
@ Blaise,
> "Sa distinction de deux vagues successives dans l'écologie, l'une "moraliste" et centrée sur l'homme, l'autre mue par la haine de soi, est tout simplement caricaturale."
Ce que vous dites est parfaitement vrai. Les esprits sont tellement pétris de confusions que dans ce type de caricature, la radicalité subversive en matière écologique est automatiquement identifiée à de l'anthropophobie, ce qui est une grossière absurdité pour rester poli.
Le journal 'La Décroissance', radical s'il en est, et toute la lignée des objecteurs de croissance, n'a jamais cessé de mener son combat d'abord et avant tout au nom de l'homme.
Dénoncer la toute-puissance prométhéenne de l'homme et reconnaître l'accomplissement de sa dignité dans les limites de ses vulnérabilités, c'est croire en l'homme.
Flatter son égo tout-puissant, conquérant et prédateur, c'est le mépriser.
Toute la tradition chrétienne nous le dit : la seule vraie grandeur de l'homme se révèle dans son rabaissement.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 12/09/2014
> J'ajoute : rabaissement rédempteur/décroissance. J'entends dans le rapprochement de ces mots l'écho d'une convergence.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 12/09/2014
DEO GRATIAS
> Mgr Batut vit à Lyon. On se réjouit de sa démarche, et on l'encourage à l'approfondir. Peut-être n'a t'il pas encore lu l'excellent ouvrage de son 'compatriote' Vincent Cheynet, "Décroissance ou décadence"? Ce pourrait constituer le début d'un dialogue très fructueux. Et sans le savoir, ils partagent tous deux sans doute bien davantage, qu'Habermas et Benoît XVI, dont le riche dialogue reste pourtant un morceau d'anthologie, et un grand moment dans l'histoire de la philosophie.
Quand des hommes d'Eglise s'intéressent à l'écologie, on peut en effet regretter - à quelques remarquables exceptions près, dont les derniers papes - qu'ils se bornent souvent à étudier la question "en chambre", dans une posture un peu défensive, insuffisamment documentée et par conséquent, insuffisamment nuancée.
Mais c'est un "chemin", sur lequel beaucoup se mettent en marche, Deo gratias !
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Écrit par : jwarren / | 12/09/2014
BEAUCOUP DE CHOSES
> Si l'on garde à l'esprit que les propos épiscopaux français sont un genre littéraire où les prises de position tranchées sont évitées autant que possible, ce texte relève d'une volonté forte de son auteur. Ce n'est pas parfaitement clair mais quand même, il y a beaucoup de chose là dedans.
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/09/2014
REMARQUES
> Quelques remarques :
- Je trouve ce texte intéressant parce qu'il introduit bien les problématiques écologiques en articulant et hiérarchisant ce qui doit l'être.
- Je pense que la théologie de la création doit nécessairement être mise en perspective avec les enjeux eschatologiques, sinon on ne comprend pas le sens de tout ça. Quel est le plan de Dieu pour l'homme et l'ensemble de la création, depuis les causes premières jusqu'aux fins dernières ? Je pense que c'est la question de base si nous voulons comprendre vraiment ce qu'est l'écologie chrétienne.
- A cet égard, comment pouvons-nous, par exemple, comprendre de quoi il retourne quand on parle de "sauver l'homme" ou "sauver la création" (avec cette bizarre opposition finale) si on ne dit pas de quoi il faut les sauver et si on ne définit pas la substance de ce salut. Qu'est-ce que le Salut ?
- Je ne comprends pas bien cette idée que "l'univers n'est pas nature mais créature". La nature n'est-elle pas le nom que l'on donne à cette créature ou création ? Si quelqu'un peut m'éclairer...
GP
[ PP à GP - Je suppose que l'auteur veut dire que "la nature" n'est pas une donnée indépendante, voire préexistante (ce que semblent croire les écolos tendance "religions premières" aussi bien que les adorateurs du "biologique de toujours", tendance "sang et sol").
La phrase de Mgr Batut est capable d'éclairer la conscience de catholiques influencés depuis deux ans par les "athées pieux"... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Guillaume de Prémare / | 12/09/2014
@ Serge Lellouche
> Une des inspiratrices du journal "La Décroissance", Simone Weil, mettait déjà en garde contre la démesure à l'oeuvre dans nos sociétés contemporaines :
« [...] Telle est la contradiction interne que tout régime oppressif porte en lui comme un germe de mort; elle est constituée par l'opposition entre le caractère nécessairement limité des bases matérielles du pouvoir et le caractère nécessairement illimité de la course au pouvoir en tant que rapport entre les hommes.
« Car dès qu'un pouvoir dépasse les limites qui lui sont imposées par la nature des choses, il rétrécit les bases sur lesquelles il s'appuie, il rend ces limites mêmes de plus en plus étroites. En s'étendant au-delà de ce qu'il peut contrôler, il engendre un parasitisme, un gaspillage, un désordre qui, une fois apparus, s'accroissent automatiquement. En essayant de commander là même où il n'est pas en état de contraindre, il provoque des réactions qu'il ne peut ni prévoir ni régler. Enfin, en voulant étendre l'exploitation des opprimés au-delà de ce que permettent les ressources objectives, il épuise ces ressources elles-mêmes; c'est là sans doute ce que signifie le conte antique et populaire de la poule aux oeufs d'or. Quelles que soient les sources d'où les exploiteurs tirent les biens qu'ils s'approprient, un moment vient où tel procédé d'exploitation, qui était d'abord, à mesure qu'il s'étendait, de plus en plus productif, se fait au contraire ensuite de plus en plus coûteux. [...] » ("Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale", 1934).
Ses analyses n'ont pas pris une ride.
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Écrit par : Blaise / | 12/09/2014
@ Denis
> Il faudrait développer votre idée de cogérance. En effet, si on dit que Dieu est créateur et l'homme, gérant, on risque de tomber dans un déisme qui oublie que c'est par Jésus, à la fois Dieu et homme, que "tout a été fait."
Dieu reste en permanence un Créateur, mais il veut y associer l'homme comme fils et non comme simple gérant. L'homme est bien appelé à être cocréateur, mais non pas en faisant ce qu'il veut, comme le pense l'existentialisme athée, mais au contraire en s'abandonnant à Dieu pour faire la volonté du Père.
Il me semble ainsi, concrètement, que l'écologie la plus exigeante est la meilleure voie pour que l'homme devienne, selon le plan de Dieu, un fils associé à son travail de création.
Le but de l'humanité n'est pas d'être un simple "gérant" de la Création. Ce n'est pas parce que cela a été mal compris, et dans un sens dévastateur, qu'il faut pour autant le perdre de vue.
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Écrit par : Guadet / | 13/09/2014
PROTESTANTS
> A ce sujet et à Paris, un colloque bien prometteur fin novembre, signalé ici par Dominique Lang...
http://ecologyandchurches.wordpress.com/2014/09/12/protestants-un-colloque-pour-celebrer-la-terre-promise/
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Écrit par : Serge Lellouche / | 13/09/2014
ÉCOLOGIE PLÉNIÈRE
> Salut en Christ,
Relever le défi de l'écologie plénière est absolument fondamental.
Profondément espérant, donc réaliste, tendu vers l'accomplissement de la création, je crois que nous sommes à la veille d'une phase importante de notre sainte histoire sur la planète Terre. Prenons notre croix et avançons à la rencontre de ce saut qualitatif dans l'évolution de l'Homme et par conséquent dans l'évolution tout court.
En serons-nous encore témoins, se réalisera-t-il avant la fin de ce siècle ou quelques siècles plus tard après rude épreuve?
Tout est entre les mains du Seigneur.
En tout cas nous saisissons de plus en plus vivement la nécessité fondamentale de prendre nos responsabilités.
Sommet de l'évolution sur cette planète, nous devenons désormais de plus en plus éminemment responsables de l'avenir de notre espèce. Aiguisons notre regard, portons-le au loin et nous distinguerons-là, à travers défis et épreuves, une immense espérance qui nous permettra d'"être plus" comme disait un prophète de notre temps, le Père Pierre Teilhard de Chardin.
Je crois que cette perspective nous révèlera au fur et à mesure l'impérieux désire de forger une conscience planétaire toujours plus élevée et accomplie en progressant dans la recherche scientifique, bien entendu, mais aussi en continuant d'affiner notre pensée et notre vie spirituelle en faisant fi de tous les fondamentalismes qui nous barrent le chemin.
Il nous apparaîtra de plus en plus urgent de tabler sur une autre forme d'économie (produire de façon effrénée, générer des bulles financières et accumuler des actions, ne me sert plus à rien si j'accélère ainsi la fin de mon existence), ce qui changera immanquablement notre manière de faire de la politique.
Sur le plan éthique, nous serons amenés à laisser nos enfantillages, les grossières illusions de notre mentalité égoïste infernale et grandissant en sagesse, nous verrons de mieux en mieux que notre avenir passe par la Communion.
Sans Communion, no future!
Poussières d'étoiles, façonnés par le Christ Evoluteur et lancés en avant dans l'accomplissement de son Corps mystique - bien sûr avec Lui et Lui à la Tête, nous aimantant irrésistiblement par son Amour - prenons notre croix, bardons-nous de théologie de la Libération, puisons nos forces dans la Communion et élevons nos regards dans une Adoration qui nous obtiendra la Grâce transfiguratrice nécessaire et nous participerons ainsi à la construction du Royaume, à l'accomplissement du destin de notre planète, en posant une pierre solide.
Notre conscience au niveau planétaire, montera ainsi d'un cran décisif et irréversible. La dernière pierre, c'est Jésus, le Christ lui-même, qui la posera...
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 13/09/2014
@ Guillaume,
> Sur ces questions, notamment eschatologiques, la pensée de Jean Bastaire est incontournable.
Je me permets de vous renvoyer à la synthèse de son livre d'écologie parousiaque :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/05/08/theologie-de-l-ecologie-pleniere.html
Les autres synthèses de Bastaire sont dispo ici :
http://www.chretiensindignonsnous.org/2014/02/bibliotheque-chretiens-indignes/
Bastaire est le prophète de la grande réconciliation universelle.
Quant à la notion de hiérarchie au sein du vivant, il me semble qu'elle peut vite prêter à de tragiques confusions et servir de prétexte à des comportements dominateurs et prédateurs, si l'on passe à côté du sens chrétien de la hiérarchie : plus on est haut dans cette hiérarchie plus on est appelé à s'abaisser et à se faire serviteur. Renversant paradoxe!
On est là à quelques années lumières de la "hiérarchie militaire".
Dieu, le créateur de toutes choses, ne regarde pas l'homme "de haut", mais tout au contraire, par le Fils, il se dépouille et s'abaisse jusqu'au lavement des pieds de l'homme, par lequel il nous révèle son amour.
Est-ce à dire que l'homme, imitant le Fils et fait à l'image de Dieu, serait appelé à s'abaisser devant les créatures "inférieures" et à se faire entièrement serviteur de celles-ci ?
Écrit par : Serge Lellouche / | 13/09/2014
SAINT PAUL
> j'ajoute que toute l'écologie chrétienne naît de l'eschatologie du chapitre 8 de la Lettre aux Romains :
" J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous.
19 En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu.
20 Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance
21 d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu.
22 Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.
23 Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps.
24 Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ?
25 Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. "
Tous les livres d'écologie chrétienne s'enracinent dans ce texte.
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Écrit par : PP / | 13/09/2014
Mgr LÉONARD
> à PP
"Toute l'écologie chrétienne naît de l'eschatologie du chapitre 8 de la Lettre aux Romains" : d'où la profonde tristesse des chrétiens engagés dans ce domaine quand ils ont lu il y a six mois le très injuste texte de Mgr Léonard qui les accuse de ne pas se soucier d'eschatologie.
Il est vrai que Mgr Léonard a expliqué ensuite qu'il ne connaissait pas ce domaine ni les gens concernés. Alors pourquoi a-t-il mis en porte-à-faux son autorité archiépiscopale ? Nul ne doit trancher de ce qu'il ne connaît pas, surtout si c'est un archevêque, defensor civitatis et pasteur des fidèles...
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Écrit par : jean-eudes / | 13/09/2014
INJUSTICES ENVERS DES FRÈRES
"Nul ne doit trancher de ce qu'il ne connaît pas". Or des ecclésiastiques français ou belges voient le problème écologique en 2014 à travers les libelles anti-écologie d'il y a quinze ans. Ils ignorent tous les faits nouveaux.
Je sais qu'ils n'ont pas le temps de s'informer parce que leur travail est harassant. Alors qu'ils évitent de trancher et de dire des choses injustes envers des frères, choses qui leur viennent de polémiques dépassées ou dissimulant des intérêts d'argent !
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Écrit par : D. Marteloux / | 13/09/2014
@ Guadet
> Tout à fait d’accord avec vous. L’écologiste chrétien, en tant que « cogérant », ne saurait pas faire avancer sa cause sans Dieu, et c’est tant mieux.
Il ne devrait pas non plus la faire avancer sans l’Eglise, s’il veut se préserver d’un écologisme cathare. A cet égard, il ne doit pas avancer masqué, à l’instar de ce qui se fait dans le dialogue oecuménique.
Au reste, je prie le Verbe créateur, Fils de Dieu fait homme, de préserver tous les militants écologistes de ce que j’appellerai « l’effet babillons ». Lequel consiste à voir dans le plus petit-d’homme, un pollué originel et pollueur en puissance, un surpopulateur babillant des tsunamis.
Je sais bien que ce préalable du respect de la vie humaine agace. Mais de toute évidence, chez les non-chrétiens qui se réclament de l’écologie, se rencontrent encore beaucoup trop de docteurs Foulamor favorables à des politiques eugénistes et à la marchandisation de l’humain.
D’où la responsabilité, pour l’écologiste chrétien, d’évangéliser cette « périphérie » qu’ils représentent en s’appuyant sur les points de convergence… et en évitant toute ambiguïté et toute confusion.
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Écrit par : Denis / | 13/09/2014
NÉCESSAIRE
> Merci Serge et Patrice pour ces précisions et références. J'espère qu'une encyclique spécifique sur l'écologie chrétienne pourra être publiée bientôt, avec une forte dimension eschatologique. Je crois que c'est éminemment nécessaire.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 13/09/2014
LES PAUVRES
> Effectivement, Serge,
"plus on est haut dans cette hiérarchie plus on est appelé à s'abaisser et à se faire serviteur. Renversant paradoxe!"
N'oublions pas non plus que Jésus s'appuie sur les pauvres, au sens évangélique du terme qui n'exclut absolument pas le sens social de celui-ci, bien entendu.
En ce qui concerne la pensée de Jean Bastaire, il y a là effectivement de quoi puiser.
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 13/09/2014
NATURE ET CRÉATION
> Mgr Batut dit bien : "L'univers regardé dans la foi n'est pas nature mais créature". Donc merci de ne pas omettre : "regardé dans la foi".
Une démarche philosophique ne peut faire l'impasse sur la notion capitale de nature, si remarquablement développée par la pensée grecque (Platon et surtout Aristote) et "baptisée" par saint Thomas d'Aquin.
Il n'y a rien de "païen" à tenir fermement que la nature existe comme étant à la fois matière, forme et dynamisme, et que l'homme a une essence, une nature, dont il ne peut faire n'importe quoi comme s'il était son propre créateur, justement.
Ceux qui récusent l'existence d'une nature humaine sont les sophistes - ceux de jadis et d'aujourd'hui- pour qui "l'homme est la mesure de toute chose."
Philippe Oswald
[ PP à PO :
- "Il n'y a rien de 'païen' à tenir fermement que la nature existe comme étant à la fois matière, forme et dynamisme..."
Certes non, et personne ici ne tombe dans cette erreur, cher Philippe.
Il y a une sérieuse différence entre :
1. tenir compte objectivement de la nature humaine,
2. l'encenser, ou plus exactement (j'aurais dû employer plutôt ce verbe) : l'idolâtrer, en sombrant dans le culte du biologique ; darwinisme social à la clé.
- Le paganisme commence à l'instant où l'on se met à croire que "la nature" n'est pas créée : idée soutenue par l'idéologie dominante, et partagée aussi bien par les ravageurs-pollueurs que par les écolos formatés, de Duflot aux zadistes version blackblock.
- La nature humaine est, si j'ose dire, encore plus tributaire du Créateur que la nature tout court, dans la mesure où l'homme est créé "à l'image de Dieu" : ce qui n'est pas le cas de mon chat.
- Evidemment cela n'apparaît que si on le "regarde dans la foi" ! Le rejet de la notion de création est l'un des aspects du rejet de la foi. D'où le fait que trop d'écolos partagent, sur les sujets dits sociétaux touchant la condition humaine, l'attitude de gens par ailleurs écolophobes. Il faut dissiper cette confusion mentale et cette contradiction : et c'est une mission des "catholiques qui se soucient d'écologie", comme disait Jean-Paul II. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe Oswald / | 13/09/2014
SE MÉFIER D'ARISTOTE ?
> Aristote: danger de retour en arrière obscurantiste!Il faut quelque part se méfier de l'aristotélisme. Avec sa fameuse "philosophie réaliste", celui-ci nous a déjà conduit une fois dans le ravin ! Nous sommes au XXIe siècle. Si "philosophie réaliste" aidant, nous devions à nouveau nous fourvoyer, mieux vaut renvoyer Aristote au fin fond de la Grèce antique !
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 15/09/2014
à Pierronne la Bretonne
> Je ne vois pas bien où, quand, comment ce cher Aristote nous aurait conduits "dans le ravin" ! Il fut pour saint Albert le Grand et son disciple saint Thomas d'Aquin "docteur commun" (c'est-à-dire incontournable) de l'Eglise, un "génie mère" sans lequel toute la théologie catholique ...ne serait pas ce qu'elle est.
Qu'il s'agisse précisément du concept de "nature" ou de celui, purement théologique, de transsubstantiation, c'est bien grâce au prodigieux instrument intellectuel aussi bien logique ("organon") que métaphysique élaboré par Aristote que saint Thomas a fait accomplir à la pensée catholique un bond de géant.
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Écrit par : Philippe Oswald / | 15/09/2014
@ PP,
> " La nature humaine est, si j'ose dire, encore plus tributaire du Créateur que la nature tout court, dans la mesure où l'homme est créé "à l'image de Dieu" : ce qui n'est pas le cas de mon chat "
...quoique votre chat puisse à tout moment vous réserver les plus renversantes et surnaturelles surprises, car :
" un jour Dieu fera par les bêtes quelque chose d'inimaginable, quand sera venu le moment de manifester sa gloire " (Léon Bloy, La femme pauvre)
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FuFjZ0WRMJ8 :)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 15/09/2014
à Philippe Oswald
> Il ne s'agit bien sûr pas de rejeter en bloc toute la pensée d'Aristote; elle fait partie de l'histoire de la pensée.
Il convient cependant de prendre garde de ne pas se planter avec une sorte de "néo-aristotélisme" qui prend de l'ampleur en ce moment, à l'instar de l'Eglise qui s'était jadis fourvoyée (XVIe - XVIIe siècles).
Celle-ci, aveuglée par ce "cher Aristote" parce qu'elle ne savait plus distinguer l'héritage aristotélicien qui avait alors fait son temps, des Livres saints, a fait de grandes difficultés à l'émergence d'une vision nouvelle du monde ou de la nature (physique et cosmologie)qui nous a ouvert les portes que l'on sait.
Par ailleurs, Jésus n'est pas venu pour nous dispenser des cours de scolastique et si celle-ci a pu permettre à la "pensée catholique d'accomplir un bond de géant", elle n'est pas la seule tradition philosophique dont les chrétiens ont hérité et elle a ses limites.
L'Orient se souvient plus de Platon, et la "pensée orthodoxe" est plus apte à briser le mur pratiquement infranchissable que la scolastique a érigé entre le divin et l'humain, l'opposition trop factice entre l'ordre naturel et l'ordre surnaturel, entre la création et la grâce incréée, alors que la foi chrétienne véritable est panenthéiste: Dieu, le Tout-Autre est cependant pleinement présent dans sa création (Mystère, Paradoxe absolument fondamental).
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 15/09/2014
@ Serge
> Il me semble que le parallèle avec le Christ dans le service a ses limites. Le Christ ne nous utilise pas, alors que nous sommes en droit d'utiliser la nature (par exemple en tuant un animal pour le manger). Le Christ a donné sa vie pour nous, mais nous n'aurions pas le droit de donner notre vie pour "la nature".
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Écrit par : luc2 / | 16/09/2014
BERGSON
> ...à propos de nature, pour ceux que cela intéresse, la distinction bergsonnienne entre nature naturée et nature naturante permet sans doute de dissiper les querelles.
Il faudrait que je la revoie, de mémoire embrumée il y a en la nature la tendance au retour à l'identique encloisonnant, cet assoupissement en une sorte de mouvement perpétuel parfait, de reproduction à l'identique, comme un modèle de machine, qui "oublierait"sa capacité à évoluer, nature qui domine par exemple dans le monde des insectes, et il y a en elle aussi cet élan vital des origines qui la pousse à dépasser ses limites, à faire du nouveau en triomphant des déterminismes qu'elle s'était pourtant judicieusement donnée, à s'élever au-dessus d'elle-même jusqu'au héros, jusqu'au saint, en liberté souveraine éclatante.
Lorsque Jésus dit que dans le Royaume il n'y a plus ni homme ni femme, je pense que c'est en ce sens qu'il n'y a plus ce que l'on trouve ici-bas justement d'encloisonnant dans nos natures sexuées, -indissociablement, constitutivement liées à nos cultures-, mais non pas que nous sommes asexués, puisque c'est bien en tant qu'homme et femme que nous sommes images et ressemblance du Créateur.
Et puisque le Royaume n'est pas dans un ailleurs, mais déjà mystérieusement là, c'est maintenant que, en Jésus le serviteur, obéissant jusqu'à la mort, nous sommes aussi divinement libres, par rapport à tout ce qu'il y a d'encloisonnant de notre nature culturelle.
Et humblement je pense que le mystère de cet élan vital se trouve d'abord en la femme - mais là j'entends les cris d'indignation ;-)- puisque c'est son attrait qui fait sortir l'homme de sa famille, où il est comme en sommeil -"l'homme quittera son père et sa mère", pour s'ouvrir à la vie, s'aventurer au large et créer du nouveau (oui Baudelaire, justement). Ce pourquoi toute idéologie mécaniciste, où l'on cherche à construire une société totalement sous contrôle rationnel, commence toujours par s'attaquer au mystère de la femme. Elle est appel de Dieu pour l'homme.
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Écrit par : Anne Josnin / | 16/09/2014
@ PP
> et l'âne de Balaam alors ?
EL
[ PP à L. - D'abord et d'une, c'est une ânesse. Nombres 22:21 ! Ne tombons pas dans l'indifférenciation sexuelle. ]
réponse au commentaire
Écrit par : e levavasseur / | 16/09/2014
@ PP
> cessez vos préjugés machistes ! si ça avait été un âne, il aurait autant parlé qu'une ânesse !
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Écrit par : e levavasseur / | 16/09/2014
> et d'ailleurs votre chat n'est pas un chat mais une chatte, vous l'avouez ici :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/04/10/dans-un-monde-angoissant-pourquoi-esperer.html
ne niez pas !
vous êtes démasqué ! (et cerné)
Je préviens le procureur Vychinski
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Écrit par : e levavasseur / | 16/09/2014
LE CHAT
> à PP - Relire l'ineffable billet de Jacques Perret (1964 ?) sur la cérémonie de Malraux pour le chat égyptien dans la cour carrée du Louvre :
"Et le prophète questionna la ténèbre
Et la ténèbre répondit miaou. "
Bastet
[ PP à Bastet :
C'était plutôt en, 1979, après la cérémonie d'hommage funèbre à Malraux organisée par Françoise Giroud, dans la cour carrée, avec une statue de chat égyptien dans une cage vitrée de trois mètres de haut. Il y eut un enregistrement de discours du grand homme, face au chat illuminé par un projecteur. D'où le billet de Perret... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Bastet / | 16/09/2014
MIEUX
> c'est sûr que pour rendre hommage à Malraux, il valait mieux une statue de minet egyptien qu'une statue venue d'Angkor
hum !
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Écrit par : e levavasseur / | 16/09/2014
EXISTER
> Ce qu'écrit Mgr Batut est imparfait à vous lire mais il a l'immense mérite d'exister. Si chaque diocèse pouvant s'approprier, même maladroitement et sans consulter ce qui s'écrit depuis quelques années, ce serait bien.
On observe en effet que les laboureurs de la première heure ne sont peut-être pas suffisamment consultés dans la vie comme dans les livres. Ca peut être regrettable, surtout pour la perte de temps consécutive mais il s'agit bien d'appropriation.
Et puis, bientôt, un discours plus construit de l'épiscopat avant ou après le document très attendus de notre évêque de Rome.
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Écrit par : Didier / | 16/09/2014
CRÉATURE
> Je cite "l’univers, regardé dans la foi, n’est pas « nature », mais créature."
En effet, avant d'être nature, notre réalité est Créature de même que chaque être vivant est créé avant de naître, voulu avant d'exister. La nature est la Réalisation (le réel) de la Création (le concept).
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Écrit par : Didier / | 16/09/2014
@ Luc,
> Sur ce parallèle entre l'abaissement de Jésus aux pieds des hommes et, par effet de cascade de mission, l'abaissement des hommes devant les créatures inférieures, à vrai dire je n'ai pas de réponse toute faite quant à savoir jusqu'à quel point et sous quel mode on peut l'envisager, théologiquement et/donc politiquement.
Ceci dit, l'argument que vous mettez en avant pour sinon le réfuter du moins en limiter la portée (l'homme «a le droit» de manger l'animal et la plante), me semble contestable et relever d'une confusion théologique assez «classique» entre l'ordre de la création avant et après la chute.
L'argument «alimentaire» que vous avancez apparaît relatif au monde déchu, où la communion universelle est brisée par le péché, qui introduit le règne de la violence et du meurtre, la loi du plus fort en quelques sortes.
A contrario, Jean Bastaire parle en ces termes de cette communion universelle dans l'Eden d'avant la chute, y compris dans ce qu'elle implique du point de vue alimentaire, et il donne tout son sens à ce service de l'homme vers toutes les créatures. Et pour reprendre vos termes, je crois qu'on est là au plus loin d'un rapport utilitaire de l'homme vis a vis de la nature :
«Au paradis terrestre, Dieu a constitué l'homme en jardinier et en pasteur de l'univers créé. Herbivores et fructivores, les créatures ne se dévorent pas entre elles, mais s'offrent mutuellement leur chaleur, leur ombrage et leurs produits. Nul ne touche aux racines ni aux matrices. Au-delà de la signification littérale, il faut entendre cela d'une manière symbolique. L'affirmation fondamentale est que, dans ce monde d'avant le péché, aucune créature n'aliène ni n'assassine. La mort n'existe pas, non plus que l'asservissement (…) Dans ce concert, l'homme est le pédagogue et le coryphée. C'est lui qui découvre et enseigne peu à peu la juste note à ses innombrables frères et sœurs. Ainsi les domine-t-il au sens où il est l'intendant fidèle, le bon maître de maison. Par délégation du Père, il travaille à épanouir en tous l'être que tous ont reçu, à développer les puissances de lumière que toutes les créatures recèlent, chacune selon son ordre, dans « l'immense octave de la Création », comme dit Claudel. »
(H. et J Bastaire, Pour une écologie chrétienne)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/09/2014
@ Serge Lellouche:
> La citation de Jean Bastaire
«Au paradis terrestre, Dieu a constitué l'homme en jardinier et en pasteur de l'univers créé. Herbivores et fructivores, les créatures ne se dévorent pas entre elles, mais s'offrent mutuellement leur chaleur, leur ombrage et leurs produits" laisse perplexe.
Il semble bien qu'il y ait eu des carnivores avant l'existence de l'homme, donc, du péché, à moins que la paléontologie ne se plante complètement.
N'y a-t-il pas ici une lecture fondamentaliste de la Genèse ?
PH
[ PP à PH :
Prenons le problème par l'autre bout : le message spirituel, non le concordisme avec les sciences.
La Genèse procède en deux temps :
1. dans le premier récit de la création, elle évoque une humanité et une faune édéniques auxquelles le Créateur fixe, en toutes lettres, une alimentation végétarienne (Gn 1, 29-30).
C'est sans équivoque, et ça a nécessairement une portée symbolique.
2. Dans le récit du Déluge, le Créateur introduit l'alimentation carnée pour l'homme, mais en mettant en parallèle deux ordres de réalités :
- d'une part les relations de "crainte et terreur" (Gn 9.2) existant objectivement dans la nature post-édénique,
- d'autre part "l'alliance entre Moi et vous et tous les êtres vivants" (Gn 9.7 et 9.15), alliance dont l'arc-en-ciel sera le symbole.
Il semble donc y avoir contradiction entre ces deux passages. Scrutée par les lecteurs de la Bible depuis des millénaires, cette contradiction ouvre à une méditation en profondeur. (Ce que Céline appellerait un troufignonnage talmudique : mais sous cet angle le vieux Céline peut aller se faire voir. Le vieux Renan aussi, d'ailleurs). ]
réponse au commentaire
Écrit par : Pierre Huet / | 18/09/2014
> que de commentaires....c'est de bon augure pour les mois à venir qui vont être denses.
Je partage moins votre enthousiasme, Patrice, à la lecture du texte de Mgr Batut, quoiqu'il se termine mieux qu'il ne commence.
Par délicatesse j'imagine, vous n'avez pas reproduit le début du texte, or celui-ci entretien encore des confusions et nourrit inutilement les "imposteurs libéraux", qui, je vous cite bien volontiers, "s'en servent (l'écologie humaine) pour nier la responsabilité de l'homme envers le reste de la création".
Brossant à grands traits les 2 phases d'appel à de nouveaux mode de vie qui se sont "fait entendre dans la culture des pays développés" ,Mgr Batut dit à propos de la seconde : "La seconde phase, qui commence au tournant des années 80 et atteint son plein développement après la chute du communisme et face à la société consumériste triomphante, est une critique reposant sur l’idée que nous nous acheminons vers une catastrophe écologique."
Ouf. Ainsi il ne s'agirait que d'une "idée" ou d'une "théorie" pour parler actuel, dont on oublierait alors volontiers qu'elle a été "relayée" par les Papes notamment JPII dans son discours pour la Journée de la Paix de 1990.
Puis il poursuit plus loin, faisant appel une nouvelle fois à l'épouvantail "deep ecology":
"Ce qu’on a appelé la deep ecology n’est que l’expression caricaturale d’une lame de fond beaucoup plus ample selon laquelle défendre la nature revient toujours à la protéger de l’homme, et non à la préserver pour protéger l’homme de sa propre destruction."
Confusion toujours des termes entre écologie profonde, écologie radicale etc...
Pour soulager ceux que l'écologie effraye, je viens de lire le livre "Less 5 seasons" d'un sybarite-écrivain- écologiste très engagé américain, Rick Bass, reclus en famille dans la vallée très très sauvage du Yaak, qui n'hésite pas à faire 20 heures de camion en une journée dans une tempête de neige pour aller chasser des faisans, histoire de faire plaisir à ses chiens: si les deep écolo US sont tous de ce bois, le libéraux peuvent dormir tranquilles.
Je ne m’appesantis pas là dessus car, rendons justice à Mgr Batut, son propos est au fond de disculper la pensée chrétienne de toute responsabilité dans la catastrophe en cours. (mais alors pourquoi n'avons nous pas été plus audibles me direz-vous? mystère.)
Il est en revanche bien plus dommage d'avoir cité une partie seulement de CV51, car l'équilibre de ce paragraphe se rompt en faveur d'une vision de l'écologie humaine type LMPT.
Chacun peut s'y rapporter sur le site vatican.va. On y lit au début:
" La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent [122]. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune »
et aussi
"L’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. "
Fort de ce qui précède, et à la lumière des autres passages de cette encyclique ou d'autres, des discours pour les journées mondiales de la Paix de 90 et 2010 et du compendium, il me semble que les "propositions" de Mgr Batut sont très partielles pour ne pas dire autre chose, et peuvent contrarier toute velléité d'aller aux périphéries.
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Écrit par : Bertrand / | 18/09/2014
TENSION FONDAMENTALE
> Salut en Christ,
Permettez-moi de vous soumettre deux réflexions inspirées par les derniers commentaires. Tout d'abord, l'Homme étant appelé à prendre ses responsabilités maintenant, il est obligé, s'il veut survivre et s'épanouir pleinement, de tenir compte impérativement de son environnement et en particulier de la biosphère dans laquelle il s'enracine, dont il est partie intégrante.
Ensuite, en ce qui concerne la Genèse et la citation de Jean Bastaire, il s'agit-là bien évidemment d'une profonde symbolique.
Cependant, en considérant cette dernière, n'oublions pas que le Paradis est aussi le symbole du Christ lui-même et de son Règne qui a déjà commencé et qu'il est en même temps situé en avant de nous (tension fondamentale).
Le paradis terrestre au sens géographique du terme n'a bien sûr jamais existé.
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 19/09/2014
INFLUENTS
> Le débat sur l'écologie est brouillé dans le public par l'antihumanisme de certains, dont vous nous rappelez souvent qu'ils sont peu nombreux, mais, le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont voyants et influents:
http://fawkes-news.blogspot.fr/2014/09/les-elites-qui-considerent-que-les.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/09/2014
@ Pierre Huet
> Je suis allé voir votre lien. Très édifiant, mais rien de neuf sous le soleil, depuis les projets de Kissinger et ses amis il y a plusieurs dizaines d'années, déjà. Le Prof. Michel Schooyans a bien documenté cette entreprise 'éradicatrice' des élites mondiales, inspirée par une idéologie malthusienne.
C'est sûr que si ET les inégalités ET le nombre de pauvres explosent, il n'y a pas 36 solutions, soit on partage, soit on ramène le nombre des pauvres à un niveau "contrôlable"...
Maintenant je n'ai pas très bien compris, cher Pierre, en quoi il s'agit ici d'un débat d' "écologistes", juste des représentants de l'hyper-classe mondialisée défendant ses privilèges, avec 2-3 prétendus "écolos-libéraux"...
Raison de plus pour redoubler d'énergie pour faire connaître les penseurs écologistes-radicaux - chrétiens, ou non-chrétiens -, nécessairement humanistes et anti-malthusiens. Et je suis persuadé que vous déployez beaucoup d'efforts en ce sens.
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Écrit par : jwarren / | 29/09/2014
LES VRAIS MALTHUSIENS SONT LES LIBÉRAUX
@ jwarren,
> Bien d'accord avec toi! Plutôt que de répéter comme des perroquets que "les écologistes sont des vilains malthusiens", certains catholiques feraient bien de s'interroger enfin sur le rôle bien précis de l'idéologie dans ce domaine : faire diversion.
Les idéologues ont pour charge de pointer du doigt des malthusiens qui dans leur immense majorité n'en sont pas (écologistes, décroissants etc...) afin de mieux détourner l'attention quant à la nature du véritable malthusianisme à l'oeuvre.
Il nous faut désormais établir un lien direct entre l'obsession malthusienne criminelle de l'oligarchie mondiale (exemple : nourrir le parc automobile mondial prioritairement aux être humains), et par exemple "l'empoisonnement universel" qui est le thème du dernier livre de Fabrice Nicolino...
http://www.bastamag.net/Face-a-l-industrie-chimique-tout
http://www.huffingtonpost.fr/fabrice-nicolino/risque-armes-chimiques_b_5829628.html
...ou encore la destruction massive par la faim, qui est celui du livre de Jean Ziegler...
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/01/21/jean-ziegler%C2%A0-destruction-massive-geopolitique-de-la-faim-se-5277707.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/01/21/jean-ziegler-2-5277718.html
Les décroissants le disent et le redisent sans relâche : ça n'est pas une partie de la population mondiale qu'il s'agit de sacrifier, mais bien un système économique libéral, une organisation productiviste de la société, et un "mode de vie" consumériste, auxquels il faut radicalement renoncer.
Le choix politique mondial est là : l'accaparement égoïste par le malthusianisme ou le partage universel dans la sobriété.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 29/09/2014
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