30/10/2009
Nouveau discours musclé de l'ambassadeur du pape à l'ONU : ''créer une économie nouvelle'', rendre aux travailleurs la priorité sur les spéculateurs
...pour vaincre la faim (en expansion mondiale depuis dix ans, contrairement aux promesses des libéraux des années 1990) :
Le 23 octobre, Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU (New York), est intervenu à la 64e session de l'assemblée générale sur le développement agricole et la sécurité alimentaire.
Selon le Vatican, Mgr Migliore « a salué la qualité du rapport des Nations-Unies ». Ce rapport établit que le nombre des êtres humains souffrant de la faim dépasse un milliard de personnes (chiffre sans précédent), alors que « le monde produit suffisamment de nourriture pour la communauté mondiale ». [ NDLR - Le système de marché global dérégulé a donc échoué à nourrir la planète, en dépit des théorèmes imposés il y a quinze ans par ses idéologues]. Evoquant le rapport sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2009), Mgr Migliore a souligné que la famine a augmenté au cours de ces dernières décennies. Il a déploré que la sécurité alimentaire soit compromise par « une gouvernance mondiale faible ».
''Créer une économie nouvelle''
Dans son intervention, Mgr Migliore a dénoncé la «mauvaise gestion » des systèmes financiers, et le détournement des terres agricoles au profit des cultures non vivrières (réclamées par le marché global). Il a fait observer que les décisions agricoles ne sont pas aux mains des populations, mais de ceux qui « contrôlent le crédit » et la « distribution des nouvelles technologies », le « transport », la « distribution » et la « vente » des produits. Le représentant de Benoît XVI n'a pas hésité à poser le problème en termes politiques, appelant à une révision des politiques agricoles, et soulignant que la terre – bien à destination universelle - « est l'élément auquel est confiée la survie de l'humanité ».
Dans l'hémisphère Sud, le Saint-Siège préconise un système qui « respecte la dignité des fermiers » avec des contrats qui ne les prive pas de leur « créativité », de leurs « initiatives ». Se référant à la crise économique et financière, Mgr Migliore préconise de donner plus de poids au travail et à la production, par rapport au « capital », aux « transactions financières » et à la « spéculation ».
Il s'agit, a indiqué Mgr Migliore, de « créer une économie nouvelle plus attentive non seulement au profit, mais avant tout aux besoins et aux relations humaines »: la technologie est « insuffisante », il faut « la solidarité » et « une plus grande attention à la dignité des agriculteurs, réels acteurs du développement et de la sécurité alimentaire. »
Mgr Migliore a mentionné positivement le prochain sommet de Copenhague sur la lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que le rapport de la FAO Eveiller l'Afrique, géant endormi.
La nouvelle intervention du nonce à l'ONU poursuit dans le sens déjà tracé par les précédentes [*]. Renforcée par l'encyclique sociale parue en juillet, cette action développe l'application de la doctrine sociale catholique dans un sens étranger au libéralisme. Il serait bon que les milieux catholiques français s'en aperçoivent.
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[*] Note de ce blog, 04.07.2009 : La crise - Le nonce de Benoît XVI à l'ONU attaque "la recherche effrénée du gain"
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17:54 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme
Commentaires
SEULS
> Qui dira après ça que l'Eglise catholique s'arrange du système actuel ? Oui, je connais la réponse : ce sera dit par les notables catholiques français, qui le disent depuis toujours. Seulement ils sont de plus en plus seuls à le dire.
Écrit par : rembar, | 31/10/2009
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