30/10/2009
Grippe A et vaccination ''de l'ensemble des Français'' : l'opposition met en cause le pouvoir et les groupes pharmaceutiques
Les Français se méfient du vaccin, des laboratoires, du ministère de la Santé et du gouvernement. Pourquoi ?
Médias :
<< Les conditions dans lesquelles le gouvernement français a commandé 94 millions de vaccins contre la grippe A(H1N1) continuent de faire débat, alors que la campagne de vaccination suscite un faible engouement. L'opposition, qui y voit une explication de la suspicion entourant ces vaccins dans l'opinion publique, a relayé jeudi les allégations selon lesquelles le ministère de la Santé aurait subi l'influence des laboratoires et manqué de transparence. La vaccination des professionnels de santé connaît effectivement un succès mitigé et les enquêtes d'opinion suggèrent qu'il en sera de même pour la campagne à destination de l'ensemble des Français, qui débutera le 12 novembre.
Privilégiant un "tout vaccinal" dénoncé par l'opposition, le gouvernement a acheté 94 millions de doses - bien plus que l'Allemagne et le Royaume-Uni - pour 808 millions d'euros, comme l'a dit la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Le journal Le Parisien met en cause jeudi l'indépendance du Groupe d'expertise et d'information sur la grippe (Geig).Cette association "qui a pour vocation d'informer le public sur la grippe et sa prévention", est financée à 100% par cinq laboratoires pharmaceutiques, reconnaît son directeur général Bertrand Verwee dans le quotidien. Sanofi-Pasteur-MSD, la division vaccins de Sanofi-Aventis le finance à 50%, le reste étant assumé par GlaxoSmithKline, Novartis, Pierre Fabre et Solvay. Le président de son comité scientifique, Bruno Lina, a participé aux côtés de la ministre de la Santé à la conférence de presse de lancement de la vaccination. Egalement à la tête d'un laboratoire désigné par le ministère pour "exercer des missions d'expert", Bruno Lina affirme régulièrement dans les médias que la grippe A(H1N1) peut tuer en France et vante les bienfaits de la vaccination.
Le député socialiste Jean-Marie Le Guen déplore que le gouvernement emboîte le pas à ce qu'il présente comme une campagne de communication menée par l'industrie pharmaceutique. "Le gouvernement a faibli et s'est aligné sur les positions les plus radicales et excessives de certains laboratoires", a-t-il déclaré à Reuters : "Ceci est de nature à alimenter le doute et les interrogations sur la manière dont ont été prises les décisions".
Parallèlement, Le Point dénonce cette semaine un manque de transparence sur les contrats d'achats de vaccins.L'hebdomadaire affirme que l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), mandaté par la ministre pour conclure ces achats, a refusé de lui transmettre des copies de ces contrats en mettant en avant "la protection des intérêts essentiels de l'Etat". A la suite d'un avis défavorable de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada), autorité administrative indépendante, le ministère s'est toutefois engagé à transmettre ces contrats en cas de nouvelle requête.
Des soupçons d'opacité accompagnent la préparation de cette lutte contre la pandémie depuis plusieurs mois. "Quel intérêt aurais-je à dissimuler quoi que ce soit ? Cela ne ferait que susciter les questionnements et les remises en cause", a répondu la ministre de la Santé devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale le 16 septembre.
Pour Jean-Marie Le Guen, c'est en effet une des causes du faible succès de la campagne de vaccination : "Cette campagne fait un bide alors que nous devrions être en situation de convaincre le corps médical et les personnes les plus fragiles de se faire vacciner", note-t-il. "La mauvaise communication tue la confiance." >>
Commentaire
Loin de nous l'idée de nous joindre à la campagne de panique anti-vaccin (semée par des sites connectés aux habituels complotistes d'outre-Atlantique : le « complot du vaccin mortel » après le « complot du GIEC contre l'industrie de l'Occident chrétien »).
La question judicieuse, celle que pose Jean-Marie Le Guen, est d'un autre ordre. Elle met en cause : a) l'opacité des appels d'offre, b) l'absence de confiance de la population envers les pouvoirs publics.
D'où vient ce refus de confiance ? C'est le climat sous la République sarkozyenne ; je laisse à d'autres le soin de dire pourquoi.
Mais la perte de confiance dans les pouvoirs publics n'est pas une spécialité française en 2009 : elle est partagée par les peuples de toutes les postdémocraties occidentales. C'était fatal depuis les années 1990 : dès lors que l'Etat passe pour avoir abdiqué entre les mains de l'Argent, toutes les décisions de l'Etat passeront pour être dictées par l'Argent ; dictée qui semblera particulièrement sinistre dans les moments de crise ou d'épidémie. (Rappelons que l'enquête sur la responsabilité de multinationales de l'élevage industriel dans l'épidémie semble aujourd'hui enterrée).
La dictature de l'Argent n'est pas un régime viable. On en avait prévenu les professeurs libéraux et les gourous médiatiques il y a quinze ans ; ils avaient répondu par le mépris.
00:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : grippe
Commentaires
PAS CONFIANCE
> Je ne me ferai certainement pas vacciner. Pas pour lutter contre un quelconque complot qui ne m'intéresse pas mais tout simplement parce que je n'ai pas confiance. On nous annonce l'apocalypse (ou à peine moins) et finalement tout ce qu'on voit se profiler est une "grippette". Les labo, seuls bénéficiaires de cette affaire financière, réussissent à élaborer un vaccin pour une grippe censée muter: ils sont vraiment très forts! L'empressement du gouvernement à acheter des vaccins m'est désagréable. Plus fondamentalement, il y a quelque chose que je supporte pas dans notre société: le refus du juste risque librement encouru. Cette recherche du zéro risque amène le gouvernement à n'en prendre aucun pour qu'on ne puisse rien lui reprocher mais ce n'est pas ça gouverner! Tous les risques ne sont pas bons à prendre mais a contrario, certains sont nécessaires et bons. Dans le cas présent, je n'ai pas l'impression de prendre un risque incontrôlé pour ma famille et moi-même.
Écrit par : Benoit C, | 30/10/2009
PAS PLUS
> Le désinterêt de la population francaise pour la campagne de vaccination peut venir de la perte de confiance dans nos dirigeants. Mais la volonte de NE PAS se faire vacciner contre la grippe vient d'autre chose me semble-t-il (sinon, c'est simplement faire preuve d'esprit de contradiction, et je vous accorde qu'il est assez repandu).
Autre chose, c'est a dire : est-ce vraiment UTILE de se faire vacciner ? Le vaccin, developpé si rapidement, est-il EFFICACE ? Est-il SANS EFFET SECONDAIRE ? ...
Personnellement, je ne compte pas plus me faire vacciner contre la grippe A que contre l'hepatite B...
Écrit par : Pema, | 30/10/2009
> La crise de confiance vis-à-vis des pouvoirs publics ne doit pas conduire à des craintes irrationnelles contre les vaccins en général ou contre celui contre la grippe A ou celui contre l'hépatite B en particulier (cf. les commentaires ci-dessus).
Écrit par : Michel de Guibert, | 30/10/2009
LONGTEMPS
> Il y a longtemps que la confiance envers les pouvoirs publics s'érode. Rappelez-vous le sang contaminé, le nuage de Tchernobyl, l'hormone de croissance, etc. Je comprend parfaitement cette attitude de méfiance et de rejet, surtout après un tel battage médiatique.
Écrit par : vf, | 30/10/2009
ESPAGNOLE
> Si le pouvoir n'en fait pas assez (le sang contaminé, le nuage de Tchernobyl, l'hormone de croissance, la canicule), on le lui reproche ; si le pouvoir en fait trop (la pandémie grippale), on le lui reproche aussi...
Essayons de rester lucides et de ne pas réagir uniquement en fonction de facteurs émotionnels.
Il est de fait que les vaccinations, quoi qu'en disent certains, protègent efficacement et avec un minimum d'effets secondaires.
Ne nous laissons pas abuser par des sites délirants : J'ai même lu que la mortalité de la grippe espagnole avait été largement supérieure chez les personnes vaccinées que chez celles qui ne l'étaient pas ! L'ennui, c'est que le vaccin anti-grippal n'existait pas en 1918...
Écrit par : Michel de Guibert, | 30/10/2009
cher Michel,
> je suis d'accord avec vous sur les délires conspirationistes en cours actuellement. Il ne s'agit pas de dénigrer les vaccins mais de rappeler une chose: les autorités ont déjà menti et sciemment. Il ne s'agit pas de reprocher une action imparfaite (ce qui pourrait être populiste et injuste) mais de constater que les autorités ont trahi sciemment la confiance de ceux qui les avaient élus. C'est l'attitude de ces élus, ou de leur groupe, qui nourrit cette défiance (aggravée par les scandales de leur façon de vivre en temps de crise). Cela prend un air de fin de régime de plus en plus.
Écrit par : vf, | 30/10/2009
A Michel de Guibert,
> je lis régulièrement vos commentaires avec beaucoup d'intérêt, je les trouve souvent éclairés mais là le crédit confiance que vous accordez aux labos et à l'efficacité incontestable de leurs vaccins me laisse perplexe ?! Ainsi donc vous rejetez les faits historiques rapportés pour démontrer les dangers et l'inefficacité de certaines vaccinations dans des pays comme :Angleterre, variole 1871-72, Allemagne, diphtérie 1940-1945, USA, vaccin antipolio contaminé par virus simien SV40 1960,Ghana, Rougeole 1967-1972, Royaume Uni, coqueluche 1970-90, Inde, expérimentation BCG 1970, USA,déclaration Dr Jonas Salk - vaccin polio 1977, USA, Rougeole Dr Mendelsohn 1978, Suède, coqueluche 1979, Oman, polio 1988-89 etc
Écrit par : sarrazin, | 30/10/2009
Cher vf,
> nous sommes donc d'accord pour ne pas jeter le bébé (les vaccinations) avec l'eau du bain (les mensonges des politiques en d'autres circonstances) !
Écrit par : Michel de Guibert, | 31/10/2009
A Sarrazin
> Merci du crédit que vous faites à mes commentaires, et désolé de ne pas vous contenter sur ce sujet des vaccins et des vaccinations !
Vous me faites une énumération de quelques cas dont je ne sais trop s'ils concernent des épidémies malgré la vaccination ou suite à une vaccination ou des accidents consécutifs à des vaccinations...
Ce que je sais surtout :
- c'est que la variole a été éradiquée du monde grâce à la vaccination ;
- c'est que la diphtérie et la poliomyélite ont quasi disparu de nos pays grâce à la vaccination ;
- c'est qu'il y a encore trop de tétanos mortels en France parce qu'il y a encore des gens qui négligent ou pire refusent la vaccination.
- etc.
Écrit par : Michel de Guibert, | 31/10/2009
A Michel de Guibert :
> A partir des quelques faits que j'ai mentionnés, ceux qui s'intéressent au sujet iront lire les notes et rapports disponibles sur le net entre autres ! les autres se satisferont peut-être de vos certitudes.
Écrit par : sarrazin, | 01/11/2009
A Sarrazin
> Vous prétendez "démontrer les dangers et l'inefficacité de certaines vaccinations" mais vous ne donnez aucune référence autre que votre énumération et vous bottez en touche...
Et pourtant il faudrait être aveugle pour ne pas voir les bienfaits des vaccinations !
Écrit par : Michel de Guibert, | 02/11/2009
> Il n'y qu'a voir la baisse de la mortalité infantile depuis deux siècle pour se rendre compte de l'efficacité de la vaccination.
Écrit par : vf, | 02/11/2009
VACCINER
> La "grippette" tue... On commence à voir des cas graves nécessitant une lourde réanimation, et même parfois mortels, chez des personnes jeunes et sans pathologie sous-jacente. Mais peu de gens se font encore vacciner à cause de craintes irrationnelles, favorisées certes par une information calamiteuse, mais qui pourraient être lourdes de conséquences.
Écrit par : Michel de Guibert, | 12/11/2009
VACCINS
> (sur un autre sujet : Michel de Guibert excusez-moi pour mon commentaire sur l'uniatisme où effectivement j'avais écrit une erreur sur le sujet, que vous avez bien fait de corriger)
1) N'y a t-il pas une disproportion entre la participation au bien commun qu'est la prévention par les vaccins, et la puissance financière titanesque des laboratoires pharmaceutique ?
Ainsi, ne voit-on pas cette disproportion dans l'énorme "publicité" (c'est bien le mot) pour le vaccin de la grippe saisonnière pour les personnes âgées, comparé avec... l'extraordinaire nullité dudit vaccin :
- en 2006 s'est tenu à Rome un congrès international appelé "Projet Cochrane", afin de faire le point sur la vaccination contre la grippe depuis 37 ans (!). Ce rapport regroupait 51 études (!) sur 260 000 enfants, 25 études sur 60 000 adultes, et 64 nouvelles études sur des personnes agées. Conclusion : inefficacité du vaccins pour les enfants de 6 à 23 mois, une réduction du risque de 6% pour les adultes (ce qui est insuffisant pour donner la preuve que le vaccin en vaille la peine), et ... aucune (!) des 64 études sur les personnes âgée ne permettait de constater l'efficacité du vaccin.
(références plus précises sur http://www.infovaccin.fr/cochrane.html )
- En 1993, le directeur de la CPAM de Nantes a fait faire une étude semaine 47 à 50 sur plus de 40 000 personnes 60 à 69 ans, dont 13% des non vaccinées ont eu la grippe, et... 14% des vaccinées l'ont eue.
(Communication au congrès de ADELF 3/6 juillet 1995 à Nancy)
- En 1980, la couverture vaccinale aux U.S.A. était de 15 % de la population. Aujourd’hui, elle est d’environ 65 %, et il n’y a aucune diminution des décès causés par la grippe. (Dr Simonsen, Université G. Washington, "The Lancet infectious diseases",fév 2005, vol.165 n3)
(pour relativiser : la grippe saisonnière est responsable de 5% des décès des personnes âgées, pourquoi ne s'occupe-t-on pas aussi en proportion adéquate des 95% autres cas, dont la maltraitance - je suis bénévole en maison de retraite -, est-ce parce qu'il n'y a pas de vaccin à vendre contre la maltraitance que ça n'intéresse personne ?)
2) Il existe beaucoup, beaucoup, d'informations contradictoires sur les vaccins en général, et qui sont souvent très bien documentées. Les médecins eux-mêmes sont loin d'être unanimes. Il y en a qui sont très "pro-vaccins", et il y en a aussi qui pensent que le vaccin protège (peut-être) d'une maladie, et en même temps diminue (entre autres à cause de la dangerosité des métaux lourds présents dans les vaccins) l'immunité générale de la personne.
Par exemple, voici un site documenté et qui cite ses sources :
http://www.biorespect.com/info/medecine_-_sante/163
(on trouve toujours des sites pour dire le contraire, mais ils sont souvent vagues et beaucoup moins documentés)
Autre exemple en France, le Dr Jean-Michel Dubernard, chirurgien et membre du Collège de la Haute Autorité de Santé depuis 2008, signalait en 2007 au Sénat qu'il n'y a "aucune preuve scientifique sur l'utilité des vaccins" (?)
3) En très court, encore quelques mots sur la grippe A H1N1 :
- il est commun (mais heureusement rare) qu'une maladie bégnine fasse parfois des complications mortelles, même quand on est en bonne santé, le corps est complexe, les maladies aussi, et on meurt tous de quelque chose.
- Pourquoi des décès (toujours navrants évidemment) sont-ils éhonteusement détournés pour montrer que la grippe A H1N1 tue ? En France : une petite fille de 14 ans est décédée de la grippe A H1N1 (puis on apprend qu'elle avait une polypathologie, dont la tuberculose et la mucoviscidose...), un jeune homme de 26 ans est mort de la grippe A H1N1 alors qu'il était en pleine santé (puis on apprend qu'il venait de recevoir à l'hopital du Tamiflu et 3 antibiotiques en même temps), un bébé décède de la grippe A H1N1 (puis on apprend qu'il avait une polypathologie grave et était condamné à court terme), etc
- les vaccins contre la grippe A H1N1 contiennent entre autres : du mercure (???), de l'aluminium (jusqu'à 500 µg d’hydroxyde d’aluminium, alors que d'après le VIDAL : la dose officiellement non toxique d'hydroxyde d'aluminium est de 15 µg par litre de sang, et au-delà de 50 µg, la toxicité pour la cellule nerveuse est certaine), du squalène (soupçonné de déclencher des maladies auto-immunes), du formaldéhyde (cancérigène)...
Voici par exemple un site qui développe le sujet sur la grippe A H1N1, en citant ses sources, et sans déborder dans une ennuyeuse théorie du complot :
http://esaie.free.fr/niveau1/vaccin-grippe.htm
Voilà donc, pour nourrir la réflexion sur un sujet qui est complexe.
Écrit par : Isabelle Meyer, | 15/11/2009
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