Le Vatican, avocat des petits paysans pauvres du Sud

…appelle à dépasser les égoïsmes nationaux       et le culte du profit :

Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies, est intervenu le 2 juillet à New York à la session plénière 2008 du Conseil économique et social de l’ONU. La crise alimentaire, a-t-il dit dans ce discours très ferme, dérive d'une série de causes : « politiques économiques, agricoles et énergétiques myopes, qui provoquent un choc entre la demande croissante de nourriture et sa production insuffisante ; multiplication des spéculations financières sur les biens ; agmentation incontrôlable du prix du pétrole ; conditions climatiques adverses ».

Selon l’ambassadeur du saint-Siège, pour éviter que le débat ne se solde en « un simple exercice rhétorique et une fuite de toute responsabilité », il faut « travailler durement pour garantir que cette discussion puisse être accompagnée d'une action immédiate et efficace ». Il faut d'abord, a-t-il souligné, « secourir ceux qui souffrent de malnutrition et de faim » : « il est difficile d'imaginer que, dans un monde qui dépense plus de 1,3 milliards de dollars par an en armements, il n'y ait pas de fonds suffisants pour assurer la survie des plus nécessiteux ».
 
De la même manière, l'aide économique d'urgence initiale doit être accompagnée d'un effort concerté « pour investir dans des programmes agricoles durables au niveau local et international » : « si on ne réinvestit pas dans l'agriculture, les progrès atteints avec tant d'efforts et de dévouement, risquent de partir en fumée », a-t-il souligné. Il suggère que « des réformes agraires puissent donner aux petits agriculteurs des pays en voie de développement les moyens d'améliorer leur production de façon durable, et d'avoir accès aux marchés locaux et mondiaux ».*

Les politiques agricoles et environnementales doivent suivre « la voie de la raison et du réalisme de manière à créer un équilibre entre la nécessité de produire de la nourriture et la nécessité d'être de bons administrateurs de cette terre », a-t-il ajouté. Le manque actuel de nourriture, a poursuivi l'Observateur permanent du Saint-Siège, « réaffirme l'urgence de partir à la recherche de nouvelles sources d'énergie, dans l'optique que le droit à la nourriture ne peut s'opposer à d'autres droits ».

Conclusion de Mgr Migliore : « Le vingtième siècle a terriblement souffert du fait que les peuples et les gouvernements n'avaient d'yeux que pour leur propre territoire national , ainsi que du manque de consultation et de coopération internationale. La crise actuelle est une occasion pour la communauté mondiale de se réunir et de prendre ses responsabilités chacun vis-à-vis de l'autre ».

 

Source : Zenit.

 

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(*) Oubliant par exemple le programme de réforme agraire sur lequel il fut élu, le président brésilien Lula (devenu homme-lige des intérêts industriels) favorise la concentration des terres au Brésil au lieu de les redistribuer. Il a favorisé aussi la conversion des terres arables en cultures pour l’éthanol, aggravant ainsi la crise alimentaire mondiale.