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07/07/2008

Sarkozy et l’UMP errent sur les grèves

Le "mot de trop" qui fâche beaucoup de monde :


<<  "Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit !" Lors du conseil national de L'UMP, samedi à Paris, Nicolas Sarkozy n'y est pas allé par quatre chemins au moment d'illustrer son propos, selon lequel la France est "en train  de changer beaucoup plus profondément qu'on ne le croit". Cette petite phrase a provoqué l'hilarité et les applaudissements des quelque 2.000 cadres et conseillers nationaux du parti majoritaire présents à la Maison de la Mutualité (Paris).

Elle n'a pas fait rire les syndicats, qui n'ont pas tardé à réagir. Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU (fédération syndicale unitaire) a ainsi critiqué dimanche une "fanfaronnade de tribune", et suggéré au Président Sarkozy de regarder de plus près "l'état réel de la France". Gérard Aschieri voit dans cette attitude une "fuite en avant". De son côté, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a regretté que le chef de l'Etat ait prononcé "un mot de trop".  Parlant de "provocation", il a conseillé à Sarkozy d'être "plus prudent" : "Les grèves, c'est comme les sondages, ça monte et ça descend. Et en ce moment Nicolas Sarkozy est très bas dans les sondages."  Le président de la CFTC Jacques Voisin a jugé dimanche que "les propos très politiques" de Nicolas Sarkozy risquaient d'"attiser les conflits", au moment où les syndicats font, selon lui, preuve d'une "attitude très responsable" pour les éviter. Pour Maryse Dumas, l'une des secrétaires confédérales de la CGT, il s'agit d'"une opération diversion" face à l'insuccès de sa politique. Quant aux grèves "qui se dérouleraient sans qu'on les voie", Mme Dumas a jugé que Nicolas Sarkozy "ne connaît pas la réalité sociale car le nombre de grèves est très important notamment pour les salaires et car il y a eu une récente grève dans les transports, sur le RER A, avec des conséquences importantes".

Avec 33% d'opinions favorables au baromètre TNS Sofres Figaro Magazine de juillet, Nicolas Sarkozy se rapproche de son record d'impopularité atteint dans le baromètre de mai dernier avec 32% d'opinions positives. >>

 (Source : LCI).

 

 Commentaire

- Si l’UMP fréquentait les quais de gare (ce qui n’est visiblement pas le cas), elle saurait que les grèves ne passent pas inaperçues.

- Même chose à propos des grèves de salariés du privé, désespérés par les plans sociaux et les délocalisations.

- Le chanoine honoraire du Latran n’a guère le temps de lire. Suggérons tout de même à Mme Mignon et au P. Verdin (o.p.) de lui faire un copié-collé du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, paragraphe 304 :

 

<< La doctrine sociale reconnaît la légitimité de la grève « quand elle se présente comme un recours inévitable, sinon nécessaire, en vue d'un bénéfice proportionné »,663 après que toutes les autres modalités de dépassement du conflit se soient révélées inefficaces.664 La grève, une des conquêtes les plus difficiles de l'associationnisme syndical, peut être qualifiée de refus collectif et concerté, de la part des travailleurs, d'accomplir leurs prestations, afin d'obtenir, grâce à la pression ainsi exercée sur les employeurs, sur l'État et sur l'opinion publique, de meilleures conditions de travail et de leur situation sociale… >> [etc].

663Catéchisme de l'Église Catholique, 2435.

664Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 68: AAS 58 (1966) 1089-1090; Jean-Paul II, Encycl. Laborem exercens, 20: AAS 73 (1981) 629-632; Catéchisme de l'Église Catholique, 2430. 

 

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Commentaires

ATTITUDE DE NOTABLES

> Cela montre que la rupture n'est pas celle que l'on croit. Le "vrai" peuple subit la grève (cf. la récente du RER A) en perdant des journées de travail ou en vivant de vraies galères, tandis que les responsables politiques et syndicaux en ignorent les effets, soit en disant qu'ils n'existent pas, soit en disant qu'ils ne sont que broutilles par rapport au mieux qu'elles apportent (en fait la défense de corporations puissantes).
Finalement, la vrai rupture c'est celle d'une élite politico syndicale par rapport à une majorité silencieuse de travailleurs.
Je parle bien sûr ici de la grève dans les transports publics, qui n'ont rien à voir avec des grèves d'usines menacées de délocalisation ...

Écrit par : Ludovic | 07/07/2008

CUILLÈRE

> M. de Plunkett, vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère !
1- Sarkozy ne remet pas en cause le droit de grève ; il a juste dit que les conséquences de ces grèves se faisaient moins sentir. Nuance.
2- J'ai - à titre personnel - constaté que les grèves étaient moins gênantes depuis que Sarko est au pouvoir. Il est vrai que je prends que le métro (tous les jours !)
Mais je veux bien reconnaître que cette provoc de Sarko n'apporte rien, et que la droite made in France est bien la plus bête du monde !

Alexis


[De PP à A. - Je prends le train (presque tous les jours !). Quant à ne "pas y aller de main morte", je dois dire que d'autres blogs y sont allés bien plus fort que moi. Beaucoup sont ahuris que le parti au pouvoir affecte de mépriser les boucliers de lutte sociale, alors que l'angoisse étreint l'opinion publique. Je ne dis pas cela pour justifier les grévistes extrémistes de la gare Saint-Lazare, dont je subis l'arbitraire très souvent ; mais parce qu'un chrétien ne peut approuver une désinvolture en la matière, de la part de ceux qui prétendent incarner l'intérêt général. J'ai rencontré naguère Mme Thatcher : le personnage était pittoresque, mais pas sa politique. ]

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Écrit par : Alexis | 07/07/2008

Les commentaires sont fermés.