17/02/2007
La sale affaire Giertych
...est une preuve supplémentaire :
L’eurodéputé polonais Maciej Giertych, père d’un ministre du gouvernement de Varsovie et personnalité du parti de la « Ligue des familles », vient d’éditer – au Parlement européen ! – une brochure aberrante qui se veut une critique de la « civilisation juive ». Mélange de vieilles phobies et de bribes de vocabulaire chrétien, ce factum est l'exemple d’une confusion des esprits qui n’a pas encore disparu en Europe. Or cette confusion se réclame du catholicisme : ce qui est, aurait dit Léon Bloy, d’une absurdité « à faire hennir les constellations »…
Sale affaire. Elle montre par le fait, une fois de plus, en quoi était indispensable le travail du deuxième concile du Vatican (une « remise en perspective » générale de la vision catholique de l’histoire) ; et en quoi la réception plénière – et authentique – de Vatican II dans tout l’espace européen est une nécessité. On ne peut pas admettre que continue ici et là, sous quelque prétexte que ce soit, l’amalgame entre ce qui est catholique et ce qui est incompatible avec la foi chrétienne. La nouvelle évangélisation est à ce prix.
13:25 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Europe, Parlement européen, antisémitisme, Pologne, catholicisme, Vatican II
Commentaires
ABSURDE
> Le malheur c'est que l'antijudaïsme survit en Occident, jusque dans ses formes les plus absurdes... Ces gens font de la foi catholique leur chose, ils se l'approprient au service de leur idéologie.
Écrit par : Blaise | 17/02/2007
LE NÔTRE
> Bravo pour ce blog !
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Écrit par : Le Hussard | 17/02/2007
LEON BLOY CONTRE DRUMONT
> Vous citez Léon Bloy à bon escient. Il fulminait contre Drumont, l'antisémite pseudocatholique de 1890. Il le traitait de de "cupide saltimbanque" et de "Turlupin sacrilège". Dans "Le salut par les juifs", Bloy écrivait : "L'antisémitisme est le soufflet le plus horrible que Notre-Seigneur ait reçu dans sa Passion qui dure toujours..., le plus sanglant et le plus impardonnable, parce qu'il le reçoit sur la face de sa Mère et de la main de chrétiens". Bloy lançait l'anathème contre l'affiche du journal de Drumont, qui montrait celui-ci "foulant aux pieds... Moïse". "Ah ! cela dit tout", concluait Bloy. ("Le salut par les juifs", 10-18, p. 25).
Écrit par : Prof | 17/02/2007
LE ROLE DE LA STASI
> Il y a aussi les événements dont on ne parle jamais. Le capitaine Alfred Dreyfus (de l'affaire) est mort quelques années avant la 2e guerre mondiale. Son épouse et ses enfants ont été recherchés par la Gestapo, pendant la Seconde guerre mondiale, et ils ont été protégés par une communauté de religieuses de Valence. Et ce cas n'est pas unique; la plupart des catholiques et des protestants de France, d'Italie et une partie de ceux d'Allemagne (plus les catholiques que les protestants) avaient tourné le dos à l'antisémitisme et l'ont prouvé aux heures les plus sombres. Il ne faut pas oublier non plus que le mémorial du Yad Vashem compte de très nombreux noms de membres du clergé catholique polonais.
Quant à la pièce "le Vicaire" de Hochluth qui a donné le film "Amen" de Costa Gavras, le chroniqueur Robert Beauvais, dans les années 1970, tenait pour assuré que sa genèse se trouvait dans le département "action culturelle" de la Stasi à Berlin, et qu'un certain nombre de dignitaires protestants, autrefois lourdement compromis avec le Reich, avaient intérêt à allumer un contre-feu en accablant injustement Pie XII (alors que de nombreux juifs comme le grand rabbin de Rome ou Golda Meir lui ont rendu hommage pour son action pendant la guerre). Qui sait si nous le saurons un jour, si les documents n'ont pas été détruits.
Écrit par : B.H. | 17/02/2007
EN DRÔLE DE COMPAGNIE
> Vatican II a été salubre en mettant tous les catholiques en face de leur responsabilité : étudier objectivement la pensée de l'Eglise (sur les rapports judéo-chrétiens, déclaration Nostra Aetate). Rejeter ces enseignements, c'est rejeter l'enseignement de l'Eglise et faire bande à part... en drôle de compagnie. Refuser le travail de "mise au clair" de Vatican II, c'est accepter que des notions antichrétiennes restent amalgamées au christianisme dans l'esprit de certains. Par ailleurs on ne dira jamais assez que Vatican II, en fait de "concile pastoral", a édicté deux constitutions dogmatiques : Lumen Gentium et Dei Verbum ! Les ultras feraient bien de les lire avant de crier haro sur le concile.
Écrit par : Amicie | 18/02/2007
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