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18/02/2007

La présidentielle, les chrétiens, le roi David et la politique

medium_davidforet_1_.jpgUne lecture dominicale de Samuel 26, et une initiative de prière (venue de groupes protestants) :

David en vue du camp de Saül (Tissot, XIXe s.).


 

 

Ce dimanche nous donne pour première lecture Samuel 26 : un épisode de la lutte du roi Saül contre son futur successeur David. Saül – premier roi d’Israël – a été sacré par le prophète Samuel, de la part de Dieu. Ensuite, il a été corrompu par l’exercice du pouvoir, au point de devenir paranoïaque ; il veut tuer David en qui il voit un rival. Voilà que David et l’un des siens, entrés de nuit dans le bivouac de Saül, ont le roi à leur merci. Ils peuvent le tuer facilement. Cela paraît providentiel. Mais David voit les choses de plus haut, et il choisit de ne pas tuer Saül : « Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur celui qui a reçu l’onction du Seigneur ! » Au lieu de penser que Dieu lui offre la vengeance, David fait la déduction inverse : ce que Dieu lui offre, c’est l’occasion de montrer… qu’il s’en remet à Dieu. Saül lui-même en sera surpris et honteux. Il mourra ensuite : mais dans une bataille contre un peuple étranger.

David a rappelé Saül à son devoir de roi. Il a manifesté  son respect  de  l’onction religieuse du sacre,  qui  transcende  le  pouvoir  politique. Et il a relativisé les ambitions humaines, même justifiées en apparence.

 

Cet épisode biblique (mille ans avant Jésus-Christ) est proposé par la liturgie catholique, au moment où des protestants français lancent une campagne de prière pour TOUS les candidats à la présidentielle.

Cette initiative peut être imitée par les catholiques.

Est-ce très différent de l’histoire de la piété de David à propos de son persécuteur Saül ?

Prier pour tous les candidats, c’est nous dessaisir de nos réflexes, même justifiés à nos yeux.

Et que demander à Dieu pour tous les candidats ? Que celui d’entre eux qui sera élu, sache discerner son devoir de chef d’Etat et ne se conduise pas en chef de clan ? Oui, sans doute. (C’est ce qui arrive à Saül après l’épisode que l’on vient de lire).

Que demander d’autre ? Que le Seigneur éclaire les candidats ? Certainement. L’obstacle à surmonter est le système politico-médiatique actuel, qui formate les mentalités des politiciens et les éloigne (toujours plus) de l’essentiel, quoi qu’ils en pensent. Devant l’énormité de ce problème, se tourner vers Dieu ne serait pas superflu.

Ce serait en tout cas efficace sur nous-même, en nous libérant :

- de l’esprit de tribus,

- de nos propres humeurs,

- et de nos mirages préférés.

 

 

 

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Depuis Jésus,                                               tout homme a reçu l’onction royale

«  Ce qu'était Saül pour David, tout homme l'est maintenant pour nous, car il a reçu l'onction par la mort expiatrice de Jésus. Et de ce fait la magnanimité devient, d'une vertu humaine admirée (ce qu'elle était dans la philosophie païenne) quelque chose qui, du point de vue chrétien, est tout naturel et quotidien, parce que le chrétien se sait lui-même un produit de la magnanimité divine. Tout homme l'est aussi, c'est pourquoi je ne lui fais pas sentir ma magnanimité supérieure, mais lui rappelle simplement par mon action que nous sommes tous redevables à la magnanimité divine. »

Hans Urs von Balthasar

 

 

 

Commentaires

CHRETIEN EN POLITIQUE ?

> Une initiative excellente et salutaire.
Mais une autre question me vient à l'esprit. Aujourd'hui, comment être chrétien en politique ? Comment être chrétien et électeur ? Comme je l'ai dit dans mon petit commentaire sur votre article concernant Bayrou, la démocratie chrétienne est actuellement morte. Etant un ex-UDF je sais de quoi je parle en ce qui concerne le parti de FB. Mais hélas je ne sais pas où aller et l'UMP me parait guère mieux... Que faire ? Faut-il fonder un parti chrétien ? ou bien y a t'il une autre solution ?

Écrit par : Charles Vaugirard | 18/02/2007

PARTICIPER

> Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de parti chrétien, il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, mais il est essentiel que les Chrétiens participent à la vie politique, en votant bien sûr, mais aussi à travers des lobbies et en se faisant élire, à tous les niveaux.

Écrit par : Christine | 18/02/2007

FAIRE LE POIDS

> Je suis d'accord avec le fait qu'il ne peut y avoir de parti chrétien et avec l'action de lobbying. Quant à se faire élire, j'ai de gros doute. Pour être élu, il faut l'appui des gros partis, donc participer au sytème et donc finir par taire puis par renier ce que l'on croit. Le peu de politique auquel j'ai participé jeune étudiant m'a vite fait comprendre cela. Par contre, créer de vastes associations ou coopératives faisant poid sur le politique, cela je veux bien y croire. A condition que TOUS les chrétiens s'y mettent. C'est une belle occasion d'oecuménisme en plus car en fin de compte, nous avons les mêmes Evangiles, non?

Écrit par : VF | 19/02/2007

QUEL QUE SOIT LE PARTI

> Oui mais justement il y a quatre évangiles.
Quel que soit le parti qu'ils choisissent, les chrétiens sont sans doute sincères et cherchent à mettre leurs engagements en conformité avec leur foi.
Si Jésus est la Vérité, chacun de nous n'en est sans doute qu'un reflet.

Écrit par : Christine | 19/02/2007

DES "THINK TANKS" CHRETIENS ?

> Je profite des commentaires qui ont été fait pour poser une question liée à cette présence des chrétiens en politique:
En ces temps de campagne électorale fleurissent sous le modèle anglo-saxon des conférences/ réunions/débats de réflexion.
Existe-t-il des think tanks (ou cercles de réflexion) chrétiens politiques? Lesquels?
Merci d'avance.

G.

[De PP à G. - Vous allez avoir diverses réponses à cette question. Mais les sensibilités sont multiples ! Je peux vous citer par exemple le travail considérable de la Fondation de service politique, avec sa revue "Liberté politique" et son site internet. Dans plusieurs courants politiques divergents, il existe des tendances qui donnent une dimension chrétienne à leur choix de parti... Quelquefois c'est un exercice de grand écart. Peut-on se dire "chrétien en politique" si l'on zappe des questions cruciales de bioéthique, sur lesquelles l'Eglise a pris position fortement, clairement et avec beaucoup d'explications ? Ou encore : peut-on faire comme si un catholique était forcément souverainiste ? Rien n'est simple. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Giurgiu | 19/02/2007

INCONTOURNABLE

La sincérité de l'engagement est peut-être réelle mais il y a des vérités incontournables si on se dit chrétien. La défense de la vie, de la famille monogame et hétérosexuelle, de la liberté religieuse et scolaire, l'interdiction des manipulations génétiques (humaines ou végétales d'aileurs!) etc. On arrange pas les Evangiles à sa sauce sous prétexte de réalisme ou de modernité. Il n'y aucun compromis à faire avec la mode ou l'air du temps. Je précise que condamner un comportement, cela ne veut pas dire de condamner les personnes. Et cela peut dépasser les seuls chrétiens. La meilleure preuve en est la déclaration signée récemment à Lyon par les représentants des grandes religions pour défendre la famille. C'est pour cela que je ne trouve guère de candidats présidentiels valables, du moins parmi les "grands". Ils font trop de compromis en reniant ce qu'ils affirment être (cf Bayrou au risque de me répéter).

Écrit par : Vf | 19/02/2007

ACTON INSTITUTE

> Je connais un think tank catholique de qualité, qui pour l'instant n'a pas encore de branche francophone. Il y a très peu de pages en français sur le site. Pour un aperçu, voir le site : www.acton.org
Il y a déjà une branche italienne dont je connais le directeur, et qui est vraiment un homme de qualité, un vrai croyant et un vrai intellectuel.
Le blog est également intéressant.
Je ne peux qu'inviter les personnes anglophones à s'inscrire à la newsletter.
J'ai personnellement trouvé beaucoup de profit à lire et écouter les conférences données à l'occasion des 15 ans de Centesimus Annus, que l'on peut trouver à cette page. J'ai traduit une de ces conférences, la traduction est visible sur cette page.

Écrit par : Pierre-Antoine Cantenot | 19/02/2007

Les commentaires sont fermés.