Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : clip mariage forcé

Superbe tranche de pensée-zéro

...sur le site d'un magazine :


<< Mariage homosexuel: les raisons du "cri de désespoir" de l'Eglise / Alors que le projet de loi sur le mariage gay est présenté ce mercredi en conseil des ministres, l'Eglise mène une fronde contre cette promesse de campagne de François Hollande. Olivier Bobineau, sociologue des religions, explique les raisons de cette levée de boucliers... >>

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/mariage-homosexuel-les-raisons-du-cri-de-desespoir-de-l-eglise_1184198.html


 

Ce n'est pas de la faute de l'intervieweuse : jeune journaliste au service Société-Santé, ses précédents papiers portaient sur le mammouth Helmut et l'ouragan Sandy ; ses connaissances en phénomènes religieux – comme ses idées sur le mariage civil – doivent être celles des neuf dixièmes de sa corporation. Ne lui jetons pas la pierre.

L'interviewé, en revanche, se pose en spécialiste : Olivier Bobineau (nous dit-on) « est sociologue des religions, membre du groupe sociétés-religions-laïcités au CNRS et auteur de L'Empire des Papes, une sociologie du pouvoir catholique, à paraître en mars 2013 au CNRS Editions ». Je ne suis pas sûr de lire L'Empire des papes, si j'en juge par les réponses de Bobineau aux questions de la journaliste.

Par exemple :

« Le mariage et par extension la famille sont [les] derniers bastions [de l'Eglise catholique]. D'où la véhémence des protestations. Ces institutions, qu'elle dit d'inspiration divine, ne peuvent faire l'objet d'aucun compromis...» Totalement faux : l'Eglise catholique ne cesse de répéter qu'elle ne donne son avis sur cette question qu'aux côtés de psychologues, de juristes et d'éducateurs non-croyants, et qu'il s'agit de la fonction sociale de la famille – non de la Révélation divine. (cf. les deux discours du cardinal Vingt-Trois à l'assemblée des évêques à Lourdes, reproduits intégralement sur notre blog).

« D'autant qu'il s'agit d'éléments constitutifs de l'Eglise catholique, qui lui ont permis de se stabiliser et de résister au temps. Ce n'est pas pour rien qu'on parle de Dieu le Père, de la Sainte-Mère l'Eglise, du Fils et du Saint-Esprit... » Croire que le Père, le Fils et l'Esprit forment une famille, prête à rire. Et si « Marie tombe enceinte sans être mariée à Joseph », paradoxe qui ne joue pas en faveur du mariage civil, c'est qu'elle a une mission unique en son genre et d'un tout autre ordre : mère du seul Sauveur et par là « mère de l'Eglise », comme disent les théologiens. Quand Paul exhorte maris et femmes à être entre eux comme le Christ et l'Eglise, cette conception très élevée du mariage chrétien est un effet de la foi, non un fondement de cette foi : et si la foi disparaît, le mariage chrétien disparaît avec ! (c'est ce à quoi on assiste aujourd'hui en Europe). Et le raisonnement de Bobineau s'écroule : affirmer « L'Eglise catholique est à l'agonie, elle perd tous ses combats, le mariage était l'un de ses derniers bastions et elle est en train de voir filer », c'est étranger au sujet : l'Eglise catholique sait que la société occidentale actuelle (le capitalisme tardif) est structurellement hostile à la vision chrétienne de la destinée humaine, donc à la foi chrétienne, et que la pression totalitaire de cette société sur les individus est l'une des causes de l'évaporation de la foi. L'Eglise n'est pas surprise de voir cette société dissoudre la famille (c'était un prérequis de l'ultralibéralisme : mobilité-ductilité de la main d'oeuvre individuelle*) ; quant à l'institution civile du mariage, déjà privée de son sens sociétal par l'hyper-individualisme et le refus de la durée propres au nouvel esprit du capitalisme*, elle était prête à sa dislocation finale qui s'opère maintenant.

L'Eglise catholique en Europe sait depuis longtemps (le cardinal Lustiger me le disait un an avant sa mort) qu'elle doit se lancer dans une évangélisation inédite : celle des foules mondiales peuplant progressivement l'Europe. Il faut être sociologue médiatique pour croire que la « nouvelle phase d'évangélisation » ne fait « que favoriser un repli identitaire sur l'institution ce qui éloigne encore plus les fidèles de la société moderne ».  C'est exactement l'inverse : la nouvelle évangélisation libère le catholique de ses ornières passées et le lance dans la société – s'il a véritablement la foi. Mais les surprises de la foi ne sont pas prises en compte par la sociologie des religions... Science qui nie son propre objet, elle est le plus bel exemple de la pensée normative de l'âge libéral-libertaire : une pensée-zéro. C'est devant elle que le catholique pourrait effectivement pousser « un cri de désespoir », ou de compassion.

 

_________

*  Voir Luc Boltanski et Eve Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, 836 pages, Gallimard 1999. Tout est dans ce livre, on ne le répétera jamais assez. Boltanski et Chiapello sauvent l'honneur de la sociologie : eux ne prennent pas les pressions du management ultralibéral pour "les valeurs de la société moderne".

 

Lire la suite

Réforme du mariage : la position de l'Eglise, indiquée par le cardinal Vingt-Trois

L'analyse des évêques n'a rien à voir avec les fantasmes (de droite et de gauche). C'est à écouter avec attention : sur KTO, ici


Lire la suite

Le mariage gay, ”c'est de l'enfumage !”

 Le député Carvalho (Front de gauche) dit la même chose que nous : tout ce tapage autour d'une réforme de moeurs, c'est une diversion pour détourner le peuple de la résistance à l'ultralibéralisme...

ph1_4.jpg

Patrice Carvalho (à gauche).


Lu dans Le Parisien (7/11) :

<< Patrice Carvalho, Front de gauche, député de la 6e circonscription. Carvalho n’est pas sur la même longueur d’onde que son chef de parti, Jean-Luc Mélenchon, qui veut "l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homos". Il s’explique : "Je voterai contre. J’ai voté le pacs et c’est suffisant. Le mariage, c’est un homme et une femme qui peuvent concevoir un enfant. La nature n’est pas faite autrement." Pour le reste : "Ce dossier, ce n’est pas la priorité des Français en ce moment, c’est de l’enfumage!" s’agace le député. >>

 

Et Carvalho, c'est un sérieux :

voir http://www.patrice-carvalho.com

 

patrice_carvalho-blog-banniere.jpg

 

Lire la suite

Derrière le ”mariage gay” : le business biotech

 mariage,biotech,libéralisme,cardinal vingt-trois

Réflexions après la conférence du cardinal Vingt-Trois :


Hier soir à Rome, au centre culturel Saint-Louis, le cardinal Vingt-Trois (en visite ad limina avec une quarantaine de prélats français) a souligné les effets sociétaux de la réforme du mariage. C'est une « réforme de civilisation », avait annoncé Mme Taubira : mieux vaudrait dire une « sortie de civilisation », puisque le mariage homosexuel n'a jamais existé nulle part depuis l'origine de l'humanité. Et «y-a-t-il une légitimité à changer une civilisation par un ou deux points de majorité ?», interroge le cardinal. Sans problème, répondent machinalement les gouvernants. C'est l'étrange aveuglement qui caractérise la classe politique (ou ce qui en tient lieu, dans la post-démocratie aux ordres du business). Un aveuglement qui va jusqu'au mépris de l'opposant : attitude peu démocratique pour des gens qui n'ont à la bouche que le mot « démocratie ».

L'aveuglement est la marque du greed, la vision purement marchande de l'existence propre au personnel du capitalisme tardif. En effet sous cette affaire de réforme du code civil il y a « un enjeu caché », dit le cardinal : le business est derrière la principale revendication LGBT, qui postule, au delà du mariage civil, la fabrication d'une descendance pour les couples homosexuels. Autrement dit : l'industrie biotechnologique. « Dérive » marchande, a dit le cardinal ; dérive de la part des futurs usagers ; mais mobile de la part des futurs fournisseurs, qui sont un secteur géant de l'économie. Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, l'a confirmé lorsqu'il a déclaré que tout cela faisait du good business.

Lorsqu'«on pourra acheter un enfant sur internet, qu'on pourra fabriquer des enfants et en mettre à disposition pour qui en veut» (a dit le cardinal dans sa conférence), ce sera l'extension ultime – totalitaire – du domaine de la marchandise. Qui dit marchandise, dit marchands, et ici intervient la logique du libéralisme qui ne connaît pas d'autre norme que le profit étendu à tout.... (Le libéralisme «respectueux des réalités », c'était le libéralisme avant qu'il ait les moyens techniques de ne plus respecter les réalités). Navré de devoir le dire encore une fois : on ne peut pas être libéral et catholique !

 

 

mariage,biotech,libéralisme,cardinal vingt-trois

Lire la suite

Faire échapper les questions de société à la surenchère des partis

Les Poissons roses (courant du PS) proposent aux parlementaires socialistes de créer un "conseil politique transpartisan" :


Communiqué

<<  Afin d’apaiser les débats et nos concitoyens dans un contexte de crise profonde et d’éviter les pièges du clivage artificiel, les Poissons Roses appellent les députés et sénateurs du PS à mettre en place une instance de régulation politique transpartisane sur les questions de société.

Les objectifs de ce « conseil politique transpartisan » :

1. Définir les critères des sujets politiques relevant d'une "question de société" dont les réponses transcendent les clivages partisans.

2. Dans un monde complexe, susciter une nouvelle forme apaisée de conversation démocratique entre des "citoyens-contributeurs" permettant d'éclairer les élus, tout en se libérant des contraintes du temps médiatique.

3. Eviter qu'un des partis ne joue la récupération à son profit, en clivant de manière opportuniste au détriment de l’intérêt général. Ce conseil est donc un espace de dialogue et de contrôle mutuel bienveillant.

4. Mettre en œuvre les moyens politiques permettant d’ouvrir un débat transpartisan, en particulier si les conditions d'une conversation apaisée ne sont pas réunies.

Ce « conseil politique transpartisan » serait un symbole essentiel pour notre République trop divisée, porteur de trois messages positifs :

1. Il existe des questions politiques où le clivage est légitime et nécessaire à notre démocratie et d'autres qui transcendent ces clivages.

2. Les « questions de société » sont avant tout de nature politique et ne relèvent pas seulement de convictions spirituelles, religieuses ou philosophiques.

3. De ce fait, il est possible d’élaborer un consensus politique acceptable par toutes les parties, premier pas vers un « vivre-ensemble » mieux partagé, au-delà des communautarismes.

A l’initiative d’élus de gauche et après avoir réuni des personnes de bonne volonté, le « conseil politique transpartisan » pourrait proposer rapidement une première expérience publique : un débat qui prenne son temps sur le mariage républicain avec notamment des personnes homosexuelles, des associations d'adoption, des avocats, des magistrats, des maires, des travailleurs sociaux… >>

 

Lire la suite

Paris : 70 000 selon la police, 200 000 selon les organisateurs – Succès de masse de la ”Manif pour tous”, menée avec in

 ...et appuyée par une forte mobilisation dans les régions :

 mariage,manif pour tous


Guillaume de Prémare, président de l'association La Manif pour tous, Frigide Barjot et leur équipe de cinquante jeunes organisateurs (22 ans de moyenne d'âge) ont gagné leur pari : lancée sans aucun moyen, la mobilisation du 17 novembre vient d'obtenir un succès considérable. Vers 17 h 30 cet après-midi, la tête du cortège arrivait place Vauban alors que les derniers manifestants n'avaient pas encore quitté Denfert... J'ai vu une foule considérable, avec beaucoup plus de jeunes que les séquences télé n'allaient le montrer. Et j'ai constaté que la ligne "politique" de la manifestation était remarquablement réaliste : loin d'être une parade communautariste catho*, loin – aussi – d'être un cortège homophobe**, cette action de rue n'avait d'autre objectif que de mettre en lumière le rôle social du mariage "PME" ("père-mère-enfants") – et la nécessité de ne pas toucher au code civil. D'où la présence de Plus gay sans mariage et les déclarations gay friendly des animateurs à Denfert. D'où aussi la tonalité, nettement laïque et républicaine, des prises de parole des élus locaux et des intervenants juif ("athée") et musulman, autant que des intervenants catholiques et protestants.

Je ne sais si la mobilisation populaire fera céder Ayrault, qui ne semble pas sensible aux signaux ; mais le fait est que la Manif pour tous, évitant les pièges, vient de marquer un but.


 Discours de clôture de La Manif pour tous – samedi 17 novembre, Paris

 << Chers amis,

 Aujourd’hui, dans plusieurs villes de France, des dizaines et des dizaines de milliers d’hommes et de femmes se sont levés. Pourquoi ? Pour dire deux fois oui : oui au mariage civil homme-femme ; oui à la filiation Père-Mère-Enfant. Pour dire deux fois non : non à la suppression, dans notre Code civil, de la différence sexuelle qui est la première de toutes les parités, la parité première de l’humanité ; non à la négation volontaire, légale, de ce qu’il y a de mieux pour un enfant : un père, une mère, tout simplement, universellement.

Les manifestations d’aujourd’hui font la démonstration de l’unité et de la diversité du mouvement d’opposition au projet de loi « Mariage pour tous ». Dans ce débat crucial sur le mariage, la famille, l’adoption, il n’y a plus ni droite ni gauche, ni anciens ni modernes, ni avant-gardistes ni ringards, ni progressistes ni conservateurs. La seule vraie différence qui demeure, au cœur de notre unité, c’est la différence et la complémentarité homme-femme. La société évolue ? L’humanité « homme et femme » demeure dans la sagesse des siècles.

Hommes et femmes, nous le sommes ; tous nés d’un homme et d’une femme, nous le sommes ; citoyens et citoyennes, nous le sommes. Nous ne sommes pas une catégorie particulière qui défendrait des intérêts, des modèles privés ; nous nous levons, chacun avec ce que nous sommes, au nom de la Cité, au nom du bien commun.

Nous voici aujourd’hui debout, déterminés et confiants, mobilisés. En décembre d’autres « Manifs Pour Tous », dans plusieurs villes de France, poursuivront la mobilisation.

Cette vaste mobilisation des « Manifs pour tous » est une étape. Une étape vers un rassemblement encore plus large, encore plus massif, de toute les forces d’opposition au projet de loi « Mariage pour tous ». Ces forces, marquées par une impressionnante diversité, appellent dès aujourd’hui, et appelleront dans les jours et semaines qui viennent, à une grande manifestation nationale le 13 janvier prochain, qui sera suivie par d’autres, si c’est nécessaire.

Vous et moi sommes déjà à Paris aujourd’hui, nous le serons de nouveau, le 13 janvier, encore plus nombreux. Pour nous tous, pour tous ceux qui ont manifesté dans les grandes villes de France, l’appel est simple, fort et clair : tous à Paris le 13 janvier !

Dans l’intervalle, participons sans faiblir à toutes les autres formes de mobilisation qui existent : alertons nos parlementaires, signons les pétitions, soutenons la fronde des maires, faisons se lever un peuple d’homme et de femmes qui veulent affirmer la richesse de la parité dans le mariage. Merci à tous, et à très bientôt, plus forts et plus nombreux ! >>

  Guillaume de Prémare

président de l’association La Manif Pour Tous

 

 

___________

* Najat Vallaud-Belkacem a parlé trop vite. Elle déclarait cet après-midi : «Nous n’accepterons aucun dérapage. Les instrumentalisations et l’agitation des amalgames et des fantasmes ne sont pas à la hauteur de l’enjeu de cette réforme.» Cette déclaration aurait peut-être été adaptée demain soir, après la parade des énervés ; elle sonne particulièrement faux aujourd'hui, après les « Manif pour tous » où il n'y a eu précisément ni amalgame, ni dérapage, ni fantasmes. Trop pressés de voir enfin la manif extrémiste qu'ils appellent de leurs voeux, les membres du gouvernement ont parlé vingt-quatre heures trop tôt. Par ailleurs, de quel droit Mme Vallaud-Belkacem se permet-elle de dire : « nous n'accepterons » ? Personne ne lui demande son avis. Qu'elle aille plutôt apaiser le PDG de Vinci, furieux de voir Matignon s'embourber à Notre-Dame des Landes.

** Quarante militant(e)s LGBT s'étaient rassemblés en haut de la rue de Rennes, à portée de voix du boulevard Montparnasse où passait la « Manif pour tous ». Venus scander « ho-mo-phobes ! », ils ont vu arriver des jeunes du service d'ordre qui ont brandi devant eux une pancarte « on vous aime ». Un peu plus loin, deux jeunes filles ont réédité au passage de la manifestation le baiser lesbien qui fit un tel buzz l'autre semaine ; les manifestants ont répondu... en les applaudissant. Il y a un esprit nouveau dans ces manifs ; c'est sans doute l'effet du changement de génération chez les organisateurs. Il était temps.


 

Lire la suite

Bienvenue dans le Meilleur des Mondes

 http://nephtar-nephtali.blogspot.fr/2011/10/au-sein-dun-couple-lesbien-tomas-11-ans.html

+ liens :  "Un niño de 11 años cambió de sexo en Estados Unidos..." / "The 11 year-old boy who started sex change process..."/  "Turning Thomas into “Tammy” : Good Parenting ?" /  etc, depuis un an...

 thomas-tammy.jpg

 

Un garçon à qui l'on fait suivre un "traitement hormonal suppressif" depuis l'âge de 8 ans pour l'empêcher de devenir... un garçon ? Nous entrons dans le Meilleur des Mondes libéral-libertaire. Reportages de la presse anglophone : "Les deux femmes affirment que la première chose que Thomas leur ait dite quand il avait trois ans par le langage des signes (il souffre de troubles de la parole), c'est : 'je suis une fille.' "


NDB - Contrairement à ce que dit l'un des liens, Thomas-Tammy n'est pas un enfant adopté mais le fils biologique de l'une des deux femmes.




Lire la suite

14/11/2012 | Lien permanent

Mariage : ne pas confondre les ”manif pour tous” et la parade sectaire

Pour déblayer la désinformation, un article de La Vie : ici

 

-

Lire la suite

Dans ce portrait 'people' de Bernard Poignant...

...maire PS de Quimper et conseiller discret de Hollande...

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/bernard-poignant-voisin-et-conseiller-tres-special-de-francois-hollande

...trouvez le détail qui manque :


 

 

C'est ce que Poignant écrivait dans son blog en 2010 :

 

<<  ...Le dernier dossier le plus délicat concerne l'homoparentalité. Aujourd'hui chacun vit en couple comme il l'entend. Même la polygamie est présente bien que la loi l'interdise. Et il existerait de 50 000 à 150 000 enfants vivant en France dans des familles polygames sans que personne n'exige une loi pour légaliser ce type d'alliance. Celles et ceux qui le veulent peuvent transformer leur couple en un contrat, par mariage s'il s'agit de personnes de sexe différent, par un pacte civil de solidarité quel que soit le sexe des contractants. Seul le mariage présuppose une filiation : la lecture des articles du code civil pendant la cérémonie en fait foi, de même que la remise d'un livret de famille aux nouveaux mariés. Faut-il qu'il en soit de même pour les couples homosexuels ? Plusieurs élèvent et éduquent déjà des enfants. Certains ont eu une vie hétérosexuelle avant de former un couple homosexuel. Sans doute sont-ils ni pire ni meilleurs les uns et les autres. Là n'est pas le problème. Seule compte l'idée que l'on se fait de l'accomplissement d'un enfant. A mes yeux et quoiqu'il arrive, il se construit dans l'altérité des genres, masculin et féminin, père et mère. Qu'ils soient présents ou absents, parfaits ou imparfaits. Un enfant doit toujours savoir qu'il a ou a eu un père et une mère. Personne ne peut discuter ce fait. Il faut distinguer la pratique sexuelle du fait de l'adoption. Un couple d'hétérosexuels peut adopter un enfant en tant que couple puisqu'il est constitué d'un homme et d'une femme, donc d'un père et d'une mère de substitution. Dans un couple d'homosexuels, seule une des personnes peut adopter car l'enfant doit savoir qu'il ne vient pas de deux pères ou de deux mères. Un tribunal comme celui du Doubs a fait cette distinction puisqu'il a permis l'adoption à une femme qui n'avait pas caché son orientation sexuelle. On peut ensuite discuter d'une éducation de l'enfant dans un couple qui n'est pas mixte. C'est déjà une autre histoire. Dans tous les cas de figure, c'est de l'enfant dont il faut partir. Le modernisme ne consiste pas à épouser l'égoïsme du présent, mais à se préoccuper des intérêts de notre descendance. >>

 

 

Lire la suite

01/10/2012 | Lien permanent

Réforme du mariage : pourquoi l'Eglise catholique a le droit de donner son avis

Le cardinal Vingt-Trois hier, devant les politiques et parlementaires :

 

 mardi 30 octobre 2012

 messe pour les responsables politiques et les parlementaires

 en la basilique Sainte Clotilde

 homélie du cardinal André Vingt-Trois

 Eph. 5, 21-33 ; ps. 127 ; Luc 13, 18-21

 

Mesdames et Messieurs, frères et sœurs,

Les lectures liturgiques de ce jour nous invitent à poursuivre la réflexion qui occupe notre pays depuis quelques semaines, je veux parler, vous l’avez compris, de la transformation législative du mariage. En entendant ce passage de l’épître de Paul aux Éphésiens peut-être l’idée vous est-elle venue que cette conception des relations entre les époux est très datée et ne correspond plus aux mentalités d’aujourd’hui. En tout cas, elle expliquerait le décalage entre les affirmations chrétiennes sur le mariage et ce qui nous est présenté comme l’aspiration commune de la majorité de nos concitoyens.

Il me semble que nous devons essayer de mieux comprendre le message de saint Paul et surtout prendre conscience du fait que ce message ne reflétait ni les conceptions courantes de la société romaine, ou de la société grecque, sur le mariage, ni les mœurs communément pratiquées alors. Le message de Paul n’est pas le produit de son environnement culturel, au contraire. Ce qui est révolutionnaire dans l’approche paulinienne du mariage, ce n’est pas ce qui nous heurte spontanément aujourd’hui, c’est-à-dire l’appel à la soumission de la femme à son mari. Ce qui est révolutionnaire c’est l’appel adressé à tous de se soumettre les uns aux autres : « par respect pour le Christ soyez soumis les uns aux autres ». Et le modèle de cette soumission mutuelle, c’est la relation du Christ à son Église : « Il l’a aimée et s’est livré pour elle. »

Si nous essayons de mieux comprendre ce que Paul nous dit, nous pouvons reconnaître que la relation entre le sexe masculin et le sexe féminin peut devenir une relation d’aliénation de l’un à l’autre. Ce qui est proposé comme un chemin de complémentarité peut devenir un chemin de domination. Comme toute relation humaine, la relation conjugale peut aboutir au contraire de ce qu’elle promet et de ce que l’on y recherche : l’épanouissement mutuel par la richesse de l’amour partagé. Pour Paul, c’est le don que Jésus fait de sa vie pour son Église qui nous permet de surmonter ce risque des relations de puissance en vivant dans le respect et la soumission mutuels. Il est très probable que, dans cet appel à la soumission mutuelle, les hommes avaient plus à se convertir que les femmes. Pour être honnêtes, nous pourrions dire qu’aujourd’hui encore les hommes ont plus à se convertir que les femmes.

Certains de nos concitoyens contestent aux chrétiens le droit d’exprimer leur conception du mariage et les soupçonnent de vouloir l’imposer à toute la société. Mais quand on y regarde de plus près, on ne peut pas éliminer d’un revers de main les drames que connaissent beaucoup de conjoints pour qui le mariage n’est plus un chemin de construction et d’épanouissement, mais un carcan qu’ils ne peuvent plus supporter. Oui, le risque de subir la domination de l’autre n’est pas une invention de l’Église pour assurer son pouvoir, c’est la triste et douloureuse expérience que font beaucoup de nos contemporains. Notre foi chrétienne et notre Église proposent un chemin pour éviter ces drames ou pour essayer de les surmonter. Nul n’est obligé de choisir ce chemin, mais nous avons le droit de le proposer et d’y inviter ceux et celles qui cherchent des moyens de réussir leur union et d’assumer leur mission de parents.

D’ailleurs, dans le débat qui secoue notre société, bien que l’on nous eût dit qu’il était superflu puisque tout le monde était supposé d’accord, il est assez facile de comprendre qui est en train d’imposer une conception particulière du mariage à la société. Ce n’est pas nous qui entreprenons de substituer au mariage un autre modèle qui empêchera les enfants d’identifier dans leur famille la dualité sexuelle d’un père et d’une mère constitutive de l’humanité. Ce n’est pas nous qui donnons prise à la revendication illégitime d’un « droit à l’enfant ». Ce n’est pas nous qui faisons la promotion d’une réforme de civilisation sans permettre à ceux qui en subiront les conséquences de pouvoir y réfléchir et de donner leur avis. Quant à nous, conscients d’avoir reçu un message de libération et de croissance pour tous les hommes, nous nous efforçons de le faire connaître et nous le proposons à tous ceux que la passion n’aveugle pas et qui continuent à vouloir réfléchir pour mener une vie juste et bonne.

La mission des législateurs est toujours importante et leur responsabilité doit être reconnue et estimée. Mais, dans la vie d’un pays, il est des sujets qui engagent la vie personnelle des citoyens et qui ne dépendent pas simplement d’une majorité électorale, même si elle était importante. Au printemps dernier, les électeurs ont désigné le Président de la République et les députés pour engager de nouvelles orientations politiques. Je ne pense pas que l’organisation des mœurs conjugales et de la transmission de la filiation fassent partie des éléments d’une alternance politique. Elle engage trop profondément l’avenir de la société pour n’être qu’une conséquence automatique d’une élection. C’est pourquoi dans les débats parlementaires qui vont très probablement s’ouvrir sur le mariage ou sur la fin de la vie ou sur la révision des lois de bioéthique, il serait choquant pour la démocratie que les parlementaires ne disposent pas de leur liberté de vote. Leur responsabilité personnelle en sera d’autant plus grande.

Face à ces grands enjeux, c’est à la conscience personnelle du responsable politique d’exercer ses choix avec liberté et courage. La liberté doit se gagner et se défendre face aux lobbies qui saturent les espaces de communication. La liberté doit résister au conformisme de la pensée « prête à porter » qui évite de trop s’interroger. Elle suppose de ne pas s’en remettre à l’avis de tel ou tel supposé spécialiste. Le courage est nécessaire quand il s’agit pour le responsable politique de prendre ses distances par rapport à son entourage idéologique ou à son parti et d’exposer son image publique. Au cours des dernières semaines, plusieurs l’ont déjà manifesté. N’est-ce pas ce à quoi l’on reconnaît les hommes et les femmes de conviction : leur capacité à se prononcer en vérité devant leur conscience et devant les hommes ?

Dans son évocation des relations entre époux, saint Paul annonce déjà la contribution de l’Église catholique au long de l’histoire humaine : s’adressant à toute l’humanité, l’Église offre à chaque génération de trouver dans le couple unissant l’homme et la femme, l’expression indépassable de son propre avenir. Les chrétiens rappellent que l’avenir de notre société, -la naissance de ses futurs membres et leur éducation-, se trouve déjà contenu dans le soin que nous portons tous ensemble aux relations des parents dans le mariage. C’est la seule relation qui soit féconde, la seule source de vie et donc d’avenir. La parole de l’Église peut être récusée ou marginalisée. Fût-elle aussi imperceptible qu’une graine de moutarde ou du levain dans la pâte, nous savons qu’au-delà des apparences la graine produit un arbre et le levain fait lever la pâte. Si nous avons besoin de nous convaincre sur les forces qui peuvent changer le monde, regardons les réalités modestes que vivent nos concitoyens plutôt que les grandes démonstrations de puissance. « Si vous avez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Déplace-toi d’ici à là, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible… » (Mt. 17, 20-21).

 

+ André cardinal Vingt-Trois

archevêque de Paris

 

 

 

Lire la suite

31/10/2012 | Lien permanent

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11