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Rechercher : clip mariage forcé

Mille rabbins avec les catholiques italiens

selon un communiqué de la Rabbinical Alliance of America :

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” Mariage gay ” : le sondage de Famille Chrétienne fait beaucoup de bruit

Les croyants, bientôt seuls à comprendre et aimer le mariage ? Et pourquoi pas ? Une mission de plus !

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Résumé de la note :

-  77 % des moins de 35 ans favorables au "mariage gay" ? C'est " la fin d'une évidence" et l'heure de la lucidité

-  Le "mariage gay" est voulu par le business, donc il sera instauré partout dans le monde néolibéral :

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Une enquête qui cache la moitié du sujet

...dans Le Monde du 4 novembre :


Sur six colonnes en page 8 et annoncé à la une, l'article s'intitule : « Homos et cathos, comment ils vivent le paradoxe ». Quel paradoxe ? La difficulté – commune à tous les chrétiens, homos ou non – de vivre et penser comme des croyants ? Homosexuel et converti catholique, Philippe Ariño en parle dans son livre, L'homosexualité en vérité (ici), qui fait du bruit depuis quinze jours dans la communauté homosexuelle... et très au delà de celle-ci. Il explique que pour tout croyant, homo ou pas, la personne ne se réduit pas à ses pulsions : ce qui explique que l'on puisse, comme Ariño, ne plus pratiquer l'homosexualité tout en restant fidèle (souligne-t-il) à la « culture homosexuelle »... Mais ce choix de vie est ostracisé par notre société, pour laquelle chacun se définit par ses pulsions et doit les suivre sans réserve. Faut-il s'étonner qu'Ariño ne fasse pas partie des homosexuel(le)s interviewé(e)s par Le Monde pour son « enquête » ?

 

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L'Osservatore Romano / ”Surprise pour la France : l'Eglise ne prêche pas dans le désert”

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À la une de L'Osservatore Romano (22/11), mon éditorial propose un point de vue catholique sur l'événement du 17 novembre :


 

Una sorpresa per la Francia

La Chiesa non predica
nel deserto

di Patrice de Plunkett


texte en V.F. :


Environ 200 000 personnes ont défilé le samedi 17 novembre à Paris, de la place Denfert-Rochereau aux Invalides, pour s'opposer au projet de mariage homosexuel. Relayée au même moment par des manifestations analogues dans douze autres villes françaises, la manifestation a surpris les médias par son ampleur..

 Catholiques, athées, fidèles d'autres religions, gens de gauche et de droite, homosexuels : cette diversité contre le « mariage gay » a été l'une des clés du succès.

 L'autre clé fut la justesse des slogans. La manifestation n'était pas partisane, encore moins sectaire ou « homophobe », et elle avait un objectif fédérateur : rappeler le caractère vital de la famille père-mère-enfants. Les banderoles et les pancartes ne parlaient que de filiation et de responsabilité sociale ; sur ce terrain, une alliance pouvait donc se nouer entre concitoyens ne partageant pas les mêmes convictions politiques ou spirituelles. D'où le succès de masse et l'étonnement des médias... « Cette mobilisation est réussie », a constaté le site internet du journal Le Monde (dont les éditoriaux soutiennent pourtant le mariage homosexuel). Il ajoutait : «les manifestations des partisans du projet ont, pour l'instant, rassemblé beaucoup moins de monde que celles de samedi. »

 Le succès du 17 novembre est un signe des temps. « L'Eglise catholique était, depuis plusieurs mois, le fer de lance de la contestation du projet de loi », soulignent les journaux français. Les évêques appelaient les catholiques à se manifester de toutes les façons efficaces : d'abord en écrivant personnellement à leurs députés, puis en manifestant dans la rue – mais d'une façon proportionnée au débat : non pour une démonstration communautaire des seuls catholiques, mais pour le bien commun de toute la société, au delà des diverses familles d'idées.

 C'était bien vu. En effet, une protestation spontanée contre le projet de loi montait au même moment dans la société. Elle s'exprimait chez les maires et les élus locaux, et même chez des élus nationaux membres du parti socialiste... Ainsi le nouveau député PS Dominique Potier, qui déclarait : « Nous partageons l'idée que le statut des couples homosexuels puisse évoluer vers davantage de droits et une reconnaissance évitant  toute discrimination. Mais nous croyons aussi que ces avancées sont possibles sans oublier le sens original du mariage (l'altérité, la génération, la filiation). La sagesse dans les évolutions législatives sera de concilier le désir, le projet et les droits des uns et des autres. Nous accordons, pour notre part, de la valeur à ce que les enfants soient égaux dans la connaissance de la dualité sexuelle propre à leur filiation... »

 Une situation inédite apparaissait ainsi en France : loin de prêcher dans le désert, l'Eglise catholique convergeait, cette fois, avec un mouvement de résistance de la société civile face à la « pensée unique libérale-libertaire », de plus en plus critiquée par l'aile marchante des philosophes et des sociologues. L'Eglise française n'est plus seule. Elle marche avec les non-croyants attachés aux réalités fragiles de la condition humaine. Sa fermeté sur ces questions (fermeté présentée par les médias comme un « handicap » vis-à-vis de la « société d'aujourd'hui »), devient un atout, dans la mesure où des secteurs entiers de cette société découvrent maintenant – à leur tour, après l'Eglise – des dangers de déshumanisation qu'ils n'avaient pas vu venir.

 Le matin du 17 novembre, Benoît XVI, recevant une quarantaine de prélats du nord-est de la France en visite ad limina, leur disait à propos des catholiques français : «Avec les évêques, ils auront à coeur d'être attentifs aux projets de lois civiles pouvant porter atteinte à la protection du mariage entre l'homme et la femme... » Quelques heures plus tard, Paris constatait que des Français par dizaines de milliers, catholiques ou non, étaient « attentifs avec les évêques ».

 

Texte en italien :

http://www.vatican.va/news_services/or/or_quo/text.html#2

 

 

 

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22/11/2012 | Lien permanent

Chaos à l'UMP - Libéralisme et catholicisme - Hollande et le mariage gay...

Le débat de la semaine à RND : ici

mariage,politique,christianisme


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Homosexuel et non ”gay”

Le témoignage de Jean-Pier Delaume-Myard :  ici

 

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”Famille et société” : la conférence du cardinal Vingt-Trois

lundi 19 novembre, Rome, Centre Saint-Louis-des-Français (dans le cadre d’une série de trois conférences sur la situation de l’Église de France en regard de la société française contemporaine) :

 

Conférence du Cardinal André Vingt-Trois


Eminences,

Excellences,

Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais partager avec vous quelques réflexions sur le mouvement dans lequel nous sommes engagés actuellement dans le débat public en France. Quels sont les critères et les points de repère qui nous aident à cheminer dans cette situation ?

En guise d’introduction je me réfère à une autorité indiscutable, celle de Mme la Garde des Sceaux qui, le jour de la présentation au Conseil des Ministres du projet de loi visant à ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, déclarait, dans une interview à Ouest-France : « C’est une réforme de société, et on peut même dire une réforme de civilisation. Nous n’avons pas l’intention de faire comme si nous ne retouchions que trois ou quatre virgules dans le Code Civil » (7/11/2012). Je suis donc heureux de constater que nous avons la même appréciation sur l’enjeu du débat. Il ne s’agit pas simplement de quelques corrections marginales à une pratique généralement reconnue et maintenue, il s’agit d’une transformation profonde de la société, voire d’une civilisation, et c’est cet enjeu qui légitime, à mon avis, que nous prenions en considération toutes les hypothèses et tous les risques possibles de ce genre de réforme.

Pour éclairer notre action et notre cheminement, je voudrais vous proposer trois types de réflexions, et j’espère en tout cas que certains aspects vous éclaireront.

 

1. Le rapport entre sexualité et société

C’est bien d’abord de cela qu’il s’agit ultimement. Depuis l’origine et, -je pense- jusqu’à la fin-, l’humanité, se trouve confrontée à une réalité, une donnée incontournable, qui est la différence constitutive des sexes. Il n’y a pas d’humanité sans différence des sexes et celle-ci est la condition nécessaire à la reproduction des êtres vivants, à la continuité de l’espèce. Si bien que cette réalité est étroitement liée avec ce que l’on pourrait appeler l’entrée dans la temporalité, ou l’entrée dans l’histoire, pour reprendre une interprétation qui découle du récit du Livre de la Genèse. C’est au moment où l’homme entre dans l’histoire qu’apparaît la différence sexuelle, comme Jésus le confirmera dans son dialogue à propos de la Résurrection : « A la Résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel. » (Mt 22, 30). Pendant le temps de l’histoire, nous sommes placés devant une réalité de l’ordre de la temporalité, et donc de l’éphémère. Ainsi, il est nécessaire d’établir une continuité intergénérationnelle par l’appel à la vie d’un certain nombre de nouveaux membres. Or cet appel à la vie passe nécessairement par la dualité sexuelle, il n’y a pas de reproduction hermaphrodite parmi les hommes !

D’où la question : comment va-t-on considérer ce phénomène historique ? Dans beaucoup de religions antiques, la sexualité humaine est perçue comme une reproduction d’une sexualité des dieux, chargée d’une signification divine. Dans la tradition judéo-chrétienne, Dieu n’est pas sexué. Par conséquent, la sexualité humaine n’est pas un transfert de la sexualité divine. La sexualité humaine est une réalité strictement séculière, ancrée dans le temps, dans l’humanité, elle ne reproduit pas ce qui se passe en Dieu, elle n’est jamais sacralisée au point de devenir un langage rituel, comme c’était le cas dans un certain nombre de rites païens alentour d’Israël. Et nous voyons déjà se profiler une spécificité profonde de la religion juive au milieu des religions du Moyen-Orient. Elle n’est ni une religion sexuelle, ni une religion d’activité sexuelle. Il n’y a pas de prostitution sacrée. Et celui qui doit s’approcher du sacrifice du Temple doit se préserver de l’exercice de la sexualité au moment où il accomplit le rite, précisément parce qu’il entre dans une relation avec quelqu’un qui n’est pas marqué par la sexualité, parce qu’il touche à un autre ordre.

A travers la révélation biblique, cette dysmétrie entre les partenaires : d’un côté Dieu et de l’autre ceux avec qui Dieu a voulu conclure une alliance, marque de façon indélébile le côté éphémère, provisoire, séculier et intimement lié à l’évolution historique, de la sexualité humaine qui assure la génération des nouveaux membres de l’humanité, et qui doit en même temps figurer quelque chose de cette génération par l’union des deux géniteurs.

Le nouveau-né, l’enfant, est celui qui a été engendré, mais il est devenu un sujet par lui-même, et un projet à l’égard de la société humaine. Si les Écrits de Sagesse ont marqué l’Ancien Testament à l’égard de ce facteur tout à fait étrange et unique que représente la sexualité humaine, qu’est-ce que cela signifie ? Comment est-il possible qu’entre l’homme et la femme il y ait cet attrait si puissant, mais en même temps que celui-ci puisse être le lieu de drames, de malheurs, de violences ? Dès l’origine, le récit de la Genèse fait apparaître simultanément comment cette union de l’homme et de la femme va devenir, d’une certaine façon, l’espérance de l’humanité et en même temps un lieu d’épreuves. Comment surmonter le potentiel de convoitise et de violence qui habite la sexualité humaine sinon par l’alliance des partenaires ?

C’est dans la mesure où l’engagement mutuel des deux conjoints n’est pas établi simplement sur la convergence de leurs désirs, mais sur le choix de leurs libertés de s’accorder l’un à l’autre, « de quitter son père et sa mère pour ne faire plus qu’un pour toujours » -comme le Christ l’interprétera dans le Nouveau Testament à propos de la question sur le divorce-, c’est dans la mesure où les conjoints font le choix d’une union stable, définitive qu’il devient possible de surmonter le potentiel de violence sociale que représente la différence sexuelle. Il n’est pas étonnant que dans une période où apparaît une certaine hantise de la discordance ou de la violence, une façon d’éliminer ce potentiel de violence consiste à occulter ou à effacer la différence sexuelle. Il n’y aura plus ni homme ni femme quand on sera au Ciel ! Mais tant que l’on est sur terre, rêver qu’il n’y a plus ni homme, ni femme, c’est un projet complètement utopique !

La famille, quant à elle, est une cellule primordiale dans la mesure où elle est le lieu d’un apprentissage, d’une mise en forme de la vie sociale, parce que l’on y transmet des mœurs, des coutumes, des valeurs. C’est une œuvre indispensable, mais ce n’est pas d’abord cela qui produit le lien social. Cela y contribue, cela lui donne de l’argumentaire. Mais ce qui constitue réellement le lien social, c’est le fait que dans une famille, les enfants sont aimés pour eux-mêmes, ils ne sont pas aimés en fonction de leurs talents, de leurs mérites, de leurs succès, ou en fonction de leurs défauts ou en fonction de leurs crimes ! Quoiqu’ils fassent, il y a entre les parents et les enfants un lien indélébile, que la science moderne appellera génétique, mais que l’on peut déjà reconnaître comme enraciné biologiquement.

Ce n’est pas parce que le lien biologique n’épuise pas la richesse de la relation familiale qu’il devient facultatif ! C’est quand même quelque chose dans l’esprit des gens de savoir si on est du même sang ou si on n’est pas du même sang ! Ce n’est pas uniquement un fantasme raciste ! Nous sommes devant une expérience de communion qui se situe en-deçà ou au-delà d’une communion réfléchie et élaborée, savoir la solidarité naturelle, native, la solidarité d’origine, d’une même famille. Et s’il arrive quoi que ce soit à l’un des membres, ce lien demeure, même si un membre s’en va, même s’il renie sa famille ! Qui pourra arracher le souvenir d’un fils ou d’une fille au cœur d’un père ou du cœur d’une mère ? C’est cela qui est constitutif du tissu social : l’apprentissage que l’identité et la valeur individuelle de la personne ne relèvent pas des performances, mais du lien personnel établi avec elle. Et c’est sur cette base d’une capacité de surmonter le jugement réciproque comme étalon unique des relations sociales, que l’on peut envisager une vie en société dans laquelle prennent place le pardon, la gratuité, le service des autres. Sinon, on vit dans une société marchande où tout s’achète et tout se vend, mais où rien ne vaut. On pourra fabriquer des enfants, on pourra acheter des enfants sur internet, on pourra les mettre à disposition de qui en veut, mais qu’est-ce que cela voudra dire ? De qui seront-ils les enfants ? De qui et pour qui seront-ils les enfants ? Voilà donc la question telle que je la perçois dans son fond le plus large.

 

2. La signification particulière du mariage dans la tradition catholique

Finalement ce que j’ai énoncé là, n’importe qui pourrait le dire, avec des nuances sans doute, mais c’est quand même du sens commun ! Pourquoi les catholiques sont-ils intéressés à ce point par la famille ? Certains diront que c’est une obsession ! Il y a des gens qui pensent que les catholiques sont obsédés par la sexualité ! Cela ne me paraît pas absolument évident ! Mais à supposer qu’ils soient obsédés par la sexualité, pourquoi ? Est-ce par simple esprit conservateur ? Est-ce parce qu’ils ont le sentiment qu’ils ne pourront transmettre leur religion, leur foi, que par le biais de la transmission familiale ? Il n’y a aucune chance de rencontrer le Christ en-dehors ? Sûrement pas, au contraire ! D’où cela vient-il alors ?

Je voudrais vous proposer quelques repères dont les plus familiers de la Bible identifieront très bien la source. Je prendrai comme premier repère l’héritage du discours prophétique dans la tradition juive, parce que c’est là que l’on dispose du vocabulaire le plus explicite, le plus déterminé, sur la qualification sponsale, d’époux et d’épouse, de l’alliance entre Dieu et son peuple. L’appel à la conversion est médiatisé et exprimé dans le drame de la rupture conjugale, de l’infidélité, de l’adultère, et toujours avec le même point d’appui : « Vous avez changé, vous n’êtes plus la femme de ma jeunesse, vous n’êtes plus la bien-aimée que j’ai choisie, mais moi je n’ai pas changé ! » Et nous sommes replacés devant cette confrontation de l’éphémère et du définitif. Le seul rocher, le seul définitif c’est Dieu.

Par son imprescriptibilité, par son immutabilité dans l’amour et la miséricorde, Dieu opère comme une transfusion de fidélité à son peuple, et il l’appelle à la conversion pour revenir à l’amour de sa jeunesse, pour revenir au temps béni du désert où il avait faim et soif, mais où il aimait Dieu. Et maintenant qu’il vit dans des palais d’ivoire, il a oublié Dieu et il va faire des petits sacrifices sur les autels des montagnes alentour. C’est la trahison ! Et c’est la jalousie de Dieu ! Cette expression du vocabulaire de l’amour conjugal de l’époux pour l’épouse, est appliquée de la même manière au sujet du Père et de ses enfants. Cette expression donne progressivement à l’expérience conjugale humaine, qui est l’expérience commune, la valeur d’un discours parabolique. Si on essaye de trouver des expériences humaines -comme Jésus s’y exercera et y réussira dans les Évangiles- pour aider les hommes à comprendre un peu quelque chose de ce qu’est la relation avec Dieu, que va-t-on prendre ? On va prendre l’époux, l’épouse, le père, les fils, on va prendre la famille, on va prendre les serviteurs.

Mais ce choix du discours prophétique, qui consiste à illustrer la prédication par cette expérience de l’amour conjugal, donne une sorte de valeur surajoutée à l’expérience conjugale elle-même. Elle n’est plus simplement située dans la densité de sa signification humaine, elle est devenue ce que l’on appellerait en terme moderne : un élément du langage. C’est avec le langage conjugal que l’on va parler de l’alliance entre Dieu et son peuple, de l’amour de Dieu pour son peuple. Du coup, cette modélisation opérée à partir du langage prophétique, donne à cette expérience de la famille et de l’union conjugale une portée extraordinaire. Elle devient un langage pour parler de Dieu ! Elle fournit des mots pour parler de Dieu. Et cette modélisation arrivera à son apogée dans la personne du Christ qui se présente comme l’Époux, et qui va manifester l’accomplissement de sa mission d’époux en donnant sa vie pour son Église comme saint Paul nous le dit dans l’épître aux Éphésiens : « Il l’a aimée et s’est livré pour elle » (Ep 5, 25). Paul fait cette profession de foi en s’appuyant sur l’expérience conjugale et en éclairant l’expérience conjugale « de même, vous maris, aimez vos femmes » (Ep 5, 25) « et vous femmes aimez vos maris, » etc. C’est « un grand mystère, je le dis du Christ et de l’Église » (Ep 5, 32), et vous savez que dans la théologie, cette référence au « mystère » est devenue un point d’appui de l’identification sacramentelle de cette union de l’homme et de la femme, qui, une fois qu’ils sont engagés par leur parole mutuelle, s’ils sont marqués du sceau du Christ, deviennent sacrement, c’est-à-dire signes et moyens de l’alliance avec Dieu.

C’est dire que notre intérêt et notre attachement à ce qui concerne la réalité humaine et sociale de la famille et des époux n’est pas d’abord un attachement moral. Ce n’est pas parce que l’on est contre une vie débridée, que l’on veut à tout prix maintenir la famille. Ce n’est même pas seulement par attachement juridique, parce qu’on aurait besoin de s’appuyer sur un mariage civil solide. C’est un besoin théologal. Si l’expérience familiale disparaissait de la conscience humaine, nous perdrions un moyen non seulement de parler, mais un moyen de comprendre quelque chose de ce qu’est Dieu, et de ce qu’il veut faire avec l’humanité. Même si les grands théologiens disent que dans ce genre d’exercice, tout ce que l’on comprend est infiniment moins volumineux que ce qui reste ignoré. Il ne suffit pas de regarder un homme et une femme pour avoir vu Dieu, mais cela veut dire que c’est ce mode d’expérience humaine qui nous rapproche davantage de ce que Dieu veut faire avec l’humanité. Si on perd ce mode d’expérience, on perd une ressource considérable. On peut avoir d’autres paraboles mais elles seront moins significatives.

Peut-être

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Faible devant les forts, fort devant les faibles

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Flasque devant le Medef, Ayrault cogne à Notre-Dame-des-Landes et fait menacer de "coercition" les maires réticents devant le mariage homosexuel :

 

Ce soir et demain, plusieurs rassemblements contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes (dont un à Paris à 18h devant l'Assemblée Nationale). Carte des manifs : ici

Ce matin, un demi-millier de gendarmes ont entrepris d'extirper les « réoccupants » à Notre-Dame-des-Landes et de détruire les bâtisses en cours d'installation dans la forêt de Rohanne. Interviewé dans Paris Match, magazine de la vie des stars et de Valérie Trierweiler, Jean-Marc Ayrault proclame que l'aéroport « se fera » et qu'il y va de la République, ou à peu près. (Il pourrait ajouter comme Danton : « que la loi soit terrible et l'ordre règnera »). « Triste vision du dialogue avec les citoyens, prenant le risque de l'affrontement et illustrant une conception pour le moins étonnante de la 'force du droit' où il y a plus de force que de droit »,proteste le vice-président de la région Loire-Atlantique, Jean-Philippe Magnen.

 

«  Si - cas d'école - aucun élu d'une municipalité ne veut célébrer de mariage homosexuel, alors le préfet intervient et on en vient à des moyens de coercition. » (Najat Vallaud-Belkacem, LCI, 21 novembre).

 

 

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La ”lettre de l'Elysée”

Rumeur : l'Elysée aurait envisagé d'envoyer une lettre aux Français sur le projet de mariage homosexuel... C'est improbable, mais un lecteur - envisageant la chose - nous écrit :  

 

<< ...Si une grande partie de ses 16 860 685 destinataires renvoyaient la lettre sans l'ouvrir, le retour de ces millions d'enveloppes constituerait un message d'indignation dénué d'ambiguité. La procédure est légale et simple :

- ne pas ouvrir le courrier

- inscrire sur l'enveloppe RETOUR à L’ENVOYEUR

- déposer la lettre (sans affranchissement supplémentaire) à la Poste, qui se charge du reste. >>

 


A moins que cette rumeur ne soit un canular. Mais si le canular a du succès, c'est parce que le chef de l'Etat a engagé sa fonction dans cette affaire - et s'est ainsi placé en porte-à-faux.

 

 

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Mariage : l'audition du cardinal Vingt-Trois devant la commission des lois

Les 7 points à prendre en considération :


 

 Assemblée Nationale

  Audition du Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la conférence des Evêques de France devant la Commission des Lois, sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe.

  29 novembre 2012.

 

Monsieur le Rapporteur,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Plusieurs points méritent une attention particulière, dans la mesure où le projet de loi qui est soumis à vos suffrages ne vise pas simplement quelques aménagements marginaux du code civil concernant le droit de la famille mais un changement plus profond et radical qui touche à l’équilibre général des relations sociales, un nouveau modèle de société selon les propos de Madame la Garde des Sceaux.

Avant de vous présenter ces points d’attention, je voudrais soulever une question plus générale : le droit peut-il se contenter de régler des situations privées ? La législation sur la famille est-elle simplement un arbitrage offert pour éviter que les crises relationnelles ne deviennent excessivement violentes ou nocives pour les individus ? Je reconnais très volontiers que c’est une mission légitime du législateur que d’assurer les conditions pour que les crises familiales ne se transforment en désastres. Mais je redouterais que la législation se contente d’être l’aménagement des états de fait. Dans une société démocratique comme la nôtre, le législateur n’a pas simplement une fonction d’enregistrement et de légalisation d’une multitude de cas particuliers, qui sont nécessairement impossibles à élever au cas général qui normalement relève seul de la loi. La loi vise à une certaine universalité et doit normalement concerner le plus grand nombre des citoyens. L’idée que la légalisation de situations particulières pourrait être un moyen de leur donner une reconnaissance me semble un abus, en ce sens que le droit ne serait alors que l’habillage d’une promotion éthique. Il me semble qu’il conviendrait d’agir de manière très prudente dans ce domaine. On voit bien qu’un certain nombre de demandes et d’attentes ont pour but principal la reconnaissance officielle d’un statut particulier.

J’en viens maintenant aux points particuliers :

1. L’intention d’un dispositif pour plus d’égalité me semble reposer sur une confusion, dans la mesure où il n’y a ni inégalité ni injustice juridique dans les différences factuelles. Quels que soient les dispositifs législatifs, les partenaires de même sexe resteront dans l’incapacité d’accéder à la procréation qui suppose la bisexualité. Si bien que l’identité de situation restera à jamais impossible. Est-il très juste et honnête de laisser croire qu’un changement législatif va effacer les différences ? Qui sera encore déçu et insatisfait ?

2. Une nouvelle définition du mariage changerait pour tous la fonction sociale de cette institution en la transformant en reconnaissance de situations particulières et de sentiments personnels. Ce changement serait directement perceptible par chacun dans les modalités d’établissement de l’état-civil : déclaration, établissement des papiers, dénomination des parents, établissement et authentification de la filiation, etc. La privatisation de l’acte social qu’est le mariage produirait encore un affaiblissement supplémentaire de la cohésion sociale. La loi doit-elle s’engager dans la gestion des orientations et des sentiments particuliers, surtout pour une faible minorité ?

3. Toute la jurisprudence française des procédures d’adoption est fondée sur « l’intérêt supérieur de l’enfant. » Or, on est frappé ici par l’absence de référence aux conséquences prévisibles pour les enfants. Comme si le projet ne visait qu’à satisfaire les attentes des adultes, auxquels, par ailleurs, il semble reconnaître un « droit à l’enfant. » L’absence complète de référence aux droits de l’enfant, en particulier celui de connaître ses origines réelles et d’être élevé par ses parents, l’effacement complet de la référence biologique et symbolique au profit de la référence sociale déstabilisent les instruments d’identification de la filiation.

4. La question des aménagements légaux pour la gestion sereine des situations d’enfants de ménages homosexuels n’est pas posée avec clarté et précision. Aujourd’hui, la majeure partie de ces enfants ne sont pas des enfants adoptés, mais les enfants de l’un des partenaires et ils peuvent, par ailleurs, identifier leur deuxième parent ou connaître son existence.

5. Sous prétexte d’égalité, le projet de loi, s’il est adopté, va donc susciter de nouvelles discriminations. D’abord entre les enfants dont les statuts seront différents. Et on sait combien ces différences sont sensibles aux enfants. Les uns de famille hétérosexuelle, d’autres d’un ménage homosexuel, mais issus d’un couple hétérosexuel dissocié, d’autres encore purement et simplement adoptés sans identification de leur géniteur réel qui demeurera caché.

6. Une autre discrimination surgira inévitablement. L’intention exprimée d’un certain nombre d’élus et d’associations d’obtenir l’accès à la Procréation Médicalement Assistée aboutirait un jour ou l’autre, puisque l’on se situe dans la logique d’un droit à l’enfant. Or, la PMA serait nécessairement discriminatoire puisqu’elle ne serait accessible qu’aux femmes et non aux hommes. À moins que le législateur ne revienne sur l’indisponibilité du corps humain et ne s’engage dans la Gestation Pour Autrui avec ses dérives, déjà connues ailleurs, de marchandisation et d’aliénation des femmes. Il ne suffit pas de repousser cette question à un autre projet de loi pour y répondre.

7. Il ne semble pas que le projet ait envisagé la question, judiciairement si lourde, de la gestion des conflits familiaux, y compris le divorce.

Compte-tenu de l’ampleur et de la gravité des questions posées, il me semblerait plus prudent d’examiner à nouveau les possibilités légales de gérer les situations litigieuses sans entrer dans une réforme aussi ambitieuse et hasardeuse.

 

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