17/10/2012
Philippe Ariño : l'homosexualité en vérité
Un livre dérangeant et courageux :
Philippe Ariño (le laïc à droite) à l'université d'été des frères de St Jean.
Il y a deux façons d'envisager le projet de réforme du mariage voulu par Hollande, le Zapatero de la Corrèze.
On peut poser la question des conséquences (sociales, juridiques, psychologiques) de la dissolution de toute famille quand on ne devra plus dire « père » ni « mère » mais « parent 1 », « parent 2 », en attendant « parent 3 » et la suite [1], et que s'installera l'usage de cacher la vraie filiation. Poser cette question des conséquences, revient à s'interroger sur le rôle de la famille dans la société et sur la responsabilité envers les enfants. C'est une réflexion que le microcosme politico-médiatique veut empêcher ? Même si ces dirigeants refusent le débat national (demandé notamment par les maires), la question des conséquences ressurgira dans le futur – sous forme de névroses et de violences inédites.
Mais il y a un angle encore plus « incorrect », indiqué par des homosexuels eux-mêmes... C'est le sujet que traite, avec courage et finesse, le livre de Philippe Ariño L'homosexualité en vérité, qui vient de paraître aux éditions Frédéric Aimard [2].
Récusant la notion même de mariage gay, Ariño est homosexuel – et l'a toujours été (contrairement aux bisexuels tendance que produit la pression sociale aujourd'hui). Il sait donc de quoi il parle, quand il dit qu'on ne doit pas confondre la personne et les actes et que l'identité ne se résume pas aux désirs. D'où ce livre bref et intense, en trois parties : « 1. L'homosexualité, qu'est-ce que c'est et que dit-elle de moi ? - 2. « Que faire du désir homosexuel si je le ressens en moi de manière persistante ? - 3. Si je suis croyant et homo, comment je fais ? ».
C'est un témoignage qu'il faut lire absolument. En voici certaines lignes de force :
<< La seule chose qui existe dans l'homosexualité, c'est le désir homosexuel […] Quant à ''l'identité homo fondamentale'' ou ''l'espèce homosexuelle'', elles n'existent pas. Le monde ne se divise pas, comme on essaie de nous le faire croire aujourd'hui, entre ''les homos'' d'un côté et ''les hétéros'' de l'autre ; il ne se partage qu'entre hommes et femmes (la seule division fondatrice de la vie humaine, c'est la différence des sexes). On n'est jamais pleinement homosexuel. On ne se réduit pas à son orientation sexuelle du moment, même durable : la sexualité est un chemin évolutif et complexe, un mystère qui nous échappe... >>
<< Je trouve que le mot qui convient le mieux [à l'homosexualité], c'est celui de blessure. Beaucoup de personnes homosexuelles, dans leurs discours et leurs oeuvres artistiques, la décrivent d'ailleurs explicitement comme une cicatrice, une fêlure. Une blessure, ça ne définit pas une personne dans son entier. Ça n'inculpe personne...>>
<< Le désir homosexuel est un désir […] plus sincère que vrai, parce qu'il a fui le réel (et son roc principal : la différence des sexes, sans laquelle nous n'existerions pas !). Il a du mal à s'incarner paisiblement, et pour le coup, il en devient violent et divisant. Il apparaît toujours dans des contextes humains […] où le fantasme et la pulsion ont pris le pas sur la réalité [3]... Dans notre planète qui se virtualise à vitesse grand V par la voie des bons sentiments ''humanistes'', on tend à vouloir effacer les différences du réel en énonçant, avec les meilleures intentions du monde, que ''l'amour n'a pas de sexe, pas d'âge, pas de frontière, pas d'origine, ni d'autre maître que la conscience individuelle et le Couple fusionnel''... >>
<< Le couple homo […] est d'une grande violence et fragilité, en dépit des apparences et des sincérités qui s'y expriment : il est purement et simplement signe de l'exclusion de la différence des sexes, qui n'est pas une ''petite différence'' puisqu'elle est la condition même de l'existence de la Vie...>>
Ne pratiquant plus l'homosexualité (depuis qu'il est devenu catholique), Ariño garde une empathie avec ce dont l'homosexualité est le signe : donc avec ce qu'il nomme la « culture homosexuelle », c'est-à-dire « le rapprochement des personnes homosexuelles et des oeuvres qu'elles créent ». Il affirme ceci, qui dérange les habitudes mentales mais vaut d'être médité : « La culture homosexuelle existe, non en tant qu'identité anthropologique ou ''ensemble de vérités sur les homos'', mais simplement en tant que désir non-fondamental. Et le désir homosexuel, lui, est réel, s'étudie, laisse, par sa faiblesse, passer la lumière de Dieu. »
Dieu, oui. Si vous ne pensez pas que Sa lumière passe à travers toutes les blessures humaines (dont l'homosexualité fait partie selon Ariño), c'est que vous n'êtes pas croyant.
Ariño souligne que la Bible parle très peu de l'homosexualité et n'en fait nullement le péché majeur (contrairement à ce que croient les cathophobes... et certains chrétiens n'ouvrant pas la Bible [4]).
Il dit aussi que l'Eglise catholique « a raison de parler de désordre en ce qui concerne les actes homosexuels » : « j'ai étudié [5] dans les discours des personnes homosexuelles (pourtant athées pour la plupart) et dans les oeuvres traitant d'homosexualité toutes les fois où il est fait référence au ''désordre'' et à la ''division'' : ça revient extrêmement souvent et coïncide parfaitement avec ce qu'a senti l'Eglise... »
Tout le dernier chapitre du livre traite, et concrètement, de l'homosexuel voulant vivre en catholique croyant. Ce que la foi demande au croyant homosexuel est exigeant : « intolérable », même, disait un journaliste à Mgr Lalanne lors d'un débat récent sur Arte... Toute auto-restriction dans les pratiques sexuelles en général étant vue comme « intolérable » par la société du marketing, c'est très paisiblement que l'évêque d'Avranches a paré l'attaque.
PS - Qu'aucun homosexuel ne se méprenne sur l'intention de cette note. Même s'il est hasardeux pour un non-homosexuel de se faire l'écho d'un témoignage comme celui d'Ariño, ce livre est d'une bravoure et d'une originalité qui le rendent indispensable. Son auteur sera pris à partie par les sites extrémistes gays, et il l'a été par des sites catholiques ultras : ce qui met en évidence la centralité de sa position.
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[1] revendication déjà formulée au Canada et en Argentine.
[2] diffusion Salvator.
[3] Le culte du virtuel et le culte du pulsionnel associés étant le ressort du consumérisme de masse, le mariage gay – comme tant d'autres choses – fait partie du « good business » (Lloyd Blankfein dixit). Ariño souligne : « Notre civilisation fait du chantage au coming out, pratique le outing, culpabilise les adolescents et les force à se caricaturer comme ''gay'' ou ''lesbienne'', impose le modèle marchand gay et accule à la formation du couple homo, tout cela au nom du ''bonheur'', de ''l'amour'' et de la ''sincérité'' des personnes... » Contester la revendication LGBT tout en soutenant le système économique actuel est donc une incohérence... dont les cathos-libéraux feraient bien de s'apercevoir.
[4] Quasi-marcionisme de chrétiens ultra-conservateurs, qui confondent la religion avec l'idée qu'ils s'en font.
[5] Philippe Ariño, Dictionnaire des codes homosexuels (l'Harmattan 2009), code symbolique « désir désordonné ». Cet ouvrage est en ligne sur le site de son auteur : www.araigneedudesert.fr
12:31 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : mariage, homosexualité
Commentaires
BOULEVERSANT
> Je trouve ce témoignage bouleversant et comme vous le dites courageux. Il rouvre bien des perspectives et des questions nouvelles. Merci de nous en faire part Patrice.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/10/2012
PHOTO
> Article solide et bienvenu. Mais pourquoi avoir choisi cette photo ?
CB
[ De PP à CB - Pour répondre par le fait aux attaques de sites cathos ultras à l'encontre de Philippe Ariño. Et pour encourager le public de ces sites à s'éloigner de l'agressivité pour adopter le véritable point de vue de l'Eglise sur la question. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Christine Bellégo / | 17/10/2012
IMPORTANT
> Merci à Philippe Ariño (et à vous PP), pour cet écho à la Parole du jour (1re lecture, Ga 5:18-25) : « On sait bien à quelles actions mène la chair (…) Puisque l'Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l'Esprit ».
Salutations à Frédéric Aimard, notre confrère et ami éditeur de ce livre important.
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Écrit par : Denis / | 17/10/2012
SYNDROME
> Ce qui est pénible tant pour les personnes homosexuelles que pour leur famille, c'est le syndrome monsieur-je-sais-tout
Le puritain :
-sur la personne homosexuelle "beurk, un pécheur ! écartons-nous, on ne sait jamais ce qu'on peut attraper"
-sur la famille de la personne homosexuelle : "comme par hasard c'est dans leur famille que ça arrive...j'vous l'avais bien dit. Qu'est-ce qu'ils ont bien pu faire comme péché pour que ça leur arrive ?"
Le gluant :
- "c'est formidable ! quelle chance !"
- "il ne veut plus voir sa famille et a rompu tout lien avec l'Eglise ? qu'est-ce que vous lui avez donc fait ?"
- vous ne voulez pas loger votre parent homosexuel avec son petit copain chez vous comme vous le feriez pour n'importe quel couple légitime ? priez Dieu pour être plus ouverts ! "
Les deux derniers : dixit un laïc de la Trinité à Paris, par la bouche duquel "le "Saint Esprit s'exprime" - manque de pot, il s'exprime en contradiction de l'enseignement de l'Eglise.
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Écrit par : zorglub / | 17/10/2012
CREDIBLE
> J'ai rencontré Philippe récemment et parlé avec lui. Son témoignage est crédible, c'est un homme de foi, un homme de vérité, un jeune homme de grande qualité, emprunt d'une grande douceur et d'une délicieuse bienveillance. A nous, qui ne sommes pas homosexuels, il a dit : "Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas traversés par le désir homosexuel que vous n'avez pas le droit d'en parler. Au contraire, parlez-en !"
Merci Patrice pour cette excellente recension. Elle reflète parfaitement qui est Philippe et que vous n'avez rien oublié de ce qu'il faut retenir de son témoignage.
Et ce témoignage nous concerne tous : oui, Dieu agit non seulement à travers nos blessures, mais plus encore de manière préférentielle à travers elle. L'expérience de Philippe est la nôtre, il n'est pas un australopithèque bizarre, il est comme vous et moi, traversé par des blessures, mais pas les mêmes, tout simplement. Et je ne vois pas pourquoi sa blessure serait plus infamante qu'une autre. D'ailleurs, aucune blessure n'est infamante.
Et - sans rapport - un petit mot amical pour l'ami Serge qui a commenté au-dessus... parce que nos derniers échanges ont été vifs. Affections cher Serge !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 17/10/2012
Cher Guillaume,
> je vous le dis vraiment, je me suis senti tout petit face à l'humilité de vos mots qui me touchent beaucoup. Dieu soit loué pour les vents de sa grâce!
Vous devez connaître ça Guillaume, ça vaudrait presque un solo enflammé de Laurence Parisot sur un air de "ooôoo ma liberté d'entreprendre" ;)
Affection partagée.
Un fleuve de joie : http://www.youtube.com/watch?v=fccZqn5XToE
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/10/2012
LUCA DE LUCIA
> Ah ça non je ne connaissais pas, Serge. Excellent !
Je crois que si je devais choisir de passer mes vacances avec Parisot ou Luca de Lucia, je choisirai sans hésiter le second, j'en reviendrais meilleur guitariste, alors qu'avec Parisot je risquerais de revenir parfait pipeautiste ; mais je suis guitariste et je le reste !
Amitiés !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 17/10/2012
NON, PACO !
> Une précision Guillaume (j'y tiens!) : il s'agit de Paco de Lucia et non Luca de Lucia. C'est le génie du flamenco.
Bon, pour la route, et puis après j'arrête de pertuber ce fil consacré à Philippe Ariño, juste cette petite merveille de finesse dentelée:
http://www.youtube.com/watch?v=4yNmD34LPkY (album "entre dos aguas")
PS : bien lu votre commentaire très stimulant chez les chrétiens indignés. J'y reviendrai :)
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/10/2012
CARAY
> En ce qui concerne l'homosexualité, il y a vraiment une necessité de faire suivre une formation à éclairage psychologique et médical aux prêtres qui en retransmettraient ensuite les grandes lignes aux fidèles.
C'est fou ce qu'il faut avaler comme couleuvres !
Aucun prêtre ou presque n'est encore formé à cela et celui qui se sent homophile (ressent l'attirance sans passer à l'acte) est seul.
Qd il a tellement de mal à en parler qu'il finit par laisser les événements en parler à sa place à sa famille, il est bien souvent trop tard :
car il a avalé tellement de couleuvres de la part de prêtres qu'il a déjà laissé tomber l'Eglise qu'il voit comme contre lui ; comme sa famille y adhère, il la voit aussi contre lui.
A ce stade c'est passionnel et en plus il a déjà rompu psychologiquement.
La famille se retrouve en situation de "session de rattrapage affectif" à son égard mais il ne la croit plus, il ne veut plus la voir car à ce stade, il croit que l'homosexualité fait partie de lui,qu'il est homosexuel et non pas qu'il a une blessure qui l'empêche d'aller vers les autres et débouche sur l'homosexualité.
L'homosexualité est une spirale d'enfermement.
Les couleuvres ?
Entre ceux qui ne voient pas où est le problème et accusent la famille d'être responsable du rejet de tte sa famille et de l'Eglise fait par les personnes homosexuelles, ceux qui vous traitent comme des pestiférés...
Sans oublier les grasses plaisanteries.
Le raisonnement "qu'ont-ils bien pu faire comme péché pour que ça leur arrive " est toujours contemporain.
Je remercie le Bon Dieu d'être proche de ce problème (pas moi personnellement).
Les homos militants sont comme les ultras de la FSSPX, difficiles à aimer mais il faut les aimer tout de même, sans naïveté, et ne pas laisser les plus virulents occulter le cas des pauvres types.
A la base, ce sont des gens qui ont peur (ds les deux cas)
c'est la personne directement concernée mais aussi plus largement toute une famille qui doit être accompagnée.
@ Sergio El Cucharón y Guillermo de Pradocharca
Vu comme Ayrault s'emmêle les pinceaux en politique, vous imaginez comment il jouerait cet air ? caray !
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Écrit par : zorglub / | 18/10/2012
OUH LÀ
> Traduisons le langage catholique à l'usage des athées mécréants de nos temps décandents : l'homosexuel est un être bien brave qui a une fonction essentielle dans la société (au même titre que le pauvre, la personne handicapée, le malade...) : servir de réceptacle au trop plein de pitié et de compassion du catholique bien-pensant qui a besoin de déverser un peu de ce trop-plein avant de s'en retourner dans sa famille normale en se félicitant que sa blessure à lui n'entraîne pas qu'il doive renoncer non seulement à toute sexualité, mais surtout à toute perspective de construire un jour un couple solide.
En d'autres termes, l'homosexuel est un objet. Il a une obligation morale : souffrir. Ceci est indispensable pour permettre à la frange homophobe du catholicisme de se rassurer sur la vérité de sa croyance sur le sujet. Même si toutes ses affirmations n'ont jamais été prouvées par quoi que ce soit. Que l'homosexuel ne s'avise pas de prétendre mener une vie épanouie, avec comme composante son homosexualité vécue et actée ! Cela est un scandale pour le catholique bien-pensant. D'ailleurs, pour ne pas avoir à se coltiner cette réalité dérangeante, il nie cette possibilité. L'homosexuel vivant son homosexualité pleinement ne peut être épanoui. Il est forcément souffrant. Forcément perdu. Il va forcément finir sa vie seul, dans la souffrance et le désespoir.
Amen.
[...]
[ De PP à UEGMD... etc
- J'ai coupé votre dernier paragraphe, qui est une agression diffamatoire envers Philippe Ariño.
- Votre tableau de la vision catholique est totalement faux. Vous voudriez que nous pensions ainsi, mais ce n'est pas le cas.
- Vous n'avez d'ailleurs pas grand'chose à craindre de nos nos faibles moyens médiatiques ;
je ne sais comment vous vous situez par rapport à la revendication LGBT, mais je vous rappelle qu'elle est soutenue par le gouvernement, la quasi-totalité du monde médiatique et publicitaire et le PDG de Goldman Sachs, ce qui lui donne une puissance de feu incomparablement supérieure à celle des objecteurs.
- Quant au reste de votre texte, on ne peut pas en discuter. Je vous suggère de lire le livre d'Ariño, et de voir tout ça avec lui ? si vous êtes disposé à lui parler calmement ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Un extrémiste gay militant défenseur de la destruction de la civilisation et considérant les enfants comme des objets / | 19/10/2012
MERCI ANDRE
> J'ai eu la chance d'avoir beaucoup de contacts avec des homos tout au long de ma vie, souvent des amis précieux qui d'une façon générale ne se sentaient pas concernés par le mariage qu'ils laissaient bien volontiers aux couples hétéros ! ils revendiquaient cependant les mêmes avantages sociaux entre conjoints , le pacs a été créé pour cela essentiellement , il peut être amélioré sans doute . Les amis à qui je pense fréquentaient tous les milieux gays ou non ( on peut être hétéro et mal dans sa peau ) et cette revendication du mariage gay est une provocation qui cache encore des intérêts mercantiles ... Le désordre et les guerres en général, font marcher le commerce ! Ainsi va le monde dont nous ne voulons plus .
François, réveille-toi !!! Merci André pour ton courage et bonne chance .
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Écrit par : escargolibri / | 04/11/2012
@ Philippe Ariño,
> je n'ai pas lu votre livre, mais le compte rendu qu'en propose Patrice dit, me semble-t-il, l'essentiel de son contenu. La perspective courageuse que vous adoptez sur la question de l'homosexualité m'interpelle beaucoup et me donne envie d'en savoir plus de votre part sur cette dimension qui m'apparaît cruciale et que vous évoquez, celle de la blessure. La question de la blessure ouvre bien sûr sur celle de la guérison, mais cela demanderait encore beaucoup de développements.
Vous décrivez bien cette construction imaginaire, fantasmatique, celle de « l'espèce homosexuelle », qui tend à essentialiser la personne à l'aune de son orientation sexuelle : homo ou hétéro. Vous le dites : si le désir homosexuel existe, pour autant on n'est jamais pleinement homosexuel. Cette représentation psychique tronquée relève donc d'un déni du réel, sans doute très largement inconscient : déni de la différence des sexes, qui elle est une réalité anthropologique fondamentale.
Ce qui me questionne beaucoup, c'est l'enracinement de ce fantasme et de ce déni au cœur d'une blessure qui n'a jamais été, ou mal, guérrie. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Y-a-t-il une spécificité de la blessure propre à la personne homosexuelle ? Qu'est-ce qui a été blessé, nié, étouffé, chez cette personne ? Par quels mécanismes psychiques, cette blessure « refoulée » génère-t-elle la problématique homosexuelle ? Cette blessure intime a-t-elle été infligée dans des contextes familiaux et sociaux particuliers ? La question de la blessure qui habite la personne homosexuelle ne devrait-elle pas susciter un questionnement sur la nature de cette violence, de cette pulsion de mort à l'origine de cette blessure ? En cela, l'homosexualité, comme aboutissement psychique d'une blessure, n'est-elle pas pour partie, le fruit d'une morale familiale mal ajustée ?
Pour ma dernière question, je forcerai le trait de façon un brin provocatrice, mais je le crois, non sans fondement : dans une certaine mesure, les militants les plus déterminés contre le mariage gay et pour la défense des « valeurs familiales traditionnelles », ne combattent-ils pas dans le fond un libertarisme des pulsions, qui serait comme le fruit obscur d'une blessure infligée à la vie des personnes, moins accueillies dans le mystère de vie dont elles sont porteuses, mais dans l'étouffante injonction à laquelle elles ont été soumises dès leur plus jeune âge, celle de se soumettre à ces mêmes « valeurs familiales » ?
Je serais en tout cas très heureux si vous pouviez nous éclairer sur ces questions (j'en conviens, sur la fin, j'ai quelques peu tendance à induire mes propres réponses dans le contenu de mes questions:) Merci d'avance.
Amicalement.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 05/11/2012
> merci de partager cet article pour préparer une réunion d'aumônerie...
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Écrit par : cassagnes / | 09/11/2012
PHILOSOPHES DE NEWSMAGAZINE
L’homosexualité est une « blessure », nous dit Philippe Ariño. Et je me permets d’ajouter : l’affichage de cette blessure, que constitue toute exhibition homosexuelle, est particulièrement blessant pour la pudeur.
Et nonobstant cette réalité, on voudrait blesser à leur tour des enfants, en accordant à des couples mariés de même sexe le droit de les adopter ?!
Je laisse aux philosophes de newsmagazine, qui montent depuis quelque temps au créneau avec le lobby LGBT, le soin de passer toute référence à la nature (la nature quel scandale !) au crible de leurs sophismes et de leurs phantasmes.
Pour moi, le fait est là, dans toute sa sécheresse. L’homosexualité est par nature blessante. Et avec l’institution du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels, des enfants seront appelés à subir l’exhibition de sentiments homosexuels dans le cercle intime, à un âge souvent très tendre. Ils en seront blessés en profondeur, sans doute pour toute leur vie.
Qu’on me chante sur tous les tons la rengaine de « l’homophobie », ça n’y change rien.
Je suis – je le crois, comme le pékin moyen (mais, de fait, le seul à le dire parmi les habitués de ce blog) –, naturellement heurté par l’image d’homosexuels hommes ou femmes affichant leur complicité amoureuse et sexuelle (et je parle du commun de l’homosexualité, pas du militant LGBT volontiers provocateur devant les caméras, qui, lui, s’installe carrément dans une fiction et une violence de type pornographique).
Alors que je souris en voyant le garçon et la fille qui, emportés par l’élan amoureux, se bécotent gentiment sur un banc public ou se donnent tendrement la main…
Désolé, mais je suis né comme ça. Et je suis donc définitivement inadapté au monde rêvé de François, Jean-Marc, Najat et les autres.
Je le répète donc ici à leur intention : à moins de me faire interner dans un camp de rééducation ou d’avancer quelque peu en ma faveur l’euthanasie promises à tous les grands-pères non conformes, personne ne m’empêchera de dénoncer la brutalité que notre société voudrait infliger à des enfants au nom d’une pseudo « égalité des droits »… Egalité qui ne fera jamais à mes yeux des couples homos des procréateurs dignes des beaux noms de père et de mère. Et qui ne les guérira certes pas de leur « blessure ».
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Écrit par : Denis / | 10/11/2012
LUC FERRY
> "Philosophes de newsmagazine" : "le cher Luc Ferry", comme disent les bourgeoises catho UMP ?
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Écrit par : Euryale / | 10/11/2012
LIRE ARIÑO
> Je viens de terminer "L'Homosexualité en vérité" de Philippe Ariño. Je tiens à vous dire que je partage complètement l'analyse de Patrice de Plunkett: il faut absolument lire ce témoignage.
Il émane de ce livre une telle Joie, une telle Lumière, une telle Pureté que nous ne pouvons que rendre grâces à Dieu pour ce livre et pour son auteur.
A l'approche de Noël, si vous souhaitez, non pas simplement faire plaisir, mais faire connaître à ceux qui vous sont chers un avant-goût du Ciel, offrez, prêtez, diffusez "L'Homosexualité en vérité" de Philippe Ariño.
Très bel Avent à vous tous!
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Écrit par : Pascale Cailleux / | 28/11/2012
D'UN PSYCHOLOGUE CATHOLIQUE
> Bonjour,
Et merci pour votre blog que j'apprécie beaucoup.
Psychologue et catholique plutôt centriste (je précise parce que les médias pensent que nous sommes toujours d'extrême droite et passionnés de liturgie en latin), je ne suis de fait ni proLGBT, ni extrémiste d'aucune sorte. Pourtant, même si je ne peux que saluer le courage de ce jeune homme quant à ce choix de vie particulier et pleinement assumé, je suis quelque peu irrité par cette façon dont il s'érige (et oserai-je dire... "pose" et se pose) en spécialiste de la question homosexuelle.
Avoir un téléphone portable ne fait pas de moi un spécialiste des télécommunications... de même être homo ne fait pas nécessairement des gens de bons théoriciens de la question s'ils n'ont pas un cursus leur donnant des outils conceptuels issus des sciences humaines (psycho, socio, anthropo, ethno, histoire etc...) pour pouvoir réfléchir cette question de façon construite. Il ne suffit pas d'avoir lu quelques bouquins dont on n'a pas forcément tout compris d'ailleurs!
Si Arino perçoit et pointe certaines choses avec finesse, la façon dont il "théorise" là-dessus est souvent approximative pour ne pas dire à coté de la plaque au point parfois de friser le grotesque et de le décrédibiliser, faisant le jeu de ceux qui le critiquent.
Il ferait mieux de s'en tenir à cette dimension de témoin, désireux de partager sa démarche au nom de sa foi plutôt que de théoriser à qui mieux-mieux comme il le fait dans un discours qui donne souvent le sentiment de tourner en boucle.
Par exemple, sa théorie sur le rapport entre viol et homosexualité, où il met le viol réellement subi et ses effets sur le même plan que le fantasme de viol est profondément inepte et basée sur une vision personnelle qui n'est étayée en rien par les recherches cliniques et en sciences humaines.
Pourtant, quand on va lire ses contributions sur divers blogs, il semble en faire un élément central. Or... Le viol réellement subi et les fantasmes de viol n'ont franchement pas les mêmes conséquences dans la construction psychique! J'ai reçu suffisamment de victimes (et même parfois mineures) pour le savoir.
Que dire de la façon provocatrice avec laquelle il traite le concept "d'hétérosexualité" sur le blog CUCH en en faisant le pendant de l'homosexualité, soit un rapport entre les (deux) sexes uniquement basé sur la fusion et l'attraction sexuelle!
La notion d'hétérosexualité a été inventée en opposition à la notion d'homosexualité qui à l'époque ne désignait qu'un comportement sexuel et certainement pas encore une manière d'être au monde. D'ailleurs les "hétérosexuels" ne font pas de cet état une question de sentiment d'identité! Or, P.Arino se définit comme homosexuel abstinent, ce qui pointe bien que pour lui l'homosexualité est devenue une identité plus qu'un comportement sexuel. Or cette transformation de l'homosexualité en identité est en Occident un phénomène récent datant des années 70, s'appuyant sur une lutte communautaire
(NB hors Occident -Afrique Asie - des pratiques homosexuelles peuvent exister sans donner lieux à une revendication d'"identité" particulière).
En s'en prenant (et à tort )de la sorte à une "hétérosexualité" qu'il met sur le même plan que la vision contemporaine de l'homosexualité comme identité (merci la gender theory et à ses effets d'aliénation!), ne projette-t-il pas sur elle le malaise que l'on peut légitimement ressentir comme un carcan à voir son identité sociale limitée à l'orientation de son désir sexuel?
La façon dont Arino se trompe sur cette question souligne le problème majeur qui traverse son "oeuvre" en tant qu'essayiste de l'homosexualité (c'est ainsi qu'il se présente sur son blog) : celui de la METHODOLOGIE. Il part de constats ou de détails assez justement perçus... et se laisse emporter par le prisme de sa propre sensibilité en élucubrant des théories qui ne tiennent pas la route deux secondes pour qui prend le temps d'étudier le problème avec un peu plus de recul et d'objectivité.
C'est terriblement dommage par ce que son témoignage de foi, et les choix courrageux qu'il fait sont suffisants à eux seuls. Ses envolées théoriques inadaptées fichent tout par terre!
Désolé de ne pas pouvoir être élogieux à son sujet.
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Écrit par : psychtus / | 24/07/2014
OBJECTIONS
> "la façon dont il "théorise" là-dessus est souvent approximative" : je suis d'accord
"(une théorie) qui n'est étayée en rien par les recherches cliniques et en sciences humaines. "
Oui mais ces études et ces recherches après tout, ne sont pas terminées.
Pr ce qui est du fantasme du viol, j'ai trouvé moi aussi son explication fumeuse mais d'un autre côté, en le lisant, je me suis dit que la psychologie et l'imaginaire semblent jouer une part plus importante chez les personnes qui sont homosexuelles que chez les autres il me semble ; les LGBT allant jusqu'à nier la réalité au profit de ce qu'ils ressentent; aussi est-ce peut-être typiquement "non homo" que de pouvoir séparer aisément fantasme et réalité ?
C'est ce que je me suis dit, c'est vous le psychologue !
la façon dont il cherche à attirer l'attention par des "formules-choc", des provocations (par exemple ce qu'il dit sur l'hétérosexualité) : surprendre d'abord et expliquer -assez laborieusement souvent- ensuite, n'est pas constructive. Il faut tout décortiquer pour voir ce qu'il veut dire. Bcp de gens ont dû hausser les épaules et ne pas lire.
Reste à écrire un dialogue Psychtus-Ariño ?
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Écrit par : E Levavasseur / | 24/07/2014
@ E Levasseur :
> Bonjour,
A défaut d'entamer un dialogue Psychtus-Arino (impossible: pas de possibilité de laisser des commentaires sur ses blogs), je peux répondre à ce que vous me dites.
1 - "Oui mais ces études et ces recherches après tout, ne sont pas terminées" dites vous. En effet, c'est parfaitement exact! D'ailleurs, je doute même à l'idée d'une possibilité d'une constitution d'un savoir "complet" ou total défini une fois pour toute en matière de sciences humaines. Il ne s'agit jamais que de théorisations qui doivent rester humbles et prudentes, toujours conscientes de leur relativité et de l'impossibilité qu'il y a à rendre compte d'une vérité absolue sur un "objet d'étude" vivant et donc constamment changeant et en évolution permanente.
Raison de plus pour être particulièrement prudent lorsqu'il s'agit de théoriser sur l'homosexualité ou la sexualité humaine de façon générale. Les grilles de lectures spécifiques que l'on utilise comme historien, comme juriste, comme sociologue, psychologue, ethnologue, anthropologue, philosophe etc... laissent toujours une place aux complexités de l'interdisciplinarité et à une extrême prudence.
Or Philippe Arino nous balance souvent des avis péremptoires qui prétendent résumer à eux seuls toute la condition homosexuelle... Et comme il est très partisan dans ce qu'il dit, il n'a pas le recul que suppose le fait de se dire "essayiste" de la question. Je ne lui demande pas de faire l'apologie de l'homosexualité; il peut exprimer un discours sur l'homosexuéalité en se référent à la seule éthique chrétienne s'il le veut, mais il n'est alors pas "essayiste de l'homosexualité" s'il se positionne dans un discours uniquement moral ou éthique. Ecrire sur ce sujet en tant que "spécialiste" suppose justement une prise de recul qui suppose de ne pas en parler en terme de bien/mal, pour/contre, mais juste en terme explicatif, ou descriptif des mécanismes qu'il entend étudier.
2 - Pour reprendre votre hypothèse sur la confusion imaginaire/réalité au sujet de la question du viol... Je dirais que l'imaginaire ne prend pas plus de place chez les homosexuels que chez les autres dans l'absolu. La confusion entre imaginaire et réalité est davantage le propre du discours militant quelqu'il soit.
Le fantasme de viol, présent aussi bien chez des femmes ou des hommes hétérosexuels que chez des personnes homosexuelles (il n'est l'apanage de personne!) me semble plutôt lié souvent à la mise en scène imaginaire d'un désir sexuel que le sujet n'assume pas totalement (assez pour l'imaginer tout de même), faisant porter la responsabilité entière du désir sur le violeur. D'autres causes peuvent aussi conduire à ce type de fantasme, mais en faire la liste serait long. Il est plus le signe en général (ce n'est pas un absolu), d'un désir qui ne s'assume pas pleinement que d'une orientation sexuelle particulière. Ce n'est pas le désir de viol ou le viol subi qui "fait" l'homosexuel comme l'évoque P.Arino... Mais la difficulté à assumer quelque chose de son désir qui créé souvent ce type de fantasme.
3 - Au sujet de ses formules choc... En effet, je suis tout à fait d'accord avec vous. Et comme je disais lors de mon précédent message, je trouve que ce goût de la provocation gratuite le dessert et abîme la beauté du témoignage qui est celui d'un homme qui s'abandonne en toute confiance à ce que l'Eglise lui dit du projet de Dieu pour le plein épanouïssement de notre humanité, fusse au prix d'un renoncement particulièrement difficile à ses inclinations spontanées.
C'est dommage. Et même... un peu risqué. Il s'est beaucoup exposé également... Et ça ce n'est jamais bien facile à porter à la longue au bout d'un moment.
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Écrit par : psychtus / | 26/08/2014
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