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”Sur la trace de l'Archange : 450 kilomètres à pied jusqu'au Mont Saint-Michel” (Bayard)
Une aventure familiale racontée par François-Xavier Maigre :
Le Mont Saint-Michel m'est cher. D'où l'allégresse en recevant le récit de mon confrère François-Xavier Maigre (La Croix) ! Trois cents pages qu'on lit d'une traite : il raconte son pèlerinage des Yvelines au Mont. Un pèlerinage entièrement à pied, avec Pauline son épouse, Faustine sa fille (deux ans et demi), Martin son fils (sept mois) et l'âne Cakao, personnage considérable et chargé de bagages. Trente-deux étapes de vingt kilomètres : cinq cent mille pas « sur les traces des milliers de pèlerins anonymes qui irriguaient les routes du Moyen Âge »... Partie de l'église Saint-Michel de Porchefontaine le 21 mai 2011, la famille Maigre arrive au Mont le 22 juin, au trente-troisième jour de marche, après avoir cheminé par les plaines de la Beauce et la vallée de l'Avre vers Verneuil, puis vers les collines du pays d'Ouche et L'Aigle, où commence le balisage de ce chemin de saint Michel qu'on appelle depuis dix siècles la « voie de Paris »*. Etapes étonnamment variées : au Pin et à Gouffern (aux haras), à Argentan (chez les bénédictines), à Saint-Hilaire-de-Briouze (dans une salle de classe), à Champsecret (dans une ferme), à Domfront (chez un prof de sport et une infirmière), à Lonlay-l'Abbaye (chez un dentiste), à Montgothier (dans un manoir), etc... Une série d'accueils à bras ouverts, jusqu'à Pontaubault et aux rives de la Sélune : l'orée des grèves, face au Mont.
Le charme de ce récit est triple. Il y a le voyage familier des cinq pèlerins – les parents, les enfants et l'âne –, avec ses rencontres, ses surprises et ses péripéties : j'ai notamment appris que les ânes refusent de passer sur les ponts et que ce trait de caractère allonge fortement la route, ce qui n'ôte rien à son charme. « Le chemin du Mont m'apparaît comme une aventure de proximité, la promesse d'une odyssée à deux pas de chez soi, comme lorsque nous étions enfants et que le simple fait de pousser la grille du jardin ouvrait le champ des possibles », témoigne le jeune journaliste au moment où il va bâter Cakao et prendre la route avec Pauline, chargés l'un de Faustine et l'autre de Martin. «Avant d'être la conséquence d'un éloignement physique, le dépaysement est peut-être une affaire de rapport au temps. Je pressens que quelque chose se joue, pour nous deux, sur ce chemin. Saint Michel nous appelle à lui... »
Il y a aussi, en effet, l'appel des siècles... Le pèlerinage médiéval de « Saint Michel du Péril » est plus ancien que celui de Compostelle ; le voyage de la famille Maigre est né de la rencontre de François-Xavier avec Marie-Paule Labéy, fondatrice de l'association Les Chemins de saint Michel qui a mis au jour (ou reconstitué) 2500 kilomètres de chemins de pèlerinage vers le Mont.
Et il y a l'indicible. L'Archange est comme le vent : il ne laisse pas de traces. Sinon dans l'âme, qui est un secret.
P.P.
François-Xavier Maigre, Sur la trace de l'archange (Bayard, 305 pages).
En librairie le 20 septembre.
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* des cocardes bleu cyan, disposées à la façon du balisage des GR. Les chemins de saint Michel travaillent à rouvrir les itinéraires médiévaux. Neuf tracés ont été reconstitués. Parmi eux : les deux « chemins aux Anglais » (1999), le « chemin de Caen » (2001), le « chemin de Rouen » (2004), le « chemin de Chartres » (2003) et le « chemin de Paris » (2009).
http://www.lescheminsdumontsaintmichel.com
19/09/2012 | Lien permanent
Rendez-vous à la Foire du Livre de Brive, 4-5-6 novembre, avec 'Les Romans du Mont Saint-Michel'
- à la Foire du livre, stand Siloé
- le samedi 5 à 17 h, avec le MCR, paroisse du Sacré-Coeur des Rosiers (5 rue Henri Martin), rendez-vous à la rencontre-débat Patrimoine et transmission des valeurs, l'exemple du Mont Saint-Michel
- Communiqué de l'Association des écrivains croyants de langue française :
" Comme chaque année, plusieurs membres de l’ Association des Ecrivans croyants participent au rendez-vous de la Foire du livre de Brive. Un moment important de la vie éditoriale puisque Brive est, après le Salon du livre de Paris, la deuxième plus grande manifestation autour du livre. Pour cette trentième édition présidée par Antoine Gallimard, président des Editions Gallimard qui fêtent leur centenaire et président du Syndicat national de l’Edition (SNE), de nombreux auteurs se retrouvent à Brive-la-Gaillarde les 4, 5 et 6 novembre 2011. Parmi eux, citons les membres de l’association : Christian Bobin, Patrick Banon, Brunor, Malek Chebel, Michel Cool, Guillemette de la Borie, Patrice de Plunkett, Cécilia Dutter, Elise Fischer, Jean-François Kieffer, Maïté Roche, Joël Schmidt, Jean-Michel Touche, Yves Viollier. "
pour tous renseignements sur la 30e Foire de Brive : ICI
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03/11/2011 | Lien permanent
”Les Romans du Mont Saint-Michel” : je serai les 11-12 juin à Saint-Malo, au festival Etonnants Voyageurs
...dédié cette année aux Villes Monde :
un thème particulièrement adapté
au Mont Saint-Michel,
haut lieu mondial,
trois millions de visiteurs par an...
Extrait du dernier chapitre des Romans du Mont Saint-Michel ("Le roman des foules mondiales") :
<< On s'inquiète de ce qui manque. La ruée annuelle des Français vers leurs monuments, lors de la journée du patrimoine, montre qu'ils manquent de points d'appui. Leur flot constant à l'abbaye du Mont Saint-Michel montre un besoin de toucher, des yeux et des doigts, autre chose que la culture actuelle. Un chef d'oeuvre de granit défiant les siècles, c'est l'anti-éphémère. Si le chef d'oeuvre est spirituel, c'est l'anti-matérialisme. Ce granit spirituel fait contrepoids à notre société : il témoigne d'une autre vision de l'existence, beaucoup de touristes le disent aux enquêteurs.
Lié à l'univers de la baie, le Mont répond aussi à un autre souci d'aujourd'hui : il prouve que l'on peut construire et vivre en accord avec la nature, même la plus difficile.
Mais pour réussir ce tour de force, il faut avoir de puissants motifs. Rien du Mont n'existerait si les gens du VIIIe siècle n'avaient cru au rôle de l'archange Michel, donc à la vie au delà de la mort : une question que notre époque ne parvient pas à oublier, parce que c'est - depuis cent mille ans - l'aiguillon de toutes les cultures humaines... >>
Au festival Etonnants Voyageurs,
rendez-vous le 11 et le 12 juin
de 14 h à 17 h
au stand de la librairie L'Odyssée
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- de h à 17 h au stand de la librairie L'Odyssée.
10/06/2011 | Lien permanent
Le Mont Saint-Michel et la quête du spirituel aujourd'hui - et Paray-le-Monial, pour les 40 ans de l'Emmanuel
Une vidéo réalisée le 31 mai par Jean-Baptiste Maillard :
06/06/2011 | Lien permanent
Sous l'égide de saint Michel, pour la réforme de l'Eglise !
En l'abbatiale du Mont, prière avec les Fraternités de Jérusalem
Vers le sanctuaire où veille l'Archange, il faut gravir le Grand Degré : peuple de Dieu, en avant avec le pape pour la réforme catholique !
29/09/2018 | Lien permanent
Fête de saint Michel, l'archange de nos fins dernières
Rien à voir avec le kitsch XIXe :
D'où vient l'image non-chrétienne d'un archange Michel symbole du combat contre « l'étranger » ? Des années 1880 en France... Quand se forma l'idéologie de la revanche contre la Prusse, la gauche construisit le mythe (bleu-blanc-rouge) de Valmy, et la droite le mythe (fleurdelisé) de la défense du Mont Saint-Michel au XVe siècle* ; les deux mythes tendaient au même but : sacraliser l'idée de la nation en armes. Dans les deux cas, il fallut déformer l'histoire. La bataille de Valmy - simple canonnade sur fonds de tractations – n'avait pas vraiment eu lieu ; la « geste des 119 chevaliers qui défendirent le Mont pendant trente ans » n'avait pas eu lieu non plus sous cette forme, comme je l'explique dans mon livre de 2011**. Et de toute manière, comme ce livre l'explique aussi, l'archange Michel – personnage biblique – n'a jamais eu pour fonction de défendre l'Hexagone ! Et encore moins de défendre une « identité » ethnique, idée empruntée au fascisme roumain des années 1930 (gangrené d'hérésie gnostique, comme toutes les formes de national-catholicisme).
Le Mont est un sanctuaire chrétien : donc universel par vocation. A sa grande époque, au premier Moyen Age, la foule des pèlerins traversait les grèves pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec le futur kitsch michaélien. Le saint Michel de l'époque de la chrétienté est international par définition, et c'est l'archange de nos fins dernières. Sur les bas-reliefs du XIIIe siècle, il est celui qui mène en Paradis l'âme de chacun, « représentée comme un petit personnage tout nu et pathétique... Le rôle de Michel est de protéger l'âme du mourant. Autrement dit : la conduire vers le Ciel. Le haut Moyen Age pense que c'est un trajet risqué, parce que la route du Ciel a des démons en embuscade qui peuvent se saisir de l'âme, alourdie par ses péchés ! Dans cette angoisse, appeler Michel au secours est un réflexe de conservation – puisque son métier est d'introduire les âmes en Paradis. L'archange redoutable est l'ami de l'homme. Le peuple chrétien l'aime pour cela. […] Jusqu'au XIXe siècle, dans le comté irlandais de Kerry, les mères chantent à leur enfant une berceuse multiséculaire, Hush a bye my darling : "Dors mon chéri / ne crie pas, mon amour / Michel est ton bouclier / il te protège du mal / Que l'ange te garde / Battement de mon coeur..." » **
Lorsque le pèlerin médiéval a traversé le désert marin des grèves, « jouant » ainsi par avance l'épreuve de la traversée de la mort, il gravit les longs et durs escaliers menant au sommet du Mont ; là, parvenu face à l'immensité de l'horizon d'occident qui symbolisait l'Au-delà aux temps païens, il fait demi-tour et pénètre dans le sanctuaire, orienté au levant : conduit au seuil du chœur par la statue de Michel, le pèlerin rencontre le Christ, Soleil de justice, qui sèchera toutes nos larmes dans la résurrection.
Voilà le rôle de l'archange. On est loin du kitsch d'hier ou d'un djihad catho, et encore plus loin d'une dénaturation de Michel transformé par des ignares en mythe Blut und Boden. Michel était le « prince » des Hébreux dans le livre de Daniel, puis le christianisme a étendu la promesse biblique à tous les peuples : c'est ainsi que Michel s'est universalisé ! Vouloir en faire un symbole ethnique (« français », « européen ») serait nier la révélation universelle de Jésus-Christ ; cette négation serait un symptôme d'affaissement spirituel, incongru alors que des centaines de miliers de touristes de toute la planète défilent dans le sanctuaire du Mont, où les moines et moniales des Fraternités monastiques célèbrent l'office.
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* Pas contre les Prussiens ! (et pour cause). Mais peu importait : la clarté des idées n'a jamais été le souci de "monsieur Chauvin", comme l'appelait Alphonse Daudet dans Les Contes du lundi.
** Les romans du Mont Saint-Michel, Le Rocher.
29/09/2014 | Lien permanent | Commentaires (6)
Joie et soulagement sur Facebook : la marée monte
Publié ici le 11/11, le texte du P. Montoux suscite la joie : 2039 approbations et 2091 partages démultiplicateurs à 10h00 sur ma page Facebook. Des centaines de catholiques disent leur soulagement de voir un curé de cathédrale mettre les choses au point, desserrant l'emprise des agitateurs sur les réseaux sociaux.
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23/11/2020 | Lien permanent | Commentaires (14)
Prochaine note le 19 au soir
Je pars pour Gand, parler du Mont Saint-Michel aux Amitiés françaises.
18/01/2012 | Lien permanent
Le Mont-Blanc en proie au tourisme mondialisé
Selfies dans les avalanches, enfants mis en danger par leur père, refuge assiégé par des touristes-squatters en crise de nerfs ! Exaspéré, le maire de Saint-Gervais appelle à réagir :
Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, confiait déjà son inquiétude en mai 2013 (notre note : ici). Puis il a crié sa colère, en juillet 2014, alors qu'un touriste s'était lancé sur le Mont-Blanc avec deux enfants de 11 et 9 ans pour filmer leur ascension... Le père avait filmé ses enfants dans une avalanche, avant d'appeler les secours héliportés gratuits – too slow, stupid Frenchmen ! – ; puis d'annoncer qu'il reviendrait ''faire son film avec les enfants jusqu'au sommet ''. Et il avait vendu la vidéo (ses enfants dans l'avalanche) à des chaînes de télévision américaines. M. Peillex avait porté plainte contre le touriste.
En août 2014, la mesure est comble. Le mardi 5, un autre touriste a entrepris l'ascension avec son fils de cinq ans ! Deux gendarmes de haute montagne – en patrouille sur le glacier de Tête-Rousse (3200 m) pour dissuader ce genre d'inconscients – ont aperçu le père et le fils, et les ont renvoyés en bas : non sans mal, le père enrageant d'être empêché d'assouvir son ''envie de Mont-Blanc''. Et annonçant qu'il recommencerait par un autre accès... ''La température ressentie en altitude peut atteindre moins 20 degrés et les vents 150 km/h", dit le maire : "imaginez un enfant de cinq ans là-haut, imaginez si ces gendarmes n'avaient pas été là !"
De son côté, le directeur du refuge du Goûter, 3835 m, déclare que la situation devient intenable : alors que ce refuge ultramoderne (quatre étages au bord du vide) n'est ouvert qu'aux gens ayant réservé à l'avance, il est assiégé désormais par ceux qui n'ont même pas réservé et n'admettent pas qu'on leur oppose le règlement : ''ils deviennent tout de suite furieux, voire violents'', se plaint le personnel du refuge.
Ce matin, M. Peillex déclare qu'il faut filtrer les accès, que le tourisme de masse en haute montagne est un danger, et que dans ces conditions les secours ne peuvent plus être gratuits [*]... « Seul un léger protectionnisme peut empêcher le Mont-Blanc de devenir un Luna Park ouvert à la mondialisation de la haute montagne », disait déjà le maire en 2013. C'est ainsi que l'anti-libéralisme vient aux élus.
Mais M. Peillex va se heurter à forte partie : les tour-opérateurs, qui font pression sur les hôteliers locaux ; lesquels tirent 80 % de leurs revenus du pseudo-alpinisme de masse. En 2013, les marchands de montagne étaient déjà entrés en conflit avec les guides professionnels, qui protestaient contre une surfréquentation du Mont-Blanc les empêchant, eux et leurs cordées, d'avoir accès à l'indispensable refuge du Goûter ! La préfecture avait dû arbitrer. (En faveur des guides : c'est ainsi que l'anti-libéralisme vient aux préfets, même sortis de l'Ena).
D'où proviennent ces comportements de masse ? Les psychologues des loisirs y voient deux effets du consumérisme actuel : l'égocentrisme et l'auto-mise-en-scène, donc le rejet du règlement collectif. Ce consumérisme induit un rejet des réalités au profit du narcissisme (''mes pulsions'') ; rejet dont l'envers est la manie de ''l'extrême'', quête inconsciente d'une limite niée par ailleurs.
Quand M. Peillex parle de protectionnisme, peut-être ne sait-il pas à quel point il a raison ! Protégeons l'homme contre l'une de ses maladies : le libéralisme économique et ses métastases mentales.
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[*] Même problème à la Société nationale de sauvetage en mer (déjà réduite en moyens par la baisse de la générosité publique), face aux perditions de pseudo-plaisanciers : campeurs nautiques qui se mettent en danger par incompétence.
09/08/2014 | Lien permanent | Commentaires (5)
Au Mont des Cats, 20 septembre, 15 h
conférence-débat sur la crise dans l'Eglise, le "malaise catholique", le rôle des lobbies et notre réponse à l'appel à l'aide du pape !
16/09/2018 | Lien permanent