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19/09/2012

"Sur la trace de l'Archange : 450 kilomètres à pied jusqu'au Mont Saint-Michel" (Bayard)

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Une aventure familiale racontée par François-Xavier Maigre :



Le Mont Saint-Michel m'est cher. D'où l'allégresse en recevant le récit de mon confrère François-Xavier Maigre (La Croix) ! Trois cents pages qu'on lit d'une traite : il raconte son pèlerinage des Yvelines au Mont. Un pèlerinage entièrement à pied, avec Pauline son épouse, Faustine sa fille (deux ans et demi), Martin son fils (sept mois) et l'âne Cakao, personnage considérable et chargé de bagages. Trente-deux étapes de vingt kilomètres : cinq cent mille pas « sur les traces des milliers de pèlerins anonymes qui irriguaient les routes du Moyen Âge »... Partie de l'église Saint-Michel de Porchefontaine le 21 mai 2011, la famille Maigre arrive au Mont le 22 juin, au trente-troisième jour de marche, après avoir cheminé par les plaines de la Beauce et la vallée de l'Avre vers Verneuil, puis vers les collines du pays d'Ouche et L'Aigle, où commence le balisage de ce chemin de saint Michel qu'on appelle depuis dix siècles la « voie de Paris »*. Etapes étonnamment variées : au Pin et à Gouffern (aux haras), à Argentan (chez les bénédictines), à Saint-Hilaire-de-Briouze (dans une salle de classe), à Champsecret (dans une ferme), à Domfront (chez un prof de sport et une infirmière), à Lonlay-l'Abbaye (chez un dentiste), à Montgothier (dans un manoir), etc... Une série d'accueils à bras ouverts, jusqu'à Pontaubault et aux rives de la Sélune : l'orée des grèves, face au Mont.

Le charme de ce récit est triple. Il y a le voyage familier des cinq pèlerins – les parents, les enfants et l'âne –, avec ses rencontres, ses surprises et ses péripéties : j'ai notamment appris que les ânes refusent de passer sur les ponts et que ce trait de caractère allonge fortement la route, ce qui n'ôte rien à son charme. « Le chemin du Mont m'apparaît comme une aventure de proximité, la promesse d'une odyssée à deux pas de chez soi, comme lorsque nous étions enfants et que le simple fait de pousser la grille du jardin ouvrait le champ des possibles », témoigne le jeune journaliste au moment où il va bâter Cakao et prendre la route avec Pauline, chargés l'un de Faustine et l'autre de Martin. «Avant d'être la conséquence d'un éloignement physique, le dépaysement est peut-être une affaire de rapport au temps. Je pressens que quelque chose se joue, pour nous deux, sur ce chemin. Saint Michel nous appelle à lui... »

Il y a aussi, en effet, l'appel des siècles... Le pèlerinage médiéval de « Saint Michel du Péril » est plus ancien que celui de Compostelle ; le voyage de la famille Maigre est né de la rencontre de François-Xavier avec Marie-Paule Labéy, fondatrice de l'association Les Chemins de saint Michel qui a mis au jour (ou reconstitué) 2500 kilomètres de chemins de pèlerinage vers le Mont.

 Et il y a l'indicible. L'Archange est comme le vent : il ne laisse pas de traces. Sinon dans l'âme, qui est un secret.

P.P.

 

François-Xavier Maigre, Sur la trace de l'archange (Bayard, 305 pages).

En librairie le 20 septembre.


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 * des cocardes bleu cyan, disposées à la façon du balisage des GR. Les chemins de saint Michel travaillent à rouvrir les itinéraires médiévaux. Neuf tracés ont été reconstitués. Parmi eux : les deux « chemins aux Anglais » (1999), le « chemin de Caen » (2001), le « chemin de Rouen » (2004), le « chemin de Chartres » (2003) et le « chemin de Paris » (2009).

http://www.lescheminsdumontsaintmichel.com


 

00:30 Publié dans Mont Saint-Michel | Lien permanent | Tags : mont saint-michel