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Laurent Fabius en retard de quinze heures sur l'actualité diplomatique à l'Est
Officiellement prêt à "tout" contre le Kremlin, Hollande fait néanmoins dire (par Fabius) que les contrats militaires français avec la Russie ne seront "pas suspendus". Et tout le monde constate que le ministre des Affaires étrangères est moins au courant que les auditeurs des radios :
Bémol gris naval dans les déclarations de l'Elysée et du Quai d'Orsay : Laurent Fabius a répondu ce matin « nous n'en sommes pas là » au journaliste de RTL qui l'interrogeait sur le sort des quatre BPC (bâtiments de projection et de commandement) commandés à Saint-Nazaire par la flotte de guerre russe. Cette réponse montre que l'exécutif fait le grand écart. Il y a les proclamations belliqueuses, quand Hollande – docile second d'Obama – parle comme s'il voulait ouvrir un front de l'Est... Et il y a la préservation de l'emploi sur les chantiers navals... Le président français hésite.
Mais dans cette affaire russo-ukrainienne, a-t-il encore voix au chapitre ? M. Fabius a ajouté : « Pour le moment, nous en sommes à essayer de stopper le mouvement russe en Ukraine et d'autre part de maintenir le dialogue, ou plutôt l'établir. » La phrase ne veut rien dire, dans la mesure où « stopper le mouvement russe » et « établir le dialogue » sont une seule et même chose ; et où Paris s'est disqualifié pour un « dialogue » avec Poutine en s'alignant sur Obama, comme le constatait ce matin le député Alain Marsaud, rappelant que même Nicolas Sarkozy avait montré plus d'indépendance lors de l'affaire de Géorgie en 2008.
Si Paris s'est disqualifié sur la scène diplomatique, Berlin, en revanche, est à la manoeuvre. Poutine accepte le principe d'un groupe de contact proposé par Angela Merkel. Le dernier au courant est évidemment M. Fabius, qui disait tout à l'heure : « un groupe de contact si les Russes l'acceptent » – alors que « les « Russes» l'avaient accepté depuis la veille. Où était M. Fabius à cette heure-là ? dans une boîte, à « danser comme un fou » ? (comme s'en émerveillaient nos journalistes lors de la soirée de la Maison Blanche où il venait pourtant de se faire insulter par le protocole...)
Si l'occupant du Quai est réellement devenu « le ministre favori des Français », comme le disent maintenant les instituts de sondages, ça ne fait que confirmer – de la part des sondés – une regrettable indifférence envers le monde extérieur. Et un non moins regrettable goût pour les boîtes.
03/03/2014 | Lien permanent
Révoltant : Dexia, banque en démantèlement, augmente de 30 % la rémunération de ses dirigeants
Cette provocation indigne la France et la Belgique :
En faillite en 2008, Dexia a été renflouée (deux fois de suite) par l'Etat belge et l'Etat français devenus actionnaires à 44 % et 50 % : ce qui a coûté pour l'instant 6,6 milliards d'euros au contribuable français. Avec d'autres scandales à la clé... Car Matignon s'est porté garant de Dexia : mais Dexia avait vendu aux collectivités territoriales des produits financiers véreux, contrats à taux variables baptisés « Tofix » (!), désinformation sur les risques, prêts indexés sur des monnaies étrangères... Soufflés par l'explosion des taux d'intérêts après la crise financière de 2008 (elle-même issue des produits financiers toxiques à l'échelon international), une centaine de maires poursuivent Dexia en justice, et le scandale risque de se traduire par une centaine de condamnations ; l'Etat français étant garant de Dexia, ces condamnations devront à nouveau être supportées par le contribuable ! Situation dont le gouvernement espère s'être prémuni dans la loi de finances, à l'aide d'une combine impliquant une transaction entre les maires et la banque... Mais les maires ne l'entendent pas de cette oreille, etc.
Et voilà que Dexia décide, au 1/01/2014, d'augmenter de 30 % (450 000 euros) trois membres de son comité de direction : le directeur financier Pierre Vergnes, le « responsable des risques » Marc Brugières et le secrétaire général Johan Bohets ! Explication alléguée : « Dans le contexte particulier de Dexia, la gestion en extinction (sic) est un métier complexe qui demande des compétences pointues et des professionnels expérimentés. Les décisions prises par le conseil d'administration et annoncées le 13 décembre 2013 sont en ligne avec les pratiques de marché et conformes aux législations en vigueur. »
« En ligne avec les pratiques du marché » et « conformes aux législations en vigueur » ? Ça veut dire que l'inqualifiable augmentation est couverte par nos lois, elles-mêmes indexées sur les « pratiques du marché »...
Stupeur gênée dans la classe politique, droite et gauche confondues !
M. Moscovici tousse : « il s'agit là d'une décision inappropriée. » Le député Mandon suggère : « Le groupe socialiste souhaiterait que le conseil d'administration de cette banque redélibère sur cette question... »
Hier 19 février, Dexia, bon prince, annonce qu'elle veut bien ne payer ses trois « extincteurs » que 420 000 euros (au lieu des 450 000 annoncés). Et réduire un peu les augmentations des autres membres du comité de direction.
Personne ne dit ce qui pourtant est une évidence : que la simple idée d'augmenter les dirigeants de Dexia relève de la provocation.
On sait ce que le pape François pense de ce système financier. Le silence de blogs catholiques français sur le scandale Dexia serait lui-même... scandaleux.
20/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (9)
Catholicisme et environnement : Christine Pedotti désinforme 'le Nouvel Observateur'
"Il est temps que l'on sorte du trop long silence de l'Eglise sur les questions environnementales", assure-t-elle dans un entretien (numéro du 13/02) :
Autant je peux comprendre que Nicolas Hulot ne soit pas très bien informé des positions de l'Eglise catholique (qu'il commence à découvrir), autant je n'imagine pas une minute que Christine Pedotti soit dans le même cas. Elle a les dossiers. Elle a tout lu. Elle sait parfaitement que les papes, depuis les premières heures du pontificat de Jean-Paul II, ont parlé du saccage de l'environnement avec force, insistance et parfois véhémence (message du 1er janvier 1990) ! On connaît les positions écologiques de Benoît XVI depuis son allocution incisive aux scientifiques le 6/11/2006, son Angélus retentissant du 12/11/2006, son message de combat du 1/01/2007 sur « la conception inhumaine du développement », et son discours aux cent mille jeunes de Lorette le 2/09/2007 : « Avant qu'il ne soit trop tard, il faut faire des choix courageux pour recréer une solide alliance entre l'homme et la Terre ! » Des dizaines de milliers d'internautes français sont au courant de ces prises de position. Prétendre nous faire croire à un « silence de l'Eglise » en la matière est donc un peu léger.
Je me permets de faire à Mme Pedotti deux observations.
1. Je la crois moderne : je m'étonne donc de la voir agir comme si elle ignorait qu'à l'ère de l'internet, la presse papier ne fait plus la loi. En 2014, une contre-vérité lancée dans un magazine s'attire une rectification sur la Toile, qui touche plus de lecteurs que les magazines.
2. Mme Pedotti aimerait-elle que l'Eglise n'ait jamais rien dit sur l'environnement, parce que ce silence corroborerait le procès en archaïsme qu'elle lui fait dans tous les domaines ? Mais l'extrême droite du milieu catholique aussi aimerait, par écolophobie [*], que l'Eglise n'ait jamais rien dit sur l'environnement ! Comme tout oppose Mme Pedotti et l'extrême droite catholique, je m'étonne de les voir objectivement d'accord pour feindre d'ignorer ce que l'Eglise dit de l'environnement depuis plus de trente ans. Cet accord est trop excentrique pour être réel ; il ne peut venir que d'une apparence. Nul ne songeait à accuser Mme Pedotti de mal connaître les choses d'Eglise : ne doutons pas qu'elle aura à coeur de rectifier ce qu'elle a dit dans l'Obs.
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[*] L'extrême droite catholique est en train de se faire acheter par appartements. L'acheteur est un groupe d'e-business ultralibéral. Christian Gérondeau (porte-parole des industries les plus pollueuses) fait désormais des conférences écolophobes devant ce milieu... Marek Halter va devoir arrêter de dire que protéger l'environnement est une « attitude d'extrême droite » ! (verbatim : à Notre-Dame du Laus en 2008).
20/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (39)
Face à l'engrenage du pire en Ukraine : ”Sortir de la vision 'Europe contre Russie' devient urgent”
Quentin Boulanger (Association de promotion de la coopération territoriale et des jumelages "Nord-Europe") appelle au bon sens et à la coopération internationale : ici
Maïdan : milicien de Praviy Sektor (néo-nazis ukrainiens). Avec casque Wehrmacht "modernisé". Slogan du groupe : "mort au juif Poutine !"
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20/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (9)
Avec 'Chrétiens unis pour la terre', redécouvrir la beauté du Carême sur ”un chemin sans viande et sans poisson”
20/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Eric Draitser (New York) : ”USA et UE s'allient aux fascistes ukrainiens”
- Par un analyste new-yorkais (Counterpunch, Center for Research on Globalization, Press TV), traduction ici
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21/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Notre-Dame des Landes : tous à Nantes samedi !
Et signons tous la pétition :
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Ce projet coûteux va peser lourdement sur les finances publiques locales et infligera des nuisances graves à plus de 80 000 habitants des communes de la banlieue nord de Nantes du fait des diverses structures de raccordement et des expropriations qui seront nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire). Un collectif d'élus opposés au projet a financé une étude économique réalisée par un cabinet d'étude indépendant dont la conclusion est sans appel : le projet ne se justifie pas non plus économiquement.
Les bulldozers sont prêts à passer à l'action, mais il est encore temps de faire privilégier le bon sens: joignez-vous à la mobilisation de samedi à Nantes et signez la pétition à l'attention du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault pour qu'il étudie l'optimisation de l'aéroport Nantes Atlantique et abandonne le projet de Notre Dame des Landes:
http://www.avaaz.org/fr/petition/Abandonnez_le_projet_dAe...
21/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (20)
Ukraine : Fabius et le ”brun” Tyagnibok à la même table
Kiev, hier. À droite : Laurent Fabius. A gauche, le député Oleg Tyagnibok : chef de Svoboda, l'ex Parti national-socialiste d'Ukraine. Une "diplomatie européenne" lobotomisée !
source : Twitter
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Oleg Tyagnibok : le nouveau copain de Laurent Fabius.
A côté de lui, l'extrême droite française ou suisse est une gaufre molle.
21/02/2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Voyage du pape François en Terre Sainte (mai 2014) : création d'un site officiel
27/02/2014 | Lien permanent
La pensée catholique et la biodiversité
27/02/2014 | Lien permanent