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03/03/2014

Laurent Fabius en retard de quinze heures sur l'actualité diplomatique à l'Est

Officiellement prêt à "tout" contre le Kremlin, Hollande fait néanmoins dire (par Fabius) que les contrats militaires français avec la Russie ne seront "pas suspendus". Et tout le monde constate que le ministre des Affaires étrangères est moins au courant que les auditeurs des radios :

 


Bémol gris naval dans les déclarations de l'Elysée et du Quai d'Orsay : Laurent Fabius a répondu ce matin « nous n'en sommes pas là » au journaliste de RTL qui l'interrogeait sur le sort des quatre BPC (bâtiments de projection et de commandement) commandés à Saint-Nazaire par la flotte de guerre russe. Cette réponse montre que l'exécutif fait le grand écart. Il y a les proclamations belliqueuses, quand Hollande – docile second d'Obama – parle comme s'il voulait ouvrir un front de l'Est... Et il y a la préservation de l'emploi sur les chantiers navals... Le président français hésite.

Mais dans cette affaire russo-ukrainienne, a-t-il encore voix au chapitre ? M. Fabius a ajouté : « Pour le moment, nous en sommes à essayer de stopper le mouvement russe en Ukraine et d'autre part de maintenir le dialogue, ou plutôt l'établir. » La phrase ne veut rien dire, dans la mesure où « stopper le mouvement russe » et « établir le dialogue » sont une seule et même chose ; et où Paris s'est disqualifié pour un « dialogue » avec Poutine en s'alignant sur Obama, comme le constatait ce matin le député Alain Marsaud, rappelant que même Nicolas Sarkozy avait montré plus d'indépendance lors de l'affaire de Géorgie en 2008.

Si Paris s'est disqualifié sur la scène diplomatique, Berlin, en revanche, est à la manoeuvre. Poutine accepte le principe d'un groupe de contact proposé par Angela Merkel. Le dernier au courant est évidemment M. Fabius, qui disait tout à l'heure : « un groupe de contact si les Russes l'acceptent » – alors que « les « Russes» l'avaient accepté depuis la veille. Où était M. Fabius à cette heure-là ? dans une boîte, à « danser comme un fou » ? (comme s'en émerveillaient nos journalistes lors de la soirée de la Maison Blanche où il venait pourtant de se faire insulter par le protocole...)

Si l'occupant du Quai est réellement devenu « le ministre favori des Français », comme le disent maintenant les instituts de sondages, ça ne fait que confirmer – de la part des sondés – une regrettable indifférence envers le monde extérieur. Et un non moins regrettable goût pour les boîtes.

 

Commentaires

POLITESSE

> "Les boîtes de laids qu'ont dansé", comme disait Bobby Lapointe.
Pardon, l'heure n'est pas aux jeux de mots laids.
"L'humour est la politesse du désespoir", disait Courteline.
(Fin des citations. En fait, j'en reste sans voix.)
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Écrit par : PMalo / | 03/03/2014

PRISM

> Sur le blog de R. Hureaux, un article très intéressant sur l'affaire Prism et la politique extérieure des USA, qui semble dater de quelques mois et que l'auteur a fait fort opportunément "remonter" :

http://roland.hureaux.over-blog.com/article-affaire-prism-l-indiscretion-de-la-national-security-agency-ne-devrait-pas-etonner-les-europeens-120094199.html
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Écrit par : Feld / | 03/03/2014

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