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”Le Vatican contre toute intervention armée”
Mes réponses à Antonino Galofaro (Le Temps, 7/08) :
<< Une condamnation ferme de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie devant des milliers de fidèles réunis dimanche dernier place Saint-Pierre après la prière de l’Angélus; un message de paix martelé ensuite tous les jours sur le réseau social Twitter: le pape François est toujours plus actif dans sa volonté de résoudre le conflit syrien. Il a écrit jeudi une lettre au président russe Vladimir Poutine, hôte du G20. A travers lui, le pape s’est adressé aux «20 plus grandes économies du monde» réunies à Saint-Pétersbourg. Il leur a demandé de ne pas rester «inertes» face aux «drames que vit la population syrienne», les a invités à choisir «une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation» pour éviter un «massacre inutile». Et, c’est le cœur de son message, les a appelés à «dépasser leurs différences et à abandonner toute vaine prétention d’une solution militaire».
Pour le pape, les conflits armés constituent «la négation d’une possible entente internationale». «François est ainsi dans la continuité avec les papes précédents, remarque Patrice de Plunkett, écrivain et journaliste spécialiste des questions religieuses. Dans la continuité de Benoît XVI qui appelait à un gouvernement mondial» : Benoît XVI dénonçait déjà, avant sa renonciation en février, un conflit syrien qui ne «verrait ni gagnants ni perdants». Des mots tenus lors de son discours annuel au corps diplomatique du Vatican début janvier.
Pape François «plus direct»
Le pape François a beau être «plus direct, plus percutant», grâce notamment à son style, mais aussi grâce à l’utilisation nouvelle des réseaux sociaux, la ligne du Vatican n’en reste pas moins inchangée: «Une politique toujours au service de la paix», précise Patrice de Plunkett. La diplomatie du Vatican est une diplomatie «de la parole, poursuit l’écrivain, qui s’appuie sur le peuple catholique, soit plus d’un milliard de personnes, et plus largement chrétien. Le pape s’en fait le porte-parole, ce qui permet à sa diplomatie d’être prise au sérieux.»
Une parole qui a été précisée jeudi matin devant la quasi-totalité des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège. Mgr Dominique Mamberti, le secrétaire pour les rapports avec les Etats, sorte de ministre des Affaires étrangères du Vatican, a détaillé les trois points qui devraient «orienter la recherche d’une solution juste»: se mobiliser pour la reprise du dialogue avec les différentes parties, éviter la fracture de la Syrie entre les «diverses composantes de sa société» et, enfin, garantir l’intégrité territoriale du pays. Le chef de la diplomatie vaticane a rappelé la principale inquiétude du Saint-Siège: une violence continue qui «risque d’impliquer non seulement les pays de la région, mais qui pourrait avoir aussi des conséquences imprévisibles dans d’autres parties du monde».
A cette mobilisation, le pape François a ajouté une dimension spirituelle: une journée de jeûne ce samedi et une veillée de prière dans la soirée auxquelles sont invités croyants et non-croyants. >>
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5fd811d6-172f-11e3-8af1-c...
07/09/2013 | Lien permanent
Armée contre coptes : la crise égyptienne et son contexte
Incendie d'une église copte, propagande anti-copte de la télévision d'Etat, agression de l'armée contre les manifestants coptes, heurts entre coptes et musulmans au Caire : 25 morts dimanche. À chaque incident grave (assaut de l'ambassade d'Israël), l'armée resserre son étau sur le pays :
Extraits de l'analyse de Sophie Pommier (spécialiste de l'Egypte, chargée de cours à Sciences Po Paris), dans Libération du 11/10 :
Les coptes :
<< Cela fait déjà plusieurs années que le situation de cette minorité chrétienne s'est dégradée sous l'effet d'une réislamisation et même d'une salafisation de la société égyptienne. Lors des législatives de 2010, seuls trois coptes ont été élus. Cela a été vécu comme une véritable claque au sein de la communauté. […] Après la révolution, les militaires avaient assuré aux coptes que la loi relative à la construction des lieux de culte serait amendée. Ca n'a pas été le cas […]. Les coptes reprochent aux autorités – et c'était déjà le cas à l'époque de Moubarak – de ne pas suffisamment les protéger. On peut observer, en parallèle, l'apparition d'une nouvelle génération plus revendicative […] chez les coptes. Cela tranche avec l'attitude plutôt passive et très légaliste qui a été celle d'une majorité de la communauté pendant longtemps. >>
L'armée :
<< Elle a un rôle très ambigu, car elle a été portée par la révolution alors qu'elle était très liée au pouvoir. Elle a deux objectifs : conserver ses prébendes et éviter un clash avec Israël. Les militaires se trouvent dans une impasse. >>
Les tensions :
<< Il suffit de voir ce qui se passe en Irak entre chiites et sunnites : les clivages communautaires se ravivent dans la région, et les crises et les enjeux des recompositions politiques réveillent les lignes de fracture et les réflexes identitaires. >>
La correspondante de 'Libération' au Caire ajoute : << Depuis la révolution, c'est la première fois que l'armée s'attaque frontalement à des manifestants... "C'est un des rares faits dont on est sûrs pour l'instant : l'armée a utilisé un degré de violence sans précédent", précise Soha Abdel Haziz du centre égyptien de défense des libertés personnelles : "Les civils musulmans qui étaient là ont été, d'une façon ou d'une autre, incités à la violence par la télévision d'Etat." C'est toute une propagande haineuse anti-copte qui a été réactivée depuis hier soir, la même que celle qui sévissait sous le régime d'Hosni Moubarak. [...] La télévision d'Etat n'a pas cherché à faire cesser les violences. Elle a d'abord annoncé que les coptes attaquaient les militaires, avant d'appeler les Egyptiens à protéger leur armée." >> Aujourd'hui les jeunes coptes en appellent à une protection internationale.
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11/10/2011 | Lien permanent | Commentaires (4)
COP 21 : les Black Bloc, ”bande armée du capital” ?
C'est l'ingrédient indispensable d'un échec de la conférence climat :
La place Beauvau s'alarme des projets prêtés aux Black Bloc lors de la COP 21 à Paris : les célèbres commandos noirs, spécialisés dans le saccage de rue pendant les sommets, prépareraient une opération de ce style lors de la conférence climatique. Leur dernière intervention sur le territoire français fut pour saboter la mobilisation à Sivens contre le barrage FNSEA, et l'avant-dernière pour saboter la mobilisation à Nantes contre Notre-Dame-des-Landes ; dans les deux cas ils avaient pu venir, se concentrer aux abords du futur théâtre des affrontements, puis se déployer sur ce théâtre et déclencher le combat.
Or les Black Bloc sont parfaitement repérés (voire infiltrés) par les polices d'Europe, et leurs déplacements sont assez voyants pour être contrecarrés – à condition que les gouvernements le souhaitent. Visiblement ils ne le souhaitent pas dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, et ne l'ont pas souhaité dans le cas de Sivens : ce qui a coûté la vie au jeune botaniste Rémi Fraisse...
Le sabotage des mobilisations militantes par ces commandos ne sert qu'une seule cause, celle des pouvoirs politiques et économiques, en sabotant l'action des mouvements populaires légitimes et en suscitant l'indignation du citoyen contre les « radicaux irresponsables », etc. Le tout dans le seul intérêt des « dirigeants de l'économie », comme dirait le pape François...
Posons donc trois questions :
1. Si la place Beauvau a infiltré les Black Bloc au point de connaître leurs projets pour la COP 21 (ce qu'indiquaient les radios ce matin), que prépare-t-elle pour déjouer ces projets ?
2. Pourquoi le communiqué de la place Beauvau vise-t-il, non les Black Bloc explicitement, mais des « manifestations revendicatives » : ce qui englobe aussi la mobilisation légitime des mouvements écologiques et sociaux (chrétiens compris) qui se préparent à « environner », fermement mais pacifiquement, les travaux de la COP 21 ?
3. Sachant que les interventions des Black Bloc n'aboutissent qu'à jeter le citoyen dans les bras des pouvoirs économiques et politiques, pourquoi aucun média ne dit-il que ces commandos agissent en « bandes armées du capital » (comme disaient autrefois les communistes, ennemis jurés des gauchistes) ?
Les organisateurs de la COP 21 ne cachent pas leur crainte d'un échec de cette réunion internationale comme de toutes les précédentes, compte tenu de la mauvaise volonté des partenaires économiques et des gouvernements (décrite par un passage de l'encyclique Laudato Si). Avec quelques saccages de rue par lesdites « bandes armées », les conditions seront réunies pour que la police étouffe le rassemblement de masse (légitime) des milliers de gens qui viendront à Paris manifester pour de vraies décisions climatiques.
Il serait intéressant de jeter un coup d'oeil rétrospectif sur l'histoire moderne, et de compter le nombre de circonstances dans lesquelles les provocations « anarchistes » (?) n'ont fait le jeu que des pouvoirs en place. La posture de négativité absolue, le refus du travail sérieux de construction d'un mouvement de masse, n'ont jamais été que des cadeaux fait aux dominants.
17/09/2015 | Lien permanent | Commentaires (6)
Alep : la population privée d'eau depuis quinze jours
...par les djihadistes du Front al-Nosra :
Les médias français constatent que la ville d'Alep - 1,7 million d'habitants - est privée d'eau courante depuis quinze jours. Un habitant témoigne (RFI) : ''La population souffre énormément de cette situation. De plus cette coupure d’eau s’ajoute aux coupures d’électricité qui sont quotidiennes. La situation humanitaire est très mauvaise. La population essaye de trouver de l’eau là où elle peut. Les gens ont creusé des puits dans la ville mais les sources sont polluées. Il n’y a plus d’eau potable. Certains en arrivent même à récupérer l’eau des flaques dans les rues. Cette coupure d’eau est en train de provoquer une dégradation de la situation sanitaire...''
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, hostile au régime Assad, c'est le Front al-Nosra (al-Qaïda en Syrie) qui a coupé le fonctionnement de la station de pompage.
Cette explication était confirmée la semaine dernière à Radio Vatican par le P. Georges Saab, religieux mariste d'Alep, demandant au pape François d'intervenir ''auprès de la communauté internationale'' pour faire rétablir l'eau. Mais l'ONU n'a pas d'influence sur les rebelles, et les Occidentaux ne tiennent compte que des exactions commises par les forces gouvernementales...
Un habitant d'Alep prénommé Nabil confiait pourtant le 14 mai à La Croix : ''Les djihadistes publient des communiqués effrayants. Il y a deux jours, ils ont annoncé qu’ils voulaient inverser les circuits d’eau pour que seule la zone qu’ils contrôlent dispose de l’eau'' ; moyennant quoi ils ont privé d'eau toute la ville, sans pouvoir faire le tri entre les quartiers rebelles et les quartiers gouvernementaux. Selon ce même Alépien, ''la plupart des sunnites sont contre les rebelles après avoir vu ce qu'ils ont fait depuis des mois...'' ''Très actif sur les réseaux sociaux'', Nabil souligne ''les réactions de plus en plus fréquentes sur Facebook de musulmans qui crient leur haine des islamistes en Syrie.''
21/05/2014 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les écoutes téléphoniques en France : un ''marché'', laissé aux sociétés privées !
C'est le vrai choc de l'affaire des écoutes :
Derrière l'émoi médiatique orchestré – à la veille des municipales ! – autour des conversations Sarkozy-Herzog, il y a une énormité dont les télévisions (sauf LCI ce matin, où j'ai abordé le sujet) ne parlent pas : les écoutes judiciaires sont opérées par... des sociétés privées, qui exploitent le ''marché des interceptions téléphoniques''. Un marché ''ultra-concurrentiel'' d'après le seul article paru sur cette question depuis le début de l'affaire (Libération, 19/03). La concurrence opposait par exemple le groupe Elektron, qui a réalisé les écoutes Sarkozy-Herzog, et le groupe Foretec, qui a équipé le ministère de l'Intérieur... Ou Azur-Integration, SGME-Midi-System, Amecs, Deveryware... On apprend que, depuis dix ans, des responsables de la PJ comme Martine Monteil mettaient en garde contre l'opacité de ces firmes et leurs problèmes ''de sécurité et de déontologie'' ; ou que l'ANSI (Agence nationale pour la sécurité des systèmes d'information) les accusait de ''ne pas prendre les mesures élémentaires de sécurité'', sans doute pour comprimer leurs frais. En 2009, la CNIL dénonçait les ''inconvénients majeurs'' de ce réseau de sous-traitants de l'Etat : ''les mesures de sécurité et de traçabilité mises en oeuvre ne sont pas satisfaisantes...''
En 2010, Sarkozy et Rachida Dati décidaient de confier les interceptions judiciaires à une seule société privée : le groupe Thalès, dont l'Etat n'est qu'actionnaire minoritaire à 26%. Ce qui a donné lieu à la construction d'un bunker souterrain à Élancourt dans les Yvelines : copie minuscule du complexe géant de la NSA aux Etats-Unis, mais ce nanisme n'est pas plus rassurant pour ça. Que se passera-t-il si cette PNIJ (« plateforme nationale des interceptions judiciaires ») est détournée au profit d'intérêts économiques, ou piratée par des hackers ?
La PNIJ donne à un groupe privé – Thalès – la haute main sur les 5,5 millions de réquisitions judiciaires, genre fadettes, et les 47 000 interceptions téléphoniques et numériques ou géolocalisations. C'est Thalès qui fera fonctionner la machine d'espionnage, et qui contrôlera le coffre-fort numérique où seront stockées les interceptions... ''Pas d'exemple dans l'histoire où un tel pouvoir concentré entre les mêmes mains n'a pas créé de dérives'', souligne le CECIL (centre d'études sur la citoyenneté, l'informatisation et les libertés). Pour l'ex-patron de la police nationale Frédéric Péchenard, la plateforme Thalès est ''une cible potentielle du fait de la concentration de données sensibles''.
Et personne ne pourra contrôler l'activité de Thalès : parce que le système du PNIJ sera trop complexe pour les moyens de la CNIL ou d'un très théorique ''comité de contrôle'' ; et parce que Thalès est couvert par le confidentiel-défense, cas exemplaire de la confusion du pouvoir d'Etat et des intérêts privés (dans la post-démocratie qui métastase depuis les années 1990).
L'Etat nous explique qu'il fallait créer la PNIJ parce que le système antérieur n'était pas fiable. Mais il y a quelques années, l'Etat nous assurait que ce système antérieur donnait toutes garanties de sécurité... Que nous dira l'Etat dans quelques années à propos du système Thalès ? Et que sera-t-il arrivé entre temps ?
19/03/2014 | Lien permanent
30 députés dénoncent le forcing des intérêts privés en faveur de la déshumanisation en bioéthique
L'eugénisme, un produit du libéralisme économique :
Synthèse de l'Alliance pour les droits de la vie (ADV) :
L'événement
A la veille du débat en seconde lecture à l'Assemblée nationale, plus de trente députés UMP, avec Jean-Marc Nesme, Xavier Breton et Sylvia Bassot, ont demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire « sur les conflits d'intérêts potentiels en matière de biotechnologie », notamment en ce qui concerne la médecine prénatale et la recherche sur l'embryon humain.
L'exposé des motifs souligne les pressions croissantes des firmes de biotechnologie sur les décideurs politiques. Il cite en particulier Jacques Testard, directeur honoraire de recherche à l'INSERM : « On devrait défendre l'idée d'une expertise indépendante des promesses médicales et des conflits d'intérêts qui y sont assortis. Il peut y avoir confusion entre des intérêts médico-scientifiques et des intérêts commerciaux ».
Ils demandent que soit appliqué le principe de précaution, en particulier en ce qui concerne le débat sur la recherche sur l'embryon.
La citation
L'eugénisme « peut être le fruit d'une politique délibérément menée par un État et contraire à la dignité humaine. Il peut aussi être le résultat collectif d'une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l'enfant parfait. (
) En France, 92% des cas de trisomie sont détectés, contre 70% en moyenne européenne, et 96 % des cas ainsi détectés donnent lieu à une interruption de grossesse, ce qui traduit une pratique individuelle d'élimination presque systématique des foetus porteurs ».
Cet extrait du rapport du Conseil d'État de 2009 a été cité par le député Xavier Breton, hier à l'Assemblée, dans les débats sur les potentielles dérives eugéniques liées au diagnostic prénatal.
Le chiffre
62 députés (au 24 mai) ont rejoint l'appel lancé la semaine dernière dans Valeurs Actuelles par Dominique Souchet, pour rétablir le principe d'interdiction de l'expérimentation sur l'embryon humain.
Le résumé des débats
a) Le contexte
L'examen du projet de loi bioéthique en seconde lecture intervient alors que plusieurs groupes ou instances sont intervenus directement auprès des députés ou dans les médias. Le débat entre dans sa dernière ligne droite et les positions se cristallisent.
Le rapporteur Jean Léonetti a déclaré : « Les députés qui sont ici sont libres. Ils sont libres de leur décision, même si chacun peut apporter sa pierre dans une contribution utile, que ce soit l'industrie et l'économie, les grandes religions monothéistes, un certain nombre de philosophes
».
Dans un communiqué de ce jour, le Grand Orient de France entend dénoncer la prise de parole de l'Eglise catholique (en réaction à la conférence de presse donnée par le cardinal Vingt-Trois le 23 mai) : « Sans dénier à l'Eglise le droit de dire une morale qui concerne ses adeptes, le Grand Orient de France rappelle que dans ce débat qui intéresse le pays tout entier dans la diversité de ses composantes philosophiques et religieuses, l'État est chez lui et l'Eglise doit rester chez elle ».
b) La question du diagnostic prénatal
Un point essentiel de clivage est ressorti au cours des premières heures de débat, comme lors de la première lecture : quelle information donner aux femmes sur les examens prénataux ? Une partie des députés se sont à nouveau opposés au caractère systématique des propositions d'examens. Ils ont insisté sur la nécessité d'un réel accompagnement des parents lors de l'annonce d'un diagnostic de handicap. Finalement le rapporteur a fait voter une version qui tente d'atténuer le caractère systématique sans pour autant le supprimer : « Toute femme reçoit, lors d'une consultation médicale, une information loyale, claire et appropriée sur la possibilité de recourir, à sa demande, à des examens de biologie médicale et d'imagerie permettant d'évaluer le risque que l'embryon ou le foetus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de sa grossesse. »(article 9)
Notre coup de coeur
La création du collectif de chercheurs « Science-en-conscience »
55 chercheurs dénoncent la seule utilisation de cellules souches issues d'embryons humains au détriment des cellules souches adultes. Une alternative qu'ils considèrent comme crédible et respectueuse des droits de la personne et de la dignité de l'embryon humain. www.science-en-conscience.fr
Voir la tribune parue dans lemonde.fr du 25 mai 2011,
Notre coup de gueule
Au cours des débats mardi 24 mai, plusieurs députés ont affirmé que l'industrie du médicament n'avait pas d'intérêt dans la recherche sur l'embryon. Pourtant, le député Jean-Marc Nesme, qui a soulevé la question, avait en main une lettre que le président du LEEM (syndicat des entreprises du médicament) a adressée à Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, dans laquelle il plaidait pour la levée de l'interdiction de la recherche sur l'embryon. Par ailleurs plusieurs députés ont confié avoir été appelés au téléphone ces derniers jours, en ce sens, par ce syndicat.
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25/05/2011 | Lien permanent | Commentaires (7)
14 juillet : deuil pour l'armée, honte pour la classe politique
après la mort de six Français de plus
en Afghanistan :
Un officier, trois sous-officiers, un caporal-chef et un soldat tués, quatre autres grièvement blessés, parmi ce qu'on appelle « les forces françaises de l'Otan ». Les attentats ont frappé nos soldats la veille du 14 juillet et le lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy, à qui le général Maurin, commandant des troupes françaises à la disposition du Pentagone, venait d'expliquer : « l'insurrection est mobile, agressive, intelligente. Elle recherche le coup d'opportunité contre les forces françaises ».
Le bilan de nos pertes en Afghanistan est désormais de 69 morts... Tués pour quoi ? Pas pour la France, puisque les insurgés afghans ne menacent pas sa sécurité – contrairement à ce que la droite répète en boucle depuis dix ans. Pour l'Otan ? Mais qu'est-ce que l'Otan ? Une « chambre d'enregistrement des quatre volontés américaines », constatent les experts.
Non seulement cette guerre n'était pas la nôtre, mais elle était perdue d'avance, selon le schéma vietnamien révisé Black Hawk Down : 20 000 guérilleros locaux narguant 135 000 étrangers. La défaite en Afghanistan est d'ailleurs plus humiliante que la défaite au Vietnam, les taliban étant peu armés alors que l'Armée populaire vietnamienne était équipée par les Soviétiques. Le géant « occidental » titube face au nain coriace qui fait la guerre avec des bombes artisanales, des attaques-suicide et des embuscades dignes de l'époque de Kipling. Les lourds otaniens casqués, commandés en basic english, dégagent le secteur de Kandahar (au sud) ? Les taliban percent à Baghlan (nord), à Herat (ouest), et se renforcent dans l'est, reprenant notamment tout le district montagnard du Nouristan... En dix ans de bombardements et d'accrochages au sol, l'armée du Pentagone n'a abouti à rien de stable. Elle s'apprête maintenant à lever le camp, en laissant la situation à la pseudo-armée de M. Karzaï – qui ne demande qu'à se débander pour retourner aux champs de pavot.
Que faisions-nous là-bas aux ordres des Américains ? Sarkozy et l'UMP n'en savent rien, sinon qu'il faut aller où les Américains vont. Et partir quand les Américains partent. Honte à la classe politique...
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[1] Certains croient savoir ce qu'il aurait fallu faire en Afghanistan : « combattre les coutumes islamiques !» (bon moyen de séduire les populations musulmanes). C'est d'une bêtise vertigineuse.-
14/07/2011 | Lien permanent | Commentaires (15)
Egypte : violences de l'armée contre les monastères coptes
Déjà malveillante envers les monastères coptes sous le règne de son chef Moubarak, l'armée égyptienne aggrave son attitude : elle interdit aux moines (par la violence) la construction de murs de protection, rendue nécessaire par la montée de l'insécurité. Les monastères ont en effet été attaqués à la mi-février par des bandes de prisonniers libérés par Moubarak dix jours avant sa chute pour semer le désordre.
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01/03/2011 | Lien permanent | Commentaires (4)
Le putsch libéral au Honduras : l'armée tue des partisans du président légitime
Zelaya lance l'appel de l'évêque martyr Romero (1980) :
« Au nom de Dieu, je vous implore, je vous supplie, je vous ordonne : cessez de réprimer le peuple ! » Ce fut l'appel de Mgr Oscar Romero (archevêque de San Salvador) le 23 mars 1980, veille de son assassinat par l'oligarchie. Il s'adressait à l'armée salvadorienne, déchaînée contre la population du Salvador.
Hier 5 juillet 2009, de passage à San Salvador, le président hondurien Manuel Zelaya, renversé et expulsé du Honduras la semaine dernière (par un putsch militaire de la droite libérale), a employé délibérément les mêmes mots que Mgr Romero. Quelques heures plus tôt, l'armée hondurienne putschiste avait ouvert le feu sur les partisans de Zelaya et en avait tué plusieurs, à l'aéroport de Tegucigalpa où ceux-ci s'étaient rassemblés pour accueillir leur président tentant de revenir de son exil forcé. N'ayant pu atterrir (la piste étant bloquée par l'armée), l'avion de Zelaya était allé se poser à San Salvador.
Paradoxe : mené au nom de l'idéologie ultralibérale, le pouvoir issu du putsch de Tegucigalpa n'est même pas reconnu par les Etats-Unis.
06/07/2009 | Lien permanent | Commentaires (4)
Budget de l'armée : Pierre de Villiers démissionne
Le président de la République ne peut pas, 'en même temps', faire des cadeaux à la finance... et financer l'armée française :
Le chef d'état-major des armées vient d'annoncer sa démission : "Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd'hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays... J'ai toujours veillé, depuis ma nomination, à maintenir un modèle d'armée qui garantisse la cohérence entre les menaces qui pèsent sur la France et sur l'Europe, les missions de nos armées qui ne cessent d'augmenter, et les moyens capacitaires et budgétaires nécessaires pour les remplir."
Le fait est sans précédent depuis 1958. Mais c'était couru. L'après-midi du 13 juillet, M. Macron laissait entendre publiquement - devant militaires et médias - que maintenir un autre point de vue que le sien était un acte peu républicain ; car Jupiter est infaillible. Dans le JDD du 16, il ajoutait avec dédain : "Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état-major change."
Quelque chose les opposait en effet : c'était le budget de l'armée. Autrement dit les moyens de ses missions, de ses équipements et de ses entraînements.
M. Macron s'estime mandaté [*] pour forcer la société française à se moderniser : notamment en faisant des cadeaux fiscaux aux plus aisés et à la sphère financière (réforme de l'ISF). Ou en réduisant des services publics dont fait partie l'armée - bête noire de Bercy... Ce programme a un nom : c'est l'ultra-libéralisme. M. Macron est en train de le concrétiser.
Ces manières de PDG colérique séduisent M. Trump mais pas les Français. M. Macron réussit l'exploit d'amener même la gauche radicale à défendre l'armée ! Tweet d'Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon : "Je regrette la démission du Gal #devilliers. Homme d'honneur, il a fait son devoir en s'exprimant devant la Commission de la défense de l'Ass Nale." Corbière ajoute : "Preuve cinglante de l'échec de la politique brutale de Macron..." Tweet de "Hérault insoumis" : "Je rappelle que les militaires défendent tous les Français..." Même réaction à la gauche de la gauche : "La démission du Gal Pierre de Villiers après l'annonce des coupes budgétaires pour nos armées est le nouveau chef d'oeuvre d'@EmmanuelMacron", tweete Benoît Hamon.
A droite, les moins anti-Macron tiquent devant la situation : "Remettre en cause le budget des #armées, c'est oublier que nous devons protéger ceux qui nous protègent", tweete Xavier Bertrand, qui qualifie le général de "militaire sincère, droit et soucieux de la sécurité de ses soldats, de nos compatriotes et de l'intérêt national".
Dans Le Monde, le général (CR) Vincent Desportes écrit avec sévérité :
<< Il faut remonter au putsch du 21 avril 1961 pour trouver une crise aussi aiguë entre le chef de l’exécutif et la hiérarchie militaire. La grande différence est que le coupable du jour, le général d’armée Pierre de Villiers, brutalement poussé à la démission, est aussi légitime au sein des armées que parfaitement loyal envers la République, aussi unanimement apprécié des femmes et des hommes de l’institution militaire que reconnu par l’ensemble de la classe politique. Cette issue brutale est l’aboutissement d’une crise latente. Le feu couvait depuis longtemps, que les responsables politiques étouffaient sous le couvercle d’un devoir de réserve perverti. Il a explosé sous l’effet d’un autoritarisme juvénile qui, détruisant l’image forgée en deux mois par Emmanuel Macron à coups d’habiles postures martiales, a stupéfait l’institution et brisé le lien de confiance. >>
Comment un "lien de confiance" pourrait-il exister entre la société (dont fait partie l'armée) et un exécutif ouvertement voué à nous imposer un certain système économico-financier, incompatible avec les structures profondes et les besoins actuels de la France ?
Acte concret après acte concret, Macron montre de quoi il est le nom.
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[*] quoique élu avec la plus forte abstention jamais enregistrée.
19/07/2017 | Lien permanent | Commentaires (13)