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25/05/2011

30 députés dénoncent le forcing des intérêts privés en faveur de la déshumanisation en bioéthique

L'eugénisme, un produit du libéralisme économique :


Synthèse de l'Alliance pour les droits de la vie (ADV) :

L'événement

A la veille du débat en seconde lecture à l'Assemblée nationale, plus de trente députés UMP, avec Jean-Marc Nesme, Xavier Breton et Sylvia Bassot, ont demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire « sur les conflits d'intérêts potentiels en matière de biotechnologie », notamment en ce qui concerne la médecine prénatale et la recherche sur l'embryon humain.

L'exposé des motifs souligne les pressions croissantes des firmes de biotechnologie sur les décideurs politiques. Il cite en particulier Jacques Testard, directeur honoraire de recherche à l'INSERM : « On devrait défendre l'idée d'une expertise indépendante des promesses médicales et des conflits d'intérêts qui y sont assortis. Il peut y avoir confusion entre des intérêts médico-scientifiques et des intérêts commerciaux ».
Ils demandent que soit appliqué le principe de précaution, en particulier en ce qui concerne le débat sur la recherche sur l'embryon.

La citation

L'eugénisme « peut être le fruit d'une politique délibérément menée par un État et contraire à la dignité humaine. Il peut aussi être le résultat collectif d'une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l'enfant parfait. (…) En France, 92% des cas de trisomie sont détectés, contre 70% en moyenne européenne, et 96 % des cas ainsi détectés donnent lieu à une interruption de grossesse, ce qui traduit une pratique individuelle d'élimination presque systématique des foetus porteurs ». 
Cet extrait du rapport du Conseil d'État de 2009 a été cité par le député Xavier Breton, hier à l'Assemblée, dans les débats sur les potentielles dérives eugéniques liées au diagnostic prénatal.

Le chiffre

62 députés (au 24 mai) ont rejoint l'appel lancé la semaine dernière dans Valeurs Actuelles par Dominique Souchet, pour rétablir le principe d'interdiction de l'expérimentation sur l'embryon humain.

Le résumé des débats

a) Le contexte

L'examen du projet de loi bioéthique en seconde lecture intervient alors que plusieurs groupes ou instances sont intervenus directement auprès des députés ou dans les médias. Le débat entre dans sa dernière ligne droite et les positions se cristallisent.

Le rapporteur Jean Léonetti a déclaré : « Les députés qui sont ici sont libres. Ils sont libres de leur décision, même si chacun peut apporter sa pierre dans une contribution utile, que ce soit l'industrie et l'économie, les grandes religions monothéistes, un certain nombre de philosophes…».

Dans un communiqué de ce jour, le Grand Orient de France entend dénoncer la prise de parole de l'Eglise catholique (en réaction à la conférence de presse donnée par le cardinal Vingt-Trois le 23 mai) : « Sans dénier à l'Eglise le droit de dire une morale qui concerne ses adeptes, le Grand Orient de France rappelle que dans ce débat qui intéresse le pays tout entier dans la diversité de ses composantes philosophiques et religieuses, l'État est chez lui et l'Eglise doit rester chez elle ».


b) La question du diagnostic prénatal

Un point essentiel de clivage est ressorti au cours des premières heures de débat, comme lors de la première lecture : quelle information donner aux femmes sur les examens prénataux ? Une partie des députés se sont à nouveau opposés au caractère systématique des propositions d'examens. Ils ont insisté sur la nécessité d'un réel accompagnement des parents lors de l'annonce d'un diagnostic de handicap. Finalement le rapporteur a fait voter une version qui tente d'atténuer le caractère systématique sans pour autant le supprimer : « Toute femme reçoit, lors d'une consultation médicale, une information loyale, claire et appropriée sur la possibilité de recourir, à sa demande, à des examens de biologie médicale et d'imagerie permettant d'évaluer le risque que l'embryon ou le foetus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de sa grossesse. »(article 9)

Notre coup de coeur

La création du collectif de chercheurs « Science-en-conscience »
55 chercheurs dénoncent la seule utilisation de cellules souches issues d'embryons humains au détriment des cellules souches adultes. Une alternative qu'ils considèrent comme crédible et respectueuse des droits de la personne et de la dignité de l'embryon humain. www.science-en-conscience.fr
Voir la tribune parue dans lemonde.fr du 25 mai 2011,



Notre coup de gueule

Au cours des débats mardi 24 mai, plusieurs députés ont affirmé que l'industrie du médicament n'avait pas d'intérêt dans la recherche sur l'embryon. Pourtant, le député Jean-Marc Nesme, qui a soulevé la question, avait en main une lettre que le président du LEEM (syndicat des entreprises du médicament) a adressée à Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, dans laquelle il plaidait pour la levée de l'interdiction de la recherche sur l'embryon. Par ailleurs plusieurs députés ont confié avoir été appelés au téléphone ces derniers jours, en ce sens, par ce syndicat.

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Commentaires

LE GODF

> On reste stupéfait de voir le GODF, réseau d'opinion, prétendre interdire à l'Eglise catholique de donner elle aussi son opinion dans le débat public.
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Écrit par : vitriol / | 25/05/2011

STUPEFAITE

> Dans la catégorie "stupéfaction", je suis toujours aussi stupéfaite de voir des représentants de partis économiquement libéraux monter au créneau sur ces sujets et de voir des représentants de partis ou courants anti-libéraux s'accommoder de l'intrusion du libéralisme dans ce qui concernant le vivant.
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Écrit par : Mahaut / | 25/05/2011

EXTRAVAGANT

> Extravagant de voir le Grand Orient de France évoquer les « adeptes » de l’Eglise, institution ouverte et transparente dans ses pratiques communautaires, contrairement à la franc-maçonnerie, qui fonctionne, elle, dans le secret, de façon fermée et sectaire.
Faut-il le rappeler aux francs-maçons ? Les chrétiens sont des « fidèles » de Jésus-Christ ils gardent la foi (fides) en Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint.
Les francs-maçons du Grand Orient de France, eux, sont bel et bien les « adeptes » d’un grand éthéré gazeux qu’ils nomment le Gadlu (acronyme du «grand architecte de l’univers »). Ce Gadlu qui est leur modèle et qu’ils vénèrent – que je nommerai pour ma part « gars Dlu » – recouvre une réalité très simple pour un chrétien : c’est un gars de Lucifer (on lira avec profit les ouvrages bien étayés d’un ancien franc-maçon, le docteur Maurice Caillet, sur le culte luciférien des hauts grades maçonniques).
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Écrit par : Denis / | 26/05/2011

CISELEE

> Face aux propos grossiers du GOF, la pensée ciselée de Benoît XVI :
Jésus, p.219 au sujet du procès de Pilate :
"Qu'est-ce que la vérité" : "Étant donné l'impossibilité d'un consensus sur la vérité et en s'appuyant sur elle, la politique ne se fait-elle pas l'instrument de certaines traditions qui, en réalité, ne sont que des formes de conservation du pouvoir ?" ... Plus loin "la non-rédemption du monde consiste, précisément, dans le fait que la création n'est pas déchiffrable, que la vérité n'est pas reconnaissable. Cette situation conduit alors inévitablement à la domination du pragmatisme, et ainsi le pouvoir des forts devient véritablement le dieu de ce monde."
Et encore : "Avec la connaissance croissante de la vérité fonctionnelle" (celle des sciences), semble plutôt aller de pair un aveuglement croissant pour la "vérité" elle-même - pour la question de savoir ce qu'est notre véritable réalité et ce qu'est notre fin véritable."
Pour finir : "Extérieurement, la vérité est impuissante dans le monde... Mais c'est justement ainsi, dans l'absence totale de pouvoir, qu'il (le Christ)est puissant et c'est seulement ainsi que la vérité devient toujours davantage une puissance".
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Écrit par : Isabelle / | 26/05/2011

OCCULTE

> Je confirme le propos de Denis sur ce que dit le docteur Maurice Caillet des convictions réelles de certains haut gradés de la Franc Maçonnerie (en fait des cellules non hiérarchiquement rattachées à la structure officielle, "visible" de la Franc Maçonnerie). L'entreprise prétendument purement intellectuelle tourne réellement à la recherche de contact et d'instrumentalisation des forces occultes. Ni plus, ni moins. Bien mal lui en a pris d'amener sa femme malade, en vue de guérison, pour l'exposer aux "forces telluriques" de la grotte de Lourdes. C'est lui qui a été "frappé" par une voix intérieure subite, mis KO comme franc maçon et vivant comme chrétien.
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Écrit par : Roque / | 26/05/2011

ND DE LORETTE

> Heureusement, la Franc-maçonnerie est diverse.– Les Loges de rite écossais, très présentes à Lyon au XVIIIe siècle, ont beaucoup contribué au renouveau catholique du début du XIXe, via leurs doctrines illuministes. Ballanche, Lamennais, Ozanam... De toute façon, les notables catholiques fréquentaient activement les Loges (puisque le Parlement refusait d'enregistrer leur condamnation par le Pape).
Un splendide exemple de cette relation apaisée (mais bourrée d'ambiguïtés), c'est l'église Notre-Dame de Lorette à Paris, décorée par Victor Orsel. Symboles chrétiens et franc-maçons s'harmonisent heureusement pour célébrer la providence divine et les grâces de Marie. C'est un des chefs-d'oeuvre de la peinture religieuse sous la Monarchie de Juillet.
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Écrit par : Blaise / | 27/05/2011

???

> Blaise, Ozanam aurait été franc maçon ? Une preuve de cette assertion, pour moi un peu surprenante, m'intéresserait. Si vous en disposez bien entendu.
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Écrit par : Roque / | 27/05/2011

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