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06/07/2009

Le putsch libéral au Honduras : l'armée tue des partisans du président légitime

Zelaya lance l'appel de l'évêque martyr Romero (1980) :


 

« Au nom de Dieu, je vous implore, je vous supplie, je vous ordonne : cessez de réprimer le peuple ! » Ce fut l'appel de Mgr Oscar Romero (archevêque de San Salvador) le 23 mars 1980, veille de son assassinat par l'oligarchie. Il s'adressait à l'armée salvadorienne, déchaînée contre la population du Salvador.

Hier 5 juillet 2009, de passage à San Salvador, le président hondurien Manuel Zelaya, renversé et expulsé du Honduras la semaine dernière (par un putsch militaire de la droite libérale), a employé délibérément les mêmes mots que Mgr Romero. Quelques heures plus tôt, l'armée hondurienne putschiste avait ouvert le feu sur les partisans de Zelaya et en avait tué plusieurs, à l'aéroport de Tegucigalpa où ceux-ci s'étaient rassemblés pour accueillir leur président tentant de revenir de son exil forcé. N'ayant pu atterrir (la piste étant bloquée par l'armée), l'avion de Zelaya était allé se poser à San Salvador.

Paradoxe : mené au nom de l'idéologie ultralibérale, le pouvoir issu du putsch de Tegucigalpa n'est même pas reconnu par les Etats-Unis.

  

Commentaires

Mgr ROMERO

> Combien de gens dans le monde auront reconnu le magnifique dernier discours à la radio de Mgr Romero, en entendant Manuel Zelaya à San Salvador en appeler à la conscience des soldats honduriens ?

Écrit par : Fabien | 06/07/2009

LE SCANDALE DU SILENCE

> Oui, mais comment expliquer le silence de plomb des sites cathos et des journaux du même tonneau, sur l'incroyable scandale de ce qui se passe à Tegucigalpa ? Une armée de prétoriens aux ordres des latifundiaires et des banquiers, chassant du pays le président élu par les citoyens ? Cela pour la seule raison que ce président a évolué de la droite à la gauche radicale, pour prendre en main la cause des pauvres ? Qu'est-ce qu'ils f... à se taire comme ça, les pompeux boy-scouts du net ? Le choc d'Hénin-Beaumont les rend aphasiques ? Ou bien ils ne voient pas d'objection à ce qu'on ait supprimé Mgr Romero (après tout son assassin était officier d'aviation, c'est chic, youkaïdi) ?

Écrit par : Leoluca | 06/07/2009

EMBROUILLE A TEGUCIGALPA

> Je lis la dépêche ci-dessous de Zénit ; la situation semble plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord et l'épiscopat joue serré ; qu'en pensez-vous ?
ZF09070702 - 07-07-2009
Permalink: http://www.zenit.org/article-21500?l=french
Crise au Honduras : L’Eglise mise sur le dialogue
Elle condamne les agissements de Manuel Zelaya mais son expulsion aussi
ROME, Mardi 7juillet 2009 (ZENIT.org) - La Conférence épiscopale du Honduras a choisi la voie du dialogue comme solution pour surmonter la grave crise politique que traverse le pays.
Dans un message lu à la télévision, le 4 juillet, le cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et président de la conférence épiscopale du pays, condamne l'atteinte à la constitution du président déchu, Manuel Zelaya, et l'expulsion de ce dernier du territoire.
La note des évêques a été rédigée après une consultation avec les instances compétentes de l'Etat (la cour suprême de Justice, le congrès national, le ministère public, le pouvoir exécutif, le tribunal suprême électoral) et plusieurs organisations de la société civile.
« Tous les documents dont nous sommes entrés en possession montrent que les institutions de l'Etat démocratique honduriennes sont en vigueur et que leurs actions, au plan juridico-légal, sont conformes au droit », disent les évêques.
« Les trois pouvoirs de l'Etat, exécutif, législatif et judiciaire, agissent selon la loi et la démocratie en accord avec la Constitution de la République du Honduras », poursuit la déclaration lue par le cardinal Rodríguez Maradiaga.
Il souligne que la position de Manuel Zelaya a été irrémédiablement compromise par son intention d'imposer au congrès un référendum populaire sur la création d'une assemblée constituante dans le seul but de rédiger des modifications à la constitution et de lui donner la possibilité de se représenter et d'être réélu.
« Conformément à l'article 239 de la Constitution de la République 'toute personne proposant la réforme de cette article' cesse immédiatement de recouvrir sa charge et, pendant dix ans, ne peut exercer aucune fonction publique », explique le document.
Ainsi, explique le cardinal, lorsqu'il a été capturé, « Manuel Zelaya n'était plus président de la République ».
Dans leur lettre, les évêques demandent ensuite des explications sur les événements qui ont conduit à l'expulsion de Manuel Zelaya par un commando de l'armée, dans la mesure où, précisent-ils, selon l'article 102 de la Constitution de la République « aucun Hondurien ne saurait être expatrié ni remis à un Etat étranger ».
Les évêques affirment qu'ils ont donc l'intention « d'écouter d'autres avis, de manière à pouvoir engager un vrai dialogue entre tous les secteurs de la société, et ainsi trouver des solutions constructives ».
« Il est essentiel, soulignent-ils, que le calendrier des élections prévues en novembre prochain par le Tribunal suprême électoral soit respecté ».
Lors de son intervention télévisée, le cardinal Maradiaga a demandé à Manuel Zelaya de ne pas rentrer au pays pour éviter tout bain de sang.
« Je sais que vous aimez la vie », a dit le cardinal, « je sais que vous respectez la vie », et « votre retour au pays en ce moment pourrait entraîner un bain de sang. S'il vous plaît, pensez-y. Après, il sera trop tard ».
La position indépendante et pro-constitutionnelle de l'épiscopat fait que certaines institutions internationales ont demandé au cardinal Rodríguez Madariaga de poursuivre une action de médiation entre les divers instances du pays afin que le retour annoncé du président déchu ne provoque pas d'affrontements.
En attendant, une semaine après le coup d'Etat, Manuel Zelaya a tenté plusieurs fois de rentrer au pays par avion, mais sans y parvenir. Les militaires, sur ordre du président par intérim, Roberto Micheletti, ont en effet empêché l'atterrissage de l'avion à l'aéroport de la capitale Tegucigalpa, où deux manifestants ont été tués et au moins une centaine d'autres blessés dans les violents affrontements qui ont éclaté entre les partisans de l'ancien président et les forces de sécurité.

Écrit par : Michel de Guibert | 07/07/2009

ZF09071603 - 16-07-2009
Permalink: http://www.zenit.org/article-21602?l=french
Crise au Honduras : l’Eglise n’est ni d’un côté ni de l’autre

Selon le cardinal Rodríguez Maradiaga

ROME, Jeudi 16 Juillet 2009 (ZENIT.org) - Dans la crise institutionnelle qui secoue le Honduras, l'Eglise n'est ni d'un côté ni de l'autre, affirme le cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga.

Le président de la Conférence épiscopale et archevêque de Tegucigalpa a remercié Benoît XVI pour l'appel au dialogue et à la réconciliation qu'il a lancé dimanche 12 juillet, comme un moyen pour dépasser le conflit qui a mené à l'expulsion du pays du président Manuel Zelaya.

Dimanche 12 juillet, le pape avait en effet lancé un appel au « dialogue », à la « compréhension réciproque », à la « réconciliation », et à la recherche du « bien commun », de façon à assurer la démocratie au Honduras. Il avait exprimé sa « vive préoccupation » et invité à dépasser « les tendances partisanes » pour « chercher la vérité » et « rechercher le bien commun avec ténacité ».

« Nous avons éprouvé une grande joie : le Saint Père nous a donné beaucoup de force par ses paroles si pleines de sagesse. Il est normal que la communauté catholique le remercie. Elle est très contente », a affirmé le cardinal au micro de Radio Vatican.

« Parmi les partisans du régime précédent, il y a aussi beaucoup de catholiques qui agissent avec bonne conscience, parce qu'ils n'ont pas toutes les informations. L'Eglise ne peut se ranger d'un côté ou de l'autre. L'Eglise cherche la réconciliation, et elle cherche surtout l'entente à travers le ‘dialogue' », a-t-il ajouté.

Le cardinal invite à suivre l'Evangile qui « nous dit clairement que celui qui exerce la violence périra dans la violence et qu'un règne divisé ne peut aller de l'avant. Nous devons rechercher l'unité dans ce qui est essentiel ».

« Les partis politiques peuvent être légitimes, ils peuvent avoir diverses manières de penser, mais cela ne justifie pas du tout la violation des lois », a-t-il expliqué.

De toutes façons, si « on regardait en arrière, on découvrirait qu'aucune loi n'a été respectée, notamment parce que la plus grande autorité l'a violée en premier ».

« Je pense qu'il est très important de se tourner vers Dieu, d'examiner notre cœur, pour le vider de la haine et de la violence, et que comme frères honduriens, nous cherchions les meilleurs voies pour l'avenir de ce pays », a-t-il confessé.

Le cardinal a donc demandé « les prières de tous les amis des Honduriens, parce que si pour le moment les choses semblent impossibles, Dieu les rend possibles ».

Écrit par : Michel de Guibert | 16/07/2009

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