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04/06/2015

La joie spirituelle chrétienne est le contraire du repli sur soi

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Ecologie de l'âme (4), avec le bienheureux Paul VI : 


 

<< Depuis vingt siècles, cette source de joie n'a cessé de jaillir dans l'Eglise, et spécialement au cœur des saints... Dans la vie des fils de l'Eglise, cette participation à la joie du Seigneur n'est pas dissociable de la célébration du mystère eucharistique, où ils sont nourris et abreuvés de son Corps et de son Sang. Car soutenus ainsi, comme des voyageurs, sur la route de l'éternité, ils reçoivent déjà sacramentellement les prémices de la joie eschatologique. Située en une telle perspective, la joie vaste et profonde répandue dès ici-bas dans le cœur des vrais fidèles ne peut apparaître que comme « diffusive de soi », tout comme la vie et l'amour dont elle est un heureux symptôme. Elle résulte d'une communion humano-divine, et aspire à une communion toujours plus universelle. Elle ne saurait en aucune manière inciter celui qui la goûte à quelque attitude de repli sur soi. Elle donne au cœur une ouverture catholique sur le monde des hommes, en même temps qu'elle le blesse de la nostalgie des biens éternels. Elle approfondit chez les fervents la conscience de leur condition d'exil, mais les garde de la tentation de déserter le lieu de leur combat pour l'avènement du Royaume. Elle les fait se hâter activement vers la consommation céleste des Noces de l'Agneau. Elle est paisiblement tendue entre l'instant du labeur terrestre et la paix de la Demeure éternelle, conformément à la loi de gravitation de l'Esprit: « Si donc, dès à présent, pour avoir reçu ces arrhes (de l'Esprit filial), nous crions: " Abba, Père! ", que sera-ce lorsque, ressuscités, nous le verrons face à face? Lorsque tous les membres, à flots débordants, feront jaillir un hymne d'exultation, glorifiant Celui qui les aura ressuscités d'entre les morts et gratifiés de l'éternelle vie? Car, si déjà de simples arrhes, en enveloppant l'homme de toutes parts en elles-mêmes, le font s'écrier:  " Abba, Père! ", que ne fera pas la grâce entière de l'Esprit, une fois donnée aux hommes par Dieu? Elle nous rendra semblables à lui et accomplira la volonté du Père, car elle fera l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu ». Dès ici bas, les saints nous donnent un avant-goût de cette ressemblance. >>

 

 

Bienheureux Paul VI, Gaudete in Domino,  § 4