03/12/2012
Ceux qui croient que le "dogme catholique" exige de manger de l'agneau égorgé rituellement...
...soutiendront Duflot contre le diocèse de Paris : 
Les Guignols ont-ils tort de présenter Duflot (note précédente) comme une post-ado prolongée ? Sa vision de l'Eglise vient effectivement du rayon BD de la Fnac : cardinaux gangsters, Eglise mafia, secret ténébreux de l'occulte caché depuis deux mille ans dans des souterrains, etc. Mais une fois constatée l'ignorance historique/religieuse des moins de cinquante ans, le problème reste entier : comment établir le contact ? Témoignage de Phylloscopus :
<< Je crois que quand nous nous adressons "au monde", nous n'avons pas conscience du gouffre d'ignorance où baignent nos concitoyens sur ce que signifie la pratique religieuse catholique, ni des fantasmes proprement hallucinants qui leur servent à remplir le gouffre en question. Nous sommes perçus comme les agents décérébrés de gourous pervers qui cherchent à "endoctriner" (sic), et tout cela, bien sûr, aux fins de domination mondiale. Par exemple, j'ai lu à de nombreuses reprises un succédané de la phrase suivante : "au Moyen Age l'Eglise dominait tout, donc les cathos veulent revenir au Moyen Age, puisqu'ils sont comme tout le monde ils veulent le pouvoir !" Ce qui signifie que déjà, la première difficulté consiste à être crus, quand nous nous réclamons d'autres "valeurs" que la quête hystérique de pouvoir et d'argent personnels : cette valeur est devenue tellement dominante qu'elle est assimilée à "la nature humaine", et que quiconque en professe une autre est accusé d'hypocrisie.
<< Dernièrement, j'ai même été confronté à un autre cas qui a des chances de se reproduire : sur un forum, une végétarienne fanatique m'a sauté dessus en hurlant que je n'avais pas le droit, en tant que chrétien, de prétendre protéger la Création, quand bien même mon métier serait la protection de la nature depuis dix ans... Il m'a fallu un bon moment avant que je comprenne que pour elle, "l'agneau pascal" signifie que le pape impose aux fidèles de consommer de la viande d'agneau... égorgé rituellement !... Et même de ce dernier point elle n'a jamais, jamais, voulu démordre : la seule chose qu'elle a daigné concéder, c'était que "et la dinde de Noël aussi mais bon ça c'est pas vraiment un dogme du pape"... Voilà : nous sommes de mauvais défenseurs de la Création parce que le Dogme nous impose l'agneau égorgé et la dinde de Noël. Après coup, fou rire du matin. Mais si ça se produit pendant une réunion quelconque, vous voulez répondre quoi ? C'est cette personne qui sera crue, et personne d'autre.
<< Dans une veine moins tragique, un mien collègue animateur ne connaît pas le sens religieux du mot parabole. La conséquence la moins pénible a été que mes subtils calembours, lorsqu'il s'est mis en tête d'acheter une parabole, celle-là pour enregistrer les chants d'oiseaux, sont piteusement tombés à plat. Par contre, un beau jour où il devait aller faire une animation scolaire dans une école privée estampillée catholique, j'ai dû le rassurer sur le fait que, NON, il n'allait pas se trouver face à des robots aux yeux vides entourés de Grands Inquisiteurs professant la création en sept jours ; et que, OUI, il avait le droit de parler de l'évolution des espèces, et que même ils seraient au courant !...
<< Une dernière ?... deux jeunes femmes devant la porte de la librairie Saint-Paul, à Lyon, qui vend pas mal de bouquins "pas plus religieux que ça" : l'une voulant entrer regarder de plus près un bouquin sur Lyon exposé en vitrine, et l'autre criant de toutes ses forces "mais non, j'veux pas me faire endoctriner !"
<< Tout ça non pas pour faire dans le misérabilisme, mais pour nous rappeler que nous devons aller rejoindre nos frères non-pratiquants-du-tout là où ils sont : c'est-à-dire, hélas, plus loin que nous ne le pensons, moins "initiés" que nous ne le pensons, et beaucoup plus convaincus de l'universalité et du caractère inné de leurs schémas que nous ne l'attendons... et donc prédisposés à lire notre action à travers ce prisme-là. >>
formatage consumériste.
13:10 Publié dans Eglises, Histoire, Idées, Société, Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : christianisme, catholiques, duflot, bd
Commentaires
LA B.D.
> 100% d'accord et je vais même plus loin : même si c'est dans un moindre mesure, ça concerne aussi les catholiques
Ainsi, une question posée un jour à un prêtre était : "je me remarie, puis-je le faire en robe blanche ?"
... mamma mia !
la BD est en effet un pourvoyeur très important de culture.
C'est donc un domaine à investir mais pas dans des maisons d'éditions cathos tournées vers un milieu catho ( très bien en soi mais pas efficace) mais des maisons d'édition courantes :
casterman, glénat, le lombard, hachette etc
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Écrit par : zorglub / | 03/12/2012
ET LE PIRE
> J'ai bien ri avec l'histoire de l'agneau. Pour allier humour et optimisme : il y a du mieux, dans les premiers temps de l'Eglise, certains croyaient que les chrétiens égorgeaient un enfant au cours de la messe.
Mais c'est vrai qu'on n'imagine pas à quel degré d'ignorance nos contemporains sont arrivés. Et le pire c'est qu'ils se pensent informés.
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Écrit par : Barbara / | 03/12/2012
CAFE CATHO
> Cette histoire de dinde de Noël et de Duflot a pour moi une conclusion évidente. Comment faire en sorte que tous ces pékins traumatisés par l’étiquette « catho » aient envie de frapper aux portes des églises ?
Je me souviens d’une proposition que j’avais faite à ma paroisse de semaine, voisine de mon lieu de travail, à Paris. Un « Café catho », variante diurne, urbaine et industrieuse du cours Alpha (bourgeois et vespéral). Il s’agissait d’un rendez-vous hebdomadaire (voire plus fréquent). La paroisse fournissait local, tables, chaises et café au salarié et curieux du quartier, bienvenue avec son sandwich ou sa salade, à l’heure de sa pause déjeuner (12h-14h).
En prime, deux cathos (au minimum) s’offraient pour faire le service et animer cette tranche de vie. C’est-à-dire répondre à toutes les questions. La réponse a été négative.
Qu’importe. Tout est grâce.
Ainsi, j’estime que l’OPA de Duflot sur le « logement catho » elle-même pourrait être source de grâces (à son cœur défendant ?)…
Elle peut se révéler une bonne chose si elle convainc les curés et leurs pasteurs les évêques de se laisser déranger, et de missionner quelques laïcs pour gérer ces mises à disposition dans un esprit évangélique.
L’histoire nous enseigne que lorsque l’Eglise met un au pot, elle récolte cent. Au XIXe siècle, dans sa première paroisse parisienne de Saint-François Xavier (bonne fête à son curé ! c’est le jour), l’abbé Desgenettes distribuait des bons de pain et de bois aux parents des enfants pauvres qu’il catéchisait. Ce signe de la foi de l’Eglise était un sacramental. Loin de ruiner la paroisse, il l’a enrichie.
Aujourd’hui, on se scandaliserait d’une telle pratique. Moyennant quoi, l’Eglise perd les couches populaires. Oui, l’Eglise du Moyen Age recourait abondamment aux sacramentaux, qui incluaient par exemple la bénédiction de l’huile, du fromage, des olives, du pain, du miel rassemblés par la charité de la communauté ecclésiale et redistribués aux fidèles.
Ne pourrions-nous pas y revenir ? Pain bénit du dimanche. Pain bénit pour le visiteur du « Café catho » ?
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Écrit par : Denis / | 03/12/2012
INITIATIVES
> Rien ne sert de se lamenter sur le retard de l'évangélisation. On pourrait y consacrer quarante encyclopédies. En revanche, si on veut faire bouger les choses, il y a de nombreuses initiatives en France pour annoncer le Christ. Par exemple, la chapelle Sainte Rita à Paris propose des missions dans le quartier Pigalle un samedi par mois et tous les mercredis si je ne m'abuse. La paroisse St Laurent le fait le samedi matin. Il y a un groupe d'évangélisation également rattaché à la chapelle de la gare Montparnasse. Il y a le mouvement Anuncio. Le groupe Resucito à Versailles propose aussi ce genre d'initatives. Sans parler de la communauté Ein Karim. J'en passe et des meilleures. Moi-même, il m'arrive d'organiser des soirées-évangélisation avec des amis. Le cardinal Schönborn l'a dit, l'évangélisation, quand on a commencé, on ne peut plus s'en passer. Alors, à bon entendeur...
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Écrit par : CB / | 03/12/2012
@ CB :
> Justement, c'est écrit en toutes lettres : "Tout ça non pas pour faire dans le misérabilisme, mais pour nous rappeler que nous devons aller rejoindre nos frères non-pratiquants-du-tout là où ils sont." L'évangélisation peut-elle être reçue si elle parle un langage qu'elle pense clair, mais qui est complètement abscons pour celui qui l'entend ? Le risque, en ne prenant pas la mesure d'un tel constat, est de proposer une échelle à laquelle il manquera les cinq premiers barreaux.
@ Barbara :
on rejoint ici le problème plus général de la surabondance de l'information, émiettée, non vérifiée, à en saturer tous nos récepteurs : comme nous entendons dire sans cesse tout sur tout (et n'importe quoi sur n'importe quoi), il devient carrément difficile de mettre en oeuvre le processus d'humilité "je ne sais pas, et j'en ai conscience" : chacun se croit, de bonne foi, suffisamment informé sur tout, dès lors qu'il a recueilli dans le flot de quoi remplir son seau de l'information qu'il a envie d'entendre : il la trouvera toujours.
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Écrit par : Phylloscopus / | 03/12/2012
@ Phylloscopus :
> Je me faisais la même réflexion récemment, en regardant la vidéo de l'audition des responsables des grandes religions par les parlementaires au sujet du projet de loi dit du "mariage pour tous". Tu écouteras par exemple, si tu veux, la "question" du député Alain Tourret. C'est incroyable. Ce n'est évidemment pas une question, c'est un long réquisitoire contre l'Eglise catholique, qui à quelques exceptions notées comme telles par le député, a toujours été l'amie de l'oppresseur, en tout genre. Et cela continue ensuite.
Je disais donc que je me faisais une remarque analogue à la tienne, en ayant fait comme toi l'expérience de l'inculture religieuse de nos contemporains, et en notant en revanche cette spécificité de notre époque, c'est que cette ignorance a désormais contaminé toutes les sphères de la société. Ce que je veux dire, c'est que les fantasmes sur l'Eglise que j'entendais autrefois dans les nuits folles étudiantes, ont pris du galon aujourd'hui. Les adolescents que je cotoyaient hier ont peu fait évoluer leur culture sur ces sujets, mais sont aujourd'hui ministres ou députés. J'ai quand même l'impression que c'est une nouveauté, et sans rien enlever de leur responsabilité dans leur ignorance, je me pose quand même la question de la notre, de responsabilité. Comme on dit : on a les élus qu'on mérite. Et ces élus-là, ceux de la génération qui fait de la politique en 140 caractères, ma génération, sont aussi ceux qui ont présenté une énorme ressource en matière de "temps de cerveau disponible", brillamment exploité par ceux-là qui savaient bien le vendre à Coca-Cola.
Je lisais récemment dans un bouquin de Teilhard de Chardin cette espérance dans le progrès technique, où ce penseur de génie voyait dans l'évolution technologique un formidable potentiel de mutation de l'humanité qui, progressivement libérée de la charge de "produire", pourrait enfin l'exploiter pour développer son intelligence et entrer plus profondément dans la connaissance de Dieu... 50 ans après, j'ai mal à son espérance.
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Écrit par : Pneumatis / | 03/12/2012
Merci Phylloscopus
> ...pour ce témoignage! Je crois qu'il est important de reconnaître aussi la part de vérité sans laquelle de telles énormités ne prendraient pas, et à partir de là surprendre, provoquer par une liberté d'être à laquelle nous sommes appelés. Nous manquons d'audace parce que nous nous vivons prisonniers d'habitudes liées à notre culture, notre milieu, notre confort. C'est-à-dire de manière non chrétienne. De fait nous nous vivons coupés du monde, et cela permet tous le fantasmes à notre sujet: c'est très bien de se former avec Alpha, de s'investir dans l'établissement catholique de ses enfants,essentiel d'être au Secours Catholique, mais là où se retrouve le peuple français en ce moment, où sommes-nous? Dans les clubs de foot ou de zumba, les concerts populaires, les fêtes de village ou les restos du coeur, à nous essayer à la patinette au pied des immeubles, à proposer à la Mission locale des stages dans notre société pour jeunes en rupture scolaire, à aller en famille aux portes ouvertes de l'IME d'à côté, à assister au Conseil Municipal quelle que soit l'étiquette du maire, hein, qu'est-ce-qui nous empêche d'aller vers ce qui nous attire secrètement, si ce n'est ce réflexe anti-évangélique du communautarisme? Et alors, en étant simplement ce que nous sommes, mais en acceptant de descendre de nos petites tours de peur et d'orgueil, en nous laissant enseigner dans leur domaine de compétence par nos contemporains (et ils ont tant à nous apprendre!), chacun pourra s'apprivoiser, et les fantasmes(des deux côtés) tomberont d'eux-mêmes. J'en viens même à penser que nombre d'entre-nous surinvestissons le côté formation, pour ne surtout pas tomber par inadvertance dans l'hérésie (oulala!!!) et inconsciemment reporter le temps de l'évangélisation: tant de trésors que nous gardons pour nous, bien au chaud. Catholiques de France, sortons de nos ghettos!
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Écrit par : Anne Josnin / | 03/12/2012
MATRAQUAGE IDEOLOGIQUE PERMANENT
> Vos exemples me paraissent un peu fort.
Toutefois, quelques aphorismes de Bertrand Russell :
1. « IL n’y a pas d’absurdité aussi inacceptable qui ne puisse devenir le credo de la vaste majorité si le gouvernement y met les moyens »
2. "L'homme naît ignorant mais pas stupide; il est rendu stupide par l'Education".
Ce qui est le plus inquiétant, c'est qu'on a réussi à développer un système éducatif qui a abouti à ce résultat étrange où des possesseurs du Certificat d'Etudes millésime 1950, sont plus capables de raisonner que des "bac+n" de vendanges récentes.
En fait, c'est utile pour gérer les nouvelles générations. Pensez que leur soumission à "l'idéologie dominante" résulte d'un matraquage idéologique (TV, radio, journaux) permanent alors qu'au cours des siècles, l'idéologie cléricale qui dominait alors, disposait d'un quart d'heure de sermon par dimanche.
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Écrit par : René de Sévérac / | 03/12/2012
"LA DIVINITE DE MARIE" !!!
> Deux anecdotes qui remontent à quelques mois :
- vu sur France 3 Champagne-Ardennes, les auteurs d'une bande dessinée sur l'histoire de l'assassin de Jaurès qui racontent avec leur inimitable accent que ce fameux Raoul Villain était quelqu'un de très reuuuligieuuux, très pratiquant. Vous avez saisi l'équation : religion = endoctrinement = fanatisation = folie. Tout cela dans une BD présentée comme "historique".
- entendu en direct à Fontevraud, la conférencière d'à peine vingt ans qui justifie la présence d'un tableau dans la salle capitulaire illustrant la scène où le Christ confie Marie à Saint Jean en affirmant que ce tableau illustrait la reconnaissance de la divinité de Marie ! A ce niveau là c'est quand même grave.
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Écrit par : Damien Vigourt / | 03/12/2012
à Damien:
> grave, vraiment? Dans un autre ordre d'idées mais peut-être pas si éloigné que ça de notre sujet, on sait que dans l'islam, une des idées fausses les plus répandues sur le christianisme est la vision de la trinité comme une famille sur le mode humain, constituée de Dieu le Père, Marie la Mère et Jésus le Fils. On retrouve là la même ignorance suffisante et sûre d'elle-même. Comme quoi l'Islam est, au contraire de ce qui se dit souvent en Occident, une religion parfaitement adaptée à la modernité.
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Écrit par : grzyb / | 03/12/2012
EQUIVOQUE
> Une démarche d'"évangélisation" vécue par le dessinateur Boulet en 2001, alors qu'il était étudiant à Strasbourg :
http://www.bouletcorp.com/blog/2005/04/21/jehovah/
Boulet pense avoir eu affaires à des témoins de Jéhovah. Pas sûr, si ce qui est inscrit sur un des fascicules tenus par la seconde "évangélisatrice" (deuxième vignette) correspond à la réalité...
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Écrit par : Feld / | 03/12/2012
@ Zorglub
> Etonnant : de très grandes réussites en matière de BD religieuse sont le fait d'auteurs incroyants.
Ainsi, ce petit chef-d'oeuvre qu'est la double trilogie Le voyage des pères/L'Exode selon Yona de David Ratte :http://www.bedetheque.com/auteur-12282-BD-Ratte-David.html
Egalement : la superbe "Genèse" de Crumb
http://www.evene.fr/livres/livre/robert-crumb-la-genese-42033.php
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Écrit par : Fed / | 03/12/2012
LA LAÏCITE FAISANT APPEL À L'EGLISE
> Je constate que la République est fidèle à ses origines, du temps où elle "soufflait" à l'Eglise la Sorbonne et les monastères, jusqu'à ce que le petit père Combes chasse les communautés qui restaient à s'occuper des pauvres et à les scolariser. Mme Duflot n'a sans doute pas pensé à commencer à mettre à disposition quelques débarras de la rue Cadet, de Matignon ou de l'Élysée... peut--être la chambre où un des prédécesseurs de M. Hollande a jadis expiré dans les bras de sa "connaissance", les cloches de M. H(a)arlem sonneraient alors le tocsin à bon escient. Quoi qu'il en soit, même si telle n'était pas son intention, il est plaisant que la Laïcité à la française fasse appel à l'Église.
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Écrit par : Abbé Jean-Claude Alleaume / | 04/12/2012
UTILE BÊTISE DE CECILE DUFLOT
> Hem ... peut-être même les bêtises de Cécile Duflot ont-elles eu l'intérêt de changer quelques regards ici. Surprenant n'est-il pas: des centaines de petits bourgeois (qui d'autres puisqu'il n'y a plus que cela dans les paroisses) se mobilisent (en silence) pour des SDF et pas seulement en donnant peureusement de loin mais aussi en consacrant du temps et en offrant de l'amitié sans être paralysés par une crainte obsessionnelle pour leur respectabilité.
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Écrit par : Luc2 / | 04/12/2012
INCULTURE ABYSSALE
> Je crois qu'on se trompe en pensant que seule la culture chrétienne de base est touchée. En tant qu'enseignante, je peux témoigner que l'inculture des jeunes générations est abyssale. J'en ai discuté avec un militant LO : très difficile d'expliquer les bases du marxisme à une personne qui a pour réponse à tout "Bah ça dépend des opinions, je crois que ça dépend des individus". Récemment j'ai fait une petite présentation dans un lycée catho (il est vrai accueillant plutôt des filières techno) sur le thème "religion et science". Je démarre par Darwin, L'origine des espèces versus La Genèse. Je croyais accrocher mon auditoire. Première question qui m'est posée : "C'est qui Darwin?" (c'étaient des Terminales, et c'était pas une blague). Je crois qu'on a vraiment réussi à produire des tables rases totales, et même la culture positiviste la plus galvaudée maintenant est touchée! Mais le problème, c'est qu'ils n'ont aucune chance de s'en apercevoir, vu qu'on leur dit que "tout dépend du point de vue" (ce qui justifie l'ignorance crasse tout en faisant croire à l'individu qu'il réfléchit, vu qu'il a nécessairement le dernier mot dans toute discussion). Le problème n'est pas l'ignorance (pas mal d'ignorants se sont convertis et sont devenus de grands saints), c'est l'ignorance associée au remède contre tout questionnement. Le ghetto catho n'est peut-être pas si catho que ça : c'est le ghetto de ceux qui ont encore accès à la culture (la vraie, pas ce qu'on appelle ainsi de manière démagogique pour mieux enfermer les gens dans leurs déterminismes sociaux).
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Écrit par : L'oeil et l'esprit / | 04/12/2012
DIFFICILE DIALOGUE
> Le relativisme satisfait que vous décrivez est en effet terrible : aucun vrai dialogue n'est possible, parce qu'il n'y a rien (et un rien qui se revendique) en face. Et toujours le dernier mot.
Je l'expérimente tous les jours avec mes colocataires en particulier, pas cathos pour un sou, quand nous discutons, pour prendre un exemple de circonstances, de "mariage pour tous" (soirées animées !!)
La moindre discussion sur n'importe quel sujet demande des heures de préparation pour définir d'une manière qui convienne à peu près à chacun les termes que nous allons employer. Dictionnaire à l'appui, très souvent, pour leur montrer que je n'essaie pas de les orienter dans "ma" direction mais que les mots ont un sens, tout simplement. Souvent, ce sont des découvertes !
Nous avons eu récemment de grandes discussions pourtant "de base" à jouer sur les couples réalité/vérité, vérité/liberté, etc. Ardu mais passionnant ! Et une véritable découverte pour eux, ils y reviennent parfois !
Ce sont par ailleurs des gens humainement d'immense valeur, droits, honnêtes et bons, de qui j'ai beaucoup à apprendre. Quant au mode de vie, ce sont de vrais exemples de sobriété ! C'est d'ailleurs pour cela que nous avons décidé de vivre ensemble.
Mais rien ne sert de leur poser des questions sur le pourquoi de ce choix... "c'est comme ça que je veux vivre, je crois que c'est bon pour moi, j'emmerde personne si personne m'emmerde".
Je laisse traîner "La Décroissance" sur la table, une lecture censée pouvoir les intéresser : "non, je ne veux pas de maître à penser, je préfère trouver moi-même !" me répond-on, caché derrière une pile de livres sur le bouturage, la greffe, la multiplication des plantes, et des feuillets de prises de notes de synthèse...
Incohérence du relativisme ! Et début d'une nouvelle grande discussion...
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Écrit par : PMalo / | 04/12/2012
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