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30/09/2011

Au débat d'Europe 1 sur la campagne des chaussures Eram ("mes deux mamans")...

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...Pierre-Hervé Grosjean, David Abiker et Patrick Pelloux posent de bonnes questions :   http://www.dailymotion.com/video/xldpb1_campagne-de-pub-eram_news


 

Qu'ont voulu faire les pubards des chaussures Eram avec leur campagne « la famille c'est sacré » – où l'on ne voit que « mes deux mamans », « ma maman et son petit copain qui a l'âge d'être mon grand frère », « mon papa, ma maman et la troisième femme de mon papa » ? [1]

Du fric avec les « nouvelles moeurs », évidemment. L'inévitable Christian Blachas en félicite Eram. Aucun libéral ne saurait adopter une autre position.

La campagne Eram suscite néanmoins un malaise. D'où le débat d'Europe 1 (émission de Laurent Guimier, lien ci-dessus), instructif à travers trois de ses intervenants :

- l'abbé Pierre-Hervé Grosjean demandant ce qu'en pensent : a) les enfants des familles en morceaux, b) les salariés d'Eram, c) le public, devant cette campagne qui prône des moeurs au lieu de vendre des chaussures ;

- Guy Birenbaum (le collaborateur de Karl Zéro), ripostant à l'abbé en réclamant que les catholiques soient exclus des débats de société ;

- à l'inverse, le journaliste et chroniqueur télé-radio David Abiker s'étonnant qu'on diabolise ainsi les catholiques et qu'on veuille en faire des citoyens de seconde zone ;

- le médecin urgentiste Patrick Pelloux posant ouvertement la question à Eram : au lieu de nous enfumer avec les moeurs, dites-nous plutôt si vous faites fabriquer vos chaussures par des enfants dans des sites délocalisés de l'hémisphère sud.

Cette controverse met le doigt sur le centre nerveux de notre société : le commercial est devenu à la fois le lieu où se créent les nouvelles normes de comportement et le vecteur qui les diffuse.

Mais cet abus se heurte à une réticence croissante de la part des gens : les derniers sondages montrent une progression de la publiphobie chez les Français. Dans ces conditions, les résistants à la manipulation publicitaire se retrouvent à l'avant-garde de l'époque, et ils sont voués à se rencontrer et à se parler – même s'ils viennent d'horizons contraires. S'ils acceptaient de renoncer à leurs préventions de milieu respectives, les jeunes curés combatifs et les objecteurs de croissance apprendraient les uns des autres : les uns découvriraient la responsabilité du business dans le déboussolage de la société ; les autres découvriraient que la logique du catholicisme est aux antipodes du système de Mammon.

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[1]  Campagne où ne figure pas la famille classique : comme si elle avait disparu de la scène.

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Commentaires

ET AGNÈS LEGLISE

> Vous avez oublié une intervenante à Europe 1 : la journaliste Agnès Léglise, mal nommée puisque cathophobe éruptive. Elle a qualifié de "puantes" les attaques contre la campagne Eram.
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Écrit par : misia / | 30/09/2011

HELAS

> Mais il y a hélas eu en effet des attaques puantes. La journaliste parlait de sites extrémistes qui ont attaqué le fait qu'un des enfants figurant sur les affiches Eram soit... un métis ! Et ces sites se prétendent catholiques ! Là vraiment on a envie de hurler.
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Écrit par : Nati / | 30/09/2011

À FORCE

> A force de relativisme, on déshumanise l'humanité au nom de la lutte contre toutes discriminations!
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 30/09/2011

à Nati

> "Catholiques" ? my foot. Comme dit l'hymne :
"Eclaire aussi l'envers du coeur
Où le péché
Revêt d'un masque de laideur
Ta ressemblance."
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Écrit par : bernard gui / | 30/09/2011

LA CONTROVERSE

> Oui, il faut résister, même si l'on vient d'horizons différents et même contraires, et même s'il faut s'attendre à ce que cette résistance soit de plus en plus calomniée voir criminalisée.
Car c'est une tendance lourde, que la HALDE a si bien illustrée, que d'amalgamer la critique des "nouvelles moeurs" ainsi que aussi l'attachement patriotique, avec le racisme. Dans la perspective de l'adversaire, c'est logique: tout facteur de différenciation doit être détruit pour avoir une masse docile.
Toutefois, je ferai une réserve sur un point: cette idéologie de l'indifférenciation va bien au delà du capitalisme qui n'en est devenu qu'un instrument. Après tout, y a-t-il eu plus capitaliste que la Florence des 15ème 16ème siècles? Or, malgré bien des désordres, elle n'était pas imprégnée de ces principes. Il s'agit plutôt d'une révolte contre la nature humaine elle-même ou plutôt d'une négation de l'idée-même de nature humaine comme cela était signalé à propos de Mme Badinter.

PH

[ De PP à pH - Nous avons déjà eu cette controverse (qui m'étonne de votre part) : c'est celle qui oppose habituellement le point de vue "de droite" et le point de vue antilibéral. Il n'y a en effet aucun rapport entre le "capitalisme" des villes marchandes d'Italie du Nord à la fin du Moyen Age, et le casino financier mondial d'aujourd'hui. Prétendre que si revient à jouer sur les mots... et à vouloir interdire l'analyse objective de la situation présente, en la ramenant à des données idéologiques subjectives. Nous ne sommes pas aujourd'hui dans l'idéologie (ou seulement par dérivation) : nous sommes sous la botte d'un système économique. ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 30/09/2011

cher PP,

> j'ai bien ouvert le lien internet que vous donnez, mais pourquoi donnez vous ce lien, sachant que cette charmante dame à la fin du film vous traite de sites puants dits d’extrême droite, parce que catholiques????.....
j'ai rien compris à votre intention, au delà du débat de fond soulevé par cette pub, et par David Abiker sur la disqualification des catholiques lorsqu'il y a un débat; On vous insulte en tant que catholique, clairement dans ce lien.

JC


[ De PP à JC :
- Nous ne sommes pas un site communautariste.
- Les chrétiens ne seront jamais autant insultés que le fut Jésus Christ ; si un chrétien devait fuir les insultes, ce serait un curieux chrétien.
- En outre, cette dame n'insulte pas les chrétiens en tant que tels. Elle insulte ce qu'elle appelle les "sites puants" : or ce sont ceux qui reprochent à la campagne Eram de montrer... un enfant métis. Je n'appelle pas ça des sites chrétiens. Et je ne me considère pas comme concerné, pas plus qu'aucun chrétien digne de ce nom. ]

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Écrit par : jean christian / | 01/10/2011

@ PP

> Plutôt d'accord: ce faux désaccord partiel vient du flou du mot capitalisme. Entre le florentin et l'actuel, il y des différences, mais elles ne sont pas matérielles.
-ont disparu des limites de taille comme la souveraineté des Etats et la nécessité de donner un certain support matériel (monnaie, lettre de change).
-et en plus il y a la prise de pouvoir par le monde publicitaire qui s'impose aux entreprises et aux médias, ce qui nous ramène à la dame citée plus haut. Peut-être y a-t-il une attraction entre ce type de communication et de créativité, et cette anarchie des moeurs.
Ce qui amène au point où je ne vous suis pas: vous donnez l'impression que tout se ramène à des rapports économiques. Non, le diable n'a pas parlé d'argent à Adam et Eve, mais de mimétisme, d'envie et de jalousie: être comme des dieux, connaître ce qui est bien et ce qui est mal.

PH


[ De PP à PH - Et justement, le système économique actuel (emprise marketing sur les mentalités) repose sur le mimétisme, l'envie, la possessivité et le désir délirant de décider soi-même du bien et du mal ! Vous avez mis le doigt dessus ! Ce système économique est ce que les théologiens modernes appellent une "structure de péché". ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 01/10/2011

à PH : en phase.

> PP met sur le dos d'une structure (de péché) la masse des démissions (sur une vue philosophique) ou des péchés (religieux) des individus depuis longtemps.
Comme il y a une communion des saints (dogme je pense), il y a une communion des pécheurs (approche Bernanos), et c'est cette démission morale individuelle de masse qui crée la situation actuelle.
Penser autrement, c'est vouloir imposer d'autres règles (qu'on imagine tous ici ou là) et à terme une dictature mais ne règle en rien le problème de fond de la saine conduite individuelle dans les structures devenues énormes. Et celle-ci demandent pour les conduire une force morale terrible, quasi inexistante dans les élites aujourd'hui.
Bref, on commence par la formation/catéchèse des élites (et cela peut aller vite)à plutot que par la réforme des structures et des lois.

JD

[ De PP à JD - Et quand les encycliques sociales et l'épiscopat français ("Grandir dans la crise") demandent que l'on change le système économique, c'est pour plaisanter ? C'est quand même curieux, cet acharnement de la bourgeoisie catho française à refuser l'idée d'un changement de structures...)

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Écrit par : Jean Duma / | 01/10/2011

@ PP

> Nous arrivons au même point par des chemins différents en raison d'une perception différente des centres de pouvoir dans la décomposition actuelle ou il me semble que le " pouvoir culturel", y compris dans le réseau subventionné donc plus administratif que capitaliste a joué un grand rôle.
Argent, administration, moeurs: nous sommes dans un système qui est à la convergence de la capitulation devant les trois tentations fondamentales (Mt 4, 1-11) : la prospérité facile, le pouvoir et le rejet des limites de la condition humaine.
Oui, il faut des changements de structure pour rompre le système, faut-il faire sauter ces trois composantes, ou la rupture de l’une d’elles permettrait-elle de démanteler l’ensemble?
______

Écrit par : Pierre Huet / | 01/10/2011

REJET DU MARKETING

> J'ai trouvé une synthèse du sondage TNS-SOFRES sur le site de ce prestataire:
http://www.tns-sofres.com/points-de-vue/190E522A5AE444B091DE500B455C83EE.aspx

Le résultat est même saignant en ce qu'il révèle un rejet croissant du marketing politique en même temps que du commercial.
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Écrit par : Pierre Huet / | 02/10/2011

PORTABLES

> "les uns ("jeunes curés" donc) découvriraient la responsabilité du business dans le déboussolage de la société" : remarque un peu ingrate à mon avis. J'entends assez rarement des homélies prÖnant le matérialisme et la consommation à tout va. Cela dit, puisque est manifesté ici un souci marqué vis-à-vis de l'image donnée du christianisme par certains "sites extrémistes" qui ne sont lus que par une poignée de convaincus (le français lambda s'en moque totalement et n'a même pas idée d'aller y fouRrer son nez ; il ne sait même pas que cela existe) je pense que certaines choses beaucoup plus visibles, et qui ne sont pas le fait d'extrémistes de droite, portent un coup bien plus violent à l'idée que se font nos contemporains de la religion catholique et de son contenu. Exemple, deuxième page du gratuit "Direct Matin" où des millions de franciliens (là c'est du lourd) ont pu lire ce matin :
BÉNI SOIT MON PORTABLE
Bénir les objets de la vie quotidienne est une pratique courante de l’Eglise, remise au goût du jour par le père Gil Florini. En l’honneur de saint Gabriel, patron des transmissions, ce dernier a organisé, samedi à Nice, une cérémonie visant à bénir les téléphones portables. 400 fidèles ont répondu à l’appel.
Le tout agrémenté d'une photo du prêtre en question aspergeant d'eau bénite des téléphones mobiles. Bravo.
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Écrit par : Thomas / | 03/10/2011

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