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29/10/2010

Climat : Allègre désavoué par l'Académie des sciences

Coup de théâtre à Paris ! Malgré leur sympathie politique envers Allègre, les académiciens le réfutent et donnent raison au GIEC : 


 

Après avoir entendu (le 20 septembre) la confrontation entre les partisans d'Allègre et les climatologues, débat au cours duquel les négationnistes climatiques se sont parfois ridiculisés, l'Académie des sciences a remis hier ses conclusions à la ministre de la Recherche. 

 

Ce rapport donne raison aux climatologues. Donc tort à Allègre et à Courtillot. Il déclare notamment :

 

- "Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère", et "à un moindre degré des autres gaz à effet de serre". Cette augmentation représente "une menace pour le climat, et, de surcroît, pour les océans, en raison du processus d'acidification qu'elle provoque."

 

- Coupable de cette augmentation du CO2 : sans équivoque, "l'activité humaine" .

 

- "L'activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période." L'avant-dernière version du rapport employait la tournure suivante : "Aucun lien probant entre la variation de la température terrestre, moyennée sur une période de dix ans, et l'activité solaire au cours des derniers cinquante ans, n'a été mis en évidence". La netteté de cette formulation ayant mis Courtillot en rage, les craintifs académiciens ont trouvé une façon plus diplomatique de dire la même chose. Courtillot a ainsi pu co-signer ce rapport... qui réfute sa thèse, mais qu'il ne pouvait pas ne pas avaliser, ayant été l'organisateur officiel du débat du 20 septembre !

 

Claude Allègre en personne (membre de l'Académie) a lui aussi co-signé, se donnant ainsi tort à lui-même et ridiculisant ses fanatiques. Commentaire du président de l'Académie, Jean Salençon : "Il a le droit d'évoluer."  Vexé, Allègre  est alors revenu en arrière, affirmant que "le rôle exact du CO2 n'est pas démontré" : ce qui contredisait le rapport qu'il venait de co-signer ! Le Mammouth aurait besoin de repos.

 

Commentant le rapport de l'Académie des sciences, la ministre de la Recherche le qualifie de "parole claire et unanime qui affirme l'existence d'un réchauffement qui n'est pas provoqué par l'activité solaire, mais par l'impact des activités humaines". 

 

 Commentaire de Jean Jouzel, du Collège de France (et vice-président du GIEC) : le rapport de l'Académie constitue "un désaveu des thèses de Claude Allègre, de Vincent Courtillot et d'autres", et confirme "les grandes conclusions du GIEC".

 

Commentaire d'Hervé Le Treut, climatologue : "L'Académie, en endossant de manière forte les éléments principaux du diagnostic posé par la communauté scientifique, restaure la confiance entre celle-ci et le grand public."

 

Le rapport des académiciens est d'autant plus convaincant que leurs sympathies politiques allaient du côté d'Allègre, l'ami de l'Elysée. Cela se voit à la lecture de certains passages du rapport, donnant des coups de chapeau aux thèses négationnistes... avant de les réfuter en fin de compte. Ces contorsions sont les "stigmates de l'influence des climatosceptiques", ironise le climatologue Bernard Legras, directeur de recherche au CNRS. Une influence qui repose sur bien autre chose que le souci scientifique.

 

Maintenant que les académiciens eux-mêmes (revenant de loin) admettent "l'impact des activités humaines sur l'environnement", la campagne obscurantiste va-t-elle cesser en France ? Sans doute pas. Eperonnés par des éditeurs continuant à jalouser les ventes d'Allègre, des polygraphes pseudoscientifiques publient bidonnage sur bidonnage. Ancrée dans son refus d'admettre le facteur anthropique lié au productivisme industriel, une certaine bourgeoisie reste allergique au mot "réchauffement", et continue à dire que l'écologie est la forme actuelle du bolchevisme. Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre.


 

Commentaires

LEUR SILENCE

> Silence assourdissant des sites "climatosceptiques" !
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Écrit par : Amicie T. / | 30/10/2010

> que les yeux de ceux qui voient éclairent d'un jour nouveau, le futur de notre planete et ouvrent la porte à une autre façon de gerer notre avenir
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Écrit par : schmid/ | 12/12/2010

AHURISSANT

> Claude Allègre vient de recevoir le grand prix de la Société de Géographie pour son ouvrage "L'imposture climatique". Il semblerait que les géographes veuillent annexer les sciences du climat à leur domaine de compétences. Je leur souhaite bien du plaisir !
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Écrit par : Blaise / | 22/06/2011

PITTE

> Simple distraction de ma part! bien sûr, la climatologie est tout-à-fait intégrée à la géographie... par contre, il ne suffit pas d'être géographe pour être compétent dans ce domaine. En l'occurrence, Jean-Robert Pitte, bien que président de la Société française de géographie, n'est pas climatologue. Ce qui lui permet de délirer en toute bonne conscience.
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Écrit par : Blaise / | 22/06/2011

EN EFFET

Jean-Robert Pitte n'est pas climatologue, en effet, mais géographe, et un géographe contesté, pour parler pudiquement. Son bilan à la tête de Paris IV témoigne aussi de son attachement au libéralisme économique le plus effréné.
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Écrit par : Mahaut / | 23/06/2011

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