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17/04/2010

'' Les ptérodactyles sont de retour / sur les clochers des alentours... ''

dactylo.jpgDans Le Monde (18-19 avril), deux pleines pages à la gloire de ptérodactyles : a) Hans Küng, qui volète autour du Vatican en poussant des cris rouillés ; b) The Economist, organe du néo-libéralisme ravageur impénitent. Deux applications de la même idéologie :


  



A la page 15 de ce numéro du Monde, l'octogénaire Hans Küng nous ré-assène un article-fleuve (presque toute la page) qui semble une fois de plus dater du jurassique (les années 1970). Il ânonne les slogans des médias : Benoît XVI a manqué « le rapprochement avec les églises protestantes » [1] ; il « a réintégré dans l'Eglise [2] des prélats schismatiques notoirement antisémites » ; il a manqué « le dialogue ouvert avec les musulmans » avec son « symptomatique » discours de Ratisbonne [3]; il a « manqué l'occasion de faire la paix avec la science moderne par la reconnaissance sans équivoque de la théorie de l'évolution » [4] ; et bien entendu il a « manqué la chance de faire de Vatican II la boussole de l'Eglise catholique » : accusation inepte puisque Benoît XVI, acteur de Vatican II, est aujourd'hui l'homme qui ressource l'Eglise à ce que Vatican II a réellement dit, voulu et voté [5]. Les cinquante lignes que Küng consacre à accuser Benoît XVI de trahir Vatican II, sont d'un niveau atterrant : à peine dignes d'un article de journaliste mal informé. Après quoi le ptérodactyle « exige » (sic) un nouveau concile, comme si les conciles étaient des assemblées politiques travaillant dans l'éphémère (ce qui dévalorise d'ailleurs sa feinte apologie de Vatican II) ; et il réclame que « les évêques prennent le problème en main », comme si nous étions à la fin du Moyen Age quand il y avait trois papes simultanés : passéisme comique, de la part d'un homme qui reproche à Ratzinger d'avoir fait sa thèse de doctorat sur saint Bonaventure.

Hans Küng est sénile. Mais la promo incessante que lui fait Le Monde signifie quelque chose. Médiatiser à ce point un vieillard haineux, voilà une étrange opération de marketing – mais c'est bien du marketing ; encore faut-il discerner lequel.

La réponse est dans ce même numéro du Monde, page 13 : une page intitulée My newspaper is rich, entièrement consacrée à encenser le magazine ultralibéral The Economist. « Son ouverture sur le monde » est « plébiscitée aux Etats-Unis », s'extasie notre quotidien. Merveilleux Economist : son idéologie ultralibérale reste pimpante malgré la crise ! Son rédacteur en chef qualifie de « stupide et faux » tout argument contre le laisser-faire : la dérégulation, assure-t-il, est en train d'assurer la prospérité du monde et le bonheur des pauvres ! Elle assure en tout cas celui du rédacteur en chef. John Micklethwait explique le succès international de The Economist par « l'ère de l'intelligence de masse » : « sous l'effet de la prospérité économique, le nombre de personnes ayant accès à la culture a augmenté. Notre magazine a profité de ce phénomène. » (Il ne précise pas que The Economist est le magazine des croupiers du casino financier, classe opulente mais dont le souci n'est pas le débat d'idées). Et quelle est la « culture » de The Economist ? « Nous sommes pour le mariage gay et la libéralisation de la drogue. En matière économique, nous sommes plutôt de droite, car nous voulons restreindre au maximum le rôle de l'Etat. Nous nous rattachons à la grande tradition du libéralisme de Stuart Mill et d'Adam Smith ».

C'est là qu'on voit la jointure entre la page 13 et la page 15 de ce numéro du Monde. La « culture » de The Economist (libre-échangisme dogmatique, Adam Smith, le salarié devenu variable d'ajustement, le folklore gay et la dope comme dérivatifs) est le contraire de ce que propose l'encyclique sociale de Benoît XVI. Rien d'étonnant à ce que ce pape soit mal vu dans les clubs du quartier Saint-James et les bureaux du New York Times, dirigé par l'épiscopalien (anglican américain) Sulzberger... Combattre Benoît XVI au nom de « l'intelligence de masse », c'est la clé de la campagne anglo-saxonne actuelle, impulsée par la classe dont The Economist est l'organe central. Et voilà de quoi relève la polémique du vieux Küng, qui finit bien mal sa carrière pour un homme de gauche. Je me demande si Témoignage chrétien va encore l'inviter à écrire.

 

 

 

[1]  De nombreuses voix protestantes ont salué avec enthousiasme l'encyclique Caritas in Veritate ; cf par exemple le débat de vendredi matin à RND. Beaucoup de protestants français viennent de signer l'Appel à la vérité (solidarité avec l'Eglise catholique), http://www.appelaverite.fr/. Rappelons aussi que l'accord théologique avec les luthériens sur la justification et la grâce fut l'oeuvre de Joseph Ratzinger. HK l'a oublié ? Ce doit être l'âge.

 

[2]  Mensonge de HK. Voir ici : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/04/13/proces-...

 

[3] Non seulement le discours de Ratisbonne n'a pas freiné le dialogue islamo-catholique, mais il lui a donné un coup d'accélérateur historique !

 

[4] Benoît XVI est unanimement respecté par les milieux scientifiques pour l'accent qu'il met sur la raison et sur le dialogue complémentaire des sciences et de la théologie.

 

[5] Rien de ce qui fut fait au nom de « l'esprit du concile », dans les années 1970-1980, ne correspondait aux directives réelles du concile. Le slogan « esprit-du-concile » fut précisément forgé – par des gens comme Küng – pour se substituer aux textes du concile. Ce fut un brigandage... Nous en sortons lentement, pour découvrir le véritable Vatican II grâce à des gens comme Benoît XVI.

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Commentaires

LIEN

> Merci pour cette lecture et le lien que vous faites entre ces articles.
En vous souhaitant un saint dimanche.
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Écrit par : Abbé Dedieu / | 18/04/2010

> Hans Kung Ier convoque le concile Zurich 1.
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Écrit par : Anick Dumont / | 18/04/2010

AVANT

> Avant de convoquer un nouveau Concile il serait bon de connaître et de mettre en oeuvre le Concile Vatican II, lequel n’a encore pas été reçu par le peuple chrétien, victime des assauts contraires de ceux qui refusent le Concile Vatican II et de ceux qui s’en servent idéologiquement au nom de "l’esprit du Concile"…

Écrit par : Michel de Guibert / | 18/04/2010

L'ESSENTIEL

> Vous avez raison de signaler l'accord avec les luthériens car c'est un pas essentiel qui mériterait d'être davantage mis en lumière, tant il clarifie les choses sur ce qui est l'essentiel, la justification, c'est à dire ni plus ni moins que le salut.
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Écrit par : Hubert Houliez / | 19/04/2010

INJUSTE ENVERS LE JURASSIQUE

> Vous êtes un peu méchant avec nos amis les habitants volants du Jurassique. Je suis sûr que ceux-là ne tuaient que pour manger. Küng est simplement un autre Caïn : "suis-je le gardien de mon frère?"
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Écrit par : JG / | 19/04/2010

AGONISANTE PRESSE FRANCAISE

> Il est peut-être hasardeux de traiter Hans Küng de "sénile", mais sa foi l'est assurément. C'est un figuier desséché : il n'intéresse plus que les media - comme tous ces pseudo-chrétiens dits progressistes, Golias & Cie : ce ne sont plus que des cuivres qui résonnent dans le vide, des cymbales qui sonnent creux.
Quant au 'Monde' en particulier et aux media en général, leur situation de ruine morale et financière est bien plus réelle que celle de l'Eglise, qu'ils dénoncent avec délice et à tous propos. Il n'y a qu'à se repasser l'émission d'Arte "Huit journalistes en colère" (09/02/2010), pour comprendre à quelle stade guignolesque de ruine nos "faiseurs d'opinion" sont parvenus (pour ceux qui ont raté ce grand moment d'anthologie journalistique, cf Youtube.) Le pire c'est qu'ils n'ont besoin de personne pour s'enfoncer toujours plus profond : on ne trouvera meilleurs fossoyeurs de la presse que ceux-là mêmes qui la font.
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Écrit par : Luc / | 19/04/2010

> Merci pour cet article très éclairant.
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Écrit par : Louis Coupiac / | 19/04/2010

ALTER CHRISTUS

> Comparons l'image que HK veut donner du Pape à celle donnée par cet extrait d'un journal pas franchement cathophile :
"The pope met privately with eight of the 10 men who say they were sexually abused by Catholic priests while growing up in a church-run orphanage on the island in the 1980s and 1990s and who are testifying in court against three priests.
"He was deeply moved by their stories and expressed his shame and sorrow over what the victims and their families have suffered," the Vatican said. "He prayed with them and assured them that the church is doing, and will continue to do, all in its power to investigate allegations, to bring to justice those responsible for abuse and to implement effective measures designed to safeguard young people in the future."
Benedict also said he hoped all clerical abuse victims would "experience healing and reconciliation, enabling them to move forward with renewed hope".
The group's spokesman, Lawrence Grech said the pope had cried during the 20-minute meeting. "I saw the pope cry with emotion and I felt freed of a great weight," he said, adding that Benedict had blessed each of them. " I hadn't been to mass for a long time and I'd lost my faith, but now I feel a confirmed Catholic".
An unnamed victim was quoted in local newspaper the Times of Malta: "We now have peace in our hearts ... because the pope found time to meet us."

http://www.guardian.co.uk/world/2010/apr/18/pope-child-abuse-sex-abuse

Benoît XVI est vraiment un alter Christus. Que Notre Seigneur le garde encore longtemps à la tête de Son Eglise !
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Écrit par : Jean / | 19/04/2010

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