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13/03/2010

Prêtres pédophiles – Ne confondons pas : a) la réalité de ce scandale, b) la mauvaise foi de la campagne anti-pape

Comparer le clergé aux institutions laïques n'atténue pas le problème, parce que (précisément) le sacerdoce n'est PAS une institution laïque :


 

La campagne de haine sociétale contre Benoît XVI atteint son paroxysme. Certaines chaînes (telle France 24) s'y consacrent à temps partiel. Ce qu'elles répandent est inexact, mais les ravages dans l'opinion sont massifs.

Les catholiques croyants sont consternés de ce climat : il oppose à l'évangélisation un obstacle de plus.

Par ailleurs, il rend furieux les cathophiles non croyants, gens sympathiques mais privés du discernement que donne la foi. D'où leur réaction, vaillante mais confuse : «la campagne anti-pape est mensongère, donc le problème des prêtres pédophiles est négligeable. » Mais non ! Comme on l'a dit souvent [*], les abus sexuels de prêtres furent une chose monstrueuse. On ne s'en tirera pas en disant : « les abus sexuels ne sont pas le monopole de prêtres, il y en a dans les institutions laïques. » C'est vrai, comme il est vrai que le célibat n'y est pour rien (contrairement à ce que martèle France 24). Mais, précisément, le sacerdoce catholique n'est pas une institution laïque. Le défendre comme s'il en était une, reviendrait à le banaliser de façon suicidaire. Le sacerdoce, c'est le prêtre « configuré au Christ » : que ce prêtre commette une monstruosité, c'est un crachat à la face du Christ. Rien ne doit faire oublier cela. Ne tombons pas dans cet oubli sous couleur de « réagir énergiquement » : nous soulagerions nos nerfs au prix d'un contre-témoignage sur le sacerdoce, en paraissant (aux yeux du public) escamoter l'essentiel ; un essentiel que le pape, lui, n'escamote pas, mais affronte avec un courage émouvant.

Je vois très bien l'ampleur et l'infamie de la campagne contre le pape, diffusée par les télés mais impulsée par des postchrétiens : le clan Wir-sind-Kirche, Küng en tête. Ce clan poursuit de tout autres buts que la vérité et la justice. C'est sa revanche contre le pontificat Ratzinger : revanche de boue et de fiente.  Mais cette offensive part de faits avérés, même si elle y ajoute des mensonges déformants.

Que pouvons-nous dans cette épreuve ? Ceux qui ont la grâce de la foi ont confiance en l'Eglise, composée de pécheurs mais sainte dans le Christ. Ils veilleront à ne pas faire ce que les cathophobes veulent qu'ils fassent : donner l'impression que les catholiques minimisent le dossier des prêtres pédophiles (un dossier que le pape ne minimise pas). Ce dossier n'est pas mineur, même s'il parle de faits très minoritaires. Un seul prêtre pédophile serait déjà un scandale métaphysique : ne pas voir cela, serait oublier ce qu'est le sacerdoce ; et peut-on l'oublier si l'on a la foi catholique ?

Nous avons confiance en l'Eglise du Christ. Nous ne cherchons donc pas à minimiser ce qui doit être vu dans toute son horreur : une horreur inversement proportionnelle à la grandeur du sacerdoce. Reconnaître cette horreur est témoigner – hélas – de cette grandeur. Tâche crucifiante. Carême de douleur. « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé » (psaume 51).


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[*]   Par exemple : 

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/02/16/les-eveques-d-irlande-face-a-benoit-xvi.html#more

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2008/04/16/benoit-xvi-aux-etats-unis-2-le-terrible-dossier-des-pretres.html#more


 

09:32 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : christianisme

Commentaires

> Zenit remet les choses en place: http://www.zenit.org/article-23777?l=french
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Écrit par : ND / | 13/03/2010

ILS VISENT LE PAPE

> La situation actuelle me fait penser à la parabole des 2 constructeurs de maison: la tempête a eu beau souffler, les éléments se déchaîner, la maison construite sur le rocher a "tenu le coup". J'ai bien peur qu'après cela l'autorité morale de l'Eglise, déjà ébranlée, ne va être réduite à néant en Europe et que beaucoup ne vont pas tenir le coup.
S'agissant de désinformation concernant l'Eglise, Arte n'est pas mal non plus mais on pouvait s'y attendre. Hier soir, un des titres du JT était "le Pape a accueilli un prêtre pédophile dans son archevêché" alors que la dépêche de l'AFP publiée par la Croix au moins une 1/2 heure avant était nettement plus explicite, et de faire réagir un responsable de l'association "wir sind die Kirche" qui n' a pas trouvé bon de prendre un minimum de recul afin de prendre connaissance de l'intégralité de l'info.
Il y a une volonté nette de viser le pape. Cette info vient après celle concernant Georg Ratzinger, qui n'a été diffusée uniquement parce qu'il est le frère de Benoit XVI, alors qu'il n'est pas un personnage prééminent dans l'Eglise.
Une citation de St Luc 17,1,3 "Puis il dit à ses disciples: il est impossible que les scandales n'arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent! Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du coup une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits"

cordialement

Écrit par : thierry / | 13/03/2010

FAUX-SENS DE TRADUCTEUR

> En plus il y a un faux-sens de traducteur, qu'aucun crieur de nouvelles n'a vu : "archevêché"
à la place de "archidiocèse". En disant : "Ratzinger a accueilli un pédophile dans son archevêché", on fait croire qu'il l'a accueilli dans sa propre résidence, sous son propre toit (sens français du mot "archevêché"). En fait le pédophile a été accueilli sur le territoire de l'archidiocèse de Munich où on lui a affecté une chambre pour qu'il puisse suivre sa thérapie. Ce n'est pas exactement la même chose. Mais bien sûr c'est tellement mieux de faire croire que l'archevêque avait choisi un pédophile comme commensal, à sa propre table pourquoi pas ? (Y a-t-il un journaleux de télé, frais émoulu de l'enseignement zéro, qui connaît le mot "commensal" ?)
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Écrit par : Sébastien Ernault / | 13/03/2010

LE SCANDALE EST REEL

> oui bien sûr, ND, Thierry, Sébastien : et cette campagne "antipédophiles" menée par
des queer friendly (au FDP) a quelque chose de délirant. Mais le délire antipape n'est que la moitié du problème, reste l'autre moitié : le scandale réel des prêtres pédophiles. On nous en parle, il faut bien répondre sans avoir l'air de minimiser, sinon le dégât est encore pire, et nous n'avons pas le droit d'être indifférent à ça ! on n'est pas chrétien pour se protéger.
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Écrit par : Paul-Louis / | 13/03/2010

@ Paul-Louis

> "On nous en parle, il faut bien répondre"
Où avez-vous vu qu'un journaliste quelconque était intéressé par le point de vue de l'Eglise sur la question ? Hier sur France 2 Mgr Podvin et l'évêque d'Evry ont eu droit à 20 secondes sur plusieurs minutes de sujet et "l'autorité" invitée à répondre pour l'Eglise était Frédéric Lenoir, rédacteur en chef du 'Monde des Religions'... pourquoi pas Terras tant qu'on y est !
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 13/03/2010

EFFECTIVEMENT

> oui Sébastien j'ai effectivement cru cela dans un premier temps (qu'il l'avait accueilli chez lui).

Paul Louis : étant personnellement très bouleversé par ces révélations, je ne nie pas, bien au contraire, l'absolue nécessité de traiter ce problème et que l'Eglise sache éviter de donner des bâtons pour se faire battre.
Maintenant attaquer Benoit XVI est particulièrement abject dans la mesure où il semble s'être investi très profondément dans le traitement de ces cas (cf l'instruction de 2001 (ce qui est probablement une des causes de sa méditation remarquée par son pessimisme autour de Pâques 2005), la décision concernant le père Maciel; une sélection différentes des candidats au sacerdoce notamment avec des psychologues etc...)
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Écrit par : thierry / | 13/03/2010

Quand LIBERATION faisait du journalisme d'investigation :

> "Les élèves de ces écoles religieuses subissent souvent des abus sexuels en toute impunité.
Par Alice DRAPER
mercredi 24 août 2005 (Liberation - 06:00)
Islamabad envoyée spéciale
Abid, 14 ans, plaisait beaucoup à l'un des enseignants de l'école religieuse où il étudiait à Karachi en 2002. Un peu trop : le jeune mollah a commencé à lui faire des avances de plus en plus pressées dès qu'il se trouvait seul avec lui. Abid l'a menacé de se plaindre au directeur, avant de s'enfuir chez ses parents. C'est là que son professeur, fou de rage, a fait irruption armé d'un flacon d'acide. Depuis, Abid est défiguré et a quasiment perdu la vue. Son père, simple chauffeur de taxi, a voulu porter plainte, bien que la famille du mollah soit très puissante. Le procès n'a toujours pas eu lieu et, aujourd'hui encore, le chauffeur se sent menacé à chaque instant. A Lahore, il y a quelques mois, c'est la maman du petit Talha, 6 ans, qui a retrouvé son fils évanoui, les vêtements ensanglantés, sur le parvis d'une mosquée. Le petit y suivait des cours de Coran. Cet après-midi-là, son professeur a renvoyé tous les autres enfants chez eux. Il a enfermé Talha 6 ANS dans sa chambre, l'a menacé de le battre avant de le violer. Le père du petit garçon a fait placer le mollah en détention. La famille subit cependant les menaces de leaders religieux locaux, qui ont fait pression pour que la plainte soit retirée.
Silence. Ces faits divers terribles, rapportés par la presse pakistanaise, révèlent les sévices que peuvent subir les enfants dans les madrassas, les écoles religieuses. Et l'impunité dont bénéficient les mollahs. Dans un tel contexte, la majorité des victimes gardent le silence, et les abus ne peuvent être recensés bien qu'ils soient fréquents. Les madrassas assurent l'éducation des enfants des milieux pauvres au Pakistan, elles sont d'autant plus attractives que les élèves y sont logés et nourris gratuitement. Certaines proposent des cours de sciences, d'informatique et d'anglais, mais la plupart du temps l'éducation consiste à apprendre pendant des années le Coran en phonétique puisque les élèves ne parlent pas l'arabe. Les parents pensent aussi que si leur fils peut réciter le livre saint par coeur, la famille ira au paradis et sera lavée de ses péchés.
Malheureusement, c'est parfois l'enfer qui attend ces enfants. Dans certaines de ces madrassas, les élèves vivent dans des conditions insalubres et les maltraitances sont quotidiennes. A Faisalabad, Atif, 11 ans, a raconté que dans son école les élèves étaient souvent enchaînés et battus comme des animaux. Lorsqu'Atif s'est rebellé contre ces mauvais traitements, son maître a voulu le punir de manière exemplaire. Il l'a attaché avec des câbles électriques et l'a frappé à coup de barres de fer et de chaînes jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Les parents ont dû emmener aux urgences leur fils en train d'agoniser. Il a survécu, mais la presse locale a rapporté que lors de son séjour à l'hôpital, il était traumatisé au point de se mettre à pleurer des qu'il voyait un docteur avec une barbe.
Selon un analyste, basé à Islamabad, «dans ce milieu clos de pensionnats religieux, les gosses sont sous contrôle absolu, ce qui facilite les viols. C'est de notoriété publique qu'il y a des mollahs pédophiles, toutefois, personne n'en parlera. Une culture de l'impunité s'est établie. Et comme notre justice fonctionne avec les pots-de-vin et les réseaux d'influence, les mollahs sont donc rarement condamnés». Journaliste au quotidien national The Nation, N. * qui souhaite garder l'anonymat * assure qu'il reste difficile de publier des articles sur les cas de violences dans les madrassas : «La presse n'est pas si libre et quand les groupes religieux font pression, on est parfois obligé de réécrire le papier.»
L'omerta reste de mise, comme cela a longtemps été le cas en Europe, avant que l'Eglise ne soit contrainte de reconnaître le problème et que les prêtres pédophiles ne soient jugés devant les tribunaux. Le clergé pakistanais n'a pas encore entrepris ce type de «ménage», et cela n'est certainement pas pour demain. Il y a quelques mois, un homme a pourtant osé jeter un pavé dans la mare. Amir Liaquat Hussein, vice-ministre des Affaires religieuses, est aussi une vedette du petit écran. Il anime une émission sur l'islam, Alim On-line, et se revendique comme un prédicateur moderne. A l'occasion d'une conférence sur le sida, à Islamabad en décembre 2004, il a déclaré que les mollahs impliqués par le gouvernement dans la campagne de prévention du sida n'étaient pas les personnes les plus aptes, puisqu'ils se livraient à des abus réguliers sur leurs élèves... Le vice-ministre a aussi révélé que la police avait reçu plus de 400 plaintes pour viols d'enfants commis par des mollahs, en 2004. «J'ai été le premier à oser en parler», se félicite-t-il dans son bureau d'Islamabad. «Ce problème existe dans toutes les religions, mais ici on se voile la face. Je dirai la vérité aux Pakistanais et à la communauté internationale. C'est une question d'éthique. Ces abus ne surviennent pas dans toutes les madrassas, mais ça donne une mauvaise image de l'islam.»
Menaces. Depuis, Hussein a subi les foudres des leaders religieux, qui ont obtenu des excuses publiques de sa part. Il a même été attaqué dans la presse sur la validité de ses diplômes, des certificats nécessaires, selon la loi, pour pouvoir être élu au Parlement. Hussein assure pourtant que le président Pervez Mucharraf et le Premier ministre Shaukat Aziz sont de son côté, néanmoins ils se sont gardés de lui manifester leur soutien officiellement. «Je voudrais changer les choses, dit-il, mais j'aurais besoin du soutien de l'Amérique car c'est très délicat politiquement. J'ai reçu des menaces de mort, je me bats contre des extrémistes très puissants, des fascistes.» Un des chefs de la madrassa Binoria Site de Karachi * proche des talibans idéologiquement *, le mollah Gulam Rassoul, considère que «ce Hussein n'est qu'un présentateur paillettes. Il n'y a pas de maltraitance chez nous. Cela arrive peut-être ailleurs».
Lors, cette affaire est retombée dans l'indifférence générale. Hussein s'est retrouvé seul et aucune mesure n'a été prise. Le gouvernement * qui a lancé un plan de réforme des madrassas il y a deux ans, et se propose de les enregistrer pour les contrôler depuis les attentats de Londres attribués à des jeunes Britanniques passés par ces institutions * se heurte à un mur. Ces écoles indépendantes refusent de se faire enregistrer, alors même que le gouvernement leur propose des subventions si elles coopèrent. On ne connaît même pas leur nombre exact : de 10 000 à 30 000 écoles religieuses, qui accueilleraient un demi-million d'élèves."
P-A


[ De PP à P-A - Sans doute. Mais que la pédophilie existe ailleurs n'excuse en rien les prêtres catholiques. Je maintiens ce que j'ai écrit ci-dessus. ]

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Écrit par : Pierre-Aelred / | 13/03/2010

LES CAS REMONTES A ROME

> je me permets concernant ce sujet de faire un coller de la dépêche AFP publiée sur le site de La Croix concenant une communication de la Doctrine de la Foi sur les cas remontés jusqu'à Rome

"CITE DU VATICAN, 13 mars 2010 (AFP) - Pédophilie: environ 3.000 accusations remontées au Vatican de 2001 à 2010

Environ 3.000 accusations de pédophilie à l'encontre de prêtres ont été traitées par la justice du Vatican de 2001 à 2010 pour des affaires commises ces 50 dernières années, a indiqué samedi un responsable du Vatican.
"De 2001 à 2010", il y a eu "environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux pour des crimes commis ces 50 dernières années", a déclaré Mgr Charles J. Scicluna, ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans une interview à Avvenire, le journal de la Conférence épiscopale italienne.
"Dans environ 60% des cas, on a plutôt affaire à des actes d'+éphébophilie+, c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30%, de rapports hétérosexuels et pour les 10% restant, de véritable pédophilie, c'est-à-dire d'une attraction sexuelle pour des garçons impubères", note le prélat, établissant sa propre distinction, dans cette interview signalée par la salle de presse du Vatican.
Pour lui, "en neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc d'environ 300". "Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire", ajoute-t-il, rappelant qu'il y a "400.000 prêtres diocésains et religieux" dans le monde.
Dans 10% des dénonciations, "des cas particulièrement graves avec des preuves indubitables", les coupables ont été réduits à l'état laïc, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus donner les sacrements, précise-t-il. Dans la même proportion, ce sont les prêtres eux-mêmes qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux.
Dans la très grande majorité des cas (60%), "principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises" comme "l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de mener une vie retirée et de pénitence", explique Mgr Scicluna.
Pour le reste (20%), "le procès, pénal ou administratif" a eu lieu "dans le diocèse de compétence".
La majorité des dénonciations émane des Etats-Unis, "environ 80% des cas en 2003-2004", une proportion tombée à "25% des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier" en 2009.
De 2007 à 2009, "la moyenne annuelle des cas signalés a été de 250", relève Mgr Scicluna, soulignant que "nombre de pays ne signalent qu'un ou deux cas, bien que s'accroisse le nombre des pays".
Pour ce qui est de la saisie de la justice civile, le prélat fait une distinction entre les pays de culture juridique anglo-saxonne ainsi que la France où les évêques sont obligés de "recourir à l'autorité judiciaire", et les autres pays du monde où "la Congrégation n'oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres mais les encourage à inviter les victimes à dénoncer" leur agresseur."
Thierry


[ De PP à T. - Le scandale ne vise pas les cas dénoncés et remontés à Rome : il vise les nombreux cas étouffés à l'échelon diocésain, cf Irlande et Etats-Unis. ]

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Écrit par : thierry / | 13/03/2010

à Pierre-Aelred

> Eh là oh ! Je ne parlais pas des gens de la télévision. Je parlais de leurs victimes : mes relations de travail, voire des membres de ma propre famille. C'est d'eux que viennent les questions. Si vous ne fréquentez que de fidèles catholiques lecteurs des encycliques, je vous envie. Ce n'est pas mon cas.
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Écrit par : Paul-Louis / | 13/03/2010

LE FIGARO

> A quoi jouait 'Le Figaro' samedi, en annonçant à la une une remise en cause du célibat par le cardinal Schönborn?
Ceci était repris par le titre en page 9: "Pédophilie: le célibat des prêtres en question."
Or il n'était pas question de cela dans l'article.
Allez voir la traduction du document publié par 'Famille chrétienne" en tapant:
http://www.famillechretienne.fr/agir/vie-de-l-eglise/pedophilie-ce-que-le-cardinal-schonborn-a-reellement-ecrit_t11_s73_d55922.html
François


[ De PP à F. - Depuis dix ans (après la retraite de Joseph Vandrisse et la mort
de Jean Bourdarias), ce quotidien raconte à peu près n'importe quoi en matière
religieuse. Mais comme plus personne ne lit la presse quotidienne (sauf 'La Croix'),
ça ne tire pas à conséquence... ]

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Écrit par : françois / | 13/03/2010

PRECISIONS

@ PP - Je suis tout à fait d'accord avec vous : le fait qu'il existe des pédophiles ailleurs que dans l'Eglise n'excuse en rien les prêtres coupables d'abus sexuels. Cet article n'est là que pour donner un argumentaire à ceux - qui comme moi - s'entendent dire que SEULE l'Eglise catholique est concernée par ce genre de comportements ignobles.

@ Paul-Louis - Je vous présente mes excuses si vous avez été heurté par mon raccourci. C'est une opportunité d'évangéliser sur le tas, même s'il est vrai que la position de "défendeur" n'est jamais très confortable.
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Écrit par : Pierre-Aelred / | 13/03/2010

> Bravo.
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Écrit par : Caillaud / | 13/03/2010

LE GLAIVE A DEUX TRANCHANTS

> Il est intéressant de voir à nouveau à l’oeuvre le glaive de la parole du pape, qui a plusieurs fois dénoncé ce scandale de la pédophilie et demandé pardon pour les « souillures » de certains prêtres. Comme celui du Christ dont il est, par excellence, le Vicaire au milieu des hommes, ce glaive a deux tranchants. Le premier tranchant disjoint les moelles en suscitant des réactions de haine chez tous ceux que blesse l’amour de la vérité – ce qui est évident dans le cas d’une attaque coordonnée par le FDP allemand, parti présidé, si j’ai bien compris, par un homosexuel, et qui milite pour l’adoption d’enfants par des couples homosexuels ! Pierre le pêcheur est bien à l’œuvre car, dans l’ordre surnaturel qui m’occupe ici, c’est en effet le Successeur de Pierre qui, par le glaive de sa parole et avec la grâce de Dieu, tient au bout de sa ligne les pécheurs du FDP, et non l’inverse.
Quant au tranchant opposé du glaive de la parole pontificale, chacun comprend bien qu’il apaise et console les cœurs épris de justice et de vérité, et soucieux d’une charité active envers le prochain. Dans les deux cas, l’Esprit Saint fait son œuvre, dans des terrains certes très différents. Ne nous plaignons pas des manipulations et des approximations qui émanent des calomniateurs – elles marquent simplement la réaction de l’esprit mauvais au travail dans le monde, ce même esprit mauvais qui s’attaque aux créatures de Dieu pour les faire tomber, et qui y réussit trop bien. Mais repérons toutes les contre-vérités qui sont énoncées ici ou là, comme cela est fait par des lecteurs de ce blog, et mettons-les en lumière sous les yeux de nos frères et sœurs chrétiens ou non-chrétiens.
Enfin, une remarque. D’après les statistiques présentées dans la dépêche de l’AFP ci-dessus reproduite, il apparaît que la grande majorité des cas dits de pédophilie traités par le Vatican ces dernières années seraient des cas d’«éphébophilie » touchant des adolescents. Dans tous les cas, c’est odieux et condamnable. Mais peut-on oublier l’indulgence sociétale et médiatique récemment manifestée vis-à-vis des écrits plus ou moins récents de deux personnages politiques éminents, qui ont montré beaucoup plus que de l’ambiguïté sur cette question ? Les deux hommes ont été absous de tout péché, ou peu s’en faut, par les médias. Ces mêmes médias qui se déchaînent contre le pape. Ces médias, soyons en sûrs, sont eux aussi dans le filet du Vicaire de Jésus-Christ. Prions pour eux qui suffoquent, le ventre à l’air, sur le rivage où Notre Seigneur lui-même les attend.
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Écrit par : Denis / | 13/03/2010

PAUL VI LE DISAIT

> "Dès qu’apparaissent les signes d’une vocation, on devra étudier avec le plus grand soin les conditions réelles du sujet, sans se contenter d’un examen rapide et superficiel, en recourant aussi, le cas échéant, à l’assistance et à l’aide d’un médecin ou d’un psychologue compétent. L’on ne devra pas omettre de faire une enquête sérieuse sur les antécédents familiaux du candidat, afin de s’assurer de son aptitude également sous cet aspect très important des facteurs héréditaires."
C'est de Paul VI et c'est à lire là :
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_24061967_sacerdotalis_fr.html

Peut s'agit-il tout simplement de ce que l'on a pas fait assez et que l'on ne fait pas encore assez.
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Écrit par : ND / | 13/03/2010

DANS LE MONDE SCOLAIRE AUSSI

> Et dans le monde scolaire, c'est aussi répandu (mais loin d'être la norme, je vous rassure). J'ai connu personnellement le cas d'un collègue qui, malgré les plaintes fut protégé par la hiérarchie et un syndicat puissant. Il fut muté et promu sans aucune autre conséquence. Cela ne fut même pas mentionné dans la presse locale. A quand le lynchage public des profs sur ce thème?
Ceci dit, la pédophilie à toujours existé (comme le meurtre ou le viol malheureusement) mais elle semble de plus en plus répandue à notre époque. Est-ce du à l'hyper érotisation de notre société et à son culte de la jeunesse? Les deux phénomènes se rejoignant dans la pédophilie? Si quelqu'un A une piste de réflexion sur ce sujet, je suis impatient de la lire.
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Écrit par : vf / | 13/03/2010

EXORCISER L'OCCIDENT

> L'exorcisme de l'Occident se poursuit: il y a eu le discours de Ratisbonne qui a finalement libéré la pensée et la parole sur les rapports de la foi et de la raison (notamment en ce qui concerne l'Islam); il y a eu la remarque sur le préservatif et le SIDA qui a libéré de l'idéologie du tout-préservatif; il y a eu l'ouverture du procès en béatification de Pie XII qui a dégonflé le mensonge du "pape de Hitler"; il y a maintenant l'affaire en cours, douloureuse à l'intérieur de l'Eglise car elle est une purification éprouvante, mais prophétique à l'extérieur car il ne va pas être possible de tenir longtemps encore la ligne médiatique actuelle "la pédophilie c'est LE problème de l'Eglise catholique et d'elle seulement", il va y avoir des effets boomerangs sur le reste de la société. Vous êtes sensibles à la masse de ceux qui se disent scandalisés par l'Eglise, mais vous oubliez la masse nombreuse et silencieuse de ceux qui ont subi des agressions sexuelles sans aucun rapport avec l'Eglise et qui savent bien, eux, que le problème est bien plus vaste même s'il est masqué quand il s'agit d'autres secteurs de la société.
BH

[ De PP à BH :
- Votre thèse est hardie. Donc intéressante.
- Avec ce correctif hélas incontournable : l'abomination que représente tout crime commis par un prêtre du Christ. Ce serait trop facile de minimiser cela en le passant par profits et pertes ! Voir les choses de haut est noble, mais attention à ne pas quitter le monde réel. Coué n'est pas un théologien. ]

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Écrit par : B.H. / | 13/03/2010

Cher PP,

> votre analyse est très juste quand elle souligne que la gravité des actes pédocriminels ne peut pas être comparable quand il s'agit d' hommes extérieurs à l'Eglise et des institutions laiques, à fortiori des non-croyants, que lorsqu'il s'agit des prêtres, "configuré au Christ" par leur ordination et donc appelés au témoignage d'une vie sainte. Vous avez donc raison d'insister sur le scandale particulièrement grave que revêt ces abus sexuels de la part de prêtres.
Cependant, vous semblez ce faisant oublier que le message sous-entendu transmis par les médias, dont France24, est qu'il y a plus de pédomanes chez les prêtres que chez toute autre catégorie sociale ! Et qu'ainsi, les "citoyens moyens" retiennent qu'il y a une très forte proportion de prêtres pédocriminels !
En plus donc de continuer à communiquer sur le scandale unique que constituent ces abus et à les condamner fermement -comme le fait Benoit XVI- il faudrait aussi urgemment réaffirmer que la proportion de prêtres fautifs est très minoritaire ! Ce dont l'homme de la rue commence à douter ! Car ne croyez pas que ce dernier fasse dans la nuance ! Ce qui est désastreux por l'évangélisation comme le soulignent ceratins posts !
Il faut donc parallèlement à une attitude de repentance et de ferme condamnation, rétablir des faits très simples : l'Eglise catholique est loin d'avoir le monopole de ces abominations par rapport aux autres institutions religieuses ou non. Et qu'il n'y a pas de lien direct entre célibat consacré et pédomanie. Ce n'est pas une question d'orgueil mais un devoir de vérité, un enjeu urgent de défense de l'honneur et de la beauté du Sacerdoce et à travers lui de l'Eglise catholique ! Si les laics catholiques comme vous ne font pas ce travail de réinformation, qui le fera ?
Il faudrait aussi pointer sans colère mais avec fermeté l'hypocrisie des médias, tous à la joie de salir l'Eglise, et de se venger de ses idéaux moraux soi-disant trop exigeants !
Voici les chiffres ici http://www.france-info.com/monde-europe-2010-03-13-pedophilie-le-vatican-tente-de-faire-face-aux-accusations-417023-14-15.html
Manu G


[ De PP à MG :
- Je n'oublie évidemment pas la toxicité de la campagne médiatique, sur laquelle j'attire l'attention dans ma note ci-dessus. Et je rappelle que le crime est très minoritaire dans le clergé.
- Cependant j'ajoute qu'il n'est pas un problème mineur. J'insiste et je maintiens : le danger numéro 1, ce serait d'avoir l'air de banaliser le dossier pour minimiser l'horreur du crime commis par un prêtre. Si l'on donnait cette impression, il serait inutile de plaider par ailleurs tous les arguments que vous mentionnez ; l'essentiel serait perdu. Banaliser, ce serait détruire dans l'esprit des gens l'idée même du sacerdoce sous couleur de défendre son image. La pédophilie sacerdotale est une horreur exceptionnelle, parce que le sacerdoce est une grandeur exceptionnelle. ]

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Écrit par : Manu G / | 13/03/2010

NAVRANT

> Une amie protestante demande ce qu'elle désire à une dame qui attendait devant le temple (ville de 4.000 habitants). Celle-ci lui dit qu'elle voudrait savoir s'il y a des cours de catéchisme pour sa petite-fille... parce qu'elle ne veut pas qu'elle suive le caté avec un curé qui pourrait être pédophile. Mon amie a eu beaucoup de mal à la convaincre du contraire (mais elle ne savait pas que la catéchèse maintenant est à 99 % une responsabilité féminine.)
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Écrit par : abyssus / | 13/03/2010

LE BON CHEMIN

> Ces campagnes de pure calomnie montrent que Benoît XVI est sur le bon chemin. Le jour ou le monde encensera le pape, c'est que le pape se sera rendu au monde, comme les faux prophètes.
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Écrit par : ld / | 14/03/2010

LEUR INCOHERENCE

> Je m'écarte un peu de ces affaires gravissimes et de son traitement journalistique propre, pour souligner que -encore une fois- "on" veut de Rome des choses impossibles à tenir. Ce "on" étant la médiasphère et la bienpensance contemporaine : Il faudrait que le pape n'intervienne qu'à Rome (que le pape garde son avis, ce n'est pas notre affaire ! Quelle ingérence) et ne parle pas trop fort (de quel droit parle-til de ceci ou celà ?). Dans le même temps on s'insurge parce que le pape n'est resté qu'à Rome (Comment, il n'a pas fait un aller et retour express aux états unis pour blamer les coupables?) et ne l'a pas ouverte assez (N'aurait-il pas du abroger le célibat sacerdotal dès la première affaire? ).
Bref c'est intenable et le pape sera toujours coupable et responsable avec cette manière de voir : d'une chose ou/et de son contraire au choix !
Le pire c'est que ces messieurs très cultivés de nos journaux ne s'aperçoivent même pas de l'incohérence de leur position !
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Écrit par : Gégé / | 15/03/2010

Déclaration à la presse de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale autrichienne

> Suite à une demande, Christophe Sobottka, sur son blog : http://www.lavie.fr/sso/blogs/blog.php?id=667 , a traduit de l'allemand la déclaration à la presse de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale autrichienne, dont voici le titre et le texte :

Traitement des abus sexuels

Une parole de Jésus introduit avec clarté la question des abus: «Il est inévitable qu'il arrive des scandales. Mais malheur à celui par qui ils surviennent. Il vaudrait mieux pour lui qu'on le jette à la mer avec une pierre de meule attachée au cou, que d'entraîner au mal un seul de ces petits. Tenez-vous sur vos gardes!» (Luc 17,1-2 ; autre traduction ici). On ne peut pas mettre plus fortement en garde contre toute forme d'abus [de sévices, de maltraitances]. L'image pathétique de la meule évoquée par Jésus veut représenter la gravité des blessures qui sont infligées aux "petits", c'est-à-dire à ceux qui sont sans défense.

Les traumatismes infligées par les abus sexuels sont particulièrement durables, surtout là où existe une forte relation de confiance: dans la famille et dans l'Eglise. Les cas de sévices sexuels commis dans l'Eglise et dans la société ont souvent été dissimulés. Face à de tels agissements, il ne peut y avoir que le repentir, la demande de pardon, et l'effort pour panser les plaies. Cela vaut particulièrement pour l'Église, de laquelle sont exigées à juste titre des exigences éthiques éminentes.

Par conséquent, les évêques ont un grand respect pour ceux qui sont prêts à parler de leurs expériences concernant les abus sexuels dans l'environnement ecclésial. On ne peut ici que deviner combien il faut de dépassement de soi et de courage pour traduire par des mots le souvenir des sévices endurés. Ce n'est qu'ainsi que la rencontre avec la vérité libératrice devient possible. Les évêques ont également de la compréhension pour tous ceux dont la douleur, la peur ou la colère sont encore trop importantes, pour leur permettre de s'exprimer sur ces abus.

Malheureusement, dans le passé, et à tort, les fauteurs ont souvent été davantage protégés dans l'Église que les victimes. Avec honte et chagrin, les évêques constatent que c'est seulement ces dernières années que dans l'Église d'Autriche s'est imposé ce constat: face aux reproches [accusations, allégations] d'abus, rien d'autre ne compte que la vérité, qui seule rend libre (cf. Jean 8,32). Seules la véracité et la justice contribuent à guérir les blessures subies. Par conséquent, les évêques invitent tous ceux qui ont subi des sévices de s'adresser aux organes de médiation des diocèses respectifs, où ils trouveront un cadre protégé et confidentiel pour dialoguer. De même, les évêques exigent des auteurs qu'ils rendent honnêtement compte de leurs méfaits. Ce n'est que là où l'on relate, écoute et reconnait ce qui a été commis, que tous peuvent devenir libres dans la vérité.

Au cours des 15 dernières années, les diocèses d'Autriche ont pris un certain nombre de mesures pour faire face aux abus sexuels. Dans tous les diocèses sont constitués des instances de médiation pour les victimes d'abus sexuels [commis] dans l'Église. Le facteur décisif réside dans le traitement clair et conséquent par les responsables d'Église des cas concrets de soupçons et d'accusations. Le souci pour les victimes est prioritaire. On doit en tirer les conséquences correspondantes pour les fauteurs.

Au-delà des mesures déjà prises à ce jour, les évêques constatent que des améliorations dans les domaines suivants sont nécessaires:

1. Développement de normes et de règlements valables sur toute l'étendue de l'Autriche, sur la base des lignes directrices existantes. En cela les règles en vigueur dans l'archidiocèse de Vienne ont valeur exemplaire.

2. Mise en réseau et coopération entre les instances de médiation diocésaines.

3. Participation officielle des ordres religieux d'hommes et de femmes dans le travail des organes de médiation diocésains.

4. Promouvoir la sensibilisation et la prévention pour empêcher les abus sexuels, en particulier par la formation initiale et continue des responsables et bénévoles, des coopérateurs et coopératrices dans l'Église.

Pour cette raison, la Conférence épiscopale a mis en place un groupe de projet, qui a pour mission d'établir, d'ici à l'Assemblée plénière d'été de la Conférence épiscopale en juin, un plan d'ensemble détaillé pour traiter de manière encore plus efficace les affaires de séveices sexuels dans le domaine ecclésiastique.

L'abus sexuel est une face sombre de la société tout entière. La plupart des cas d'abus sexuels ont lieu dans le cadre familial et dans d'autres domaines sociaux. Ainsi, tout soupçon collectif [global, en général] contre les prêtres, contre les coopérateurs d'Église [collaborateurs, assistants paroissiaux], ou contre l'Église dans son ensemble doit être rejetée comme injustifiée. Cette mention ne doit pas servir à minimiser la responsabilité de l'Eglise dans son propre domaine. Les évêques savent que d'éminentes exigences éthiques sont imputées à l'Église, et que celle-ci est évaluée avec raison à l'aune de ces exigences.

Les évêques veulent d'autant plus assumer leurs responsabilités et coopérer avec tous dans la société, pour empêcher les abus sexuels grâce à une meilleure prévention et pour guérir les blessures qui en résultent.

Texte original sur http://www.themakirche.at/aktuelles/articles/2010/03/09/a3892 ; précédé de la monition du Cardinal Schönborn «Il s'agit de conversion», dont voici la traduction que l'on trouve sur http://www.famillechretienne.fr/agir/vie-de-l-eglise/pedophilie-ce-que-le-cardinal-schonborn-a-reellement-ecrit_t11_s73_d55922.html .

Chères collaboratrices et chers collaborateurs !

Chers frères et chères sœurs !

C’en est assez ! Beaucoup s’expriment en ces termes et beaucoup le pensent et ce, à bien des égards. Oui ! C’en est assez des scandales ! Comment en venons-nous, nous qui sommes membres de l’Eglise, à être presque toujours tenus pour responsables d’actes répréhensibles que nous n’avons pas commis ? Et toujours le même motif invoqué : «l’Eglise» !

Oui, seul compte le chemin qui mène à la vérité. C’est là une chose incontestable. «La vérité fera de nous des hommes libres» (Jean 8,32). Mais qu’est-ce que la vérité sans la miséricorde ? Se pose alors aussitôt la question : la miséricorde, envers qui ? Envers les victimes, en premier lieu ! Celles-ci ont souvent été ignorées, et le sont encore, étant même éventuellement soupçonnées - d’une certaine manière – d’être pour quelque chose dans la faute subie. Alors, il faut pouvoir dire non ! Il est nécessaire que la confrontation des victimes et des coupables puisse se faire et que cette faute puisse être nommée par son véritable nom. Il est également nécessaire de s’interroger sur les causes de tout abus sexuel. Aussi bien la question de la formation des prêtres que les suites de la « révolution sexuelle » de 1968. Le thème du célibat et celui du développement personnel s’inscrivent également dans ce contexte. L’honnêteté et la probité – en l’Eglise, mais également dans la société - y ont également une grande part. Et la parole de Jésus, entendue dimanche dernier en prêche, s’inscrit par dessus tout : Jésus demandait : «Est-ce à dire que seuls ces Galiléens étaient pécheurs - parce que la chose vous est advenue et que vous en avez pâtit - et que tous les autres Galiléens ne l’étaient pas ? Non, au contraire : de même, vous tous mourrez si vous ne vous convertissez pas» (Luc 13, 3).

A chaque nouveau cas d’abus, qu’il soit commis en le sein de l’Eglise ou en dehors de celle-ci, je me pose la question : et toi, as-tu vraiment fait un pas pour revenir dans le droit chemin ?

Nous allons prochainement célébrer la seconde assemblée du Grand Conseil des Eglises 2010, sur le thème de «l’histoire des apôtres». La première a été une grande joie et, pour beaucoup, une expérience intensément vécue. Cette seconde assemblée aura lieu en la «période pascale étant celle de la pénitence et du recueillement». En ces temps de frilosité, nous sommes confrontés à des vents contraires soufflant avec force. Et nous nous tenons là, honteux et souillés. Cette assemblée nous communiquera-t-elle un peu de la force étant celle de la résurrection ? La force de ceux qui ont ressuscité ? Nous l’attendons et l’espérons tous,

Votre cardinal
Christoph Schönborn
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Écrit par : Michel de Guibert / | 15/03/2010

LE CELIBAT EN QUESTION

> Je suis en parfait accord avec ce qui est écrit, pour ne pas prêter le flanc à une critique opportuniste et pour partie fallacieuse, il faut reconnaitre toute l'horreur derrière ces actes !
Pour autant je ne serais pas aussi catégorique que vous à propos du célibat et de ses effets:
"C'est vrai, comme il est vrai que le célibat n'y est pour rien (...)"
Sans évidemment prétendre que le célibat soit l'unique cause de ces monstrueux comportements, il me semble qu'il est un facteur "favorisant" pour au moins 2 raisons:
Il interdit toute activité sexuelle et par là même peut perturber l'homme qu'est avant tout le prêtre. De plus, d'une certaine manière il met toutes les pratiques sexuelles sur le même plan (interdites) d'autant plus que même les plus "normales" sont considérées avec "méfiance" (doux euphémisme) par l'Église.
Il laisse le prêtre seul (manifestement Dieu n'a pas été d'une aide suffisante dans plusieurs cas)face à ses pulsions les plus intimes qu'il aura d'autant plus de mal à maitriser qu'il ne les comprend pas nécessairement compte tenu du carcan idéologique presque brutal dans lequel l'Eglise a toujours enfermé les questions de sexualité.
Plus généralement, je considère qu'imposer le célibat à ses pasteurs, pour des raisons tout à fait discutables, c'est, de la part de l'Eglise, les obliger à renoncer à une partie de leur humanisme et sur-estimer la puissance de la Foi.
Nicolas007bis


[ De PP à N. :
- Les statistiques judiciaires (laïques) sont formelles. La grande majorité des cas de pédophilie sont le fait d'hommes mariés : soit dans l'inceste, soit en prédateurs à l'extérieur de leur famille.
- Les sexologues sont non moins formels : la pédophilie n'a rien à voir avec la sexualité hétéro (ou homosexuelle) adulte. C'est autre chose.
- Créer un sacerdoce marié, comme dans l'Eglise orthodoxe, ne résoudrait donc pas le problème des pédophiles.
- La puissance de la foi est le support d'une vocation sacerdotale. Si on ne mise pas sur elle, sur quoi misera-t-on ?
- Cela dit, le débat sur le célibat des prêtres (débat aussi vieux que ledit célibat) existe ; mais ne le mêlons pas à la question pédophile. Cette confusion est récusée par tous les spécialistes : magistrats, psychologues et médecins. Même le systématique Christian Terras ("Golias") en convenait lors de notre débat de ce matin à LCI. ]

Cette réponse s'adresse au commentaire
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Écrit par : Nicolas007bis / | 16/03/2010

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