« Trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

C'est la question de l'évangile de ce dimanche :

« Mais le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Cette phrase du Christ (Luc 18,8) a été largement utilisée depuis trente ans par les milieux « résistants » face à la vague postchrétienne dans les Eglises. Mais ce n’est pas de cela (une crise de la foi) que parle Jésus ici. C’est de la capacité de prière de ses disciples. Il vient de leur raconter une parabole « pour [leur] montrer qu’il faut toujours prier sans se décourager » (v.1). D’où sa question (v.8), qui veut dire : mes disciples en seront-ils capables ?

Il ne s’agit donc pas seulement de maintenir et transmettre la foi. Il s’agit de la mettre en œuvre à l’instant présent.

Foi veut dire confiance : dans le Christ et dans l’Eglise qu’il instaure. « L’exercice de l’autorité et de l’obéissance dans l’Eglise est pour ainsi dire un sacrement… Celui qui commande de par Dieu et celui qui obéit, reçoivent Dieu ; tous deux ne vivent qu’Une vie »*. Cette unité est le signe de la foi commune. Chicaner l’adhésion au Magistère de l’Eglise (en fonction de nos petits tabous de milieux), c’est zapper l’unité, et c’est un signe de faible confiance : donc de foi faible. « Minicroyants ! », dit le Christ dans la traduction grec-français de sœur Jeanne d’Arc (Belles-Lettres). On pourrait dire : « post-croyants ». Nous, les Européens, sommes souvent dans cette situation. Le seul avenir est d’en sortir.

 

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(*) Divo Barsotti, Dieu est Dieu, Téqui 1980.