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27/04/2007

Pologne : l’affaire Geremek après l’affaire Wielgus. Volte-face des médias parisiens…

Nos médias oublient que cette chasse aux sorcières leur semblait très sympathique en janvier dernier :


 

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Janvier 2007. Dénoncé par la droite polonaise, le nouvel archevêque de Varsovie, Stanislaw Wielgus, est contraint d’avouer qu’il avait coopéré naguère avec la police politique du régime communiste. Il démissionne de sa charge.  Le parlement de Pologne vote une « loi de lustration » imposant à 700 000 person-nalités du pays de dire quelles furent leurs relations avec ce défunt régime.  Les médias européens, et surtout français, trouvent tout ça très libéral et très sympathique.

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Avril 2007. L’historien Bronislaw Geremek, 75 ans, intellectuel de réputation internationale, ancien ministre des Affaires étrangères (et ancien pilier de Solidarnosc avec Lech Walesa), refuse de se plier à la « loi de lustration ».  Il trouve que cette loi instaure une « police de la mémoire » stupide et indigne.  Le pouvoir polonais le suspend alors de ses fonctions d’eurodéputé. Les médias européens, surtout français, explosent d’indignation et trouvent  cette suspension antipathique et antilibérale.

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Deux réflexions :

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-  La chasse aux sorcières déclenchée en Pologne est une aberration.  Le régime communiste polonais était totalitaire : sous un pareil régime, il était impossible d’exercer une activité publique sans faire la part du feu, c’est-à-dire sans avoir, plus ou moins, des contacts avec la police politique (qui de toute façon ne vous laissait pas le choix). Savoir quels contacts et dans quelle mesure, c'était une affaire de conscience. Dans la zone grise, entre chien et loup : tel est le climat totalitaire. Je me souviens encore des syndicalistes  qui m'expliquaient cela, un soir de 1985, dans une HLM de Nowa-Huta... Geremek a donc parfaitement raison de résister à la « loi de lustration ».

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- Les journalistes français n'ont pas tort de dire que la chasse aux sorcières est une infamie. Mais alors, pourquoi l’ont-ils approuvée quand elle s’appliquait à l’archevêque ? 

 

 

09:35 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Pologne, Geremek, Wielgus

Commentaires

PAS UNE CHASSE AUX SORCIÈRES ?

> La cathophobie n'a jamais été considérée comme une chasse au sorcières, sémantique utilisée pour diaboliser toute recherche de vérité sur la période de la guerre froide.
Dans la mesure où l'action du gouvernement polonais a pour but de faire la lumière sur les relations plus ou moins claire de certaines élites vis à vis de la police secrète et non de condamner ou harceler à postériori, je ne pense pas que l'on puisse parler de ''chasse au sorcière''.

Louis

[De PP à L. - Geremek était un combattant de Solidarnosc. Le soumettre quand même à la "loi de lustration" montre qu'il s'agit d'autre chose, dans l'esprit du pouvoir polonais. Celui-ci le considère comme un opposant à sa politique actuelle. Laquelle ne se résume pas (de loin pas !) à la "défense des valeurs traditionnelles".)

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Louis | 27/04/2007

AUSSI GRAVE

> Très bonne analyse. L'épuration d'un eurodéputé est tout aussi grave que celle d'un archevêque, mais force est de constater qu'il y a une différence de traitement médiatique. La propension de l'homme à combattre/venger une oppression en la remplaçant par une autre) est impressionnante.

Écrit par : Yannou | 27/04/2007

EUROPE

> Certains, en janvier, rêvaient à haute voix que la "lustration" irait jusqu'à mettre en cause l'ancien secrétaire de Jean-Paul II. On ne peut plus prendre au sérieux l'Europe des "valeurs" et les médias qui la soutiennent quand on est témoin de ce genre de volte-face digne des "très riches heures" du communisme.

Écrit par : BH | 27/04/2007

COHERENCE

> La cohérence n'a jamais été une qualité de la presse. Elle dit tout et son contraire en fonction de ce qui l'arrange ou de ce qui arrange ses publicitaires.
L'idéologie de la presse politiquement correcte est anti-catholique systématiquement. Cette presse était trop heureuse de mettre à mal l'Eglise juste au moment où le "mauvais" (selon son choix) pape venait d'être élu. Maintenant elle lutte contre le gouvernement polonais qui ne lui plaît pas.
Tous les moyens sont bons en toutes circonstances!
Un argument attaquera le "mauvais" pape, son contraire le "mauvais" gouvernement.
Par ailleurs, il semble que deux tendances catholiques se fassent la guerre en Pologne! Mais on ne prête qu'aux riches, ce n'est pas en France qu'une telle conjoncture est près d'arriver!

Écrit par : Gentil Loup | 28/04/2007

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