09/03/2007
Jean-Marc Parisis : une critique radicale du "dernier avatar de la société médiatique" : le porno, "mystification ultime"
Diagnostic du romancier, interviewé pour Avant, pendant, après (Stock) :
<< Cette société que vous dépeignez est rongée par un mal que vous dénoncez avec force : la pornographie.
[...] Nous sommes submergés d'images de corps. Trop de corps nuit au plaisir, à l'imagination. [...] Pour l'homme de mon roman, le corps de la femme aimée est rare, ce n'est pas une image, un fantasme duplicable. C'est le signe d'une histoire unique, exceptionnelle, qui nourrit son désir. La pornographie est le dernier avatar de la société médiatique, la fausse démocratie, la mystification ultime. Une entreprise d'infantilisation totale. [...]
C'est le leitmotiv du livre : l'amour est politique et révolutionnaire.
Oui, parce que l'amour, c'est avant tout et littéralement la volonté d'un autre monde. Aujourd'hui, rien n'est possible. Que ce soit en politique, dans les rapports sociaux ou privés, tout est compliqué, tout le monde a peur, tout le monde dit non. L'amour dit oui, au moins dans un premier temps. Dans l'amour, l'homme abandonne le pouvoir pour l'entente. [...] Et c'est révolutionnaire, car rien n'est davantage représenté, encouragé aujourd'hui que la destruction, la cruauté intime, cette lutte permanente des ego qui prospèrent sur le malheur de l'autre. Le moi, l'incessante publicité du moi, est aussi pornographique. >>
(Le Monde, 9 mars).
16:00 Publié dans Cathophilie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médias, démocratie, publicité, politique, amour, révolution
Commentaires
Rien de neuf sous le Soleil
> Le Poète l'avait déjà dénoncé :
"Plus l'homme cultive les arts, moins il bande.
Il se fait un divorce de plus en plus sensible entre l'esprit et la brute.
La brute seule bande bien, et la fouterie est le lyrisme du peuple."
(Baudelaire - "Mon coeur mis à nu")
Baudelaire n'aimait peut être pas le peuple. Les dérives de notre société prouve qu'on ne l'estime pas bien plus aujourd'hui, ou qu'on se préoccupe pas beaucoup, sinon sincèrement, de le faire évoluer vers le haut.
Écrit par : Qwyzyx | 10/03/2007
OPIUM DU PEUPLE
> La sexualité devient une obsession totale de nos médias. Hier ( 13/03), j'écoutait la radio en voiture et toute la journée, les journalistes nous ont bassiné avec la grande enquête étudiant la sexualité des Français. Que ce soit France-info, RTL, Nostalgie etc, toutes les stations que j'ai essayé nous ont servi le même plat du matin au soir avec plus ou moins de détails scabreux. Il paraît que c'est fait avec sérieux par des chercheurs depuis 1970. Mais quand est-ce que l'on va arrêter de financer ces c.........ies ? C'est a croire que le monde médiatique est frustré quelque part. Frustré d'amour véritable sans doute, à force de vivre dans le paraître !
VF
[De PP à VF - D'autant que l'enquête en question n'apporte rien de nouveau. C'est le recueil de banalités que l'on nous sert chaque année, avec un air gourmand : heureux coquins que nous sommes... Tant que nous nous y intéresserons, n'est-ce pas, nous n'irons pas demander de comptes aux dirigeants de ce monde.]
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Écrit par : VF | 14/03/2007
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